Bonjour à tous !
Un petit sujet histoire de comparer deux poids lourds horlogers de ma boite.
En effet, cette année, j'ai eu la chance de pouvoir m'offrir, à 5 mois d'intervalles, deux montres que je désirais depuis longtemps, deux fleurons de mon industrie horlogère favorite : une Chronomaster et une Grand Seiko Spring drive. L'une est la montre que je porte le plus depuis que je l'ai acquise, et l'autre ne va certainement pas tarder à la rejoindre en tête des bilans.
L'idée ici n'est pas d'opposer les deux montres, et encore moins les deux marques, mais plutôt d'exposer ce qui, à mes yeux, constituent les forces et les faiblesses de chaque montre, et d'en arriver à la conclusion suivante (oui, j'annonce ma conclusion au début du post, mais c'est mon post, je fais c'que j'veux
) : à l'instar de Fender et Gibson (les FAMeurs guitaristes comprendront), The Citizen et GS sont complémentaires, et quand on aime l'horlogerie japonaise, il faut les deux !
Je vais donc parler ici de ma The Citizen Chronomaster AQ4000-51L, modèle JDM, et de ma Grand Seiko SBGA283, bien plus célèbre :
La Chronomaster :
La SBGA :
Quand on achète une nouvelle montre, la première chose que l'on fait, c'est l'expérience d'achat.Pour la Chronomaster, JDM oblige, j'ai du passer par une boutique internet. Les équipes d'Ippojapanwatch ont été très pro et ma commande a été traitée très rapidement, malgré la pandémie. La livraison a été effectuée via Fedex, et 5 jours après ma commande, la tocante était à mon poignet. C'était la seconde fois que je passais par eux, et ce ne sera surement pas la dernière.
Concernant la GS, j'ai prospecté plus longtemps, car sachant qu'elle était distribuée en France, je voulais absolument faire l'expérience d'une telle montre en boutique. Je la trouvais donc en stock chez une chaine de bijouteries strasbourgeoise, dont la seule boutique en dehors du Grand-Est se trouve... Au Cap-Ferret.
Comme je vis à Bordeaux, c'était parfait pour moi ! Bref, ni une ni deux, je me suis rendu au Cap Ferret vendredi dernier, et après 1h30 de papotage horloger fort agréable avec le gérant de la boutique, je repartais avec cette merveille à mon poignet.
Ensuite, forcément, on est confrontés au packaging.De chaque côté, la montre est bien sûr vendue avec boite, surboite, carte de garantie, et mode d'emploi.
Chez Citizen, mode d'emploi en Japonais et Anglais. Chez GS, un joli livret assez épais proposant une bonne dizaine de langues.
La boite et l'écrin de la SBGA sont classiques, quoique de très grande qualité. La montre est bien protégée dans une pochette en velours et microfibre.
Chez Citizen, on a aussi une très belle boite et un très bel écrin de toute première qualité. Mention spéciale à la marque qui, puisque vendant une montre solaire, fournit un écrin vitré.
A ce stade, puisqu'on a parlé des cartes de garantie fournies avec les tocantes, un petit mot s'impose.
La GS vient avec une garantie internationale d'une durée confortable de 3 ans.
La Chronomaster, elle, vient avec une garantie internationale d'une seule année. Quoi ? Comment ? Mais on m'avait dit que c'était garanti 10 ans, m'aurait on menti ?
Hé bien non. En fait, la garantie 10 ans s'obtient sous conditions d'inscription au club MY CITIZEN Citizen's owners club. Pensez-y si vous faites un achat. L'inscription est réservée aux japonais, il faut ruser pour la valider, l'essentiel étant surtout de faire enregistrer le numéro de série de la tocante.
Mais assez parlé des à cotés, il est l'heure d'entrer dans le vif du sujet.
Au niveau des boitiers et des braceletsSur les bracelets tout d'abord.
