Actu: L'horlogerie suisse salue une reprise encore fragile

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Le Salon mondial de l'horlogerie s'ouvre à Bâle. Après deux ans de recul, les exportations de montres helvétiques sont reparties à la hausse en 2017, grâce à la Chine.


Alors que s'ouvre à Bâle, le salon international de l'horlogerie, les professionnels ont retrouvé le sourire. « Nous sommes d'un optimisme prudent, même si janvier et février ont confirmé ce redémarrage », indique Jean-Daniel Pash, le président de la Fédération de l'industrie horlogère suisse. De son côté, Nicolas Hayek, à la tête du groupe Swatch, le numéro un mondial de l'horlogerie, affiche sa détermination, « il n'y a aucune raison que la tendance positive ne se poursuive pas en 2018 ».


La Chine tire le marché

Après un recul de 3,3 % en 2015 et de 10 % en 2016, les ventes à l'international ont progressé de 2,7 % l'an dernier à 19,9 milliards de francs suisse (17 milliards d'euros). Soit le niveau de... 2011. « Plusieurs années de croissance ont été effacées, ce qui explique la morosité ambiante, analyse Grégory Pons, l'éditeur du site « Business Montres ». Cette hausse est à relativiser car elle est assise sur un nombre réduit de pièces en volume ».

C'est la Chine qui a relancé les affaires, avec un bond de 19 % des commandes. Alors que les achats dans le pays ont été encouragés par les autorités. Hong Kong, le premier débouché des manufactures suisses est aussi à la hausse (+6 %) porté par le retour des touristes chinois.

Mais ce qui inquiète les fabricants, ce sont les Etats-Unis. Le second marché mondial est toujours en recul (-4,4 %), alors que son économie se porte bien. « Malgré le climat d'incertitude politique, beaucoup de marques continuent de miser sur ce marché, indique Bénédicte Sabadie, associée en charge du luxe chez Deloitte. Elles tablaient sur un rebond qui n'a pas eu lieu ». A l'exemple de Patek Philippe, qui a ouvert un musée temporaire à New York consacré à son histoire.



Reconstitution des stocks

La question est donc de savoir, si la reprise est liée au consommateur final, ou plutôt à la reconstitution des stocks par les distributeurs. En 2016, Richemont a procédé à d'importants rachats d'invendus, notamment pour Cartier. D'autres ont suivi, mais discrètement. 'Nous avons désormais un niveau de stocks sain dans l'ensemble de notre distribution. Les efforts que nous avons faits il y a deux ans ont porté leurs fruits', a indiqué récemment Cyrille Vigneron, le patron de Cartier.

« Les marques ont fait leur travail, renchérit Jean-Daniel Pasch, à la fois en assainissant le marché, mais aussi en investissant dans de nouveaux produits. La baisse du franc suisse comparé à l'euro les a aussi soulagés ». Un avis que nuance Grégory Pons qui estime que « les tiroirs des détaillants se sont de nouveau remplis, avec des montres qui ne seront pas forcément vendues ». Alors que les capacités de production restent importantes.

C'est le segment haut de gamme qui a le plus progressé en 2017 (80 % du chiffre d'affaires de la filière est réalisé avec des montres entre 1.500 et 2.000 francs suisses). Alors que l'entrée de gamme, autour de 500 euros, est à la peine, selon la Fédération. La concurrence des smartwatches a joué.

Les montres connectées

Au quatrième trimestre 2017, Apple a ainsi vendu 8 millions de montres connectées

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En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-services/mode-luxe/0301455971225-lhorlogerie-suisse-salue-une-reprise-encore-fragile-2163389.php#igPVUd9w777at0fQ.99

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Mais ce qui inquiète les fabricants, ce sont les Etats-Unis. Le second marché mondial est toujours en recul (-4,4 %), alors que son économie se porte bien.

Voilà un symptôme particulièrement inquiétant. Avant d’invoquer Trump, les fluctuations des changes ou l’influence de l’attraction de la Lune sur les ventes des horlogers suisses, phénomènes exogènes qui tiennent traditionnellement lieux d’excuses faciles, il faudrait s’attarder sur ce point : comment une économie en croissance soutenue ne permet pas de favoriser les ventes du secteur horloger ? Le secteur du luxe dans son ensemble est pourtant en croissance alors d’où vient le problème ?

L’explication pourrait se situer au niveau de l'évolution de la demande et d’ailleurs seul le haut de gamme semble tirer le secteur. Et le milieu de gamme ? Et l’entrée de gamme ? Cela laisse présager un changement progressif des modes de consommation, et pas dans le bon sens pour le secteur horloger dans son ensemble.

Quant à la dépendance au marché chinois, on sait très bien ce que cela a donné en 2016 quand ce marché s’est contracté pour les horlogers suisses.

L'Apple watch est américaine, il ne faut peut être pas chercher plus loin...

Manivel a écrit:

L'Apple watch est américaine, il ne faut peut être pas chercher plus loin...

Oui, enfin, c’est aussi un produit massivement Made in China pour les composants si je ne m’abuse
Un peu comme certains « Swiss Made ».

Peut-être devrions sérieusement évoquer l'influence du contexte maco économique et politique à venir sur l'horlogerie.
De toute évidence, le pouvoir aux US a définitivement changé de mains et la nature même de ce monde mondialisé et libéral que nous connaissons pourrait radicalement changer.
Les taux montent graduellement aux US, menaçant tout de même non seulement une quelconque reprise mais aussi la stabilité de l'économie et la solvabilité des entreprises et des particuliers.
Plus grave encore, la politique US change radicalement, d'une position d'ouverture libérale à un protectionisme annonçant une guerre commerciale, notamment avec la Chine.
Le tout dans un contexte assez flippant de terrorisme, d'inégalités de revenus et de patrimoines qui se creusent...
Franchement l'horlogerie peut-être sacrément chahutée dans les mutations, voire les crises à venir.

Si certains pouvaient en parler ici j'en serais reconnaissant : je ne suis ni sociologue ni économiste, ni spécialiste des relations internationalles entre états, bref je ne suis pas compétent pour évoquer ces réalités, je ne vais que traduire un sentiment un peu inquiet...tout du moins concernant la pérennité de la reprise du secteur horloger.

Je pense qu'il ne faut pas être pessimiste pour l'avenir, nous sommes face à un monde en pleine mutation, la population mondiale augmente, il me semble qu'on a plutôt d'immenses facteurs de croissance pour répondre à tous les défis qui se présentent, il y aura toujours des crises boursières dont on se remet toujours très vite d'ailleurs, d'autres crises, des problèmes de répartition de richesses à résoudre, pacifiquement si possible, on peut retrouver de l'inflation, aussi ce sera que bénéfice pour les produits collectionnés. Notre monde actuel n'est pas dans une situation pire qu'auparavant.
Quant à l'horlogerie, il me semble que Mr Biver a compris, la montre connectée n'est pas réellement une concurrente de la montre horlogère, mais il est urgent que les grandes marques horlogères s'y mettent de façon à pouvoir les proposer en même temps que les autres montres, une certaine manière de rester crédible. Il y aura comme toujours des gagnants, des perdants, des boîtes qui vont disparaître. Il y a une distribution qui va rencontrer de plus en plus de difficultés, il leur faudra s'adapter, là aussi, ça va changer, le Luxe pour survivre va devoir s'accommoder de la modernité, mais ça me parait pas du tout un problème global pour toute une industrie.
Ces mutations, on les retrouve partout, il n'y a pas un domaine qui ne soit épargné à se réformer radicalement pour survivre, ça toujours été comme ça.