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 Actu : La crise révèle les limites du système tel qu'il a fonctionné jusque-là

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ZEN
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ZEN


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MessageSujet: Actu : La crise révèle les limites du système tel qu'il a fonctionné jusque-là   Actu : La crise révèle les limites du système tel qu'il a fonctionné jusque-là EmptyMer 4 Mar 2009 - 7:27

Citation :
"La crise révèle les limites du système tel qu'il a fonctionné jusque-là"

LE MONDE | 03.03.09

Bernard Jullien est directeur du Groupe d'études et de recherches permanent sur l'industrie et les salariés de l'automobile (Gerpisa), un réseau international d'universitaires qui travaillent sur l'évolution du secteur.



La crise change-t-elle le rapport des consommateurs avec leur voiture ?


La situation actuelle est paradoxale : les ventes de voitures s'effondrent, et pourtant rien n'a réellement changé dans la vie de tous les jours : les besoins en termes de déplacement sont sensiblement les mêmes, il y a toujours autant d'embouteillage, etc.

Depuis des années, les ventes de voitures neuves sont tirées par une logique imposée par le marketing des constructeurs : les clients sont sommés de renouveler leur véhicule à un rythme injustifié. On les incite à racheter une voiture neuve, alors que, hormis tel détail esthétique ou telle option, les constructeurs ne proposent rien de révolutionnaire sur le plan technologique ou sur le plan de l'usage du véhicule. Cette crise provoque une prise de conscience : lorsque vous ne renouvelez pas votre véhicule tous les trois ans, il ne vous arrive rien de grave.



La récession crée de l'attentisme en termes d'achat, mais les difficultés des constructeurs n'ont-elles pas des raisons plus profondes ?



D'abord, les gens capables d'acheter une voiture neuve sont de moins en moins nombreux et de plus en plus vieux : 54 ans en moyenne. Ensuite, ils doivent disposer de plus en plus de moyens. En 1995, les 20 % des ménages les moins fortunés achetaient 120 000 voitures neuves, ils n'en ont acheté que 58 000 en 2006. Cette catégorie de ménages s'équipe de plus en plus avec des véhicules d'occasion. Ils consacrent en moyenne 3 000 euros dans l'achat de leur voiture.

On le voit, on est très loin du prix pratiqué dans les catalogues des constructeurs. Cela signifie que le coeur du marché ne passe plus par le marketing, la publicité, le discours en général des constructeurs. Il n'y a plus de rapport entre l'engouement que l'on peut constater lors d'un Mondial de l'automobile par exemple et le quotidien que les Français entretiennent avec leur auto.



Comment en est-on arrivé à cette déconnexion entre le marché et l'offre proposée par les constructeurs ?



Dans l'industrie automobile, on parle beaucoup de surcapacités pour expliquer l'inadéquation entre l'offre et la demande. Mais le vrai problème réside plutôt dans une "surqualité" proposée par les constructeurs à des clients qui sont une minorité à pouvoir se la payer.

Le prix des voitures et leur fonctionnalité ne sont pas adaptés à la réalité du marché. La pression concurrentielle conduit à une sorte de mimétisme entre les constructeurs, qui leur fait perdre pied avec cette réalité. Du coup, on assiste à une course à l'échalote, avec des véhicules de plus en plus sophistiqués pour justifier leur prix, mais qui ne correspondent pas à ce que sont prêts à acheter la plupart des clients.

Chaque constructeur espère être plus rapide, plus innovant, meilleur que son concurrent pour gagner des parts sur un marché qui est saturé. On aboutit à un jeu à somme nulle où les gagnants d'aujourd'hui seront les perdants de demain. Le problème est que les constructeurs ne connaissent que leurs clients et se désintéressent des autres cibles d'acheteurs, qui ont moins de moyens.



Vous dites que les prix des voitures sont décalés avec la réalité du marché, pourtant les constructeurs n'arrêtent pas de réduire leurs coûts...



Oui, mais à quel prix ! Les constructeurs font peser d'énormes efforts sur leurs sous-traitants pour dégager une rentabilité qui, au regard d'autres secteurs, reste relativement marginale.

La crise peut-elle se transformer en opportunité ?



Cette crise révèle les limites du système tel qu'il a fonctionné jusqu'à présent. Si l'on prend la situation de l'automobile allemande, qui s'en tire plutôt mieux que les autres, elle me fait penser à l'horlogerie suisse avant le quartz : c'est une belle mécanique, irréprochable, mais qui peut devenir très vite obsolète.


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Le Gerpisa organise, vendredi 6 mars, une séance de travail sur la crise du secteur, qui sera suivi par un colloque, du 17 au 19 juin, à Paris.

Pour plus d'informations : www.gerpisa.univ-evry.fr.



Propos recueillis par Stéphane Lauer


http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/03/03/la-crise-revele-les-limites-du-systeme-tel-qu-il-a-fonctionne-jusque-la_1162661_1101386.html

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