l y a des chronographes de poche dont le calibre sort de l'ordinaire soit par le degré de finition, soit par des caractéristiques peu courantes, soit les deux.
Tel est le cas de celui-ci dont la signature n'apparaît pas au premier abord, mais que je connaissais déjà pour l'avoir rencontré sur les premiers chronographes Zenith, avant que cette manufacture ne dispose de son propre calibre.
Pour découvrir le nom du fabricant "LeCoultre&C°", il faut soit consulter le numéro du brevet suisse: 34029, soit aller regarder sous le pont du barillet.
Fait assez rare, ce modèle possède un totalisateur gradué jusqu'à 60 minutes alors que la plupart des chronographes ont un totalisateur de 30 minutes.
Le calibre est un 20 rubis, la roue d'échappement bénéficie de contre-pivots. La roue à colonnes est chapeautée.
Le mécanisme qui anime l'aiguille du totalisateur est très élaboré et procure un vrai saut de l'aiguille. Sur la majorité des autres chronographes le saut de cette aiguille dit "instantané" ne l'est pas vraiment. Si on observe bien en agrandissement le mouvement de l'aiguille, on la voit se déplacer légèrement avant de sauter. En effet le doigt du chrono agit directement à chaque tour sur la roue du totalisateur en la faisant tourner très légèrement jusqu'à ce que le ressort-lame gravisse une dent de la roue avant de la faire tourner brusquement d'un cran en retombant de l'autre côté.
Le système adopté par LeCoultre est plus complexe et comporte un pièce de plus : au lieu d'agir directement sur la roue du totalisateur, le doigt du chrono écarte une bascule qui renvoyée par un ressort retombe brusquement sur la roue en la faisant tourner d'un cran. On retrouve un principe identique,
bien que de conception différente, sur les premiers chronographes Zenith.
Comme souvent à cette époque, le ressort est protégé par une croix de Malte qui limite le remontage. Ici cette croix de Malte a été heureusement préservée, ce qui n'est pas toujours le cas!