Une très belle restauration bien filmée d'un mouvement à fusée

Bonjour

Une très belle restauration bien filmée d'un mouvement à fusée.
L'auteur nous fait cadeau de nombreuses explications comme 
enlever la tension d'une chaine de fusée, replanter un pivot, etc.

https://www.youtube.com/watch?v=3k89OLVbEgA

Cadrature

Merci pour le lien vers cette vidéo. Elle nous montre le travail d'un bon amateur, même si je ne recommanderai pas forcément de suivre toutes les méthodes employées.

Son plantage de pivot est manifestement mal centré par exemple. On voit que le pignon "danse" un peu au moment du pointage et du perçage. Cela est dû au montage en pince entonnoir qui est ici insuffisant pour assurer un bon centrage.

Cela étant dit, on voit la volonté de bien faire, et le résultat final est tout à fait convenable. Et certains "pros" ne font pas mieux que cet amateur...

Saturne a écrit:

Son plantage de pivot est manifestement mal centré par exemple. On voit que le pignon "danse" un peu au moment du pointage et du perçage. Cela est dû au montage en pince entonnoir qui est ici insuffisant pour assurer un bon centrage.

Merci de la précision. Il aurait du monter l'axe dans une pince américaine et percer en mettant le pignon dans un trou conique ? C'est ça la bonne méthode ?

Cadrature

Le meilleur montage est "entre pointes", ou plus précisément ici entre un cône creux pour recevoir le pivot intact et un cône creux tronqué pour recevoir le reste de tigeron ou bien le haut du pignon à percer.

Ci-dessous, le schéma de ce montage :


On voit bien que de cette manière, la partie du tigeron à percer est maintenue parfaitement concentrique et au point précis où le travail doit être fait.

Alors qu'en prenant la roue en pince entonnoir, on est certes concentrique au niveau de la roue (si la pince est précise), mais le moindre mal plat de la roue par rapport au pignon fera décrire à l'extrémité  du tigeron un cercle. Par ailleurs, ce maintien est éloigné du point où l'on travaille, et la flexibilité des bras se la roue ajoute du "flou" dans l'opération.

Il existe divers accessoires pour effectuer cette opération de plantage.

Sur le tour d'horloger, le montage serait celui-ci : (mais plus pour de la roue de pendule)


Ici, le montage avec l'outil spécial pour le plantage sur les roues de montres et les balanciers :

Merci pour ces précisions très instructives.
La vidéo est magnifique, j'ai passé un moment merveilleux à la regarder et j'adore les mouvements à coq.

J'ai pris le temps de visionner cette vidéo folklorique. Je partage entièrement l'avis de Saturne, je rajouterais toutefois un protège pivot à son excellent dessin.
Je me demande comment le gars peut avoir une bonne sensibilité dans les doigts avec tous ces préservatifs noirs. Sa démarche, pour désarmer le ressort est capilotractée, acrobatique et dangereuse. En effet, il suffit simplement de le faire avec une clé, si possible modifiée et dédiée via le carré du rochet. Il a aussi une façon très originale de tenir son burin. Il utilise beaucoup (trop) à mon avis la lime avec le tour. Son tour n'est pas posé sur un établi stable. Comme c'est un amateur pur, il récupère les goupilles. Un horloger change systématiquement les goupilles qu'il fabrique à la lime, au roule goupille, sur le bois d'étau.
Ce genre de vidéos donnent de mauvaises infos à l'amateur qui s'y réfère. 





@+
JC

Torzio a écrit:

J'ai pris le temps de visionner cette vidéo folklorique. Je partage entièrement l'avis de Saturne, je rajouterais toutefois un protège pivot

Très juste, c'est un oubli de ma part sur le dessin.


Pour tes autres remarques, je suis entièrement d'accord.

Merci JC.

Nous les amateurs autodidactes, qui n'avons pas la chance d'avoir eu un maître, nous nous
inspirons souvent de ce genre de vidéos pour progresser et parfois pour apprendre un mauvais geste.
Le seul avantage que nous avons sur les professionnels est d'avoir du temps dans nos travaux et de faire
et refaire des travaux qui n'ont aucun intérêt financier; tout comme les étudiants. Enfin, c'est ainsi que
je conçois l'amateurisme, sinon c'en n'est pas.

