La Flieger Original de Stowa est une ré-édition de Beobachtungsuhr, souvent abrégée B-Uhr, ce qui signifie "montre d'observation". Elle équipait les pilotes allemands pendant la 2e GM. Cinq fabricants de montre se partageaient le contrat de dotation à l'époque : Wempe, Laco, IWC, Lange und Söhne et Stowa.
On trouve sur le marché un grand nombre de ré-éditions de B-Uhr : de la moins chère à la plus chère, de la plus petite à la plus grande. Cela faisait un bon moment que je cherchais une ré-édition qui satisfasse mes 3 critères primordiaux :
- cadran stérile
- calibre manuel à stop-seconnde
- si possible, fabricant historique
Toutes ces conditions étaient réunies dans la Flieger Original. Malheusement, j'ai raté de peu le coche de la série limitée. Je me suis donc inscrit pour la version de série en octobre 2007. Et un an plus tard, la voici !
J'ai choisi la version à fond transparent (1190 €) équipée d'un bracelet type "Flieger Original" (40 €) pour un total de 1254 € avec les frais de port. La montre m'a été livrée en moins de 24h par Fedex.
La packageLa montre était emballée dans une petite valisette en métal, elle-même contenue dans une surboite en carton.
Le package était extrêmement succint : il contenait la montre, un petit carnet sur Stowa, un étui souple siglée ainsi que les 2 boucles ardillons que j'avais commandé en sus.
Les 2 BA de 20 et 18 mm, afin de satisfaire toutes mes envies futures de bracelets.
La montreElle a un diamètre de 41 mm pour une hauteur de 12 mm. Elle pèse 90 g avec son bracelet. Les reflets changeants des aiguilles bleuies sont absolument à tombe : tantôt bleu électrique...
tantôt bleu marine, voire noires :
Les index et les chiffres du cadran ne sont pas tout à fait blanc, mais plutôt crême, avec un aspect "glossy", légèrement en relief.
Contrairement à la Flieger auto, la lunette affleure au niveau de la carrure du boitier.
Sur l'un des côté, on trouve l'inscription "Fl 23883" correspondant à la fiche technique B-Uhr : 23 = instrument de navigation, 883 = numéro donné par l'autorité technique aérienne pour cet instrument.
Sur l'autre, on trouve la couronne "oignon" classique, telle que celle qui équipait les B-Uhr d'époque. Elle est non vissée, mais confère à la montre une étanchéité de 5 atm. Elle ne possède qu'un seule cran, celui pour règler l'heure. J'ai trouvé le remontage particulièrement virile, notamment par rapport à celui de mon ex-Panerai possédant le même calibre. Si la forme de la couronne permet une bonne prise en main, sa position trop collée au boitier ne permet pas un remontage aussi aisé que sur une Radiomir ou une Archimède.
La montre est équipé d'un verre en saphir légèrement bombé doté d'un traitement anti-reflet interne.
Le braceletLors de la commande, j'ai choisi le bracelet "Flieger Original" brun foncé. Il s'agit d'une ré-édition des bracelets qui équipaient les B-Uhr à l'origine. Ils se caractérisent par la présence de nombreux rivets (ici non fonctionnels) et passants, ainsi que d'une boucle ardillon enserrée entre 2 brins de cuir. Le bracelet fait 22>20 mm de large et présente un décrochement type bracelet de Big Pilot d'IWC. Sa longueur est malheureusement excessive : 75 mm pour le brin court et 170 mm pour le brin long !
En position fermée :
La réalisation du bracelet est soignée et le grain du cuir très beau.
Gros plan sur la boucle. On peut constater que les brins sont assez fins (un peu trop à mon goût) et très (trop ?) souples.
Le calibreJ'ai choisi la version équipée d'un fond transparent. La vitre est en saphir plat et est particulièrement étendue : seule subsiste une petite lunette métalique sur le pourtour portant diverse inscriptions dont le numéro de série de la montre (015 pour moi).
