Du 15 avril au 12 novembre 1900, se tient à Paris l'exposition universelle.
Les manufactures horlogères attachent une importance particulière à cette exposition. D'abord parce que l'horlogerie a mal vécu les dernières années du 19ème siècle sur un marché tendu et ensuite parce que l'on sait que cette exposition, qui marque le changement de siècle, va attirer beaucoup de monde sur les 50 hectares de son installation. Au total, ce sont plus de 51 millions de visiteurs qui vont s'éparpiller sur l'exposition dont le point d'orgue est la Tour Eiffel accueillie de manière partagée en raison de son esthétique contestée. Mais soit, l'édifice est provisoire et devrait disparaître après l'exposition.
Au sein de l'exposition le palais Suisse présente des montres en quantité impressionnante sous des vitrines qui tiennent lieu de comptoirs. ZENITH, OMEGA, ULYSSE NARDIN, LONGINES sont à l'apogée de leur succès. L'exposition est une bataille pour conquérir toujours un peu plus de notoriété. Les mouvement Omega et ZENITH n'ont pas encore fait changer les noms des manufactures qui les fabriquent et Louis Brandt comme Georges Favre Jacot misent énormément sur ces montres qui se déclinent par niveaux de qualité, de finition et d'empierrement dans des boites plus ou moins précieuses, plus ou moins travaillées et plus ou moins rares.
L'exposition Universelle fut très anticipée par les marques. On y distribue des prix, voire des grands prix davantage commerciaux que scientifiques mais que les marques mentionneront plus d'un demi siècle durant. Cette exposition marqua les esprit et la mémoire collective au point de devenir une référence, celle du siècle changeant...
Dans les allées de l'exposition on se perd, mais un peu partout la réclame rappelle la présence des industries naissantes ou déjà confirmées qui se sont installées en plein cœur de Paris.
ZENITH en 1900 diffuse le calibre ZENITH qui a déjà 2 ans d'exploitation commerciale et écoule d'impressionnantes quantités de montres dotées de mouvements plus anciens quant à leur conception... Georges Favre Jacot, président de la manufacture qui prendra le nom de ZENITH en 1911, est un grand amateur d'art et d'art nouveau en particulier.
Alfons Mucha est sans nul doute l'artiste le plus à la mode en ce début de siècle. Implanté en Champagne où il produit notamment de la publicité pour les marques de Champagne, il est aussi l'auteur de nombreux dessins dont les 4 saisons illustrées de manière romantique.
Georges Favre Jacot, sensible à ces dessins, décide d'en faire des décoration de boitiers de montres en toute petite série... Il passe un contrat ponctuel avec Mucha. Les montres sont vendues en quelques jours à des amateurs qui achètent les 4 versions...
Les manufactures proposent par ailleurs des modèles en argent niellé qui donnent à la montre de poche des couleurs or et noires, des reflets et reliefs qui marqueront les amateurs durablement.