Les montres peuvent-elle être écolos ? Billet

Il y a franchement de quoi sourire entre les montres écoresponsables aux pièces asiatiques et celles qui portent un message écologique avec des composants dont le bilan carbone ferait pâlir de honte. C'est que les composants chimiques, rien que ceux qui servent à nettoyer les pièces des mouvements lors de la fabrication, sont loin de préserver la nature. On ne parlera pas des piles des montres à quartz, des bracelets tannés avec des produits douteux, de l'or puisé dans des mines à ciel ouvert en éliminant la végétation de surface, du transport des pièces par bateau ou avion, du verre saphir fabriqué dans des usines qui ne filtrent pas les fumées, des aluminiums de récupération récupérés ça c'est bien, au prix d'une pollution ça c'est mal, non contrôlée, des centres de ventes expatriés dans les pays nordiques ou ailleurs, tout ça avec un label "Naturel" .

A ce rythme là, on va bientôt nous vendre des montres "Bio" faites avec du laiton sans antibiotiques et des boites en acier élevés au grain et en liberté. La confusion des messages est savamment organisée pour créer la bonne conscience du client mais sans démontrer aucune différence avec les produits courants et pour cause, ce sont parfois les mêmes maisons qui les commercialisent aussi. Baume est un peu coincé par Baume et Mercier. Chez Swatch Group, une Certina ne peut pas être plus écolo qu'une Hamilton, chez MontBlanc le retour aux sources montre de belles images de nature mais évite l'écueil des marques qui s'autoproclament écologiques.  

Finalement, n'importe qui pourrait raconter n'importe quoi sans que personne ne s'insurge. Le moindre œuf de poule est sous contrôle d'associations de protection des animaux et sous le joug des recherches d'antibiotiques mais une montre peut bien être annoncée "Bio" car tout le monde s'en fout. C'est avouons le un peu triste non pas pour les montres mais parce que l'écologie n'est plus une cause parmi d'autres mais une priorité dans un climat qui se réchauffe et face à une pollution des mers qui est préoccupante. Puiser dans la raison écoresponsable un message exclusivement commercial revient à prendre le public pour une masse de grands naifs auprès desquels ont peut s'autoriser n'importe quoi.

L'industrie suisse n'est pas capable de dégager du 100% Swiss made mais voudrait nous faire croire à sa démarche écologique. En l'absence de label, d'organisme de certification indépendant, de contrôle sérieux, les portes de parole contrefaites sont largement ouvertes et tout le monde peut s'affirmer écologique. L'univers nombriliste des industriels de l'horlogerie se contrefiche de tout cela et n'est pas prêt de se remettre en question. Le Swiss made Ecoresponsable horloger n'est pas pour demain.

Rien de plus écolo qu'un bonne montre mécanique, de qualité, donc durable et réparable. Acier, laiton, un peu de peinture et de SL, un peu de rhodium pour la déco, et puis c'est tout.

J'ai un beau gousset Omega plus que centenaire, qui marche. On ne sera pas là pour voir la tronche d'une Baume et d'une montre connectée dans 100 ans, mais probable qu'il n'y aura plus grand chose à voir.

Le plus écolo est d abord de ne pas en acheter, ou n en acheter qu une tant qu elle fonctionne, d en prendre soin, et de la réparer pour la faire durer.

Le reste n est que consommation quel que soit le label ou abscence de label "ecoresponsable" apposé sur le produit.

Le top en la matière revient aux bracelets "vegan" en vrai plastique.
En oubliant que le coton ou l'acier n'ont pas été testés sur des animaux.

Si on considère qu’une montre mécanique peut durer plus de 50 ans , qu’on fait revivre la vieille tocante du grand-père et qu’on ne consomme pas les montres comme des produits de consommation courante , je dirais qu’on fait pire comme destructeur de planète !  

Que dire de la boite, surboite, sursurboite, stickers, certificats et autres trucs parfaitement inutiles mais pourtant indispensables aux amateurs ... 100 grammes pour la montre et 800 grammes pour l'emballage ...

c'est assez juste
je propose qu'on arrête la production de tous ces machins
et qu'on se contente du marché de l'occasion

nicephore a écrit:

Que dire de la boite, surboite, sursurboite, stickers, certificats et autres trucs parfaitement inutiles mais pourtant indispensables aux amateurs ... 100 grammes pour la montre et 800 grammes pour l'emballage ...

 Ça c’est plutôt juste ! 

Que de boîtes inutiles !   

Il faut bien justifier le prix de vente...

Déjà il faudrait s’entendre sur la signification du terme « écolo ».

La montre héritée de papa ou grand-papa, régulièrement entretenue, est au final l'assurance de consommer un minimum et donc... d'être la plus écolo-durable-responsable ?

Faut juste avoir la chance de récupérer quelque chose de sympa, ou, comme le font certains, de se créer sa propre tradition. (pas au coffre... au poignet). 


Ben y'a plus qu'à fourguer tout le reste alors, quelle excellente idée.   et que de soucis en moins 

Rocca a écrit:

Déjà il faudrait s’entendre sur la signification du terme « écolo ».