Le calibre qui équipe la FO est un Unitas 6497-1, oscillant à 18000 alt/h et possédant une RDM d'environ 56h. La platine présente des côtes de Genève assez quelconques, très industrielles, et n'a pas fait l'objet d'un anglage. Les roues sont par contre soleillées et les vis bleuies (malheureusement pas au niveau de leur fente). La version à fond vitré se distingue par la présence d'un col de cygne au niveau du règlage de la raquetterie.
On peut remarquer au premier plan la roue dorée décentré qui a été rajoutée pour obtenir une seconde centrale. Autre modification inhabituelle sur l'Unitas, la présence d'un stop-seconde avec arrêt à 12h : en tirant la couronne pour règler l'heure, la trotteuse continue sa course jusqu'à 12h où elle s'arrête, permettant ainsi une règlage rapide et précis.
La phosphorescenceLes index, les chiffres et les aiguilles sont chargées à bloc de superluminova C3 (phosphoresence verte) fournissant une phosphorescence telle qu'on l'aime, i.e. longue et puissante.
En jouant sur la balance des blancs de l'appareil, la couleur passe au bleu turquoise.
La tailleEn comparaison à côté de ma Bund qui fait 43 mm. Avec ses 41 mm, la FO n'est pas à proprement parlé petite. Mais au vu de ses ancêtres et du calibre qui l'équipe, on ne peut s'empêcher de regretter un peu la décision de Schauer ne pas être passé à 42 ou 43 mm de diamètre.
Au poignetGrâce à son son totalement plat et ses cornes recourbées, la montre est d'un rare confort au poignet. Petit bémol pour le bracelet trop long.
La faible épaisseur du cuir au niveau de la boucle permet de préserver un certain confort lorsqu'on tape sur un clavier.
Bref une montre historique, extrêmement attachante :
Le bilanLes + :- la finition irréprochable de l'ensemble boitier/cadran/aiguilles
- le bleu des aiguilles, variable selon l'éclairage
- l'aspect légèrement dodu et la couleur crême des index qui évite l'effet cadran "photocopie"
- le saphir légèrement bombé
- le stop-seconde
- la phosphorescence exceptionnelle
Les - :- le diamètre légèrement trop petit (43 mm aurait été idéal pour ce type de montre, surtout par rapport à l'épaisseur)
- la couronne oignon, trop collée au boitier
- le remontage très viril
Les impressions mitigées :- le bracelet : super look (présence d'un rétrécissement façon Big Pilot), beau grain, belle couleur, excellente finition, mais un peu trop fin et trop souple, et surtout trop long
- le fond transparent : la calibre remplit totalement le boitier, l'aspect est plaisant de loin avec ses côtes de Pforzheim (même si elles font très industrielles), son col de cygne, ses roues soleillées, sa grosse roue décentrée et dorée qui entraine le pignon des secondes, mais dès qu'on s'y attarde, les fentes non bleuies des vis choquent un peu et surtout l'absence totale d'anglage des ponts accroche l'œil. La finition du calibre se situe vraiment à mi-chemin entre l'Unitas d'une Altanus et celui d'une Panerai.
Au finalJe suis enchanté par la montre : c'est clairement la réplique la plus fidèle et la plus légitime (avec l'IWC Big Pilot) de la production actuelle. Seul bémol, le recours à l'Unitas aurait pu permettre un diamètre légèrement plus grand, c'est dommage de ne pas en avoir profité. Si c'était à refaire, je ne paierais pas le surcout pour le bracelet Flieger car je vais très rapidement en commander un autre, même si ce bracelet Flieger n'est pas fondamentalement mauvais. Pour le fond transparent, je reste encore partagé : la vue sur le mécanisme reste néanmoins assez plaisante, sans être exceptionnelle, mais a posteriori, je trouve le surcout un peu élevé. A discuter donc selon son envie du moment.
Bravo Stowa !