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Sujet: Actu: Le travail horloger défié par les machines Sam 18 Oct 2014, 22:15
Citation :
Marc* est horloger en Suisse depuis plus de 20 ans. Il a exercé dans les grandes maisons de la place et connaît parfaitement le métier de l’horlogerie. Pour lui, l’évolution des dernières années annonce un changement radical dans la profession: «Aujourd’hui, dans le secteur de la montre, beaucoup de pièces sont usinées avec des commandes numériques. Les éléments qui nous arrivent en atelier sont quasiment terminés, le travail artisanal des horlogers se réduit de plus en plus.» De fait, les machines à commande numérique (CNC) présentes dans les manufactures depuis des années se sont sophistiquées. Elles peuvent réaliser jusqu’à 300 étapes dans la fabrication d’une montre, avec 96 outils différents. «Une montre qui demandait des centaines d’heures de travail à la main auparavant est réalisée aujourd’hui beaucoup plus rapidement grâce à la mécanisation. Toutes les marques cherchent à réduire le temps de travail manuel et donc les coûts de fabrication. Le métier n’est plus artisanal, il est devenu financier. Les apprentis qui arrivent aujourd’hui dans les manufactures ne feront plus le métier comme avant. A moins de se mettre à leur propre compte», estime Marc.
Pour autant, ces machines vont-elles un jour remplacer la main de l’homme d’un bout à l’autre de la chaîne de fabrication? L’entrepreneur Peter Stas est catégorique: «Non, les horlogers ne vont pas disparaître. On ajoute de nouvelles compétences, sans remplacer les anciennes.» Fondateur et PDG de la marque Frédérique Constant, lancée en 1988, Peter Stas est Hollandais. Passé par Harvard, il incarne la nouvelle génération des dirigeants formés dans les business schools: «J’ai travaillé à New York et Hongkong, notamment pour Philips, avant de m’installer à Genève. Le monde évolue vite. Il est temps que la Suisse se réveille! Si on veut garder notre place, il faut accepter le changement. Par exemple, la montre connectée représente un événement majeur pour notre branche. Il ne faut pas minimiser cette innovation en pensant qu’elle ne touchera pas nos métiers de l’artisanat ou notre industrie horlogère. C’est une nouvelle ère qui commence», ajoute l’entrepreneur.
Depuis ses ateliers de Plan-les-Ouates, Peter Stas regarde désormais vers la Silicon Valley et prépare un produit qui répondra à l’Apple Watch.
CVSTOS, une autre jeune marque horlogère créée en 2005, ne veut pas verser dans le «futurisme». Antonio Terranova, son directeur artistique, a la réputation d’emprunter certains de ses matériaux (métal, lubrifiant…) à d’autres champs d’application, comme l’aérospatiale ou même la téléphonie mobile: «C’est vrai que nos matériaux sont contemporains, commente le designer, nous observons en permanence ce qui se fait dans d’autres industries, mais la façon d’assembler nos montres est, elle, restée traditionnelle.» Ce fabricant indique ne pas se diriger vers la montre connectée, au moins dans un premier temps. «Nous ne sommes pas des suiveurs», défend-il.
Les horlogers ont donc toujours leur place dans les manufactures, même les plus avant-gardistes. Mais la montre connectée n’est pas la seule technologie qui inquiète les artisans: l’impression 3D est l’autre sujet du moment. Chez Fredérique Constant, trois ingénieurs travaillent déjà en interne pour la conception de pièces via ce procédé. Marc craint de voir son métier littéralement disparaître: «Il y a déjà plusieurs imprimantes 3D qui fabriquent les volumes des pièces chez nous. C’est une évolution mal vécue en interne, car les artisans se sentent dévalorisés, ils sont juste bons à finir le travail des machines, et à assembler les pièces. Le plus choquant est la façon dont tout cela est mis en place: le marketing vante les mérites du fait main et des artisans dans leur communication externe, mais il nous méprise complètement en interne. Nous découvrons les évolutions après leur implémentation. Il existe un département chez nous où personne n’a le droit d’aller, et où des pierres sont serties avec des machines. La matière est repoussée par une machine puis perlée, et au suivant! Il n’y a plus d’intervention humaine. Et la machine peut tourner 24h/24.»