Tous deux d'excellente facture, ils se ressemblent énormément. Il y a de subtiles différences au niveau de la boucle et de la taille des maillons, mais sans les regarder en détail, on jurerait qu'ils sont identiques.
Ils sont tous les deux brossés sur les faces et polis sur les tranches.
La boucle déployante de la GS possède quelques surfaces polies, quand celle de la Citizen est entièrement brossée.
Les deux boucles sont bien sur siglées : les initiales de Grand Seiko pour la SBGA283, et la marque CITIZEN pour la Chronomaster.
Aucun micro réglage possible, en raison de la nature de la boucle. Seuls deux demi maillons (un de chaque côté) permettent un réglage "fin". Ca ne m'a pas posé de problèmes, surtout que j'aime porter mes tocantes au plus serré, mais ça peut en déranger certains.
Pour les boitiers, nous sommes en présence d'alternances entre du brossé et le fameux polissage Zaratsu. Pour les deux montres.
Etant bien incapable de différencier les degrés de polissage à l'oeil nu, je peux néanmoins affirmer que les deux tocantes ont une finition miroir assez impressionnante.
Mon appareil photo (mon smartphone, en fait), est incapable de rendre ça correctement.
Niveau dimensions, on est sur du 38,5mm x 10,1mm pour la Chronomaster, contre 39mm x 12,3mm pour la GS. La finesse de la Chronomaster provient de son calibre, le fameux A060, dont je dirais quelques mots plus tard.
La boite et le bracelet de la Citizen sont en acier durci Duratect, et donc très résistants aux rayures, quand ceux de la GS sont, sauf erreur, "simplement" en acier.
Les deux montres ont un fond plein, siglé de l'aigle pour la Chronomaster et du lion pour la GS, sont étanches à 10 atm, et anti magnétiques à 60 gauss (JIS type 1) :
La GS a des cornes percées.
La couronne est vissée et siglée et siglée sur la GS, non siglée et non vissée sur la Chronomaster. A noter que cette dernière possède un second bouton très discret servant entre autre à afficher une réserve de marche. Les deux couronnes sont protégées par de très subtils protège couronne bien intégrés dans le boitier.
On va désormais dire quelques mots sur les cadrans Le cadran de la Citizen est un magnifique bleu soleillé et fumé comme Citizen sait si bien les faire. Il possède de magnifiques reflets.
Il est remarquablement sobre, car en dehors de la marque,
aucune littérature n'y figure.Les Index sont polis sur toutes leurs arrêtes, les 3 6 9 12 sont doublés, les aiguilles dauphines sont intégralement polies, tout comme la trotteuse, la fenêtre de date est encadrée d'acier poli.
L'ensemble est hautement lisible, peu important la luminosité, du moment que l'on n'est pas dans le noir total. Le contraste entre la lumière reflétée par les index et les aiguilles, et les rebords fumés (et donc sombres) du cadran bleu permettent cette haute lisibilité.
Toujours dans ce souci de lisibilité, le cercle date est noir sur fond blanc. Et étonnamment, ça ne jure pas, du moins pas à mes yeux.
On a également un réhaut, qui donne l'impression d'une montre plus petite que ses 38,5mm.
Le cadran de la GS est un cadran soie soleillé, tout simplement magique. Malgré sa clarté, il recèle énormément de reflets plus magiques les uns que les autres.
Je vous renvoie à l'excellent article d'Arnaud sur les cadrans soie.
On trouve sur le cadran la littérature classique d'une tocante : marque, nom du mouvement, lieu de fabrication et numéro de série.
On y trouve aussi un indicateur de réserve de marche, témoin de la fierté des ingénieurs GS d'avoir réussi à produire un mouvement spring drive avec une telle autonomie (72h).
A noter que la trotteuse de la GS masque l'axe de rotation des aiguilles, quand celle de la Chronomaster ne le fait pas.
