Actu: Les dessous de l’acquisition de Roger Dubuis

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Les dessous de l’acquisition de Roger Dubuis par le groupe Richemont
Publié le 26 Septembre 2007


Richemont vient d’annoncer la reprise de l’outil industriel de Manufacture Roger Dubuis. Mais l’accord porte également sur la distribution. Ce qui permet au groupe de luxe de régler un vieux contentieux et d’afficher ses ambitions sur la marque elle-même.
Une semaine après la révélation par www. bilan. ch des changements intervenus au sein du conseil d’administration de Manufacture Roger Dubuis SA, le groupe de luxe Richemont a annoncé le 17 septembre dernier l’acquisition du département des composants micromécaniques de la manufacture genevoise. Concrètement, Richemont fait main basse sur l’ensemble de l’outil industriel développé par Carlos Dias, fondateur et aujourd’hui directeur de la société, apte à produire des mouvements mécaniques haut de gamme. Une denrée extrêmement rare en cette période d’euphorie pour l’horlogerie suisse.

Cette nouvelle acquisition de Richemont dans l’univers du mouvement haut de gamme renforce encore la position du groupe de luxe genevois sur ce marché très disputé. L’acquisition prendra effet à la fin du mois de septembre et quelque 200 des 450 collaborateurs actuels de Manufacture Roger Dubuis seront repris par Richemont. Le groupe a d’ores et déjà annoncé ne pas vouloir en rester là avec son nouvel outil de production. Car si la société Roger Dubuis reste dans ses murs, Richemont pourrait développer à Meyrin ou ailleurs un nouveau site de production abritant l’outil industriel nouvellement acquis.

Désormais dans une situation financièrement plus confortable, Manufacture Roger Dubuis entrevoit l’avenir plus sereinement. L’accord prévoit en effet que le groupe de luxe poursuive à long terme les livraisons de composants à Manufacture Roger Dubuis. Reste que la société est toujours minée par les divergences profondes entre l’actionnaire majoritaire, Carlos Dias, et Akram Aljord, récemment rétabli dans ses droits, comme l’annonçait en primeur il y a quinze jours www. bilan. ch. Une autre échéance importante attend la société Roger Dubuis: le Tribunal arbitral de Genève devrait rendre dans les semaines à venir son verdict dans le différend qui oppose la marque à son ex-distributeur aux Etats-Unis, Roger Dubuis North America (RDNA).

Intégration totale?

Cela ne donne que plus de relief à une autre clause de l’accord passé entre Richemont et Manufacture Roger Dubuis. Moins attendue et moins commentée, mais probablement plus significative en regard de l’avenir de la société, le soutien apporté par Richemont à la distribution de la marque Roger Dubuis aux Etats-Unis et au Moyen-Orient, notamment. Deux régions clés dont le réseau avait été monté précisément par l’actionnaire minoritaire Akram Aljord, ce dernier étant par ailleurs très proche de l’ex-distributeur de la marque aux Etats-Unis, RDNA. Or ce même Aljord a longtemps œuvré pour Cartier et le groupe Richemont au Moyen-Orient. Et l’on sait que la fin de leurs relations avait été extrêmement mouvementée, au point qu’Akram Aljord avait disparu de longs mois de la scène horlogère.

L’appui de la puissante machine Richemont à la distribution de Roger Dubuis permet dans un premier temps au groupe de luxe genevois de régler un vieux contentieux. Akram Aljord se trouve naturellement affaibli dans sa position et dans ses prétentions envers la société dont il demeure actionnaire minoritaire. Son pouvoir s’en trouve réduit d’autant.

L’accord à long terme relatif à la distribution de la marque Roger Dubuis dans deux régions phares soulève une autre interrogation. Alors que l’intérêt du groupe Richemont pour l’outil de production ne faisait aucun doute, de nombreux observateurs estimaient que le groupe de luxe genevois ne pouvait être intéressé par la marque. Or ce rapprochement dans le secteur stratégique de la distribution dément cette analyse. En contrôlant désormais l’approvisionnement de la marque et une partie de sa distribution, Richemont affiche ses intentions sur Roger Dubuis. Et cette situation renforce l’hypothèse d’une intégration complète, à terme, de l’entité Roger Dubuis à Richemont.

Bilan / Michel Jeannot

www.bilan.ch

oulah... du rififi en vue.

ça sent le boucher... vieux contentieux, gros compte en suisse...

Å

Pour sortir l'actionnaire minoritaire, facile !
Step 1 : une bonne grosse augmentation de capital, justifiée par la situation financière de la société, et que le minoritaire n'a pas les moyens de suivre.
Step 2 : il est tellement dilué dans le capital qu'il vend car il est à la merci du majoritaire.

Ca c'est vu à la Chaux de Fonds, il n'y a pas tellement longtemps.
Le minoritaire est passé de 49% à 10%, il a préfére se débarasser de ses parts tant qu'elles étaient négociables.

En même temps, en cas d'augementation de capital, si l'actionnaire minoritaire suit, il est encore plus dure de vivre après avec.

Et comme il n'a pas l'air démuni au niveau monétaire, il y a de fortes chances qu'il suive (il avait annoncé vouloir reprendre Roger Dubuis en totalité).

Une autre solution est peut être de négocier directement avec lui moyennant un fort bénéfice sur ses investissements initiaux, il peut choisir de tourner la page.