Récit L'histoire secrète des mouvements Zenith El Primero SX - Témoignage

L'histoire secrète des mouvements Zenith El Primero SX

Préambule:

Le secret industriel est une chose sacrée et nul ne peut le lever sans l'assentiment de celui qui le détient. Les dessous de l'horlogerie sont en revanche des pages d'histoires qui entrent dans notre patrimoine de connaissance lorsqu'on peut les révéler. 10 ans parait un délai raisonnable à notre échelle de temps pour expliquer les choses et dévoiler des moments de travail, de réflexion et de paris industriels engagés avec enthousiasme mais parfois sans lendemain dans les murs d'une manufacture suisse.

L'histoire de la Defy Zenith et de son mouvement "différent" est un exemple de ces histoires mal comprises du public et ô combien passionnantes.    

Je vous la livre ici telle que vécue tout près de Zenith, dedans et dehors, au dessus et en dessous, à côté et avec, lorsque j'écrivais mon livre et le nourrissais de la vie de la manufacture qui m'ouvrait ses portes et l'amitié réciproque de ses collaborateurs et patrons. Dans ce temps-là, j'avais dit qu'un jour je raconterai l'effervescence qui reignait autour de ce projet tant il portait de passion et de volonté d'aboutir. Il fut ce que je qualifie sans pudeur de succès industriel mais l'histoire de la vie de l'entreprise n'a pas pu aller jusqu'à un succès commercial face à un public qui ne voulait voir que ce qu'on lui montrait et ne pouvait comprendre l'enjeu qui se jouait dans l'ombre. Il a coulé beaucoup d'encre pour raconter et dire ce qui n'est pas la réalité et j'espère ici faire rentrer les choses en ordre parce que la réalité n'est pas ailleurs.    

La genèse

Zenith a, de longue date, poursuivi l'idée d'un mouvement qui serait à l'abri des chocs et dépasserait la concurrence en terme de capacité à être le calibre d'une montre outil "indestructible". L'idée nait en 1965. On pourrait quasiment la faire commencer plus tôt avec des essais de fabrication de mouvements en aluminium perpétrés dans les années 1930/1940 sans succès au regard des faibles performances des matériaux. Mais il est plus logique d'enraciner les choses en 1965 parce que l'expérience est menée avec succès sur des montres bracelets commercialisées.  Je propose ici de relire ce que j'avais écrit antérieurement sur la Defy Boulon des années 1960...  

Citation :

En 1965, ZENITH appartient à un groupe d'actionnaires dont la banque DUPAMO. C'est Jean-Pierre de Montmollin qui, associé de cette banque, préside à la destinée de ZENITH et avec une vraie dynamique tire la marque vers le haut. ZENITH est à l'époque interdit de séjour aux Etats-Unis à cause de la ZENITH Radio Data Corporation qui a protégé ce nom de marque sur le territoire américain (sans imaginer qu'en 1972, elle en deviendra propriétaire). Le président de ZENITH opte malgré certaines propositions de ses coactionnaires pour pousser la marque vers le haut de gamme et réfute les arguments de certains actionnaires qui au contraire souhaiteraient situer la marque dans des produits bon marché. En 1959, la manufacture a absorbé Martel Watch C° qui fabrique de superbes calibres notamment de chronographes pour Universal Genève.
Depuis 3 ans, un nouveau directeur commercial a été nommé et celui-ci veut dynamiser la marque et revoir les collections de fond en comble. ZENITH s'est lancé dans la conception d'un calibre de chronographe à remontage automatique intégré mais le projet qui devait aboutir en 1965, année anniversaire des 100 ans de ZENITH, piétine.
Les modules électroniques à la conception desquels Jean-Pierre de Montmollin voudrait voir la marque s'intéresser depuis 1954 n'ont pas vu le jour et c'est Movado qui en ce domaine a pris des longueurs d'avance...
C'en est trop pour le président de ZENITH qui veut un projet nouveau qui soit en rupture avec l'image un peu vieillote de la marque et ce projet passe par le El primero (appelé alors 3019 PHC) et par la collection DEFY. Il faudra attendre 1967 pour que cette collection voit enfin le jour dans sa version "ultra-sports" de l'extrême.    
La tendance des collections des firmes horlogères dans la seconde moitié des années 60 est d'aller vers des montres sportives, "professionnelles" et le plus souvent faites pour la plongée. Par catalogues interposés, les marques se lancent le défi de la conquête des profondeurs.

