ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu: Baselworld, le grand show de l'horlogerie Jeu 17 Mar 2016 - 13:47 | |
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- Le premier salon horloger au monde ouvre ses portes, ce matin. Malgré une conjoncture maussade, quelque 1500 exposants sont présents et espèrent une (possible) embellie.
Il fut des années, pas si lointaines, où l'horlogerie suisse flottait dans une exubérance béate. Des taux de croissance à faire pâlir d'envie toute industrie dite «mature», l'ouverture de nouveaux marchés prometteurs, l'émergence de créateurs horlogers proposant une autre approche de la mesure du temps, un nouvel écrin pour Baselworld… Aucun nuage ne pointait à l'horizon. Les années se succédaient, immanquablement ponctuées de records d'exportation. Mais cela, c'était avant. Las, en janvier 2015, l'abandon par la Banque nationale suisse du taux plancher appliqué au franc suisse - qui s'est depuis lors encore renforcé - est venu donner un premier coup de semonce dans le ciel horloger. Cette alerte a été suivie par l'essoufflement de certains marchés clés, notamment à Hongkong. Et les statistiques 2015 sont venues confirmer que la tendance s'inversait. Selon les chiffres de la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH), les exportations ont enregistré, l'an dernier, un recul de 3,3 %, à 21,5 milliards de francs suisses, soit un niveau proche de celui de 2012. Pourtant, ce recul doit être remis dans le contexte particulier de l'horlogerie suisse, qui a connu des années successives de records et qui a vu ses exportations doubler en une décennie. Pour Jean-Daniel Pasche, président de la FH, «l'année a commencé sur les mêmes bases que s'est terminée 2015 ; nous nous attendons à une stabilisation pour les mois à venir et à un résultat 2016 dans la lignée des chiffres 2015». Son de cloche pratiquement identique chez François Thiébaud, président du comité des exposants suisses à Baselworld (et, par ailleurs, président de Tissot), qui prévoit «un premier trimestre difficile pour la branche et une amélioration, dès avril, pour finir l'année avec une croissance de 2 à 5 %».
«Un marché difficile»
C'est pourtant dans un contexte peu amène que s'ouvre, aujourd'hui, ce rendez-vous mondial de l'horlogerie et de la bijouterie. Directrice de la manifestation, Sylvie Ritter n'a pas esquivé les difficultés: «Nous avons ressenti les incertitudes de certains exposants, non pas des grandes marques ou des grands groupes, mais de certaines PME. Ces petites entreprises n'ont malheureusement pas toujours les moyens de faire face à une baisse de la demande sur le moyen terme.» Reste que, si quelques sociétés ont dû déclarer forfait pour ce Baselworld 2016, pas moins de 1500 exposants placent beaucoup d'espoirs dans cet événement bâlois qui accueille 100.000 visiteurs.
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- Malgré ce contexte, les plus grands acteurs tentent de positiver. Patron de Swatch Group, Nick Hayek anticipe une croissance de 5 à 10% pour 2016.
Malgré ce contexte, les plus grands acteurs tentent de positiver. Patron de Swatch Group, Nick Hayek anticipe une croissance de 5 à 10 % pour 2016. «La situation reste compliquée», estime pour sa part, Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de Chopard, qui veut tout de même rester «relativement confiant», même s'il reconnaît que la visibilité est faible. Quant à Jean-Claude Biver, président de la division montres de LVMH, il s'attend à une stabilité, voire à un léger recul, pour l'horlogerie. Bien que deux marques du groupe - TAG Heuer et Hublot - aient affiché des croissances à deux chiffres pour les deux premiers mois de l'année, il se dit «moins optimiste que d'habitude pour l'horlogerie dans son ensemble. Cela est dû essentiellement à des phénomènes exogènes sur lesquels les horlogers n'ont pas prise. Guerre, terrorisme, Bourse en dents de scie, prix du baril de pétrole, insécurité, autant d'éléments qui n'incitent pas à la consommation. Par ailleurs, lorsque les faibles deviennent plus faibles et que les plus forts encore plus forts, c'est le symptôme d'un marché difficile». L'année 2016 n'est cependant pas 2015. Aux prises avec des turbulences depuis plus de quinze mois, les horlogers ont réagi, ils ont souvent revu et adapté leur offre (notamment en réduisant leurs prix parfois stratosphériques). Ils devraient ainsi présenter des nouveautés plus en phase avec les attentes des détaillants. De plus, tout le monde s'accorde à dire que les stocks - à de très hauts niveaux l'an dernier - ont commencé leur reflux. C'est assurément là l'une des clés de la réussite ou non de Baselworld pour les sociétés exposantes. Car le niveau des stocks, plus encore en période de faible visibilité, déterminera de toute évidence l'appétit des acheteurs. Réponse dans huit jours.