A la Convention patronale de l’Industrie horlogère suisse (organisation faîtière en charge des métiers de l’horlogerie), on minimise ces bouleversements. Romain Galeuchet, responsable de la communication, estime qu’il est encore un peu tôt pour réagir aux conséquences de l’arrivée des imprimantes 3D et de la montre connectée sur les métiers horlogers. «Ces phénomènes sont encore isolés. Il y aura certainement une évolution des compétences et il ne faudra pas louper le coche. Mais l’industrie n’est, pour l’instant, pas inquiète», juge-t-il.
Romain Galeuchet reconnaît cependant un déficit d’image des professions techniques de l’horlogerie: «Le problème que soulève le témoignage de Marc est davantage un problème d’image des métiers horlogers que de compétences. C’est d’ailleurs notre cheval de bataille: revaloriser l’image des métiers techniques de l’horlogerie et celle de l’artisanat. Prenez le métier de micromécanicien: le public en a une assez mauvaise image car il se fait au contact de machines qui sont, c’est vrai, bruyantes. Pourtant, ce profil de technicien est le plus recherché dans les besoins du secteur jusqu’en 2016 (voir ci-contre). Nous travaillons auprès des jeunes pour changer cette image et les faire venir dans la branche.»
Difficile de rivaliser avec l’attrait des nouvelles technologies et de la nouveauté. Après les machines à commandes numériques, l’électronique et le numérique commencent indéniablement à s’imposer, mais les horlogers restent plus que jamais indispensables à l’industrie horlogère et au label «Swiss Made». «Notre force en Suisse est de maîtriser les processus mécaniques de la fabrication des montres. Nous n’allons pas y renoncer! commente encore Peter Stas. Mais nous devons nous adapter et évoluer si nous ne voulons pas voir le cheval de Troie de la montre connectée rentrer en Suisse, comme ce fut le cas du quartz dans les années 70.»
Le 31 octobre prochain, le Grand Prix d’horlogerie de Genève récompensera les créations horlogères du monde entier avec un mot d’ordre: respecter les traditions et se tourner vers l’innovation. A voir les montres sélectionnées pour les récompenses, les nouvelles technologies semblent encore loin… A moins que ces belles montres ne soient qu’une vitrine, une sorte d’arbre qui cache la forêt. (Marc est un prénom d'emprunt
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ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Sam 18 Oct 2014, 22:17
Très intéressant article ...Moins de main d'oeuvre donc un abaissement des coûts mais pas des prix pour le client. La technologie ne lui profite donc pas, elle va juste déboucher sur la disparition d'un savoir faire.
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BRxavier Membre référent
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Sam 18 Oct 2014, 22:26
Oui étonnant de se dire que les prix pour les consommateurs augmentent alors que les coûts baissent.
francoisb Membre référent
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Sam 18 Oct 2014, 22:37
Le mieux est que si les savoir faire se perdent, les montres ne seront plus réparables. Donc seront de vrais objets de luxes "périssables".
willbur Passionné de référence
Nombre de messages : 3276 Age : 48 Localisation : IDF Date d'inscription : 11/07/2013
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 00:01
Cet article me laisse le sentiment d’être adressé aux salariés Suisse pour les rassurer sur leur avenir et d'essayer de sauver le label Suisse made.
Il est clair que les moyens de production actuels permettent d'obtenir une qualité de réalisation supérieur avec un temps inférieur à ce que l'horloger pourrait faire.
La difficulté reste l'assemblage même si le system51 est une avancée dans ce domaine.
Maintenant peut-on encore appeler horloger une personne dont la seule tache est de monter une masse oscillante ? Car il ne faut pas se leurrer, la fabrication des montres est taylorisé, l’opérateur est assigné à une tache qu'il maitrisera très rapidement. Bien entendu, on parle là des marques qui font de la production de masse.
