Swatch s’envole. Mais une menace plane

Citation :

Les résultats semestriels du numéro un mondial du secteur sont à nouveau excellents. Cela dit, le manque de main-d’oeuvre pourrait pénaliser le groupe horloger.

Nicolas Hayek, patron du groupe Swatch. Le numéro un mondial de l’horlogerie a annoncé une très forte croissance sur les six premiers mois 2007, avec une augmentation de près de 40%.

C’est désormais devenu une habitude pour l’ensemble des entreprises actives dans le secteur du luxe: croissance exponentielle, bénéfices mirobolants, rien ne semble arrêter la demande des produits horlogers et joailliers helvétiques.

Pas étonnant dès lors que Swatch Group affiche une nouvelle fois une performance semestrielle insolente. Le numéro un mondial de l’horlogerie a ainsi publié hier une très forte croissance sur les six premiers mois 2007, avec une augmentation de son résultat net de près de 40% à 460 millions de francs. Le chiffre d’affaires brut a quant à lui progressé de 16,7% à 2,74 milliards de francs.

Une croissance qui, pour le seul segment des montres et des bijoux — 18 marques au total — atteint pas moins de 20% pour franchir la barre des 2 milliards. «Ce secteur clé a une fois de plus démontré son importance au sein du groupe», explique Swatch Group dans son communiqué. Profitant de l’émergence des nouvelles richesses dans le monde, ce sont essentiellement les marques haut de gamme qui ont profité à l’entreprise: Breguet, Blancpain, Omega, autant de montres de luxe qui se vendent comme des petits pains à l’étranger. Les autres catégories de prix ont également affiché une jolie performance, qu’il s’agisse de Longines, Tissot, ou encore Swatch qui, elle, a vu sa croissance grimper à 2 chiffres.

Stratégie payante
Reste que les bons résultats des montres ne font pas, seuls, la réussite du groupe. Au premier semestre, Swatch a ainsi poursuivi sa stratégie en grappillant des parts de marché sur des segments encore peu exploités. Autant de choix marketing payants qui vont permettre au groupe d’affronter les défis à venir.

Car des difficultés, il y en aura ces prochains mois dans le secteur de l’horlogerie suisse... Malgré un chiffre d’affaires record dans le segment de la production de montres, mouvements et composants, Swatch est, à l’instar des autres acteurs de cette industrie, confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Une situation qui, face aux carnets de commande pleins pour les mois à venir, entraîne déjà de nombreux problèmes de production. «Nous tentons d’y remédier en fondant des écoles horlogères spécialisées.», indique le géant helvétique. Seule ombre au tableau avec la contre-performance du segment des systèmes électroniques, les difficultés de production n’empêchent toutefois pas Swatch Group d’afficher un optimisme radieux pour l’ensemble de 2007. Qualifiant ses attentes de «très ambitieuses», la holding pourrait ainsi bien clôturer l’année sur de nouveaux records mirobolants

http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de_geneve/l_actu/economie/economie__1/(contenu)/119250

Citation :

Swatch peine à satisfaire la demande de montres

14/08/2007
Le géant de l'horlogerie suisse montre une forme éclatante, porté par le secteur du luxe. Lors du premier semestre 2007, le bénéfice net du groupe s'est envolé de 39,4 % à 280 millions d'euros, tandis que le chiffre d'affaires a bondi de 16,7 % à 1,6 milliards d'euros.
Des résultats qui dépassent largement les attentes des analystes.

Conséquence de l'explosion de la demande, le fabricant des montres de luxe Omega ou Blancpain, touche à la limite de ses capacités de production. «Afin de gérer les difficultés de production qui persistent, d'autres mesures d'augmentation des capacités sont au programme. De plus le marché est toujours confronté à une pénurie d'horlogers qualifiés», note le groupe implanté à Bienne, en Suisse.

La branche production de mécanismes, où la pénurie se fait la plus sentir, a cependant enregistré une progression de 23,7 % de ses ventes au premier semestre tandis que celles des montres et bijoux ont progressé de 20 %.
Porté par ses résultats, le groupe affiche « un grand optimisme » pour la fin de l'année.

Solène Davesne

http://www.usinenouvelle.com/article/swatch-peine-a-satisfaire-la-demande-de-montres-112773

CITATION Boursorama
Reuters le 14/08/2007 13h01
Swatch Group a encore couru derrière la demande au 1er semestre

ZURICH (Reuters) - Swatch Group a dévoilé mardi des chiffres supérieurs aux attentes pour son premier semestre 2007, et les marchés saluent la performance en propulsant le titre en tête de l'indice des valeurs vedettes.

