Actu: « le Val de Morteau a toujours été tributaire de la Suisse »

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Dans le secteur de l’horlogerie, « le Val de Morteau a toujours été tributaire de la Suisse »

Si la tradition horlogère ne date pas d’hier et qu’elle est particulièrement bien implantée dans le Val de Morteau, elle a toujours dépendu de ce qui se passait de l’autre côté de la frontière. Là où se situe le savoir-faire… souvent détenu lui-même par des Français.

L'horlogerie et le travail frontalier sont liés de longue date entre le bien nommé Pays Horloger et la Suisse. « Il faut remonter jusqu’à 1735 pour trouver la trace du premier ouvrier frontalier. Qui travaillait bien sûr dans l’horlogerie », rembobine Yves Droz. Le spécialiste de l’horlogerie de cette région précise que, certes, il existait quelques artisans horlogers qui fabriquaient une montre ou tout au plus quelques unités, mais rien de plus sérieux. Contrairement à la Suisse, qui concentrait à quelques pas de là toute l’industrie nécessaire. « Ici, la région était divisée par le Doubs. Sa rive gauche regroupait les fabricants de balanciers, sa rive droite abritait les planteurs d’échappements. » Et tout ce beau monde de se rendre à la foire du Locle pour aller chercher les commandes.

La crise de 1890, un tournant

La tradition horlogère a cependant été mise à mal avec la crise de 1890, qui taxait tous les produits importés en France de 50 %. Sauf que la riposte helvète fut pire puisqu’importation sur son sol et exportation étaient alors taxées de la même façon. « Les travailleurs horlogers n’étaient plus compétitifs et le Val de Morteau s’est retrouvé avec 8 000 chômeurs », reprend Yves Droz. Et l’intéressé d’ajouter que les Français ont alors pris une décision salvatrice : « Nombre d’entre eux sont partis en Suisse apprendre à monter une montre en intégralité. » Le début d’une espèce d’âge d’or qui verra le Pays Horloger compter jusqu’à 50 fabricants de montres, dans les années 1947-1950.

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