Donc oui, l'industrialisation augmente, cela permet de réduire les couts, d'augmenter les volumes et de faire ces croissances à 2 chiffres. En faire profiter le client ? bah pourquoi, il est prêt à payer 5000€ un produit margé à 85%!
Pour ce qui est de la transmission du savoir faire, il faudra toujours des concepteurs et des réparateurs. Ce sont "les petites mains" qui en pâtiront comme dans tout secteur industriel qui s'est automatisé.
lalsacien Membre super actif
Nombre de messages : 461 Age : 75 Localisation : Alsace Date d'inscription : 30/04/2010
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 03:05
Cette problématique a touché des pans entiers de l'industrie, bien avant l'horlogerie. Les progrès de productivité réalisés notamment dans l'industrie automobile en sont un exemple significatif. Réduire les coûts de fabrication a permis à beaucoup d'entreprise de survivre et la répercussion à la baisse des prix pour le client n'est souvent économiquement pas viable.
D'ailleurs l'appréciation de l'évolution du prix d'un produit n'est vraiement significative que lorsqu'on rapporte le prix du dit produit au salaire moyen d'un salarié. Cette approche livre parfois de réelles surprises et on apprendra par exemple que le prix relatif des voitures a baissé sur les 40 dernières années.
Alors évidemment on peut toujours rêver d'une Aston Martin ou d'une Rolls faites partiellement à la main, mais il faut alors accepter d'en payer le prix.
Ce qui est moins correct c'est de faire payer le prix d'une Rolls pour un véhicule fabriqué en grande série.
Pour ce qui est des emplois et pour rester dans l'exemple de l'automobile, le soudeur des pièces en tôle de la carrosserie a été remplacé par un conducteur de robots de soudage et d'encollage, dont le métier est au passage bien moins pénible que celui du soudeur dont la pince pesait plusieurs dizianes de kilos sans parler de la nocivité des fumées de soudure...
Toute ressemblance avec l'industrie horlogère ne serait que pure coïncidence !
ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 09:26
J'observe par ailleurs que le Swiss made n'aura plus aucun sens puisque reposant sur le savoir faire des humains qui fabriquent et manufacturent et non sur des robots qui fonctionne à l'identique au Japon, en Chine ou bientôt en Inde et en Afrique.
L'industrie horlogère n'a plus cette idée supérieure de la conquête de la précision et ne s'oriente plus que sur celle du gain de productivité et des marges.
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Zorba06 Membre référent
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 09:48
BRxavier a écrit:
Oui étonnant de se dire que les prix pour les consommateurs augmentent alors que les coûts baissent.
le monde est plein d'exemples similaires pourtant... (regarde la simplification de construction d'une maison et les prix du marché )
ftikai Puits de connaissances
Nombre de messages : 4763 Date d'inscription : 31/07/2006
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 11:10
Demain, si on me dit que l'avion sur lequel je dois voyager a été assemblé à partir des pièces mécaniques usinées à la main par des artisans et contrôlées avec des verniers analogiques, et que les cartes avioniques aussi ont été soudées à la main comme dans les années '60, eh ben, je changerais de vol. ... Une fois qu'on a vu à l'oeuvre des 5-6 axes CNC accouplés avec des CMM (Coordinate Measuring Machine) robotisés, c'est dur de revenir en arrière.
Dernière édition par ftikai le Dim 19 Oct 2014, 11:19, édité 1 fois
Fokker III Membre éminent.
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 11:12
Accroissement de compétitivité, Recherche de productivité, Montée dans l'échelle de valeur.
Qu'est-ce qui compte, finalement ? Les différents résidus de systèmes pilaires principaux ou secondaires présent sur les cadrans, les reliquats de déchets alimentaires, de déjections de petits animaux en divers endroits, ou l'efficacité d'une salle blanche et d'une réelle standardisation permettant de faciliter les interventions, remplacements, etc. ?
