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 Actu : L'Etrange Histoire de Benjamin Button"

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ZEN
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MessageSujet: Actu : L'Etrange Histoire de Benjamin Button"   Actu : L'Etrange Histoire de Benjamin Button" EmptyMar 3 Fév - 20:44

Citation :
Souvenez-vous des calendriers dont les feuilles s'envolaient au vent. C'est un truc que les cinéastes avaient trouvé pour montrer le passage du temps. C'était malin, pas assez pour David Fincher. Lui veut filmer le vent qui emporte les feuilles, le cours du temps même. Pour y parvenir, il s'est emparé d'une nouvelle méconnue de F. Scott Fitzgerald qui racontait, en 25 pages, le destin d'un enfant né avec une physionomie de vieillard qui ne cessa de rajeunir jusqu'au jour de sa mort.


L'Etrange Histoire de Benjamin Button commence par un double prologue spectaculaire, dont les deux volets sont situés à La Nouvelle-Orléans. Le premier met en scène une femme qui agonise (Cate Blanchett, vieillie, méconnaissable), sur son lit de mort alors qu'autour d'elle la ville se prépare à l'approche du cyclone Katrina. Du cataclysme, on ne perçoit que la pluie qui frappe les vitres.

Dans le second volet, Fincher met en scène un horloger aveugle qui fabrique en son atelier une pendule destinée à la nouvelle gare de la ville. On est en 1918. Avant l'inauguration, l'artisan apprend la mort de son fils sur le champ de bataille. Le jour de la cérémonie, il dévoile devant les notables une horlogele dont les aiguilles vont à rebours. Cet apologue donne la direction générale du film. Non seulement elle est contraire à celle des aiguilles d'une montre, mais elle va à rebours du bon sens cinématographique prévalant.

Les séquences à grand spectacle numérique pour évoquer les batailles européennes jaillissent après le dépouillement de la chambre d'hôpital. Recourant aussi bien à la stylisation qu'à la surcharge, David Fincher installe un monde incertain, dont la réalité n'est jamais tout à fait établie. Il ne reste qu'à le peupler.


LE PETIT MONSTRE


Justement, la nuit du 11 novembre 1918, un enfant naît chez les Button. Sa mère meurt en couche et son père découvre avec horreur qu'il a le physique (corps et visage) d'un vieillard au seuil de la mort. Vite enveloppé dans une couverture, le petit monstre est déposé sur les marches d'un hospice pour vieillards et recueilli par l'une de ses employées, Queenie, (Taraji P. Henson) qui adopte l'enfant.

Elle est noire, il est blanc. C'est un enfant qui partage avec les pensionnaires de l'établissement les douleurs articulaires et la fragilité des os. C'est une mère qui ne voit en Benjamin que la créature que la Providence lui a confiée. Mais David Fincher n'insiste guère sur la métaphore politique de cette famille multiraciale, bien improbable dans le Sud américain des années 1920. Il procède plutôt par l'accumulation de courtes séquences qui font apparaître des personnages plus ou moins vraisemblables (une diva déchue, un Pygmée acclimaté aux Etats-Unis) qui traversent la vie de Benjamin. Ces épisodes pourraient faire une pittoresque mosaïque pseudo-historique, à la manière de Forrest Gump. Eric Roth, le scénariste du film de Zemeckis, est l'auteur du scénario de Benjamin Button.

Or, la mise en scène de David Fincher opère une alchimie qui transforme ces anecdotes en rêve éveillé. On perçoit ces instantanés de la vie de Benjamin comme s'ils n'étaient, au moment de leur présence à l'écran, déjà plus que des souvenirs. La qualité de l'image numérique accentue encore cette sensation de réalité imparfaite, à la fois diminuée par l'imprécision et exacerbée par l'émotion.

A part Queenie, il n'y aura qu'un être à prendre vraiment corps au long de la traversée du siècle par Benjamin : Daisy (Cate Blanchett), la petite fille d'une des pensionnaires. C'est une enfant quand le vieillard de dix ans en fait la connaissance et ils jouent à cache-cache au fil des décennies, jusqu'à ce que leur temps soit venu, qu'ils puissent s'aimer entre adultes. L'intensité du jeu de Cate Blanchett illumine violemment la figure impassible de Benjamin Button.

Car au centre de ce film, il y a une énigme. Pendant la projection, on peut en vouloir à Brad Pitt de jouer aussi peu (comme il le faisait dans L'Assassinat de Jesse James - on dirait qu'il ne peut se lâcher que dans les rôles comiques). Plus ou moins masqué par ses maquillages de silicone ou de pixel, on ne voit plus de lui que la beauté qui arrive et s'en va à nouveau. Et puis, le film passé, on comprend qu'il ne pouvait guère en aller autrement : le héros n'est qu'une feuille blanche sur lequel les jours et les ans inscrivent leur histoire.


http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/02/03/l-etrange-histoire-de-benjamin-button-a-la-rencontre-du-temps-perdu_1150093_3476.html

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