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 | | Sujet: Vacheron Constantin va s'agrandir, en deux phases Lun 28 Mai - 18:16 | |
| - Citation :
- Déjà à l'étroit, Vacheron Constantin va s'agrandir, en deux phases
HORLOGERIE. La marque, qui appartient au groupe Richemont, se lance dans la production de montres sur mesure.
Bastien Buss
Mardi 29 mai 2007
Le Temps: Comment s'est passé le salon horloger de Genève pour Vacheron Constantin?
Juan-Carlos Torres: Sans aucune prétention, on peut dire que le SIHH a été un franc succès. A tel point que nos carnets de commandes sont remplis pour les deux prochaines années. A titre d'exemple, les commandes émanant des Etats-Unis ont bondi de 50%.
Il faut toutefois convenir que la période est très favorable pour l'ensemble de la branche.
- Arriverez-vous à suivre au niveau de la production?
- Oui, car nous avons mis en place un système à l'interne qui nous permet d'honorer nos commandes. Bien sûr, sur certaines pièces très compliquées, le délai peut grimper à 18 mois, mais nos clients le savent et prennent patience.
On sait qu'il y a peu de risques qu'ils se tournent vers un autre produit. Depuis plus de vingt-cinq ans que j'officie pour Vacheron Constantin, je n'ai pas le souvenir d'une commande annulée. Cela dit, nous n'allons pas faire exploser notre production pour satisfaire toutes les clientèles, mais uniquement notre clientèle. La nuance est de taille.
- Quels sont vos effectifs?
- A l'heure actuelle, nous comptons 550 collaborateurs. Pour faire face à notre croissance, nous sommes à la recherche de 80 personnes pour 2007. D'ailleurs, nous engageons entre 70 et 80 personnes en moyenne par année depuis quatre ans.
- Des difficultés à recruter?
- Nettement moins que chez certains de nos concurrents. La rotation de notre personnel s'avère très faible. Deux raisons permettent de l'expliquer. D'abord, nous nous efforçons de fournir un environnement favorable pour fidéliser nos employés. Et cela semble fonctionner. Par contre Vacheron Constantin refuse d'entrer dans une inflation salariale. Si un collaborateur se voit proposer une surenchère par une autre maison, nous ne rentrons pas en considération, cela ne serait pas juste par rapport à nos autres collaborateurs. Ensuite, un accent particulier est mis sur la formation interne ainsi que sur les places d'apprentissage. D'ici à trois ans, nous aurons 18 apprentis.
- Vous avez inauguré en 2004 votre manufacture de Plan-les-Ouates (GE). Un investissement de 40 millions de francs. Et il semble que vous prévoyez déjà une extension...
-D'ici à deux semaines, nous allons procéder à une extension provisoire de notre site, ceci dans l'attente d'une extension plus importante - définitive - déjà prévue à l'origine lors de la construction du bâtiment principal. Il a en effet été conçu pour accueillir de nouveau modules et être entièrement évolutif.
- C'est-à-dire?
- D'ici à 2011 aura lieu la grande phase d'extension. Nos capacités de production seront nettement augmentées. Le moment venu, nous détaillerons le projet. Mais il est d'importance. Pour la petite histoire, nous venons de construire un deuxième bâtiment de 1200 m2 à la vallée de Joux, comme le premier, dédié à la recherche et au développement, à la fabrication de nos composants, et aux métiers de décoration de la montre comme à Genève.
- Vous avez lancé il y a quelques mois un département entièrement dévolu aux montres uniques. Une démarche des plus inédites...
- Exactement. Ce pôle, baptisé Atelier Cabinotiers et situé au cœur de Genève, élabore des montres sur mesure, selon les désirs de nos clients. Tout est possible, à condition de respecter les valeurs de la marque. Un comité d'éthique doit d'ailleurs avaliser chaque pièce. Ces montres uniques peuvent atteindre plusieurs millions de francs. Lorsque nous aurons atteint notre vitesse de croisière, ce département sera capable de produire de 30 à 40 montres par année.
- Quels sont vos principaux marchés?
- Notre répartition est très équilibrée. L'Asie représente 40% de nos ventes, l'Europe 35%, les Etats-Unis 11%. Japon et Moyen-Orient pèsent 14%. Précision importante: la Suisse se développe très bien, grâce notamment à l'impulsion de notre boutique de Genève. Notre présence et notre notoriété augmentent aussi en Suisse alémanique, notamment à Zurich. Dans cette ville, nous gagnons des parts de marché. Il y a quelques années, notre présence y était encore insuffisante.
- L'horlogerie suisse connaît-elle une surchauffe ou la croissance s'annonce-t-elle durable?
- C'est une certaine vigilance qui devrait prévaloir. J'ai connu de très nombreux cycles en 31 ans de carrière. Mais il est vrai que c'est la première fois qu'un pareil optimisme règne, notamment alimenté par les marchés émergents qui officient comme un relais de croissance formidable. Attention toutefois à l'excès d'optimisme. Il faut être prêt à adapter l'outil de production. Et nous nous y sommes préparés.
- Un des grands défis de l'horlogerie, à court terme, sera le service après-vente. Surtout pour les marques qui viennent d'apparaître...
- C'est le principal risque qui menace notre branche. Chez Vacheron Constantin, nous nous engageons à pouvoir réparer tous les modèles produits par la marque depuis sa naissance en 1755. C'est un défi de taille, notamment en matière de logistique. Il faut des moyens importants, humains et financiers, pour respecter cette promesse. A l'opposé, je crains fort que si certaines marques négligent cet aspect, cela pourra s'avérer dangereux pour l'image de l'ensemble de l'industrie. http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=208030
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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