Le folklore manufacturier a ses limites, l'industrie a d'autres moyens. Moins sexy à vendre comme image, mais plus professionnel.
Ensuite, c'est une question d'orientations prises dans la gestion de l'entreprise, pour réaffecter / faire évoluer le personnel vers des activités où sa compétence sera une plus-value dans la réalisation du produit.
De plus en plus, la gestion de configuration, avec approvisionnement multisources permet de se libérer de nombreux aléas. Ce qui compte, c'est la fonction, la compétence, pas le bout de métal/le matériel, pour faire en sorte que le produit final soit fonctionnel et maintenable.
Les premières photos d'usines chinoises/japonaises publiées ici avec ouvriers en blouses, charlottes, surchaussures, etc. on fait hurler par rapport à l'imagerie Epinalohelvétique...Pourtant, cela permet de supprimer de nombreux problèmes.
Cette approche implique toutefois un meilleur contrôle des fournisseurs en amont, de façon à alléger le contrôlé d'entrée des matériaux/produits, (et leur en faire supporter le coût et la responsabilité !), et de maintenir/développer un véritable contrôle de sortie pour éviter de produire un nombre plus important de calibres, mais mal/pas suffisamment réglés.
Mais tant qu'on décrétera une marge financière à produire en amont, avant de se préoccuper de savoir si c'est humainement/matériellement réalisable, il y aura des couacs, à force de compresser exagérément des postes considérés comme simples variables d'ajustement.
Seules de petites structures avec des productions limitées pourront se permettre une part importante d'intervention humaine dans une réalisation, mais à des coûts qui en limiteront l'accès. (Et avec un niveau de qualification/recrutement en hausse.)
Le "swiss made", c'est du vent, dévoyé par les industries suisses elles-mêmes et les premières. Simplement, elles espéraient diminuer leurs coûts en mentant sur la provenance réelle de leurs fournitures.
Un peu comme ces auteurs qui recourent à d'autres pour récupérer les bénéfices de l'image sans avoir les compétences ou le temps nécessaires à un produit de qualité. A chacun son nègre, quoi...
Vouloir mettre en avant un artisanat sans y mettre les moyens, c'est effectivement un choix...
Souvent, c'est l'acheteur qui en fait les frais.
Zorba06 Membre référent
Nombre de messages : 5568 Age : 56 Localisation : Nice - Moscou Date d'inscription : 07/08/2011
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 15:14
lalsacien a écrit:
Cette problématique a touché des pans entiers de l'industrie, bien avant l'horlogerie. Les progrès de productivité réalisés notamment dans l'industrie automobile en sont un exemple significatif. Réduire les coûts de fabrication a permis à beaucoup d'entreprise de survivre et la répercussion à la baisse des prix pour le client n'est souvent économiquement pas viable.
D'ailleurs l'appréciation de l'évolution du prix d'un produit n'est vraiement significative que lorsqu'on rapporte le prix du dit produit au salaire moyen d'un salarié. Cette approche livre parfois de réelles surprises et on apprendra par exemple que le prix relatif des voitures a baissé sur les 40 dernières années.
Alors évidemment on peut toujours rêver d'une Aston Martin ou d'une Rolls faites partiellement à la main, mais il faut alors accepter d'en payer le prix.
Ce qui est moins correct c'est de faire payer le prix d'une Rolls pour un véhicule fabriqué en grande série.
Pour ce qui est des emplois et pour rester dans l'exemple de l'automobile, le soudeur des pièces en tôle de la carrosserie a été remplacé par un conducteur de robots de soudage et d'encollage, dont le métier est au passage bien moins pénible que celui du soudeur dont la pince pesait plusieurs dizianes de kilos sans parler de la nocivité des fumées de soudure...
Toute ressemblance avec l'industrie horlogère ne serait que pure coïncidence !