Les index sont également polis sur toutes leurs arrêtes, les 6 9 12 sont deux fois plus épais que les autres, sans pour autant comporter de marqueur de cette taille double, à l'instar de la rainure centrale des index de la Chronomaster. Contrairement à cette dernière, on ne trouve pas chez la GS d'index à 3h, à côté du guichet date.
Chacun des cadrans est protégé par un verre saphir traité anti reflets. Celui de la GS est légèrement bombé, quand celui de la Chronomaster est a priori plat (peut être bombé à l'intérieur, je ne trouve pas l'info et mon oeil ne le décèle pas).
Dernier point d'importance, les mouvements.Sans trop m'épancher dessus, car on peut retrouver les infos ailleurs, on a d'un côté le fleuron du quartz haut de gamme, peut être le meilleur mouvement quartz du marché (avec le 0100) à l'heure actuelle : le A060.
Technologie Eco drive pour la source d'énergie, quantième perpétuel, ultra haute précision (+/- 5s/an maximum dans des conditions normales de port), trotteuse qui tombe parfaitement sur chaque index (et possibilité de réaligner les aiguilles si ce n'est pas le cas), un régal pour mes yeux de maniaque.
De l'autre, un mouvement inclassable, sauf dans la catégorie qu'il s'est lui même créé : le Spring drive, dans sa version 9R65.
Régulateur tri synchro, frein électromagnétique, la trotteuse la plus fluide du monde horloger (un régal pour mes yeux de rêveur), précision de +/- 15s/mois, en réalité beaucoup moins.
Du fait de sa nature majoritairement mécanique, le SD est donc forcément plus épais que le A060. C'est pour cette raison que le boitier de la Chronomaster "gagne" le match de l'épaisseur, même si en termes de perception au poignet, je trouve que c'est kif kif.
C'est certainement pour cette raison que la Chronomaster est 11 grammes plus légère que la GS (137g contre 148g).
Les deux mouvements sont a priori aussi durables l'un que l'autre, pourvu qu'on suive les recommandations de la marque dans l'utilisation qu'on en fait.
En conclusion Deux fleurons de l'industrie horlogère nippone, qu'il faut selon moi absolument posséder si l'on en a les moyens.
Ces deux montres sont très complémentaires, et pourraient presque constituer une collection complète et autosuffisante à elles deux.
Comme elles ont néanmoins des prix conséquents (3800€ TTC pour la GS et environ 2100€ TTC après import pour la Chronomaster), voici ce qui doit à mon sens guider un choix pour n'en retenir qu'une, en admettant qu'on puisse possiblement s'offrir la GS, la plus chère des deux : comme on a dans les deux cas un objet, un bijou sublime, de dimensions proches (et de coloris proches, car la Chronomaster existe en champagne, couleur proche du cadran soie de la GS), et de poids proches, c'est vraiment l'agrément utilisateur au niveau du mouvement qui doit guider le choix.
La GS et son SD, malgré la merveille technologique, reste une tocante qui s'arrête après trois jours sans port, et qu'il faudra remonter, à l'instar d'une mécanique classique.
Il faut le savoir, et si ça ne nous convient pas, il faut choisir sans hésiter la Chronomaster.
Si on veut un QP, c'est la Chronomaster. Si on veut passer pour un idiot aux yeux des imbéciles qui pensent que le quartz, c'est bon pour les tocantes de galeries marchandes à 30€, il faut prendre la Chronomaster. C'est un plaisir de fin gourmet (crédits : @Mister_N).
Si on veut une bleu, c'est aussi la Chronomaster
Si l'on s'accommode bien des "contraintes" d'une mécanique, et que le QP nous importe peu, la GS est sans doute une meilleure option. Si on veut le bonheur de cette trotteuse si fluide, c'est la GS. Si on ne veut pas s'embêter à commander au Japon, c'est la GS.
Mais si on veut être heureux, faut prendre les deux