ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Les goûts de luxe de l’horlogerie suisse ... Ven 3 Fév 2006 - 19:22 | |
| Les goûts de luxe de l’horlogerie suisse fragilisent la branche - Citation :
- «Le meilleur résultat de toute notre histoire.» C'est par ces mots que Swatch Group a débuté hier son communiqué de presse publiant son chiffre d'affaires annuel. Et on comprend son enthousiasme: ventes en hausse de 8,3% s'affichant à 4,497 milliards de francs, progression enregistrée dans tous les segments, tous les indicateurs d'une croissance exceptionnelle sont effectivement au vert.
A vrai dire, Swatch profite pleinement de l'engouement de plusieurs pays - le plus souvent asiatiques - pour les montres suisses. L'enthousiasme est tel qu'il a entraîné en 2005 un record des exportations horlogères helvétiques qui atteignent désormais 12,3 milliards de francs. «C'est très réjouissant, exceptionnel», sourit Jean-Daniel Pasche, secrétaire de la Fédération de l'industrie horlogère suisse.
Bémol
Réjouissant, certes. Il n'empêche. La très forte progression des ventes en valeur cache une fragilité en termes de volume. En clair, si l'industrie horlogère va si bien en ce moment, c'est surtout grâce au secteur haut de gamme. Le luxe plaît et surtout paie. En témoigne la Fédération de l'industrie horlogère elle-même: «En 2005, ce sont surtout les montres qui valent plus de 10 000 francs qui marchent. De plus en plus de gens veulent une montre suisse haut de gamme», admet Jean-Daniel Pasche.
Croissance à deux chiffres
Swatch, également, ne cache pas cette réalité. Le meilleur résultat de son histoire, le principal groupe horloger de Suisse le doit à ses marques luxueuses, ce secteur ayant dégagé l'an dernier un chiffre d'affaires en hausse de 9,4% à 3,437 milliards de francs. Quant à ses filiales très prestigieuses - Breguet, Blancpain, Jaquet Droz ou encore Omega -, elles affichent carrément une croissance à deux chiffres. Le président de Swatch, Nicolas Hayek, a même assuré que son groupe avait raflé des parts de marché à des concurrents tels que Rolex ou Patek Philippe.
Moyen et bas de gamme de plus en plus délaissés
Parallèlement, les montres moyen et bas de gamme apparaissent de plus en plus délaissées. Bien qu'aujourd'hui enrayée, la baisse des montres Swatch premier prix était effective il y a encore six mois.
La situation s'applique aujourd'hui à la plupart des groupes, plus occupés à créer des montres très chères que de vendre du bas de gamme. L'industrie horlogère suisse pourra-t-elle continuer à croître en mettant progressivement tous ses œufs dans le même panier?
«C'est dangereux, reconnaît Jean-Daniel Pasche. Il faut être performant dans tous les segments. Heureusement, on ne constate pas encore d'abandon des gammes moyennes. Mais la concurrence est forte.»
Une concurrence essentiellement chinoise, qui, outre le moyen de gamme, excelle également dans la contrefaçon. A l'heure actuelle, on estime à 40 millions le nombre de montres suisses copiées chaque année. Soit une perte annuelle d'environ 800 millions de francs pour l'ensemble de l'industrie helvétique. Tribune de Genève - FLORENCE NOËL Publié le 3 Février 2006 www.tdg.ch _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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