En mode continu, chronique de Baselworld
C'est sous un temps glacial - grésil, ciel plombé - et dans un contexte économique morose que détaillants et journalistes se demandaient de quel bois les marques horlogères allaient se chauffer en 2016. En d'autres termes, cette année serait-elle placée sous le signe d'une création et d'une innovation réelles, ou sous celui d'une prudence ultime ne se nourrissant que de «classiques réinventés», d'«ADN revisités», de cadrans et mouvements «vintage réinterprétés»?
Patek Philippe. Crédits photo : DR
L'aristocrate de la haute horlogerie genevoise, Patek Philippe, apporte un début de réponse. «J'ai le sentiment que les acteurs de ce secteur cherchent à stabiliser leur offre, à travailler les pièces phares, celles qui se vendent. L'innovation n'est pas au goût du jour, car le marché est moins demandeur, c'est peut-être une erreur. Patek Philippe n'a pas changé de stratégie: nous présentons une ou deux techniques et des modèles qui complètent notre offre. Évidemment,prouesses les affaires sont plus dures, il faut rassurer nos clients avec une qualité de produits irréprochable», affirme Thierry Stern, PDG de cette entreprise familiale qui prévoit une production de 60.000 montres en 2016 et une croissance de son chiffre d'affaires entre 1 et 3 %. Au regard de cela, ce millésime de Patek Philippe, à défaut d'être surprenant, est cohérent. Ainsi, la griffe introduit aujourd'hui, dans son catalogue courant, la Grandmaster Chime référence 5175, une pièce ultracomplexe, créée à sept exemplaires, en 2014, pour le 175e anniversaire de l'entreprise (lire nos éditions du 14 octobre 2014). Sous la référence 6300, elle apparaît désormais dans un boîtier plus contemporain en or gris à motif clous de Paris. Le fond demeure le même: cette grande sonnerie au boîtier réversible affiche vingt complications dont deux premières mondiales brevetées (l'indication sonore de la date et l'alarme qui sonne l'heure qu'il est après avoir été programmée). Le prix de la mélodie est à 2,263 millions d'euros… Autre entrée dans la collection courante de Patek Philippe, une heure universelle couplée à un chronographe. Cette référence 5930, qui s'inspire d'une pièce unique développée dans les années 1940, affiche un visage moderne et séduisant et un calibre flambant neuf qui a demandé cinq ans d'ouvrage (66.870 euros). Enfin, l'horloger célèbre les 20 ans de son calendrier annuel, qui, tous modèles confondus, est devenu son best-seller chez les deux sexes.
Rolex. Crédits photo : Rolex
En face, Rolex n'a jamais semblé aussi curieux de s'enquérir de l'opinion des journalistes sur les modèles présentés dans ses vitrines. Avec, en guise d'introduction, la promesse «de belles nouveautés, des montres indémodables, intemporelles, accessibles pour une clientèle locale et répondant aux attentes du marché». Diantre! Pourquoi le numéro un de la montre de luxe, d'ordinaire si peu prompt à commenter son ouvrage, est-il cette année si loquace? Mystère… Quant au cru 2016, il se situe dans le droit fil de ce que sait faire le géant suisse. En obsessionnelle de la chronométrie, la marque à la couronne annonce que désormais 100 % des montres fabriquées dans sa manufacture affichent un niveau de précision qui ne varie que de -/+ 2 secondes par jour (alors que les normes établies par le COSC sont de - 4/+ 6 secondes par jour). On mesure la prouesse à l'échelle d'une aussi grosse production: entre 800.000 et 900.000 pièces par an, selon nos estimations. Au niveau des modèles, le carton de l'année sera sans doute la nouvelle version, très attendue, en acier de la Cosmograph Daytona. Lancé en 1963, ce chronographe légendaire renaît équipé d'une lunette noire en Cerachrom ultralisible. En noir ou en blanc, cette Daytona affiche des proportions parfaites (11.350 euros). Trop massive, l'Air King 2016 et son cadran avec grands repères et échelle des minutes XXL est moins convaincante (5700 euros).
http://www.lefigaro.fr/horlogerie/2016/03/17/30006-20160317ARTFIG00022-vent-d-incertitudes-sur-baselworld.php _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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