Actu: L’horlogerie suisse ne tourne plus si rond

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La belle mécanique de croissance de l'horlogerie suisse montre des signes de faiblesse. Cartier, la griffe phare du groupe Richemont, va mettre en place, à partir du 1er novembre, et pour une durée non définie, des mesures de chômage partiel dans sa manufacture de Villars-sur-Glâne (canton de Fribourg).

Selon le journal suisse La Liberté, cette mesure est prise pour faire face à une baisse des ventes. Seul ce site est concerné.

Ce n'est pas la première fois que Cartier utilise cet instrument : l'entreprise avait déjà dû le faire en 2009, d'abord à Villars-sur-Glâne, puis à La Chaux-de-Fonds (canton de Neutchâtel). Toutes les personnes concernées avaient repris le travail par la suite.

Cartier emploie au total 1 600 personnes, réparties sur six sites de production, dont près d'un millier dans le haut du canton de Neuchâtel.

Tag Heuer (LVMH), qui emploie 800 personnes en Suisse, a de son côté confirmé, mardi 30 septembre, le licenciement de 46 personnes dans ce pays, en raison du report du lancement de son nouveau chronographe, le CH80. La firme va également placer 49 employés en chômage technique jusqu'à la fin de l'année.

TASSEMENT DES EXPORTATIONS

Là aussi, la baisse des ventes a amené l'entreprise, a-t-elle expliqué dans un communiqué, à ajuster la production de mouvements mécaniques. La direction espère que l'activité de ce site reviendra à la normale en janvier 2015.

La marque, qui se concentre sur son cœur de métier, va également fermer sa cellule de chronométrage et son département de diversification, qui décline téléphones et accessoires. Seules les lunettes seront conservées.

Les exportations horlogères suisses ont largement souffert des mesures de lutte anticorruption en Chine, où il était très fréquent d'offrir des montres de marques et des alcools à des fonctionnaires en remerciement pour services rendus.

Après avoir connu une croissance à deux chiffres pendant des années, ces exportations ont connu une très nette décélération en 2013, en passant à +1,9 %.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/10/02/l-horlogerie-suisse-ne-tourne-plus-si-rond_4499388_3234.html

Il va falloir arrêter de croire que la loi anticorruption en Chine est à la source des maux horlogers. La cause n'est pas là. L'horlogerie a toujours connu des cycles de lassitude parallèlement aux crises économiques. Le vrai sujet est à mon avis : Pourquoi les marques ne sont-elles pas capables de retenir leurs clients ?

A cela, il faut répondre je pense, un manque abyssal de culture qui nous vaut une communication assez déplorable. N'importe qui fait et écrit n'importe quoi, souvent des énormités relayées par certains blogs et la corne d'abondance aujourd'hui perd de sa superbe. Si l'industrie repense ses produits et sa communication, elle sauvera les meubles sinon, elle coulera.  

On annonce quelques marques en moins pour ces prochains mois et des changements de mains aussi ... A suivre

Citation :

Tic-tac, tic-tac, tic-tac… L’industrie horlogère suisse, qui a longtemps semblé défier la crise, voit son modèle de croissance se fissurer. Après avoir battu des records années après années, les exportations horlogères suisses, largement portées par l’Asie, ont connu une nette décélération l’an passé, ne progressant que de 1,9 %, alors que les mesures de lutte contre la corruption en Chine, interdisant les cadeaux extravagants, ont durement touché les fabricants de montres, en particulier dans le secteur du luxe et du prestige : Tag Heuer ou encore Cartier sont concernés.

Difficultés chez Tag Heuer…

Mardi, Tag Heuer a annoncé la suppression de 46 postes en Suisse dans le cadre d’un recentrage sur son cœur de métier. La maison, appartenant au groupe de luxe français LVMH et employant 1600 personnes dont environ 800 en Suisse, renonce aux produits diversifiés, à l’exception des lunettes. S’ajoute la mise au chômage partiel, jusqu’à la fin de l’année, de 49 employés sur son site de Chevenez, proche de la France d’où viennent nombre de salariés et où la marque avait inauguré à l’automne une usine flambant neuve dédiée à la production de mouvements.

… chez Cartier…

Cette décision intervient quelques jours après la confirmation par Cartier, la griffe phare du groupe suisse Richemont, de mesures de chômage partiel à compter du 1er novembre dans sa manufacture de Villars-sur-Glâne. Les ventes de montres de la prestigieuse maison joaillière ont été affectées par une faible demande et une réduction des inventaires chez les détaillants dans la région Asie-Pacifique. Le groupe a fait état, il y a quelques jours, d’un tassement de sa croissance sur les cinq premiers mois de son exercice 2014/2015.