Vers 10h36 GMT, le titre au porteur grimpe de 3,6% sur un SMI en baisse de 0,66%.

Le numéro un mondial de l'horlogerie a profité de la forte demande en particulier pour les montres de luxe où ses marques Breguet, Blancpain et Omega ont tiré leur épingle du jeu. La marque Swatch a quant à elle enregistré une croissance à deux chiffres de ses ventes.

Le bénéfice net du groupe, dévoilé avec une semaine d'avance sur le calendrier initial, s'est étoffé de 39,4% à 460 millions de francs, dépassant les prévisions les plus optimistes des analystes.

"Le consensus (d'analystes) paraît nettement trop conservateur pour cette année et nous attendons une série de révisions à la hausse des études sur le titre", a commenté Jon Cox, analyste chez Kepler Equities, à la lecture du résultat.

Conséquence de l'explosion de la demande, Swatch touche à ses limites et doit élargir ses capacités de production. Cet effort doit encore être accentué, si l'on en croit l'entreprise qui dit faire face à des goulets d'étranglement.

"Le management va devoir relever d'importants défis au second semestre liés aux problèmes de capacité que connaissent de nombreuses sociétés de production du Groupe", explique-t-elle dans le communiqué.

Malgré ces problèmes de capacité, le chiffre d'affaires brut a pu augmenter de 16,7% à 2.739 millions de francs au premier semestre, avec une contribution de 2.113 millions - en hausse de 20% - de la division Montres et bijoux.

La branche Production, où le groupe dit ressentir particulièrement la pénurie de main d'oeuvre qualifiée, a fait encore mieux avec une progression de 23,7% du chiffre d'affaires, à 857 millions, et une marge d'exploitation en plein essor à 14,8% après 9,8%.

Le résultat opérationnel du groupe s'est renforcé de 27,1% à 511 millions pour une marge en hausse à 19,6% après 18,0%.

Pour le second semestre, le groupe évoque "un grand optimisme" et des "attentes très ambitieuses". La performance du secteur Production devrait au moins être rééditée, ajoute-t-il.

Selon les analystes de la Banque Vontobel et de la Banque cantonale de Zurich, l'action devrait encore grimper sur la base des résultats malgré une hausse de déjà 26% cette année.

"La conjoncture de l'industrie horlogère n'a pas été aussi forte depuis l'an 2000, estime Patrik Schwendimann à la Banque cantonale de Zurich. "Reste à savoir jusque quand tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes."

Je vois que nous avons un peu les memes lectures. Remettre ci dessus l'information que tu as déjà donnée a juste pour objectif de te dire combien j'apprécie qu'on puisse débattre, de temps en temps d'autres sujets horlogers que des "mécanismes de montres". Très important la diversité des sujets (et des avis aussi) sur un forum !
Merci, c'est tout. A cette heure l'action est en baisse ... mais "seulement" 2.5% sur les 5 derniers jours ... sans oublier le +30% depuis le 01/01/07 et le +60% depuis un an. LVMH s'en sort beaucoup moins bien. Sans etre un spécialiste de tout et de tout ... néanmoins vive Oméga !

Et le Figaro...

Citation :

Ventes et bénéfices en forte hausse, le groupe suisse tourne à plein régime.
LE DÉFI pour le groupe Swatch ? Réussir à fabriquer assez de montres pour tenir le rythme de la demande mondiale. Très sérieusement, le groupe suisse qui compte 18 marques de Swatch à Breguet, en passant par Omega, Longines ou Rado, souligne que « le management va devoir relever d'importants défis au second semestre liés aux problèmes de capacité que connaissent de nombreuses sociétés de production du groupe ».
Confronté à « une pénurie d'horlogers qualifiés, le groupe s'efforce d'y remédier en fondant des écoles horlogères ». Swatch, qui emploie environ 12 000 personnes à la production dans ses 160 usines cherche à pourvoir 500 postes d'horlogers.
Le groupe suisse a surpris en annonçant hier des résultats supérieurs aux attentes pour les six premiers mois de l'année. Le chiffre d'affaires progresse de 16,7 %, propulsant le bénéfice net en hausse de près de 40 % à 460 millions de francs suisses (280 millions d'euros). À la différence d'acteurs du luxe, comme LVMH ou Hermès, Swatch souffre peu de la faiblesse du dollar, qui n'affecte pas ses performances. Les ventes de montres de luxe explosent dans le monde entier. Swatch a renforcé sa présence en Chine (Omega sera le chronométreur officiel des JO de Pékin l'an prochain), en Russie et aux États-Unis. Même la marque de montres en plastique éponyme se redresse bien, avec « une croissance à deux chiffres ».
Carnets de commandes pleins
Outre ses propres marques, le groupe fabrique des montres, des mouvements ou des composants pour d'autres acteurs du secteur. Cette division est elle aussi en plein boom : ses ventes grimpent de 23,7 % et sa marge a bondi de 9,8 % à 14,8 % en six mois, en raison du taux d'utilisation très élevé de l'outil de production. Les carnets de commandes étant pleins, cela laisse augurer d'une performance au moins aussi bonne pour la fin de l'année, affirme le groupe.