Jacques Mayol  place la plongée au centre de l’intérêt du public en réussissant sa première plongée à 60 mètres, ce qui fait grand bruit dans la presse et à la télévision dont les émissions phares relatent les plus grands exploits sportifs, sujets lisses et non teintés de politique.

Le commandant Cousteau parcourt les océans et la télévision qui entre en force dans les foyers fascine petits et grands en diffusant les documentaires réalisés par l’équipe de la Calypso. Les fonds marins et le goût de l’exploit sont dans les esprits. L’horlogerie pour ne pas être en reste présente des modèles réputés accompagner les héros dans leurs aventures subaquatiques. La fiabilité des mouvements est déjà acquise et il reste à offrir à la mécanique de précision des emboîtages capables de transporter celle-ci partout et longtemps.

ZENITH produit sur les bases de cet environnement médiatique et de cette tendance, une ligne résolument sportive et signe des temps, la baptise DEFY, nom qui sera à nouveau d’actualité quand en 2006 sera lancée une nouvelle collection dans la perspective des sports extrêmes.

Plusieurs apports technologiques qui fondent la différence avec un modèle classique justifient le nom de baptême de cette collection dans les années 60. D’abord, le choix du calibre automatique 2562 PC produit dans l'unité ZENITH de Martel Watch qui préserve le joint d’étanchéité de couronne par rapport au mode manuel de remontage du mouvement. L’efficacité du remontage est améliorée par l’introduction de deux roulements à billes.

Afin de parer aux chocs induits par les pratiques sportives le mouvement est entouré d’un cercle amortisseur avec brides et vis de fixation doté d’une élasticité qui absorbe les chocs sans les diffuser. Ce système de suspension élastique consiste à doter chaque mouvement d’un cercle serré lors de la fermeture de la boite entre la carrure et le fond qui assure une liaison élastique entre le mouvement et la boite.

La boite rendue étanche à 300 mètres dotée d’une couronne vissée sur le tube, plus épaisse qu’à l’accoutumée est particulièrement robuste et se voit équipée d’un verre minéral trempé qui sans atteindre la résistance des verres saphir contemporain est adapté pour résister aux chocs et rayures.

Par ailleurs, le verre est fixé par un écrou de blocage combiné à la lunette qui permet de changer le verre sans déboîter le mouvement et l’étanchéité est garantie par un joint spécifique de grande dimension. Ultime astuce, la lunette et le fond sont dévissables avec la même clé. Cette caractéristique fera prendre au modèle le surnom de « DEFY Boulon ». La publicité de l’époque la présente positionnée sur un gant de boxe.

Pour sa version spéciale « plongeur », ZENITH porte l’étanchéité à 600 mètres et ajoute une lunette tournante à crans par demies minutes avec un système de sécurité empêchant que celle-ci ne tourne accidentellement. La couronne est placée près de la date à 4 heures trente et ZENITH affirme que les aiguilles dotées comme le cadran de matière luminescente ne produisent aucun rayonnement dangereux. Le bracelet acier extensible permet le port de la montre au dessus de la combinaison de plongée. Présentée avec cadran noir et zone orange ou cadran argenté, elle rencontre un franc succès.

ZENITH produira par ailleurs un modèle étanche à 1000 mètres très massif et très convoité des professionnels de l'époque.  