… et même chez Swatch

Même au sommet de la pyramide, on tire la langue. Ainsi, au premier semestre, Swatch Group, le numéro un mondial de l’horlogerie, a vu son bénéfice fondre de 11,5 %. C’est le premier repli en cinq ans !

http://www.ledauphine.com/economie-et-finance/2014/10/01/l-horlogerie-suisse-au-ralenti

Citation :

Après avoir battu des records années après années, les exportations horlogères suisses, largement portées par l'Asie, ont cependant connu une nette décélération l'an passé, ne progressant que 1,9%, alors que les mesures de lutte contre la corruption en Chine, interdisant les cadeaux extravagants, ont durement touché les fabricants de montres, en particulier dans le secteur du luxe et du prestige.

Avec seulement 55'000 salariés (1,3% de l'emploi en Suisse) l'horlogerie est la troisième branche exportatrice du pays derrière la pharmacie et les machines, avec des exportations de 21,8 milliards de francs en 2013.

Mardi, Tag Heuer, la marque horlogère de référence du groupe de luxe français LVMH, a annoncé la suppression de 46 postes en Suisse dans le cadre d'un recentrage sur son cœur de métier.

La maison, qui emploie 1600 personnes dont environ 800 en Suisse, renonce aux produits diversifiés à l'exception des lunettes. Elle diffère aussi ses plans pour pénétrer le marché des montres haut de gamme.

Mise au chômage partiel

S'y ajoute la mise au chômage partiel, jusqu'à la fin de l'année, de 49 employés sur son site de Chevenez (JU), où la marque avait inauguré à l'automne une usine flambant neuve dédiée à la production de mouvements.

Tag Heuer a expliqué cette décision par la baisse des volumes, après des années de croissance à deux chiffres.

Cette décision intervient quelques jours après la confirmation par Cartier, la griffe phare du groupe genevois Richemont, de mesures de chômage partiel à compter du 1er novembre dans sa manufacture de Villars-sur-Glâne.

Jusqu'à présent, les horlogers avaient recruté à tour de bras pour répondre à la demande galopante des consommateurs chinois.

«Une année lente»

«L'industrie horlogère connait une année lente», a pointé Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux. «Par conséquent, il y a probablement trop de stocks», a-t-il ajouté, notant que les fabricants se trouvaient contraints d'ajuster leur production.

A Hong Kong, le plus gros marché pour l'exportation des montres suisses, les manifestations surviennent alors que mêmes que les analystes s'y inquiétaient déjà de l'évolution récente des exportations horlogères.

En août, elles s'y sont repliés de 8,4%, reculant pour le quatrième mois d'affilée, après avoir baissé de 5,6% sur l'année 2013.

Dans un entretien sur Bloomberg TV, Philippe Léopold-Metzger, le patron de Piaget (groupe Richemont) s'est dit confiant quant aux perspectives à Hong Kong.

«Il est clair que les circonstances sont un peu particulières», a-t-il déclaré. «Nous devons composer avec», a-t-il poursuivi, se disant convaincu que la marque continuerait à attirer de bons clients.

Tassement de la croissance de Richemont

Mi-septembre, le groupe Richemont a fait état d'un tassement de sa croissance sur les cinq premiers mois de son exercice 2014/2015 décalé face à la baisse des ventes sur les marchés de référence en Asie.

Le groupe a souligné que les ventes de montres de Cartier, sa prestigieuse maison joaillière, avaient été affectées par une faible demande et une réduction des inventaires chez les détaillants dans la région Asie Pacifique.

Au premier semestre Swatch Group, le numéro un mondial de l'horlogerie avait également vu son bénéfice fondre de 11,5%, en repli pour la première fois depuis 2009.

Fin juillet, LVMH avait également indiqué que les ventes de sa division Montres et joaillerie, longtemps une des plus dynamiques, avaient reculé au premier semestre de 1%.

«Recentrer Tag Heuer sur son cœur de gamme»

Dans un entretien avec le magazine Bilan, Jean-Claude Biver, aux commandes des marques horlogères du groupe depuis mars, dit vouloir recentrer Tag Heuer sur son cœur de gamme.

«Les montres Tag Heuer à 4000 francs se vendent extrêmement bien, ce qui n'est pas le cas de celles à 8000 francs et plus», a-t-il expliqué.