http://www.lefigaro.fr/valeurs/20070815.FIG000000039_swatch_peine_a_repondre_a_la_demande.html

Ce résumé "Nicolas Hayek père" date de la fin 2005 ... mais justement résume bien l'histoire Swatch. Source : le forum de Boursorama.com.
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Résumé succint du bouquin de Nicolas Hayek père 19:33 03/10/05
Résumé des entretiens de Nicolas G. Hayek "père", avec Friedemann Bartu, éditions de la NZZ (Neue Zürcher Zeitung), menés en langue allemande. Les entretiens furent parachevés le 15 Mai 2005 furent menés durant le premier semestre 2005.

Nicolas G.Hayek est né au Liban le 19 Février 1928, et arrivé en Suisse aux alentours de l'âge de 17 ans. Son fils, l'actuel directeur opérationnel du groupe swatch, est né en Suisse en 1954.

Impression générale: entretiens sans structure évidente. Atout de Nicolas Hayek: une énergie positive et un optimisme fort qui s'en dégage, avec cependant beaucoup de place pour les sentiments.Tempérament méditerranéen expansif et extraverti. Surnom: "Oncle Picsou".
Il est motivé et a cette énergie volontaire quand il est "emballé" par un projet, comme reprendre Bréguet, ou fonder Swatch. Il n'est pas très compétent techniquement, mais sait s'entourer de gens très compétents.

Etapes importantes:
1: Création de Hayek Engineering seul en 1957.
Société de gestion de projet pour construction ou rénovation d'usines, évaluation des coûts, sélection des fournisseurs, audits...
1 à 2 ans de vaches maigres, puis l'activité décolle. Contrats surtout en Allemagne en pleine reconstruction. Audit de l'équipe financière de la princesse de Thurn et Taxis. 1984: projet confié par la confédération: évaluer la faisabilité de la construction de chars d'assaut en Suisse -> vedict: Création d'emplois à court terme, mais non rentable à long terme (au-delà de 5 ans).
Projet d'audit de la situation des entreprises horlogères ASUAG et SSIH au bord de la faillite à cause de la concurrence japonaise -> qui l'amènent à prendrle contrôle de ces 2 entreprises, et de les fusionner.

2: Redressement des 2 colosses horlogers suisse, à l'aide de Hayek Engineering vers 1985 (Hayek a 57 ans, il pourrait prendre sa retraite...)
80% du chiffre d'affaire était réalisé par 15% des modèles de montre de la SSIG et ASUAG: chaque marque avait plus d'une centaine de montres en catalogue.
2-1: Création de la swatch (~1984)
Création d'une montre "d'entrée de gamme" à quartz, composée de 42 pièces au lieu de 150 précédemment (contre 104 pour les montres japonaises), créer une marque de bas de gamme avec un message publicitaire très original et un peu provocant. Cetains modèles sont toujours mécaniques dans les premières années, mais juste pour remettre à flot (et éviter de perdre le savoir-faire de) 2 entreprises du groupe spécialisées dans les montres mécanique: Nivarox et Comadur -> qui sont nécéssaires pour faire les montres mécaniques des marques les plus prestigieuses du groupe. 95% des marques qui sont vendues dans le monde en 1982 sont des marques bas de gamme. Ensuite s'intéresser aux autres marques.