 

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La collection DEFY disparaîtra avec le quartz jusqu'à ce qu'en 2006, ZENITH la fasse revivre avec le même esprit que celui qui a guidé la marque 40 ans plus tôt et les mêmes principes de défi technologique adaptés cette fois aux possibilités du 21ème siècle. C'est sur le calibre que ZENITH se penche cette fois en introduisant un matériau appelé le ZENITHIUM à base de Titane, aluminium et nobium utilisé dans l'aérospatiale pour sa mémoire de forme. Cet alliage va servir à fabriquer le pont de balancier, le pont de rouage et d'inverseur. D'une moindre inertie que le laiton, ce matériau exclusif et breveté permet en cas de choc de réduire sensiblement les effets de chocs subis par la montre lors des pratiques sportives. Des tests de près de 3 ans faits en laboratoire attestent des gains ainsi opérés

L'expérience contemporaine


En 2008, Zenith surprend le monde horloger en modifiant le mouvement El Primero non pas sur un plan esthétique puisque cela avait déjà été fait en 2003 avec la version Open du calibre mais sur un plan structurel. A l'époque la manufacture termine de s'équiper avec des CNC (machines à commandes numériques) et en a terminé avec les étampages à l'ancienne. La fabrication passe (grosso modo) du centième de millimètre au 250ème de millimètre.
Cette évolution est loin d'être neutre car elle signifie que le SAV va devoir traiter de manière différente les mouvements d'avant et ceux d'après, ceux fabriqués selon les nouvelles normes.

Les dernières grosses modifications du mouvement dataient alors de 1998 et étaient la conséquence de l'abandon de la fabrication par SwatchGroup de la roue clinergique (imaginée par les Fabriques réunies) qui avait permis en 1969 de monter la fréquence du El Primero à 36 000 alternances.

Cette fois, l'idée que nourrit Thierry Nataf est très ambitieuse, il veut que le calibre devienne sans entretien et fabriqué avec des matériaux légers qui vont rendre la montre à la fois indestructible avec des boites en titane, inusables, inrayables et quasi insensibles aux chocs.

Des tests ont été faits et ils démontrent que si l'on réduit à quelques grammes le mouvement, on réduit de 75% la casse en cas de chute ou de choc. Les essais sont bluffants, le calibre jeté à 20G sur une plaque d'acier continue à fonctionner sans variable mesurable de son réglage. On pense alors cela possible avec un calibre à 28 000 mais pas à 36 000 alternances. Ceux qui ont le privilège de voir ces tests n'en reviennent pas et faire tomber le mouvement (emboité) de 2,5 mètres de haut sur du carrelage semble ne pas l'atteindre dans son intégrité.

Le patron de Zenith veut faire progresser l'idée de la montre extrême, il faut habituer le public à ce concept d'une montre outil indestructible, une petite révolution qui promet de beaux jours à Zenith. La difficulté de Zenith est que la marque reste relativement confidentielle. LVMH a fait son acquisition pour avoir une vraie manufacture mais laisse une grande autonomie à ses filiales et le "patron" doit autofinancer sa communication, l'évolution de l'outil industriel et la formation des personnels ainsi que l'évolution du réseau commercial.

Pour s'installer en Chine par exemple il faut être capable de placer 10 000 pièces dans les vitrines pour une implantation "crédible". C'est en 2008 un peu plus de 1% de la production pour Omega ou Rolex mais c'est 50% de la production annuelle de Zenith. Les chiffres d'affaires des très grandes maisons n'ont rien à voir avec ce qu'une petite manufacture peut faire même si elle appartient à un grand groupe.

Il va donc falloir avancer progressivement. Il faut à tout prix faire parler de Zenith positivement ou sous-forme de critique mais il faut donner de la notoriété à la marque. Le design de la Defy Xtrem est délibérément provocateur pour exciter le public et faire parler de Zenith tout en portant des évolutions progressives des mouvements. Les forums, on ne parle pas encore de réseaux sociaux,  sont  un relai inespéré pour faire parler de Zenith. Les Defy Xtrem y sont assassinées mais on parle de Zenith gratuitement pour la marque qui grignote en notoriété et vend en parallèle ses modèles classiques.