«Comme les alpinistes à l'assaut de l'Everest, nous faisons un palier pour reprendre de l'oxygène», assure Jean-Claude Biver.

http://www.tdg.ch/economie/horlogerie-suisse-mange-pain-blanc/story/13894005

Mode quand même pas drôle :

C'est triste pour les emplois etccc l'industrie etccc

Mais en FRANCE :

C'est pire ....

Donc regardons déjà chez nous ...



Sinon :

http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/03/heureux-comme-un-suisse-en-pleine-crise-de-l-euro_1754745_3234.html

Citation :

Les exportations horlogères suisses ont largement souffert des mesures de lutte anticorruption en Chine, où il était très fréquent d'offrir des montres de marques et des alcools à des fonctionnaires en remerciement pour services rendus.

Sauvons l'industrie des produits de luxe, encourageons la corruption.

ftikai a écrit:

Sauvons l'industrie des produits de luxe, encourageons la corruption.

Les entreprises en Suisse, lors de l’achat de la marchandise, peuvent récupérer la TVA sur TOUS leurs achats, mais vont devoir la payer sur le prix de vente, une fois les produits finis. Sauf si la marchandise est exportée. Aucune taxe.

Les zones grises et petits avantages bien pratique.
DS

ZEN a écrit:

Il va falloir arrêter de croire que la loi anticorruption en Chine est à la source des maux horlogers. La cause n'est pas là. L'horlogerie a toujours connu des cycles de lassitude parallèlement aux crises économiques. Le vrai sujet est à mon avis : Pourquoi les marques ne sont-elles pas capables de retenir leurs clients ?

A cela, il faut répondre je pense, un manque abyssal de culture qui nous vaut une communication assez déplorable. N'importe qui fait et écrit n'importe quoi, souvent des énormités relayées par certains blogs et la corne d'abondance aujourd'hui perd de sa superbe. Si l'industrie repense ses produits et sa communication, elle sauvera les meubles sinon, elle coulera.  

On annonce quelques marques en moins pour ces prochains mois et des changements de mains aussi ... A suivre

Pourquoi ne sont-elles pas capables de retenir leurs clients ?
Les russes sont sous sanctions et leur économie en souffre, les chinois deviennent honnêtes, une bonne partie de l'occident est en crise économique, on ne va  pas demander aux manufactures de battre le record de l'année passée, qui était déjà un record par rapport à l'année d'avant, qui elle-même était un record comparé à l'antépénultième...

Dans cette configuration, je ne peux pas concevoir que les marques fassent faillites, elles ont eu des années de vaches grasses, elles ont accumulé quelques réserves, non ? Tout ce qu'elles font maintenant c'est ajuster le personnel aux besoins en baisse, pour les ré-engager lorsque ça redémarera. Enfin, pour Tag je sais pas, on dirait des licenciement sec, mais pour Cartier, si j'ai bien compris, ils font passer ça pour du chômage technique, et donc techniquement, l'employé reste à la disposition de l'entreprise. Il faut voir ce qu'ils ont fait les allemands dans leur industrie automobile durant la grande crise de 2008 : Se serrer les coudes, faire du chômage technique, accepter un salaire réajusté avec le chômage, et retourner bosser lorsque ça va mieux.

Je n'arrive pas à croire que des maisons horlogères puissent couler après les années qu'elles ont connu. Quoique, ... Rolex a fait des investissements pour un quart de milliard, si le marché s'essouffle, ils risquent de regretter leur investissement, j'espère que ça ne les mènera pas au dépôt de bilan

Edit : Ah ben après vérification, Tag utilise aussi le chômage technique, ce qui fait que les employés ne sont pas licenciés et restent toujours employés de TH.

Disons qu'au lieu de faire 10 % de bénéf, ils n'en feront plus que 4-5 %, comme dans bien d'autres domaines...

Ils ont aussi tué la poule aux oeufs d'or en augmentant leurs tarifs de façon considérable ces dernières années (par rapport à l'augmentation des salaires de la classe "aisée", pas des très riches). Cela détourne les utilisations (cette année, 2 couteaux en ivoire pour moi)

Comme je me tue à le répéter, le seuil psychologique pour nos petits plaisirs est souvent fixé à un ou deux mois de salaire. Il y a 6-7 ans, avec mon salaire actuel remis à la valeur d'avant, je pouvais avec ce même seuil accéder à bien des modèles (avec un mois environ, Rolex, Omega et autres Zenith en 3 aiguilles passaient, avec 2 j'allais chez Blancpain), voir viser une VC Patrimony en passant à 3 mois de salaire (il m'en faudrait quasiment 6 au prix de vente catalogue).