Quand j'ai commencé à travailler pour avoir ma première sportive (une 205 gti) il m'a fallu 5 mois de salaire. Pour avoir l'équivalent actuellement il me faut beaucoup plus car si ma paye a énormément augmenté mon pouvoir d'achat a largement diminué... pas convaincu du tout de ton raisonnement
lalsacien Membre super actif
Nombre de messages : 461 Age : 75 Localisation : Alsace Date d'inscription : 30/04/2010
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 15:37
On peut toujours trouver l'exemple qui contredira la règle générale... Quand en sortant de l'université j'ai commencé à travailler en 1974 dans l'industrie automobile (où j'ai fait toute ma carrière), il fallait bien plus que 5 mois de salaire pour acheter une voiture ! Sauf pour les cadres de haut niveau, le prix d'une berline familiale type 504 correspondait à environ deux ans de salaire d'un employé moyen. J'en parle à l'aise puisque je changeais de véhicule tous les 9 mois grâce au système d'achat avec tarif préférentiel pour le personnel.
Il est vrai aussi que l'inflation élevée des années 70 a largement perturbé les comparaisons, tant au niveau des prix des biens de consommation que des salaires qui suivaient la courbe de l'inflation !
willbur Passionné de référence
Nombre de messages : 3276 Age : 48 Localisation : IDF Date d'inscription : 11/07/2013
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 17:17
Zorba06 a écrit:
(regarde la simplification de construction d'une maison et les prix du marché )
Avec toutes les nouvelles normes, ça serait plutôt l'inverse. Et puis le prix de marché résulte aussi de l'offre et de la demande. La même maison construite dans un quartier X sera facturée plus chère dans un quartier Y. Les artisans s'adaptent à l'environnement et au prix de l'ancien.
Zorba06 a écrit:
Quand j'ai commencé à travailler pour avoir ma première sportive (une 205 gti) il m'a fallu 5 mois de salaire. Pour avoir l'équivalent actuellement il me faut beaucoup plus car si ma paye a énormément augmenté mon pouvoir d'achat a largement diminué...
C'est dommage je n'arrive pas à retrouver une infographie sur un comparatif entre un modèle des années 70 et un de nos jours que j'ai vu passer il y a quelques temps. (A defaut j'ai trouvé Ca )
En substance, le prix en relatif a baissé tout en augmentant les prestations. Aujourd'hui un véhicule consomme moins, freine mieux fait moins de bruit, a la clim, les vitres électriques, ne sont plus des corbillard ambulants, etc......
Dans l'horlogerie par contre, les prix ont augmenté énormément avec quelques améliorations comme la date rapide et peut-être une amélioration de la qualité et encore.
Ces augmentations et améliorations de production n'ont pour principal but que d'augmenter les profits des entreprises horlogères (croissance à 2 chiffres). Faire des profits c'est normal, c'est l'une des finalités des entreprises mais il y a quand même des limites.
Mais le luxe justifie les moyens ....
Zoltar1572 Animateur Chevronné
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Dim 19 Oct 2014, 17:53
La technologie a un coût énorme: elle ne les abaisse donc pas, elle permet d'être plus réactif et surtout d'avoir de la constance sur une série.
willbur Passionné de référence
Nombre de messages : 3276 Age : 48 Localisation : IDF Date d'inscription : 11/07/2013
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Lun 20 Oct 2014, 00:01
C'est donc pour cette raison que les swatch sont si chères ?
Sur la vidéo c'est un peu le pays des
Zoltar1572 Animateur Chevronné
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Lun 20 Oct 2014, 00:13
En effet, une chaîne de montage comme celle-là coûte 20 millions de chf. Ils s'y retrouvent en produisant un produit dans de telles quantités que le coût unitaire devient minime. Sans parler de la montre elle-même qui est optimisée à l'extrême. C'est assez récurent de lire des sujets où l'on sous-entend que le principal travail de l'horlogerie Suisse est d'arnaquer le client. Franchement, faut acheter des Seiko. Et ceux qui croient que leur Valjoux est ajusté à la main dans une ferme du Brassus, bein tant pis pour eux.