Cette stratégie est si payante que Zenith avec une campagne minimale voit ses études de notoriété refléter un succès sans précédent. La marque est assimilée à sa version Open et à la Defy Xtrem. Cela agace la concurrence au plus haut point. Comment cette marque qui ne paie pas la communication fait-elle autant parler d'elle. La Defy porte bien son nom, elle devient la montre de la défiance du consommateur rebelle. Il suffit d'embrayer sur des ambassadeurs qui réalisent des exploits avec leur Defy. Le pilote de chasse sur le tarmac n'a plus une Breitling mais une Defy.

L'image prend aux Etats-Unis, en Allemagne, en Chine et en Russie. Les latins n'adhèrent pas mais ils représentent une petite partie du chiffre d'affaires. Ce qui compte est de continuer à faire parler de soi. Thierry Nataf joue la carte de la provocation, il chante en crooner sur le bar du stand Zenith à Baselworld et danse torse nu avec une rose entre les dents. La presse hallucine, les personnels de la manufacture aussi et chez LVMH on s'interroge d'autant plus que JC Biver a ramené Hublot dans le groupe qu'il a du coup intégré. Hublot et Zenith avec sa Defy poursuivent la même cible de clients.

L'un a raison de l'autre et Jean-Frédéric Dufour sera chargé de faire rentrer Zenith dans un schéma plus classique. La Defy est abandonnée et avec elle le projet immédiat d'évolution du calibre. Cette évolution a fait inventer par Thierry Nataf le concept du Zenithium, alliage léger, de faible inertie et insensible aux chocs. Hublot a répliqué dans la foulée en présentant l'Hublonium, à l'époque un Titane détecté par Jean-Claude Biver sur des jantes de moto dans un garage sur le bord de la route.

Le Zenithium mis au point avec une école polytechnique, entre dans le El primero  d'abord sous la forme de ponts d'automatique et de pont de balancier. Ce sont les pièces en noir sur cette image de prototype.





Pour mémoire, voici le sujet lancé sur FAM en 2009. https://forumamontres.forumactif.com/t48488-zenithium-ou-laiton-rodhie-les-voies-du-futur-donnent-de-la-voix?highlight=Zenithium

J'y comparais les versions classiques et nouvelles du mouvement





L'étape suivante était de passer l'intégralité des ponts et platines en Zenithium puis de s'attaquer aux axes pour aller vers des matériaux autolubrifiés ou sans besoin de lubrification. Un travail était aussi en cours sur les rubis, les roues et le balancier spiral. On s'intéressait chez Zenith au silicium naissant et surtout encore en laboratoire de développement.

Le départ de Thierry Nataf a mis un coup d'arrêt à tout cela après qu'à Dubaï la provocation ait monté d'un cran à cause de fastes disproportionnés pour amener des clients (distributeurs) et la presse à fêter cette relance et à signer des contrats.

Sans revenir sur les circonstances et causes du départ de Thierry Nataf, il faut analyser les causes de ce succès industriel qui provoqua un échec commercial. D'abord, on a vu les limites de l'exercice d'une communication "gratuite" fondée sur le "faire parler de soi à tout prix." Beaucouo sont venus profiter de ce mode opératoire pour faire parler d'eux-mêmes ou parasiter le sujet. Ensuite, cette communication par la provocation a duré trop longtemps. La Defy Extrem a été présentée en 2006 et il aurait sans doute fallu tout présenter d'un seul coup pour mieux faire comprendre en quoi la montre était révolutionnaire. Là aussi Zenith a loupé le coche de replacer son modèle en perspective de ce que la marque avait fait avec le même concept en 1971 avec sa première Defy Boulon.  Enfin, le modèle était d'un design trop audacieux dans un univers très conservateur. Thierry Nataf avait demandé aux designer de se lâcher, ils n'étaient pas du tout des spécialistes de l'horlogerie et n'ont pas su donner une cohérence horlogère au produit.

