La lune, rien que la lune !

Bonjour

-Mahtma,Mahatma ?
-Quoi donc petit ?
-Que faisiez-vous le 21 juillet 1969 ? Comment avez-vous vécu la lune ?
-Ah petit, la Lune ! J'écoute depuis des années les récits de ces astronautes qui ont mis le pied sur la lune ! Je suis bien sûr admiratif mais vois-tu en ce qui me concerne, je connais très bien la Lune moi aussi.
-Ah bon ?
-Oui, ils sont allés sur la Lune avec leur fusées et leurs Speedmaster … Moi, vois-tu je suis rentré dedans. Oui, petit ! Je me suis introduit dans la Lune et dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, c'est avec les commentaires d'Albert Ducrocq que je me suis immiscé discrètement à l'intérieur.
-Mais personne n'en a parlé !
-Non, je suis resté discret, je suis un gentlleman, mais je peux te dire que ce fut difficile. C'est que le passage était étroit, moins large que le gouffre de Padirac.
-Mais ça s'est passé comment ?
-Eh bien, je sortais des Gorges du Tarn, elles étaient trois à m'avoir accueilli et lorsque je suis descendu, j'ai senti un milieu hostile rien qu'en m'approchant. J'ai voulu jeter un œil mais l'horizon était bouché, il était comme encombré si tu vois ce que je veux dire, obstrué et j'ai compris que je me retrouverais vite dans la merde si j'allais plus avant. Du coup, j'ai décidé de partir d'autant que les anglais avaient débarqué et que la marge de manœuvre était réduite. Vois-tu, je suis un homme qui aime le confort, la volupté et la finesse. Entre une Chantilly sur un lit de feuilleté et une purée de tomates à la bolognaise, je vais vers la Chantilly. Je n'ai jamais aimé la ratatouille.
-Et la Lune …
-En arrivant dans le sud, un peu plus bas, j'ai immédiatement voulu visiter les grottes. il y avait des grosses grottes mais j'ai toujours préféré les petites. Je suis tombé sur deux petites montagnes pas faciles d'accès, comme Armstrong, j'ai du prendre manuellement le contrôle des opérations. Le guidage automatique pouvait me mettre dans une position difficile au fond d'un gouffre béant avec le risque de devoir y rester plus longtemps. C'est alors que j'ai aperçu un cratère, un tout petit cratère mais mon appareil permettait des manœuvres d'approches compliquées mais j'étais bien à l'aise avec toutes mes années de pilotage. Ma sonde m'a indiqué que la zone était respirable, c'est important vois-tu et je suis entré. Toute la difficulté est de ne pas abimer la carlingue et de risquer d'endommager l'habitacle.
-Mais vous avez fait une sortie ?
-Oui, pour sûr. J'ai fait mes premiers pas dans la Lune. J'avais gardé mon scaphandrier au cas où des bactéries hostiles auraient pu me contaminer mais j'ai vite vu que j'étais le premier à me poser là. La zone était propre et dégagée.
-Et alors ?
-J'ai fait quelques aller-retours comme Armstrong et Aldrin qui ramassaient des cailloux. Moi, j'ai surtout préparé les voyages suivants. Comme la lune était instable, j'ai du m'adapter pour rester en orbite géostationnaire mais rien à voir avec le métal précieux.  
-Et la montre ?
-Elle ne m'a pas lâché.
-Vous êtes resté combien de temps ?
-Plusieurs fois une vingtaine de minutes. Chaque sortie me donnait l'envie d'y retourner.
-C'est fou ! Et après ?  
-L'horizon s'est bouché, il a fallu revenir sur terre. Je peux dire que ce voyage était au poil. J'y ai laissé beaucoup de moi-même.
-Vous n'y êtes jamais retourné ?
-Non pas dans celle-ci mais j'en ai visité plusieurs autres .
-Mais la Nasa ne parle que d'une seule lune.
-Oui, je sais … Mais il sont allés dessus et pas dedans. Crois-moi petit, c'est différent.
-Vous savez ce qu'est devenue votre première lune ?  
-Oui, elle est devenue mère de tranquillité. Le cratère est passé du coté de la face cachée.
-Vous avez fait des photos ?
-Non, je n'avais pas le matériel d'éclairage. En intérieur, il faut ou un flash ou de la lumière d'appoint.
-Et votre montre qu'est-elle devenue.
-Elle fut abandonnée dans une autre mission. Le bracelet a craqué lors de l'exploration et de la préparation du vaisseau. Mes fistons n'en hériteront pas .
-Ca vous rend nostalgique ?
-Non, car contrairement à la Nasa, j'ai continué les missions sans jamais arrêter.
-Et Mars ne vous attire pas ?
-Non, moi c'est la lune, rien que la lune !