ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Actu: Les grands faits-divers : l’horloger de Montreuil, l’« ancêtre » de Landru Jeu 13 Aoû - 8:34 | |
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Albert Pel, horloger de profession, fut soupçonné d’avoir tué quatre femmes entre 1872 et 1884. Il fut condamné pour un seul meurtre, celui d’Elisa Boehmer. Cette gravure parut dans le Journal illustré en novembre 1884, quelques mois après son arrestation. (DR.)
On le présente parfois comme l’ancêtre de Landru. Quand il fut jugé aux assises en 1885, la presse le surnommait « l’horloger de Montreuil ». Albert Pel avait alors 36 ans. Cet homme au long nez et au visage de fouine, intelligent et beau parleur, est soupçonné d’avoir tué quatre femmes et d’avoir tenté d’en empoisonner trois autres.
Ce n’est pourtant que pour le meurtre de la dernière, Elisa Boehmer, qu’il fut condamné.
Du corps de la malheureuse rentière âgée d’une quarantaine d’années, on ne retrouva rien. Tout indique qu’il fut découpé et brûlé dans le fourneau de la maison de la rue de l’Eglise, à Montreuil, où Pel et elle avaient emménagé quelques semaines plus tôt en juillet 1884. C’est d’ailleurs l’odeur épouvantable que s’échappait de la cheminée de l’horloger qui avait alerté le voisinage. D’autant que plus personne n’avait revu Elisa depuis qu’elle était sortie dans le jardin, dix jours auparavant, se tordant de douleurs. Après la fumée puante, c’est une odeur de chlore qui se répandit dans tout le quartier. La police vint arrêter Albert Pel qui nia tout en bloc. Il assurait qu’Elisa était partie d’elle-même. L’examen des cendres du fourneau montra pourtant bien qu’il s’agissait de déchets organiques et non pas végétaux, et l’on récupéra une scie tâchée de sang, une hachette et un couteau couverts de traces suspectes. Un peu plus tard, on exhuma le corps de sa première épouse, morte deux mois seulement après les noces en lui laissant 4 000 F or. Il était plein d’arsenic.
Albert Pel tua des femmes pour en tirer profit. Sa première victime présumée fut sa mère. Il était venu la rejoindre rue de Charonne, à Montreuil. Il avait alors 20 ans. Elle tenait une boutique d’articles religieux à Paris, il entama une formation d’horloger, le métier de son père resté en Savoie. Bientôt il eut son magasin, payé par sa mère.
Un jour, sa mère souffre de maux de ventre, elle meurt. Il ne la pleure pas mais fouille partout pour récupérer ses économies. Il dilapide son héritage. Il s’invente des diplômes et des professions : professeur de mathématiques, régisseur, organiste, mécène, médecin… Il se passionne pour les produits toxiques et vénéneux qu’il manipule dans ses différentes habitations. En 1879, il emménage dans un pavillon rue des Ternes à Paris avec sa maîtresse, Eugénie, de dix ans son aînée, et une bonne, Marie. Deux mois après, les deux femmes tombent malades. Diarrhées, vomissements… Albert — qui se fait alors passer pour un docteur — prétend les soigner. La bonne finit par se rendre à l’hôpital. Une fois guérie, elle revient demander des nouvelles d’Eugénie. « Elle m’a quittée », lui répond Albert. Plus tard, la concierge venue faire le ménage découvre des traces de sang dans toutes les pièces. Mais l’enquête ouverte alors se termine par un non-lieu.
En 1880, il épouse une jeune femme qui travaille dans un magasin d’alimentation, une Eugénie encore. Celle-ci meurt très vite et le mari récupère la dot et les bijoux. Moins d’un an plus tard, il se marie de nouveau avec une jeune Angèle. Il s’installe dans sa nouvelle maison à Nanterre, avec sa femme et sa belle-mère à qui il réussit à faire modifier son testament. Mère et fille tombent malades. La belle-mère s’en va de la maison et se rétablit. Sa fille en réchappe aussi. C’est elle qui quittera Albert, lassé de ses infidélités. Peu après l’homme se retrouve à Montreuil, avec Elisa qui finit en cendres dans son fourneau.
Albert Pel fut d’abord condamné à mort. Rejugé après un vice de forme, il obtint les circonstances atténuantes et fut envoyé au bagne de Nouvelle-Calédonie. Il y mourut en 1924, à près de 75 ans, sans avoir cessé de clamer son innocence. Blandine Seigle http://www.leparisien.fr/montreuil-93100/l-horloger-de-montreuil-l-ancetre-de-landru-11-08-2015-5004239.php _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Re: Actu: Les grands faits-divers : l’horloger de Montreuil, l’« ancêtre » de Landru Jeu 13 Aoû - 8:34 | |
| Excellent article _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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prelude Membre Actif
Nombre de messages : 93 Localisation : IDF Date d'inscription : 19/02/2011
| Sujet: Re: Actu: Les grands faits-divers : l’horloger de Montreuil, l’« ancêtre » de Landru Jeu 13 Aoû - 19:29 | |
| On croirait à un remake de Sweeney Todd version horloger Merci pour l'article! Et puisque c'est la première fois que j'ai l'occasion de m'adresser directement à vous, merci à tous les modos pour ce super forum! Bon week end! |
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caput Membre référent
Nombre de messages : 7035 Localisation : Ile de France Date d'inscription : 26/08/2008
| Sujet: Re: Actu: Les grands faits-divers : l’horloger de Montreuil, l’« ancêtre » de Landru Jeu 13 Aoû - 22:41 | |
| Emission:En votre âme et conscience de 1961 Archives INA: http://www.ina.fr/video/CPF86633225 - Citation :
- L'affaire de l'horloger Pel fut considérée comme l'une des plus caractéristiques du 19ème siècle.Le 11 juin 1885, devant la cour d'assises de la Seine, Félix-Albert Pel, trente-six ans, horloger à Montreuil, fut accusé de deux meurtres commis à quatre ans d'intervalle : l'un sur la personne de sa femme Lucie Buffeteau, l'autre sur celle de sa maîtresse Elise Boehmer dont on ne retrouva jamais le corps. Les deux victimes présentaient des troubles identiques, provoqués, semble-t-il par un empoisonnement. Mais les preuves manquant, l'accusation réunit contre Pel de nombreux témoignages troublants qui firent apparaître en fouillant son passé toute une série de morts suspectes, ce qui l'accabla. La Cour le condamna à la peine de mort pour le crime d'Elise Boehmer mais ne retint pas contre lui la mort de son épouse.Cette affaire montre comment on peut se servir de plusieurs crimes supposés pour accabler un homme et ne retenir finalement contre lui qu'un seul chef d'accusation pour lequel on ne dispose pas davantage de preuves.
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