Actu : Les assembleurs sont au pied du mur

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Les assembleurs sont au pied du mur





La fin imminente des livraisons d'ébauches par ETA secoue la branche.


Philippe Gumy
Mercredi 27 août 2008



Si le monde des marques horlogères se redessine peu à peu, celui des fabricants de composants et mouvements vit un véritable big bang. Dès 2002, Swatch Group, le premier fournisseur en «pièces détachées», via notamment sa société ETA, avait annoncé vouloir cesser de livrer des ébauches aux assembleurs, qui produisent des mouvements légèrement différents de ceux fournis par la société de Nick Hayek. Après un litige finalement tranché par la Commission de la concurrence, le couperet tombera finalement à la fin 2010.

Le délai reste court. Les principaux producteurs de mouvements, comme Sellita Watch à La Chaux-de-Fonds, se sont lancés dans un véritable marathon visant à pouvoir se passer d'ETA. «Pour l'instant, nous ne sommes pas prêts», reconnaît Miguel Garcia, directeur de Sellita, qui compte 200 employés. «Mais nous avons mis le pied à l'étrier et développé notre propre calibre. C'est un sacré défi», ajoute-t-il.

Un énorme défi

Active dans le même secteur, l'entreprise Soprod, aux Reussilles (BE), explique de son côté qu'elle a développé des modules additionnels, qui pourront être ajoutés aux mouvements terminés que continuera à fournir ETA dès 2011. «Nous pouvons également travailler avec un calibre fourni par Indtec, une société sœur», explique Thierry Paratte, directeur de Soprod, dont le groupe est passé l'an dernier en mains d'un propriétaire hongkongais. Il avoue toutefois qu'il ne sera «pas facile» de se passer d'ETA. Tous les experts s'accordent d'ailleurs à dire que se lancer en quelques années dans la production industrielle de composants relève de la mission quasi impossible.

Mais personne ne cède non plus à la panique. Les assembleurs et les sociétés horlogères indépendantes pourront toujours s'appuyer sur des fournisseurs tiers. Exemple: Ebauche Micromécanique Precitrame, à Tramelan (BE). Patron de cette entreprise, Martial Voumard indique que ses effectifs ont doublé ces cinq dernières années, pour s'inscrire à 130 collaborateurs. L'annonce du retrait progressif d'ETA dans la fourniture d'ébauches a dopé ses carnets de commandes. Au point qu'il n'arrive pas à répondre à toute la demande, malgré des investissements en dizaines de millions de francs. Au passage, Martial Voumard juge bénéfique la stratégie de Swatch Group, car elle a relancé les investissements dans l'outil industriel horloger.

Swatch Group en exemple

Ces dernières années, le genevois Richemont a ainsi acquis plusieurs fournisseurs et développé sa propre production. Mais un long chemin reste encore à parcourir, selon Nick Hayek. «Les autres groupes, comme LVMH par exemple, feraient bien d'investir davantage dans l'outil de production - comme nous le faisons pour plusieurs centaines de millions de francs par an - et non pas seulement dans le marketing», a-t-il récemment déclaré au Temps.

http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=238379

Avec des calibres comme le 2824 et le 2892 tombés dans le domaine public, le SW group semble s'être tiré une balle dans le pied.
Sellita, comme alternative crédible à ETA a sorti 1 million de mouvements l'an dernier. Il va probablement y avoir une période de tension (les prix des calibres de base ont flambé chez les grossistes) mais la demande aidant, les investissements seront faciles à obtenir.
Ce n'est que le début, juste le temps que l'outil industriel chinois s'organise pour sortir du matériel de qualité similaire à des prix bien moindres...



L'article suivant est intéressant de ce point de vue :
http://journal.hautehorlogerie.org/fr/dossier/engouement-mecanique-reponse-industrielle/indispensables-producteurs-mouvements/indispensables-producteurs-mouvements.html

Il sembleeffectivement que cetarrêt intempestif des livraisons apparaisse avec le recul comme une erreur industrielle qui va beaucoup aider l'asie à livrer des mouvements.

Atlan a écrit:

Avec des calibres comme le 2824 et le 2892 tombés dans le domaine public, le SW group semble s'être tiré une balle dans le pied.
Sellita, comme alternative crédible à ETA a sorti 1 million de mouvements l'an dernier. Il va probablement y avoir une période de tension (les prix des calibres de base ont flambé chez les grossistes) mais la demande aidant, les investissements seront faciles à obtenir.
Ce n'est que le début, juste le temps que l'outil industriel chinois s'organise pour sortir du matériel de qualité similaire à des prix bien moindres...