La communication enfin, trop technique et assommante et pas assez empreinte de rêve était incompréhensible et pas pédagogique. Le fait qu'Hublot vienne vendre son Hublonium en parallèle a troublé le débat en transformant en Bullshit le discours des deux marques. C'était pour une Hublot une stratégie de déstabilisation à laquelle Thierry Nataf qui ne voyait le mal nulle part n'a pas su réagir avec agressivité commerciale ce qui était possible avant qu'Hublot n'intègre LVMH et est devenu impossible après.

La presse n'a rien compris et a été incapable d'expliquer un message trouble et alambiqué. Faute de patron porteur du projet, la généralisation du Zenithium pour toutes les pièces, ponts et platines, est restée  à l'état de prototype non fonctionnel. Le modèle "final" posait de toutes les manières une autre question non réglée et avant-gardiste à l'époque qui était la manière dont le public pourrait accueillir une montre à plus de 10 000 euros d'un poids total ne dépassant pas 25 grammes hors verre.

Il restait du chemin à parcourir pour relever tous les défis industriels avant d'atteindre l'objectif. Un modèle plus soft était programmé avec un design plus consensuel très différent ce qui a été fait ensuite et proche des modèles Class mais il n'a pas vu le jour. L'objectif était de placer Zenith en avant première des innovations technologiques, une sorte de laboratoire d'idées qui pouvait être opérationnel sur des présentations de nouveautés et tirer le pôle horloger. Cette vision est revenue finalement 10 ans plus tard avec la Defy Lab. Zenith a gardé le nom de produit et est reparti avec Tag Heuer et le pôle de recherche sur une logique d'innovation.

Il reste de cette épopée des mouvement dits "SX " qui sont porteurs de cette innovation fondée sur l'alliage Zenithium et des montres commercialisées avec ces mouvement innovant encore mixtes de matériaux à l'ancienne et futuristes.


Comment conclure ?

L'heure n'est plus à dire si l'on est pour ou contre. Le moment est venu de comprendre et de se demander si cette technologie aurait pu porter autrement les développements horlogers de Zenith et si finalement l'abandon fut une erreur ou non.

Article très intéressant. Le passage sur les Defy époque Nataf aide à comprendre bien des choses...

Oui, ça aide car il a fallu tout reconstruire avec assez peu de moyens comparé à des grandes maisons comme Rolex ou Omega qui achètent des pages de pub et s'installent où elles veulent. Pour une petite marque c'est beaucoup plus dur et ça le client ne le voit pas. Pour lui une page de pub est une page de pub et 25 montres en vitrine, c'est normal …

Merci pour ce bel article, très instructif.

Très intéressant! C’est malheureux pour Zénith, ça beaucoup « d’erreurs » sur de nombreuses années... pourtant une si belle marque!

Très intéressant de comprendre d'où vient l'idée des Zenith Defy "très surprenantes" de l'époque Nataf.  
J'ai toujours trouvé ces modèles absurdes et importables.
(D'ailleurs ils ont eu du mal à les écouler)

Très intéressant, merci beaucoup !

Zen, en 2014 zénith a sorti la el primero light weight, ont-ils utilisé les travaux de t.nataf et les pièces du mouvement des defy ou c’est une conception totalement nouvelle ??? 
Bravo pour l’article qui donne une autre vision du travail de t.nataf, qui a dû faire avec les moyens du bord

A ma connaissance, le Light Weight est une autre approche, différente. Le résultat est le même question poids mais avec des matériaux différents.

Merci pour la précision. Comme jfd avait utilisé les travaux en cours pour finaliser sa christophe Colomb je me posais la question pour la lightweight !!!!

