Bonjour à tous,
je ne poste pas souvent mais j’ai récemment restauré une Omega Saint Christophe assez rare donc je me suis dis que ça serait sympa d’en faire un post.
J’ai été contacté par un collectionneur d’Omega pour restaurer cette belle Omega Saint Christophe qui avait perdu son « pointer », et qui ne fonctionnait absolument pas.
Je n’en avais pas encore eu entre les mains de ce modèle là, donc je ne savais pas comment était fixée cette flèche perdue. Dès réception, je me suis immédiatement intéressé à la lunette, et j’ai laissé le mouvement de côté. Restaurer le mouvement sans pouvoir refaire la flèche n’aurait pas trop de sens.
Visiblement, c’était monobloc auparavant, de ce que j’ai vu des restes de la flèche. Mince alors, il faudra donc trouver comment faire.
J’avais déjà une idée de comment refaire la flèche, mais pas comment la fixer.
Impossible de faire un trou par l’intérieur, il serait forcément de travers. Hors de question d’en faire un depuis l’extérieur, le but étant de ne pas dénaturer la lunette.
J’ai donc décidé de fraiser gentiment la lunette depuis l’intérieur, pour sertir la flèche que j’allais fabriquer.
Avant ça j’ai fabriqué cette dernière, armé de mon fidèle 102 et mon projecteur de profil / microscope. À partir de photos de d’autres montres qui ont encore leur pointeur, j’ai vu qu’il est large comme 4 minutes et qu’il vient lécher la fin des index. En d’autres termes il fait 1,3 mm de large pour 1mm de long.
Une fois le plan fait, on vérifie sur un calque le rendu théorique.
Puis, dans une barre de 20 AP j’ai créé les différentes parties de la flèche, la pointe, les plats, et la partie ronde du pointeur grâce à laquelle je vais pouvoir sertir la flèche dans la lunette. La partie cylindrique fait 0,6 mm de large.
Une fois fait, on passe à la partie la plus délicate, le fraisage de la lunette. Sur la pointeuse, je viens prendre 0,58mm sur 0,6mm de profondeur afin de serrer le pointeur. Il faut plus de temps pour tout régler que pour usiner, mais quelques minutes plus tard, je suis prêt à vérifier que ça s’emboite correctement.
Après avoir utilisé la potence pour vérifier que tout aille bien, il est temps de bleuir à la flamme le pointeur, pour lui donner la même teinte que les aiguilles.
Vient enfin le sertissage final puis le test sur la montre. Tout fonctionne nickel.
La restauration du mouvement a été assez basique, il a fallut reprendre un peu la courbe Breguet mais elle fonctionne de nouveau très bien avec ses 280° d’amplitude.