Zoltar1572 Animateur Chevronné
Nombre de messages : 1261 Date d'inscription : 07/08/2010
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Lun 20 Oct 2014, 00:25
Dire que l'horlogerie Suisse c'est du pipeau me fait bien marrer: comme si je vivais dans un pays peuplé de robots. Franchement, certains feraient mieux d'aller un peu moins aux soirées des marques et devraient un peu plus se promener là où ça sent l'huile, le copeau, l'émail qui chauffe ou le ciment de graveur qui refroidit. J'ai eu dernièrement une discussion intéressante dans un atelier de guillocheur: guilloché main ou machine, quelle est la différence de prix. Réponse surprenante. Sauf que tu attends 6 mois au lieu de 6 semaines.
Arno Modérateur
Nombre de messages : 21297 Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Lun 20 Oct 2014, 00:38
Zoltar1572 a écrit:
Et ceux qui croient que leur Valjoux est ajusté à la main dans une ferme du Brassus, bein tant pis pour eux.
Celui ci, oui, il y a de fortes chances :
Quant aux 7750 ... il y a Valjoux ... et Valjoux, et tu dois savoir ça mieux que quiconque ici .
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ftikai Puits de connaissances
Nombre de messages : 4763 Date d'inscription : 31/07/2006
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Lun 20 Oct 2014, 01:10
Zoltar1572 a écrit:
En effet, une chaîne de montage comme celle-là coûte 20 millions de chf.
Toutes les marques suisses sont équipées comme ça?
cesar Membre référent
Nombre de messages : 6013 Age : 46 Localisation : thonon les bains Date d'inscription : 24/02/2010
Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Lun 20 Oct 2014, 07:12
En tout cas, sur un robot il y a bien ecrit ETA SWISS QUALITY....
de toute façon il ne faut pas se leurer....rolex, swatch group, tag etc doivent etre Construites sur a peu pres la meme base...avec toujours le controle qualité et les modifications process industriel apportées par l'homme.
Je serai quand meme curieux de connaitre les cadences et les rotations d'equipe des operateurs et et techniciens...
Je ne pense pas qu'ils puissent jouir de regime horaire souple.
willbur Passionné de référence
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Sujet: Re: Actu: Le travail horloger défié par les machines Lun 20 Oct 2014, 20:14
Zoltar1572 a écrit:
Dire que l'horlogerie Suisse c'est du pipeau me fait bien marrer: comme si je vivais dans un pays peuplé de robots. Franchement, certains feraient mieux d'aller un peu moins aux soirées des marques et devraient un peu plus se promener là où ça sent l'huile, le copeau, l'émail qui chauffe ou le ciment de graveur qui refroidit. J'ai eu dernièrement une discussion intéressante dans un atelier de guillocheur: guilloché main ou machine, quelle est la différence de prix. Réponse surprenante. Sauf que tu attends 6 mois au lieu de 6 semaines.
Que l'on soit bien d'accord on parle ici des industries horlogère qui produisent des centaines de milliers de montre par an, pas les petites series.
Le problème quand on met les pieds là où ça sent l'huile et le copeau chaud dans d'autres secteur industriel c'est que du coup on ne comprend pas les prix de vente de l'horlogerie. J'ai acheté des pièces mêlant électronique, céramique, plasturgie et micro-mécanique produites en salle blanche et grise pour une dizaine d'euros et vendues aux clients moins de 100.
Donc je ne comprend pas quand on m'explique que le prix d'une montre à 3000€ est justifié par le prix de revient (investissement, matière première, main d’œuvre,...) d'autant qu'un ETA 2824 neuf est vendu 200€ TTC chez CousinsUK. Mais je veux bien comprendre.
Maintenant, le Swiss made à encore tout sont sens que ce soit au niveau du savoir faire de conception ou bien dans la maitrise de la qualité (finition, réglage,..). Car pour moi c'est sur ces axes qu'il faut communiquer et pas sur le simple fait que ce soit fabriquer en suisse.