TAG Heuer ne s'attend pas à une chute brutale du marché en 2009
par Silke Koltrowitz et Katie Reid
ZURICH (Reuters) - L'horloger suisse TAG Heuer, contrôlé par le numéro un mondial du luxe LVMH, se prépare à une année 2009 plus difficile sans pour autant anticiper un effondrement du marché, et il espère gagner des parts de marché.
"Les marchés devraient être stables voire légèrement négatifs l'année prochaine", a déclaré Jean-Christophe Babin, président-directeur général de la marque, lors d'un entretien accordé à Reuters. "Je ne m'attends pas à une chute brutale."
"Pour continuer à croître, je n'ai pas d'autre choix que de gagner des parts de marché", a-t-il souligné.
Aux Etats-Unis, les ventes de montres ont reculé d'environ 10% au mois de novembre, a-t-il indiqué. "TAG Heuer ne s'en est sorti ni mieux, ni moins bien."
En Europe et en Asie, hors Japon, le groupe prévoit toujours une croissance dans le bas de la fourchette de 10% à 20%. "Certains marchés se portent toujours bien mais je ne sais pas combien de temps cela durera."
Il juge difficile de donner de premières indications pour la période de Noël, en l'absence des chiffres de la plupart des revendeurs. "A partir des données que nous ont communiquées nos propres boutiques, qui sont peu nombreuses, les ventes semblent stables ou en très légère hausse, entre 4 et 6%."
FLEXIBILITÉ ET DIVERSIFICATION
Si la baisse de la demande l'y obligeait, TAG Heuer pourrait réduire sa production en faisant moins appel à ses sous-traitants, a expliqué le PDG. "Nous ne faisons pas tout en interne (...), cela nous permet d'être flexibles", a-t-il dit, écartant l'idée de licencier des salariés.
Les investissements se poursuivent, notamment la construction d'une manufacture de mouvements dans le Jura, qui devrait permettre, à terme, de réduire la dépendance à l'ETA, propriété de Swatch Group, qui a annoncé des hausses de prix et des modifications des conditions de paiement des mouvements pour 2009.
Afin de s'ouvrir de nouveaux marchés, TAG Heuer, qui offre des montres coûtant entre 1.000 et 10.000 euros, cherche à séduire des clients avec d'autres produits de luxe.
Après une collection de lunettes lancée en 2001, la marque propose à présent des téléphones portables, baptisés Meridiist et élaborés en partenariat avec Modelabs, au prix de 5.000 dollars pour le modèle de base et 50.000 dollars pour le mobile serti de diamants.
"Il y a un grand potentiel dans le segment luxe des téléphones portables", a affirmé Steve Amstutz, responsable des instruments de communication chez TAG Heuer. Il est convaincu que ces mobiles assemblés à la main trouveront preneur même en temps de crise.
"Nous avons 5.000 personnes sur nos listes d'attentes", s'enthousiasme-t-il, reconnaissant toutefois que les capacités de production en Alsace n'excèdent pas "quelque centaines d'appareils par semaine".