A la fin des années 40, Claude Attinger Physicien au Laboratoire Suisse de recherches horlogères s'intéressa à l'influence des causes extérieures sur la marche des montres.
Son étude pour être complète quant à la précision doit être complétée par celle de Paul Ducommun chimiste dans ce même laboratoire.
Leurs études ont considérablement influencé les bureaux d'études des fabriquant jusqu'au début des années 70.
Attinger énumère 3 causes essentielles au fonctionnement de la montre :
-La température
-Le champ magnétique
-La pression barométrique.
1ére partie : La température. L'auteur après avoir rappelé le principe de dilatation des métaux en cas d'élévation de la température relève rien qu'en jouant sur la température, un couple spiral acier /balancier laiton retarde de 0,5 sec pour un degré d'élévation de la température tandis qu'avec un spiral et balancier acier, elle avance dans la même proportion et dans les mêmes conditions.
Si l'on augmente la température, c'est le spiral qui devient plus sensible...
On passe à 11 secondes de retard par jour pour un degré pour un balancier laiton avec spiral d'acier.
Une montre réglée parfaitement à 20 degrés perd 2 minutes par jours à 31 degrés.
L'hiver la température de la montre peut descendre considérablement lorsqu'elle est posée et pour une amplitude totale de 40° la différence de marche entre les 2 extrêmes est de 7 minutes.
Ce constat a fait naître le spiral compensé (des effets de la température) . La compensation joue sur le spiral et sur le balancier.
La compensation porte sur le matériau du spiral (alliage thermoélastique) et sur celle du balancier "bimétallique" ou le laiton moins dilatable entoure la serge (anneau) en acier.
Les alliages au nickel pour spiraux à faible coefficient thermoplastique reçurent les doux noms d'Elinvar (pour élasticité invariable) métélinvar et nivarox . Les spiraux Elinvar furent les premiers et hélas moins bons que leurs cadets. Les alliages sont à base de fer et de nickel mais il y a aussi du carbone, manganèse, chrome, tungstène ou molybdène pour le Nivarox.
Les coefficients thermiques dès les années 45, c'est à dire l'écart de marche par jour et par degré dans les limites courantes de température est inférieur à 0,5 secondes.
Ces normes ont depuis été réduites.
L'autre intérêt est celui que je traiterai prochainement à savoir la faible sensibilité de ces alliages aux champs magnétiques.
L'apport de la technologie depuis les années 40/50 est l'aptitude à doser l'alliage et donc à favoriser une plus grande précision. Sans avoir atteint la précision ultime, il se pourrait que ces jours-ci des matériaux de synthèse venus de chez SEIKO révolutionnent un peu ce domaine.
On mesure dans ces conditions à quel point la maîtrise de l'alliage du balancier est essentielle et Nivarox s'est en ce domaine taillé une part essentielle.
Nos montres sont bien sur grâce à ces équipements notamment moins sensibles que celles des années 30/40 aux conditions de température et il faut des chaleurs extrêmes pour mesurer des écarts sensibles et significatifs. Les plus observateurs ont pu lors de la canicule 2003 constater des écart de quelques secondes plus importants dans la précision de leurs montres.
Pour nos vintages, c'est évidemment une autre paire de manches et pour les goussets du début du siècle c'est encore plus problématique.
Un gousset de 1900/1910 qui un siècle après sa fabrication, une fois révisé tourne à 2 ou 3 secondes par jour démontre une aptitude exceptionnelle de ses créateurs qui n'avaient ni les alliages ni les moyens technologique pour jouer sur des qualités d'alliages pas encore inventés.
OMEGA, ULYSSE NARDIN, LONGINES, LEMANIA, ZENITH et une poignée d'autres tenaient le haut du pavé et se livraient à tous les concours des observatoires des compétions dont on mesure mieux la difficulté, replongés dans les moyens de l'époque...
La suite un peu plus tard.