- Citation :
- Un soir, Georges Favre-Jacot met au point un mouvement qui lui apparaît comme le plus parfait. Il sort alors dans la nuit argentée et lève les yeux vers la voûte céleste. Et le Cosmos lui parle. Il y voit une gigantesque mécanique organisée autour de l’étoile Polaire, semblable dans sa complexité au jeu des pivots et des roues autour de leurs axes. Il décide alors de baptiser son nouveau mouvement, puis sa Manufacture, du nom désignant le plus haut point de l’univers : ZENITH.
Je ne voudrais pas jouer les "Alain Castelot raconte" mais je viens de trouver sur un site ce texte et comme j'ai rarement lu autant d'inexactitudes en si peu de lignes sur ZENITH, il me semble nécessaire de rectifier.
D'abord le nom de ZENITH fut bien dans un premier temps l'un des noms de calibres créés par la maison de Georges Favre-Jacot. La création de ce mouvement semble dater de 1896, mais il n'apparait pas immédiatement dans sa version définitive et subira nombre d'améliorations tant au plan intrinsèque que sur celui de ses modalités de fabrication.
L'idée du nom du modèle vient du fait qu'à l'époque on donnait un nom et pas une simple référence aux calibres. Georges Favre-Jacot avait un goût immodéré des superlatifs lui qui n'était parti de rien, était autodidacte et qui avait travaillé dès l'âge de 13 ans comme pivoteur. Diogène, Terminus étaient les noms qu'il avait donné à ses précédents mouvements qui présentaient l'inconvénient d'un coût de fabrication élevé. Le ZENITH eut rapidement l'avantage d'être précis et fiable et d'avoir un coût de fabrication abaissé ce qui était important face à la concurrence.
Jusqu'en 1892, la manufacture de GJF pratiquait l'autofinancement et bénéficiait d'un appoint bancaire d'une banque du Locle mais les exigences du marché imposaient que la production fut plus importante et donc que l'outil de production s'adapte avec notamment un agrandissement de l'usine. Il fallut donc changer de banque et en 1896, les statut de l'entreprise changèrent au profit d'une société en commandite dont GFJ était le gérant et l'actionnaire aux cotés de la banque qui apportait les fonds. L'actionnaire GJF était toutefois doté d'actions à droit de vote limité qui dénotaient un déséquilibre entre son investissement et ceux des coactionnaire au regard des dividendes tirés de l'entreprise et de l'influence sur les décisions. Les autres associés se méfiaient du patriarche au ton direct , au caractère trempé et aux décisions prises à l'emporte pièces.
A cette époque la manufacture ne s'appelle toujours pas ZENITH et le calibre qui porte ce nom continue à être amélioré...
En 1904, le neveu et gendre de Georges Favre Jacot, James Favre qui parcourt le monde pour placer la marque revient des USA et en importe des méthodes de travail qui sont considérées par les actionnaires comme de nature à accroitre la production et à générer à leur profit des dividendes supplémentaires sans trop toucher à l'outil de production quand dans le même temps Georges Favre-Jacot veut les pousser à investir toujours plus dans l'outil de production et donc réduire leurs profits. De 1904 à 1911, le neveu et l'oncle fonctionnent dans un climat de discorde et tandis que James est nommé cogérant, il réussit à dresser le conseil de surveillance contre son oncle qui sera purement et simplement éjecté de l'entreprise en 1911 année au cours de laquelle les statut de la société sont transformés au profit d'une Société anonyme qui à la demande des associés prendra le nom de "Manufacture des montres ZENITH successeur de GFJ"
On est très loin du conte de fée et l'histoire de ZENITH est beaucoup plus complexe que ce qui s'est jusqu'à présent raconté ici et là. La manufacture a une histoire riche, très riche faite de moments euphoriques et de périodes noires...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).