Pour la Christophe Colomb la référence était au Zero G dont la partie mobile (Cage) a été déplacée à 6 heures.

pilàlheure a écrit:

" Des tests ont été faits et ils démontrent que si l'on réduit à quelques grammes le mouvement, on réduit de 75% la casse en cas de chute ou de choc. Les essais sont bluffants, le calibre jeté à 20G sur une plaque d'acier continue à fonctionner sans variable mesurable de son réglage. On pense alors cela possible avec un calibre à 28 000 mais pas à 36 000 alternances. Ceux qui ont le privilège de voir ces tests n'en reviennent pas et faire tomber le mouvement (emboîté) de 2,5 mètres de haut sur du carrelage semble ne pas l'atteindre dans son intégrité.  ''


on peut faire dire ce qu'on veut aux chiffres
ici, j'aimerai bien l'éclairage d'un ingé en méca   

Salut, je ne suis pas ingénieur, mais ici nul besoin, il me semble. Un simple petit rappel d’une formule de physique très basique : Ec = 1/2m multipliée par v au carré. En gros, plus la masse d’un objet augmente, plus l’énergie cinétique est importante. Lors d’un choc au sol, l’énergie cinétique se transformera en énergie mécanique de déformation. Il est donc évident que plus un objet est léger, moins il transformera d’énergie. Par ailleurs, pour les tests avec un lâcher au sol, hormis la masse dont on vient de parler, je rappelle qu’il y a 2 critères qui jouent : la gravité (tous les objets tombent à la même vitesse quand ils sont lâchés) ; et les frottements de l’air. On peut estimer que tous les calibres lâchés (ayant à peu près la même forme) avaient donc la même vitesse ; c’est bien la masse qui variait. Le calcul pourrait d’ailleurs se faire : il faut passer d’un mouvement de 100g à 12,5g, pour avoir une réduction de 75% de l’énergie cinétique, lors d’un lâcher au sol, si je ne me trompe pas. Visiblement, ce test ne posait pas problème au fonctionnement des calibres, selon eux. 


@Zen , merci de ce témoignage et de cette petite histoire de la marque. J’ai bien aimé lire la partie sur les Defy d’époque, que je ne connaissais pas. Il me semble que tes analyses sur les limites d’une communication gratuite sont justes, oui.

On ne se rend pas compte à quel point se faire connaître est compliqué pour des manufactures de taille modeste. J’ai toujours bien aimé Zénith ; je trouve que leur dernier calibre defy 21 est formidable, techniquement. J’aime un peu moins le design, mais je l’envisage, pour ma part, .

?
ok
mais dans ton exemple tu divises la masse par dix - quasiment -
pour obtenir ces  75 %
sacrée cure d'amaigrissement, peu réaliste à mon sens

pilàlheure a écrit:

?
ok
mais dans ton exemple tu divises la masse par dix - quasiment -
pour obtenir ces  75 %
sacrée cure d'amaigrissement, peu réaliste à mon sens

C’est juste une application de la formule bien connue que je répète : l’énergie cinétique est égale à 1/2 de la masse multipliée par la vitesse au carré. C’est la moitié de la masse qui est prise en compte, pas la masse totale. Ce n’est donc pas 25g, mais 12,5g, qu’il te faudra pour réduire de 75% ton énergie cinétique. Fais le calcul, si tu le souhaites.

Merci pour le témoignage et le morceau d'histoire.
Cela aide un peu a comprendre la place de ces modèles qui semblent aujourd'hui incongrus !

Un excellent article et merci du partage  Très grand fan des anciennes Defy, ce sont des montres increvables et fiables.

Merci pour le partage, et joli travail d'illustration

Ce qui me chagrine sur ce sujet est qu'il a fallu attendre 10 ans pour en parler sereinement sans susciter des réactions violentes et épidermiques sur ces recherches.

J'ai vécu très proche de l'intérieur cette période d'avant 2008 et j'en garde finalement un souvenir attristé car il était quasi impossible de parler de ces recherches sans être accusé de complicité avec des designs que certains haïssaient. Il y avait pourtant derrière des recherches sur la manière d'usiner les pièces, le matériau était si dur que les CNC pouvaient prendre feu lors de la découpe. Un defaut d'huile et tout se bloquait en sécurité pour des heures.

Un calibre entier en Zenithium aurait survécu jusqu'à aujourd'hui surtout avec les échappements venus après en silicium.