D'une manière générale, les transports maritimes puis terrestres puis aériens furent un facteur important de la recherche chronomètrique. Cette recherche porta autant sur le réglage des montres que sur les matériaus des composants des mécaniques horlogères. balancier bimettaliques, compensée, spiraux en elinvar, raquettes complexes sont autant d'éléments de la recherche horlogère poussée qui a nourrit l'horlogerie du milieu du 18ème siécle jusqu'à celui du 20ème siècle.
Les Les
chemins de fers jouérent un rôle extrêment riche pour les marques qui voulaient décrocher les marchés des sociétés de transport ferrovières tant la notoriété à en tirer était favorable aux ventes des montres distribuées dans les circuits commerciaux.
Le marché du rail américain fut l'un des premier à s'interresser aux montres de précision à l'issue d'un accident survenu le 19 avril 1891 près de Cleveland dans l'Ohio. Ce jour là deux trains de voyageurs se télescopent sur une voie unique tuant 9 d'entre eux. L'enquète engagée aussitot démontre que le mécanicien de l'une des machines s'est engagé trop vite à cause de sa montre qui avançait de 5 minutes.
Les compagnies de
chemins de fers américaines en tirèrent immédiatement la conclusion qui leur fallait équiper le personnel de montres précises et sollicitent après un accord commun un horloger de Cleveland, Webb C.Ball pour qu'il rédige un cahier des charges avec des normes très strictes en matière de montres de service.
Dès lors les montres des
chemins de fers seront encadrées par un réglement draconien qui imposera des calibres de 19 ou 20 lignes à échappement à ancre, à simple plateau comptant au moins 17 rubis et ayant au moins une précision de 30 secondes par semaines ce qui correspond à une précision de chronomètre.
Ces montres seront baptisées "Railroad watch" qui les distingue des "Train watch" qui ne sont que des montres fantaisie dont le fond ou le cadran est orné d'une locomotive.
La suite est peuplée de pendulerie électrique dans les gares, d'horloges mères et de pendules quidées à distance pour coordonner les heures de déplacement des trains.
Un ancien racontait que l'heure était une véritable obsession de la SNCF et avant elle des sociétés de
chemins de fers. Les montres était sujettes à des variations pour des causes diversifiées selon les lieus et les époques : Pression barométriquen température, humidité, magnétisme ... Il fallut donc offrir aux chefs de gares des moyens d'intervention sur les réglages sans risque pour les mouvements...
Ces montres relèvaient d'un cahier des charges, ici de la compagnie des
chemins de fers de l'Est à une époque ou en France avant la création d'une société nationale, plusieurs compagnie privées exploitaient les réseaux ferrés. Ces montres datent des années 1910/1920 et étaient réservées au personnel d'exploitation qui les réglaient sur le régulateur de la gare (les premiers électriques). Le cahier des charges imposait une absence de marquage des cadrans et une raquetterie accessible sans ouvrir le premier fond de la montre afin d'éviter toute altération du mouvement.
L'ajustage de l'heure avait lieu réglementairement au moins une fois par jour et les contrôles réguliers de la bonne marche de la montre par comparaison au régulateur devaient être répétés dans la journée. Ces modèles sont assez rares car très recherchés des amateurs du rail et évidemment des amateurs de montres qui sur ces objets sont en concurrence.
Les calibres étaient manufacturés à l'extérieur des fournisseurs en général et chacun n'avait que des commandes de montants limités. Je connais un autre exemplaire plus courant de ce type de montre mais non marqué au nom de Erbeau. Celui-ci présente l'intéret d'avoir conservé sa raquette et d'être en bon état. Ces montres ont pour la plupart fini en épaves ce qui explique qu'il en reste très peu d'autant qu'elles restaient la propriété des sociétés de chemin de fers. Elles rendent nécessaires certaines précautions lors de l'ouverture du fond intérieur ce qui motive l'absence de photo du mouvement.
L. Erbeau et Conpagnie , 100 boulevard Sébastopol à Paris , la manufacture fournissait les
chemins de fers et fit faillite.