François

Bien d'accord avec toi, François .

Si je plains leur personnel qui va pâtir de ces décisions dramatiques, je ne plains pas les grandes marques qui se sont gaussées de leurs résultats annuels toujours plus élevés d'année en année depuis 4-5 ans.

Jean de La Fontaine avait vu juste avec sa fable "La Cigale et la Fourmi", sans oublier ce fameux proverbe "Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse" ...

Nic las

Oui, seul le personnel est à plaindre, y compris celui des petites bijouteries de province (entre les agressions et l'éloignement tarifaire du pouvoir d'achat des habitants "locaux" car pas de tourisme de masse comme sur la côte d'azur; les Alpes ou Paris)

David123 a écrit:

elles ont accumulé quelques réserves, non ?

ben justement non,
tu sais bien que tout part a destination des actionnaires et que bien peu reflechissent a long terme....

francoisb a écrit:

Disons qu'au lieu de faire 10 % de bénéf, ils n'en feront plus que 4-5 %, comme dans bien d'autres domaines...

10% dans le luxe

Ca fait un moment que l'on entend des pronostiques sur une amorce de la décrue du marché: Zen, Gregory Pons et bien d'autres l'évoquaient. C'est juste que maintenant la politique de l'autruche ne marche plus (ou la méthode Coué, au choix...).

Les grandes marques ont dissimulé leurs baisses de volumes de vente derrière une augmentation de la valeur de vente (ils vendaient moins de montres, mais de plus en plus chères). Là, le ressort est cassé et comme ils sont éloignés d'eux le coeur de marché, remonter la pente peut être difficile. Baisser les prix serait reconnaitre un abus, ...

Je ne vois que (ou quasiment que) Patek qui indique depuis longtemps ne pas avoir tout misé sur des marché Asiatique ou autre (Russie, Moyen Orient, ...) justement pour se prémunir d'une chute brutale. Ils ont par ailleurs un positionnement tarifaire de base qui peut les prémunir un peu.

Cette industrie a décidé d'assumer un modèle court-termiste : manque d'innovation, markéting outrancier, hausses phénoménales des tarifs et j'en passe.

En agissant de la sorte, on se contente de jouer sur l'effet de mode, rien de plus.

Des comportements absurdes qui vont précipiter de nombreux acteurs du secteur dans les ennuis.

La récrée se termine...

Amicalement,

A.

Au moins, c'est pas demain que Rolex et autres vont augmenter les prix...tant mieux!

Ah bon ? Et la différence de tarif entre la nouvelle SD vs l'ancienne, comparativement à la différence entre la dernière Sub et l'ancienne version contemporaine à l'ancienne SD, c'est quoi si ce n'est pas une augmentation, ça ?

Rolex n'a pas fait d'augmentation depuis 2 ans mais si on regarde ce qui s'est passé depuis 5 ans, on n'est pas loin des 30 % pour un grand nombre de modèles.

Didoufri a écrit:

...
Baisser les prix serait reconnaitre un abus, ...

Disons que ceux qui ont payé le prix fort risqueraient de l'avoir mauvaise...

Après, s'ils veulent revenir vers la clientèle traditionnelle d'il y a 10 ans, il n'y a pas le choix.

Ils peuvent arguer de la baisse des matières premières, en particulier de l'or, étant donné que c'était un de leurs arguments pour gonfler les prix : 20 grammes d'or et hop, le prix s'envolait de 5-6000 €

Eterna l'a bien fait cette année, pourquoi pas d'autres ?

On a d'ailleurs jamais autant parlé d'Eterna (en bien, évidemment ) depuis qu'ils ont baissé leurs tarifs et on a jamais non plus autant vu de FAMeurs nouveaux acquéreurs !

FDM,
Je parles des modèles déjà au catalogue et non des réintroduction. Après, avant c'était avant, c'est déjà bien que les prix restent stable!

Stable sur 2 ans avec 30 % de plus sur les 3 années précédentes, ce n'est pas ce que j'appelle une stabilité, moi.

Au vu des flots de larmes que je vais déverser sur ces pauvres malheureux marchands de pipeau j'espère que les kleenex n'ont pas trop augmenté...

Au pire, même si c'est le cas, ils feront comme avec les médicaments, ils prendront des mouchoirs en papier génériques !

Bonjour,

j'ai l'u le même article.
Bien temps que façe.

Cordialement.

toujours les mêmes sur ce genre de thread apocalyptique cocasse