Il est important que des professionnels comme vous corrigent nos mauvaises manières; merci donc d'avoir
apporté ces critiques constructives.

J'avais bien remarqué des trucs comme le burin sur le tour et la création de goupilles au tour, mais
pas tout le reste.

Donc c'est dit, quand une vidéo filmée de façon séduisante nous donne des idées, on prend garde et
on se replonge dans les bons livres comme ceux de Jendritzki.
Le mauvais centrage du pivot étant une belle bourde.

Pour le protège pivot sur le schéma, je pense qu'en effet, nous avions bien corrigé.

Encore un truc. Nous avons là un échappement à ancre (à chevilles ?).
Avez-vous une explication de pourquoi il n'a aucun signal au chronocomparateur ?


Cadrature

Merci du partage ! C'était fort instructif et notamment grâce à toutes vos précisions de pros aguerris 

Comme le dit Cadrature il faut se méfier des belles vidéos. La référence est Jendritzki, avec ses livres sur l'horlogerie.

L'échappement de la montre est un échappement à ancre anglais. L'impulsion se fait seulement sur les levées d'ancre, alors qu'avec l'échappement à ancre suisse les impulsions sont partagées. Si le chronocomparateur ne capte pas bien le signal cela est peut-être dû à un mauvais réglage de la sensibilité et/ou à l'imprécision de fabrication de l'échappement. Il doit y avoir beaucoup de bruits parasites et il n'arrive pas à discriminer.
Dans la vidéo de notre ami vidéaste débutant en horlogerie, à 18:50 on voit un beau tour à pivoter Steiner. Mon maître d'apprentissage m'a offert le même, à l'occasion d'un Noël, fin des années 1960. C'est la dernière génération des tours à pivoter, il n'y a pas besoin d'archet pour le faire fonctionner. A l'intérieur il y a un ressort qui tire un fil de nylon qui passe autour de la roue entraîneuse. Sur la photo ci dessous, on voit bien le fil et l'anneau, en bas, que l'on actionne de bas en haut :



Notre ami vidéaste a dû supprimer le fil, ignorant son usage ou préféré l'utilisation de l'archet pour faire plus "authentique".

@+
JC

Mon premier dessin "fautif" me chagrinait, j'ai donc fait une version corrigée avec appui sur le tigeron et non sur le pivot. J'en ai profité pour ajouter schématiquement la liaison entre les points de pivotement.



Je laisse à votre imagination le soin d'ajouter la poulie à toc pour l'entraînement, la courroie, la lubrification des cônes, le maintien du forêt, son guidage, etc.

Bravo Saturne !  

Le dessin est fait avec quel logiciel ?

Merci.

JC

Torzio a écrit:

Le dessin est fait avec quel logiciel ?

Rien de bien exotique, dessin fait avec "Microsoft Paint".

Et on donne quand même un coup de burin pointu pour centrer avant de présenter un forêt? 
Ça parait petit pour passer dans le trou conique...

Merci pour ce schéma très clair. On pardonne l'absence de poulie à toc ;-)

Cadrature

Cadrature a écrit:

Et on donne quand même un coup de burin pointu pour centrer avant de présenter un forêt? 
Ça parait petit pour passer dans le trou conique...

Merci pour ce schéma très clair. On pardonne l'absence de poulie à toc ;-)

Cadrature

Saturne va encore être obligé de modifier son schéma ! Pourtant il a prévenu que c'était un simple schéma de principe.
Il suffit de choisir un trou plus grand sur la lunette et ainsi le tigeron dépasse. Il est évident qu'il faille faire une creusure au centre afin de centrer le foret. C'est une opération difficile.

@+
JC

Hahaha, non je ne touche plus au schéma!

Oui, le pointage au centre est délicat. On peut prendre le cône sur l'extrémité des ailes du pignon et ainsi tout le tigeron dépasse.

Sinon, dans l'outil à planter de ma seconde photo, la pointe creuse est continuée par un alésage calibré selon le diamètre du trou à percer. Ainsi, le forêt entre "sans jeu" dans cet alésage et ne peut pas fléchir au moment de l'engagement. Cela peut permettre de se passer de pointage au centre.