2-2: Redressement de la marque Omega (~1993)
Chez Omega, les salaires représentaient entre 20-30% des coûts totaux. Les achats et la logistique 40%. Nous avons donc d'abord amélioré la logistique et les achats, et en même temps le produit et la communication.Recentrage sur la qualité. Ne plus faire de plaqué-or.
Hayek interdit de parler d'"image" dans le groupe Swatch -> terme remplacé par celui d'"ambassade". Une femme sexy véhicule une image positive pour l'homme, une image de cruche pour sa femme, et de vache à lait pour un homosexuel. Si on la prend en personne, lui faisons dire qqch de positif, chaleureux et 100% véridique le tout sans être superficiel, nous avons une ambassadrice. Sa femme et un homosexuel trouveront que finalement cette femme sexy a de la profondeur et de l'esprit, et qu'elle pourrait être de bonne compagnie. Elles vont nuancer leur appréciation. Pour le sauvetage de Omega nous avons utilisé la fiabilité qui a conduit la NASA à choisir Omega pour l'alunissage (la montre de Amstrong sur la lune), puis le sport avec Schumacher, la classe avec Pierce Brosnan et le segment féminin avec la classe de Cindy Crawford.

2-3: Redressement de la marque Longines (~1997)
Récupération des licences de fabrication des montres Longines. Avec, quasiment n'importe qui pouvait fabriquer des Longines de qualité bonne comme mauvaise. Changement de cible de pub: maintenant l'élégance et la distinction. Point négatif: pas d'ambassadeur vivant.

2-4: Création de la voiture Smart (~1997)
1ère voiture dotée d'un moteur hybride (moteur composé d'un moteur électrique, d'une grosse batterie, et d'un moteur habituel pour recharger la batterie et rouler quand la batterie est vide) -> écologique. Partenariat avec Daimler-Chrysler, qui est contre le moteur hybride. Abandon du projet à cause de l'abandon des moteurs hybrides, du prix trop élevé proposé par Daimler, du changement de management de Daimler, et à l'occasion des problèmes de jeunesse de la Smart (test de l'élan, ...) L'erreur avec la smart fût de s'associer avec un constructeur, Daimler Chrysler, qui n'était pas habitué à garder les coûts rigouresement sous contrôle. Swatch avait développé pour la smart un moteur hybride mais Daimler l'a abandonné.

2-4: Achat et redessement de la marque Bréguet (~2002)
Abraham Louis Bréguet inventa le tourbillon en 1801, et faisait des montres depuis la fin du 18ème siècleAchat à un fonds de pension. LVMH était sur le coup. Apport des meilleurs designers et ouvriers du groupe. Amélioration de la rapidité du SAV. Campagne ciblée sur la litterature du 18 et 19ème siècle. Dans le segment du luxe, ouvrir des boutiques dédiées fait grimper les ventes des autres revendeurs de la ville, qui vendent avec des prix 10% moins chers que les boutiques de la marque.


La méthode Hayek ?
- La priorité de toute stratégie et de tout plan est le produit, le produit et son environnement le marché. Pas l'organisation.
- Le budget est très important dans le groupe swatch. Les négos budgétales entre Hayek et les chefs d'unité durent ~2 mois tous les ans et tous les détails sont passés à la loupe, disséqués, digérés, argumentés.
- "Après 50 ans d'activité je pourrais vous donner des centaines d'exemples provenant de toutes les entreprises, de coûts inutiles provenant de Ausschussproduktion et de Materialvergeudung". Réduire ces coûts évite de licencier des gens, ce qui est désastreux pour le moral et la motivation des employés qui restent, et gène un potentiel d'accroissement du chiffre d'affaire.
- Obligation de toujours considérer les offres de 3 concurrents différents pour un même produit, avant de se décider à investir.
- Développer qqch de fantastique, introduire des innovations, qui profitent à la commuauté. Il n'y a rien d'autre à faire pour s'enrichir car la société s'occupe de récompenser à leur valeur ce genre d'initiative et enrichir leurs auteurs.

Citations diverses en vrac:
- Je ne veux pas vivre dans une société dans laquelle je suis le seul heureux, et que tous les autres sont malheureux.
- Dans notre industrie moderne la patrie, le village ou la famille ne sont plus des liens solides. De plus en plus l'identité est donnée par l'entreprise, la place de travail, la fonction, le sentiment d'appartenance, la sécurité.
- Il appelle les managers les non-entrepreneurs (nichtunternehmer) !
- Le faible n'est pas aimé. Vous serez aimé si vous avez des opinions claires, si vous avez raison, et si vous avez des idéaux auxquels vous restez fidèle
- Je suis l'exemple d'un homme qui peut commander car il est aimé. Mon entourage veut absolument mon assentiment.
- Armani produit en Chine -> qualité en conséquence. Armani et Gucci se savent rien de comment fonctionne une montre. Ils comprenent le design, et font de la pub, et achètent leurs ébauches chez Swatch, mais plus pour longtemps.