Un peu de lecture, je me permets de citer simplement un article de notre Feu Zen écrit sur son site ZENITHISTORIC
https://sites.google.com/site/zenithistoric/
Les defis de la DEFY
En 1965, ZENITH appartient à un groupe d'actionnaires dont la banque DUPAMO. C'est Jean-Pierre de Montmollin qui, associé de cette banque, préside à la destinée de ZENITH et avec une vraie dynamique tire la marque vers le haut. ZENITH est à l'époque interdit de séjour aux Etats-Unis à cause de la Zenith Radio Data Corporation qui a protégé ce nom de marque sur le territoire américain (sans imaginer qu'en 1972, elle en deviendra propriétaire). Le président de ZENITH opte malgré certaines propositions de ses coactionnaires pour pousser la marque vers le haut de gamme et refute les arguments de certains actionnaires qui, au contraire, souhaiteraient situer la marque dans des produits bon marché.
En 1959, la manufacture a absorbé Martel Watch C° qui fabrique de superbes calibres notamment de chronographes pour Universal Genève.
Depuis 3 ans, un nouveau directeur commercial a été nommé et celui-ci veut dynamiser la marque et revoir les collection de fond en comble. ZENITH s'est lancé dans la conception d'un calibre de chronographe à remontage automatique intégré mais le projet qui devait aboutir en 1965, année anniversaire des 100 ans de ZENITH, piétine ; les modules électroniques, à la conception desquels Jean-Pierre de Montmollin voudrait voir la marque s'intéresser depuis 1954, n'ont pas vu le jour et c'est Movado qui en ce domaine a pris des longueur d'avance.
C'en est trop pour le président de ZENITH qui veut un projet nouveau, qui soit en rupture avec l'image un peu vieillote de la marque et ce projet passe par le El Primero (appelé alors 3019 PHC) et par la collection DEFY. Il faudra attendre 1967 pour que cette collection voit enfin le jour dans sa version ultra-sport de l'extrème. La tendance des collections des firmes horlogères dans la seconde moitié des années 60 est d'aller vers des montres sportives, "professionnelles" et le plus souvent faites pour la plongée. Par catalogues interposés, les marques se lancent le défi de la conquête des profondeurs.
Jacques Mayol place la plongée au centre de l’intérêt du public en réussissant sa première plongée à 60 mètres, ce qui fait grand bruit dans la presse et à la télévision dont les émissions phares relatent les plus grands exploits sportifs, sujets lisses et non teinté de politique.
Le commandant Cousteau parcourt les océans et la télévision qui entre en force dans les foyers fascine petits et grands en diffusant les documentaires réalisés par l’équipe de la Calypso. Les fonds marins et le goût de l’exploit sont dans les esprits. L’horlogerie, pour ne pas être en reste, présente des modèles réputés accompagner les héros dans leurs aventures subaquatiques. La fiabilité des mouvements est déjà acquise et il reste à offrir à la mécanique de précisions des emboîtages capables de transporter celle-ci partout et longtemps.
ZENITH produit sur les bases de cet environnement médiatique et de cette tendance, une ligne résolument sportive et signe des temps, la baptise DEFY, nom qui sera à nouveau d’actualité quand en 2006 sera lancée une nouvelle collection dans la perspective des sports extrêmes.
Plusieurs apports technologiques qui fondent la différence avec un modèle classique justifient le nom de baptême de cette collection dans les années 60. D’abord, le choix du calibre automatique 2562 PC produit dans l'unité ZENITH de Martel Watch qui préserve le joint d’étanchéité de couronne par rapport au mode manuel de remontage du mouvement. L’efficacité du remontage est améliorée par l’introduction de deux roulements à billes.
Afin de parer aux chocs induits par les pratiques sportives le mouvement est entouré d’un cercle amortisseur avec brides et vis de fixation doté d’une élasticité qui absorbe les chocs sans les diffuser. Ce système de suspension élastique consiste à doter chaque mouvement d’un cercle serré lors de la fermeture de la boite entre la carrure et le fond qui assure une liaison élastique entre le mouvement et la boite.
La boite rendue étanche à 300 mètres, dotée d’une couronne vissée sur le tube, plus épaisse qu’à l’accoutumée, est particulièrement robuste et se voit équipée d’un verre minéral trempé qui, sans atteindre la résistance des verres saphir contemporains, est adapté pour résister aux chocs et rayures.
Par ailleurs, le verre est fixé par un écrou de blocage combiné à la lunette qui permet de changer le verre sans déboîter le mouvement et l’étanchéité est garantie par un joint spécifique de grande dimension. Ultime astuce, la lunette et le fond sont dévissables avec la même clé.
Cette caractéristique fera prendre au modèle le surnom de
DEFY Boulon. La publicité de l’époque la présente positionnée sur un gant de boxe.
Pour sa version spéciale plongeur, ZENITH porte l’étanchéité à 600 mètres et ajoute une lunette tournante à crans par demi minutes avec un système de sécurité empêchant que celle-ci ne tourne accidentellement. La couronne est placée près de la date à 4 heures trente et ZENITH affirme que les aiguilles, dotées comme le cadran de matière luminescente, ne produisent aucun rayonnement dangereux. Le bracelet acier extensible permet le port de la montre au dessus de la combinaison de plongée. Présentée avec cadran noir et zone orange ou cadran argenté rencontre un franc succès.
ZENITH produira par ailleur un modèle étanche à 1000 mètres très massifs et très convoité des professionnels de l'époque.
La collection DEFY disparaîtra avec le quartz jusqu'à ce qu'en 2006 ZENITH la fasse revivre avec le même esprit que celui qui a guidé la marque 40 ans plus tôt et les mêmes principes de défis technologiques, adaptés cette fois aux possibilités du 21e siècle.
C'est sur le calibre que ZENITH se penche cette foit en introduisant un alliage appelé le ZENITHIUM, à base de titane, aluminium et niobium, utilisé dans l'aérospatiale pour sa mémoire de forme. Cet alliage va servir à fabriquer le pont de balancier, le pont de rouage et d'inverseur. D'une moindre inertie que le laiton, ce matériau exclusif et breveté permet, en cas de choc, de réduire sensiblement les effets de choc subis par la montre lors des pratiques sportives. Des tests de près de 3 ans faits en laboratoire attestent des gains ainsi opérés.
A ta place je la garderais et la ferais réviser