Laisser le minimum d'empreintes de toutes natures sur cette planète quand tu l'auras quitté. 
Plus tu postes, plus tu consommes, arrête vite !

Si je vous comprends bien, la montre la plus écolo du monde, c'est la Patek dont on est le dépositaire pour ses enfants ?

nicephore a écrit:

Que dire de la boite, surboite, sursurboite, stickers, certificats et autres trucs parfaitement inutiles mais pourtant indispensables aux amateurs ... 100 grammes pour la montre et 800 grammes pour l'emballage ...

C'est sûr, d'un autre côté j'imagine la tête du client qui reçoit sa belle à 2000, 5000 et plus dans un petit carton fait de recyclé. Probable qu'il n'apprécierait que moyennement...

Horsault a écrit:

Si je vous comprends bien, la montre la plus écolo du monde, c'est la Patek dont on est le dépositaire pour ses enfants ?

surtout s'ils héritent de la liste d'attente, rien de plus écolo que l'espoir...

...d'en être. 

Leopal a écrit:

C'est sûr, d'un autre côté j'imagine la tête du client qui reçoit sa belle à 2000, 5000 et plus dans un petit carton fait de recyclé. Probable qu'il n'apprécierait que moyennement...

Dans le temps, les écrins étaient très modestes, petits et discrets, personne ne s'en plaignait en achetant qui une patek, qui une omega, etc...
Les boites monstrueuses ne servent absolument à rien, c'est un fait. 

tépépé a écrit:

Dans le temps, les écrins étaient très modestes, petits et discrets, personne ne s'en plaignait en achetant qui une patek, qui une omega, etc...
Les boites monstrueuses ne servent absolument à rien, c'est un fait. 

Exactement, 1000% d’accord.

Sur que ça ne sera pas à grand chose, mais vendre des montres c'est aussi vendre du rêve, un produit "exceptionnel", intemporel, iconique, et autres termes pompeux.
Je suppose, peut-être à tort, que ça doit se retrouver aussi un peu dans l'emballage. Même si ça fini par encombrer plus qu'autre chose.

L'idéal étant sans doute de proposer quelque chose d'utile, comme un écrin de voyage par exemple.

Je ne me prononcerai pas sur le coté ecolo ou pas des montres car c'est tres subjectif, et on ne dispose pas de tous les parametres (energie et matières premières pour la fabrication et transport ...)
Par contre si il y a un truc pas tres écolo c'est FAM , comme tous les sites internets. Leur contribution en terme de production de CO2 est équivalente à celle du transport aérien, qui n'est pas vraiment un modèle

Au moins nos montres mécaniques n'ont pas de plastique. C'est déjà ça.

La seule montre « écolo » c'est le cadran solaire.

Ganesh a écrit:

Par contre si il y a un truc pas tres écolo c'est FAM , comme tous les sites internets. Leur contribution en terme de production de CO2 est équivalente à celle du transport aérien, qui n'est pas vraiment un modèle

Je pense que ça dépend aussi de la machine sur laquelle on consulte Internet. Il y a des machines basse consommation, c'est sur que si c'est sur un PC de gamer avec un écran géant, ça change la donne.
Reste les serveurs et infrastructures...

jmg3 a écrit:

Au moins nos montres mécaniques n'ont pas de plastique. C'est déjà ça.

Ben... ça dépend.

Leopal a écrit:

Sur que ça ne sera pas à grand chose, mais vendre des montres c'est aussi vendre du rêve, un produit "exceptionnel", intemporel, iconique, et autres termes pompeux.
Je suppose, peut-être à tort, que ça doit se retrouver aussi un peu dans l'emballage. Même si ça fini par encombrer plus qu'autre chose.

L'idéal étant sans doute de proposer quelque chose d'utile, comme un écrin de voyage par exemple.

Je pense qu’on achetait beaucoup plus de rêve en achetant une Patek (ou certaines autres belles marques d’ailleurs) il y a 30 ans... et sans écrin.

tépépé a écrit:

surtout s'ils héritent de la liste d'attente, rien de plus écolo que l'espoir...

...d'en être. 

Je ne parlais pas de Rolex !!!

Les marques ont toujours cultivé le rêve mais c'était un rêve teinté de réalisme. Cousteau sur la Calypso avec sa montre en noir et blanc sur la Une ça faisait rêver. Mes parents rêvaient que leurs montres soient éternelles et jamais en panne.

Le rêve aujourd'hui est très artificiel et renvoie vers des choses fugaces.

Tout de même Wilsdorf avait un sacré sens du business et de la communication. Favre Jacot avait du génie encore payant aujourd'hui, Biver choppant pour Omega James Bond, c'est du grand art comme son slogan pour Blancpain sur le fait qu'il n'y aurait jamais de quartz chez Blancpain. Hayek avait du génie et quoi qu'on en dise Nick est plutôt doué avec Omega.

La vision écologiste est difficile quoi qu'on montre, il aura fallu déplacer des équipes en avion ...