On peut à la lecture des forums horlogers (pardon de ne pas dire fora) se poser la question de ce qui symbolise le mieux une catégorie de montres et donc classe son propriétaire dans le bon goût définitif ou dans le mauvais goût permanent.
On pourrait résumer en quelques marques les paramètres du bon goût le plus commun.
Le pauvre aura sa Festina, l'ex-pauvre pas encore riche son Omega, le riche sa Rolex et le super riche sa Patek Philippe.
Pourquoi donc les autres marques envisagent-elles donc encore de développer leurs parts de marchés ? Remarquez que la presse ne sait quasiment citer que ces marques. Ne parlez pas d'un effet Sarkozy pour justifier des deux dernières, elles n'ont pas attendu les érections Française pour prendre ce statut de marques symboles d'appartenance à une classe sociale.
Evidemment, les amateurs de Breitling, Tag Heuer, Longines , Zenith, Jaeger LeCoultre, Vacheron Constantin ont bien peu de chance de faire identifier leur appartenance à une catégorie socio-professionnelle à partir de la montre qui orne leur poignet. On peut retrousser ses manches avec une JLC ou une Vacheron Constantin sans que personne ne déduise de la montre portée que c'est bien soit à un grand amateur de belle horlogerie, soit à un nanti que ce poignet appartient.
Notez bien que je distingue les deux mais aurais pu ne parler que de nanti car les collectionneurs de montres sont souvent des nantis. A une époque pas si ancienne, les nantis étaient reconnaissables à leur voiture. Les radars automatiques ont mis les routes en sécurité en insécurisant nos permis de conduire faisant de la voiture puissante un outil qui ne sert pas à rouler plus vite que la berline bas de gamme. Dès lors , la voiture est un signe extérieur de richesse qui passionne beaucoup moins les nantis qui n'ont plus guère que les montres à se mettre sous la dent faute de pouvoir fumer le cigare dans les lieux publics et de pouvoir boire ailleurs que dans leur salon.
La montre est le dernier signe ostentatoire de l'appartenance à la classe "réussite" et la dernière manifestation luxueuse du bien être. Si on interdit les montres dans les lieux publics et qu'on dote de radars automatiques les moyens de communication, on va vite sombrer dans le terrorisme horloger.
La presse écrite parfois a ce travers. Plus un porteur de Patek Philippe ou de Rolex ne peut échapper à entendre citer une référence au président de la république. Cela finit par être redondant et même sous le sceau d'un humour complice entre le journaliste et son lecteur par enfermer tout le monde dans la non culture horlogère.
Plus personne n'ignore ce que sont ces marques et tout le monde les associe aux politiques du moments. Il est vrai que nombres d'hommes politiques des deux cotés sont des adeptes de belles montres comme d'ailleurs les journalistes. Les mentions de marques sont absentes des vins, des parfums et plus généralement de tous les produits consommés par les people. Il est vrai que souvent, ils se font payer pour être mentionnés avec une marque.
Rolex et Patek ont beaucoup de chance car tout est gratuit et c'est une grande opportunité car si c'était payant , ce serait interdit. mais qui alors a intérêt à ces mentions si régulières ? Retirons la marque, la personnalité citée et il reste ? ...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).