On aimait au 19ème siécle se raconter des histoires plus ou moins vraies et plus ou moins crédibles. Les romans paraissaient en petits morceaux dans des revues comme "la veillée des chaumières" ou autres et traduisaient le goût des lecteurs pour le surnaturel et les phénomènes inexpliqués.
Les phénomènes spatiotemporels étaient décrits avec suspens et passion. L'un d'entre eux se déroula dans des espaces peu visités de sous-sol d'un conservatoire de musique.
Ce bâtiment avait faute d'espace, été construit sur l'emplacement d'un cimetière mérovingien paramêtre qui entrainait nombre de commentaires... L'édifice bénéficiait de trois niveaux de caves ce qui n'est pas rare quand on sait que les pierres qui avaient servi à batîr la ville où il était construit avaient été tirées des sous sols.
Le premier niveau de cave servait à entreposer des matériels, le second était vide et le troisième inondé en permanence et donc inaccessible. Cette fermeture du niveau connut pourtant une exception en 1911 année particulièrement séche après les inondations de 1910. Les occupants du bâtiment réputés pour avoir les oreilles sensibles se mirent en août à entendre des bruits inhabituels dans les sous-sols. Munis de lampes, il descendirent les trois niveaux jusqu'a se tretrouver dans la boue séche du fond du troisème niveau.
La lampe avait une autonomie de 2 heures et muni de sa montre, un jeune virtuose curieux de ces phénomènes bruyants et le concierge du conservatoire menaient 2 professeurs de musique. Pas un rat, pas une foumis ou un cloporte ne hantait les lieux... Par contre sur le sol, il y avait une empreinte...celle de deux pieds nus d'une personne de grande taille. Pourtant l'accés au sous-sol était unique et rien ne permettait à quiconque d'être venu de l'extérieur. Il fallait donc que cette personne soit venue du second sous-sol ou du premier. Le concierge étant seul détenteur de la clè expliqua qu'il était impossible que quelqu'un puisse descendre sans qu'il ne le sache. Inutile de dire que les quatre visiteurs commencèrent à avoir le frisson de cette découverte.... L'équipe arriva au bout d'un tunnel débouchant sur une cavité au troisième sous-sol . Là, le virtuose découvrit une tombe formée de pierres très lourdes. Les empreintes de pas tournaient autour de cette tombe. Les quatres comparses tentères de bouger la pierre mais sa masse laissait augurer d'un poids d'au moins 500 kilos. C'est sans doute ce qui avait interdit de la déplacer lors des travaux. Le jeune virtuose marqua de la pointe de son couteau la date de la visite "17 août 1911" et il grava les quatre prénoms des visiteurs.
La fine équipe remonta en surface sans s'apercevoir que la montre de poche était restée plantée dans la poussière lors de l'effort collectif visant à bouger la pierre.
Plusieurs années plus tard, en 1976, année de sécheresse, les enfants du concierge fraichement nommé pour gardienner ce conservatoire s'aperçurent que le troisième niveau était sec. Ils descendirent avec des amis et au fond du dernier niveau et découvrirent cette pierre tombale. la pierre supérieure était écartée du socle, le monument ne comportait aucune dépouille mais visiblement il y avait au sol des empreintes de pieds d'un personnage assez grand vu la pointure des traces.
Dans le monument, il y avait une boue séche et ...une montre de poche a peine salie par la terre. Elle ne comportait pas un seul point de rouille et si évidemment elle ne fonctionnait pas, c'est le nom gravé à l'intérieur qui donna une indication quant à son propriétaire, un musicien célébre.
Le jeune virtuose s'était fait un nom et était devenu un vieux monsieur qui se souvint très bien de son équipée de 1911. Très étonné que sa montre ait pu se retrouver à l'intérieur du monument et que la pierre ait bougé, il demanda à retourner sur les lieux. Il rechercha et trouva sur la tombe la gravure faite 75 ans plus tôt. Il fut intrigué, la gravure ne comportait plus que 3 prénoms. Le sien avait été effacé et paradoxe , il était le seul survivant de cette première descente de 1911. Il en déduit que la boue avait rongé la pierre.
En 2003, le musicien était mort, une équipe d'ouvrier descendit dans le troisième niveau pour inspecter les fondations de la batisse. La pierre tombale était normalement fermée, la descente de 1911 était bien gravée sur la pierre avec une gravure différente concernant le nom du musicien, une gravure faite par une autre main que celle qui avait inscrit les trois autres noms. Au sol, des empreintes de pas d'un homme plutôt grand son visibles et tournent autour de la pierre tombale.
Personne n'a pu expliquer le phénomène . On s'en est remis à un mauvais éclairage en 1976 qui avait empêché la lecture du nom du musicien, à l'eau qui avait réussi à faire bouger la pierre puis à la replacer et à la qualité peu alcaline de l'eau qui avait préservé la montre.
Le concierge se plaint malgré tout. La nuit, il entend des bruitS dans les sous-sol qui ressemble à un frottement de pierre que l'on déplacerait...
Tout le monde unanimement se moque de lui .... c'est ridicule.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).