L'article suivant est intéressant de ce point de vue :
http://journal.hautehorlogerie.org/fr/dossier/engouement-mecanique-reponse-industrielle/indispensables-producteurs-mouvements/indispensables-producteurs-mouvements.html

là où il s'est tiré une balle dans le pied, c'est de ne plus vouloir livrer d'ébauches à ses clients actuels.

cette politique aurait justifiée dans la mesure où l'on aurait pu garantir le boom horloger pendant 15-20 ans encore, au moins, mais on parle déjà de crise, on force les marques indépendantes à investir dans l'outil de production, et le SG n'aura bientôt plus de clients à qui fourguer sa camelote

Ca va forcer à hausser le niveau de finition des calibres industriels si on ne veut pas faire du tout chinois? non?

Sinon y'a plus qu'a prendre les calibres basiques là bas pour les montres les moins cheres ou en Russie comme fait Junkers.


On ne parle pas des boites mais le soucis est le même.

Just mon avis d'un ignare complet.

Je ne vois pas où est le problème. Les assembleurs emboîtent des mouvements complets, pas des ébauches. Or ce sont les ébauches qu'Eta va arrêter de livrer. C'est bien ça, ou j'ai rien compris ?

si ce n'est que des Ebauche d'ETA 2824 et 289X Sea gull les fait : ST24 et ST24 qui sont de clone, Pour les Unitas (il y 2 entreprise chinoise voi plus) et idem les valjoux 7750

Si tu as pas besoin de Swiss Made, mais bon on peut faire venir des ébauche non fini (sans la galvano)


Le problème est plus pour des entreprises comme IWC et Breitling que pour d'autre qui ont les calibres tous fait chez ETA.

Dynamo

Boogie a écrit:

là où il s'est tiré une balle dans le pied, c'est de ne plus vouloir livrer d'ébauches à ses clients actuels.

Amator a écrit:

Je ne vois pas où est le problème. Les assembleurs emboîtent des mouvements complets, pas des ébauches. Or ce sont les ébauches qu'Eta va arrêter de livrer. C'est bien ça, ou j'ai rien compris ?

Effectivement, la décision concerne les mouvements non finis, ce qui visait en particulier toutes les boîtes qui se faisaient des grosses marges entre ébauche et mouvement fini.

Avec ses propres marques, le Swatch Group arrivera a écouler toute sa production; et ce avec des délais de livraison plus raisonnables.

Pour l'instant, Swatch Group dispose d'un immense parc industriel qui lui permet de proposer ses produit à un prix défiant toute concurrence. Le jour ou la concurrence réussira à fabriquer avec de la propriété intellectuelle plus récente et plus performante au même prix, Swatch Group sera mal.

Là où ils se sont planté selon moi c'est de n'avoir rien inventé de nouveau depuis 20 ans: Ils continuent à exploiter une propriété intellectuelle datant du milieu des années 1980, qui est tombée dans le domaine public.

[quote="Ze White Rabbit"]
Là où ils se sont planté selon moi c'est de n'avoir rien inventé de nouveau depuis 20 ans: Ils continuent à exploiter une propriété intellectuelle datant du milieu des années 1980, qui est tombée dans le domaine public.[/quote]

Bien dit !!

Moi j'ai l'impression que les Hayek ont voulu créer un problème là où il n'y en avait pas, et casser leur beau jouet.
C'est comme si tout était si facile, si beau que ça les enquiquinait que cette histoire soit dépourvue de problèmes, ils ont voulu les créer pour s'occuper...

Amator a écrit:

Je ne vois pas où est le problème. Les assembleurs emboîtent des mouvements complets, pas des ébauches. Or ce sont les ébauches qu'Eta va arrêter de livrer. C'est bien ça, ou j'ai rien compris ?

+1

La cible de cette mesure n'est pas les emboîteurs mais les marques qui ne font guère que de l'emboîtage mais prétendent avoir une vraie valeur ajoutée : Oris par exemple, mais peut être aussi Breitling p-e? experts corrigez moi... Et d'autres noms connus comme IWC qui exploitent des bases ETA.

Finalement je trouve que cela n'est pas plus mal, c'est l'équivalent du logo "intel inside", fini les semi-mensonges des pseudo-emboîteurs.

Je ne suis pas sûr qu'un emboîteur préfère changer de fournisseur (avec les risques que cela comporte en terme de qualité) à laisser un rotor afficher "ETA". Par contre ceux qui veulent monter en gamme vont devoir acheter les services d'une presta comme BNB... ou monter leur manufacture comme ML, pour certains modèles de leur gamme.