En plein milieu de matinée, un ami horloger m'appelle la semaine passée et me dit : "Je viens d'acheter 2 IWC en argent avec 2 mouvements différents. En rentrant je les ai testées au vibrographe et elle donnent un trait droit (ce qui signifie un réglage très précis) . Je te les réserve si tu veux...
J'ai pris possession des 2 pièces dimanche et effectivement, en 4 jours l'une reste à 0 dérive et l'autre a pris 2 secondes.
Voici l'une d'elles :
Je présenterai les 2 un peu plus tard avec leurs calibres. J'ai pu les dater ....1893 ...juste 112 ans et elles sont toujours chronomètres.
J'ai félicité mon ami pour son réglage et là, il m'a juste dit "Je n'ai rien fait dessus". Elles sont lubrifiées mais moi, je n'ai touché à rien. Il sait d'où elles viennent. Leur propriétaire pendant plus de 50 ans fut un horloger qui se mettait de coté les montres dont les performances lui paraissaient exceptionnelles. Il possédait quelques montres de poches et bracelets et faisait son propre concours de chronométrie en ne gardant que le meilleur. Une montre pouvait ainsi rester chez lui 2, 5 ou 10 ans ou plus. Cette IWC, il ne l'avait pas eue neuve mais en échange d'une réparation lourde sur une autre montre.
Cet horloger est mort au début des années 2000 et sa veuve a liquidé ses fonds de tiroirs. J'ai eu d'autres pièces
parmi celles-ci, des Omega. L'une est réglée classiquement à quelques secondes par jour et l'autre est scotchée sur l'heure exacte.
L'histoire de la fondation d'IWC est passionnante et les liens de cette manufacture avec l'horlogerie américaine sont très intéressants. Le pivotage des pièces à l'américaine et l'architecture du calibre très inspirée aussi méritent un arrêt ...Nous y reviendrons.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).