Poli bloqué

Bonjour,

je recherche des informations sur la technique du poli bloqué, un ami qui travaillait chez Christophe Claret m'en avait parlé à une certaine époque, malheureusement il a migré vers les usa et moi j'ai zappé.

Donc technique, les produits etc....

Merci d'avance

Comme on va pas laisser notre ami Kélor dans l'expectative, j'ai trouvé ça sur Horlo Suizzzzzzzzzzzze.

Le Poil Bloqué y est évoqué à la fin, mais rien sur sa technique de mise en œuvre et les outils requis.
Ça nous dis en gros que c'est un truc réservé au vieux...

H3
Edit PS: ça va les modos, vous arrivez à tout remettre dans le bon ordre? Allez courage.... et...Ca za tchok!

Si poli noir et pli bloqué sont identiques, il s'agit d'un poli qui est à ce point finement réalisé que sous certains angles, la surface polie capture complètement la lumière et semble noire.

Voir la page de Giulo Papi sur HS.

Nicolas

Pareil, j'arrive trop tard.

Merci H3 j'avais déjà vu ce sujet qui est plus un survol de ce que je recherche.

En revanche les infos de Tokage sont intéressantes surtout pour le poli bloqué manuel, mais encore trop juste à mon goût.

On y parle de zinc, mais c'est un zinc avec un alliage d'antimoine et autre chose il me semble. et éventuellement si je connaissais les proportions ça m'intéresse.

Mon pote m'avait expliqué tout cela, mais les vieux ils écoutent et retiennent rien.

J'avais noté sur un papier les proportions pour confectionner un zinc, mais il est passé à la machine à laver (la faute à qui )

Merci

PS : H3 je sais, je suis vieux "un poil"

Je vais avoir du mal à t'aider plus... Je vais voir ce que je dénicherai au fil de mes recherches !

Nic las

On m'a parlé de "poli bloqué", pas plus tard que ce matin.

Bonjour Arno,
De retour ?
Les travaux sont terminés ? t'as chopé un lumbago

Ca aussi, le cas échéant...

http://www.watches-lexic.ch/pages/fr/tec/exp15.htm

Yes !!! là il y a du mieux.

Merci jr78

kelorkilé a écrit:

Yes !!! là il y a du mieux.

Merci jr78

Effectivement j’avais déjà lu cet article.


On obtient cela également pour les pivots avec la pâte diamant et le brunissoir avec du salicylate de méthyle.

Bloc de zinc, bloc d'étain, bloc de plomb, moulé dans du plâtre.
A l'exposition Belles Montres par exemple, l'horloger de chez G.P. commençait sur le bloc d'étain, et finissait sur un bloc de zinc, plus dur, associé avec un abrasif plus fin. Le matériau en soi n'est pas la clé. Pas d'alliages exotiques donc, mais généralement un tendre puis plus dur, voire une plaque de verre. C'est plutôt les abrasifs, la patience, et la propreté de l'environnement qui vont influer sur le résultat final.

La surface du bloc peut se préparée au tour ou surfacée avec la fraiseuse et parfois rayée avec une lime ou passe rapide de surfaçage si fraiseuse Les stries formées vont ainsi se charger en particules et éviter que la poudre/pâte s'en aille.
Il faut reprendre la surface pour chaque changement de grain, ou disposer d'un bloc par grain, faute de quoi, les particules de grains plus grossiers vont laisser des rayures.

Bien souvent la pièce à polir est préparée à l'aide des papiers micrométriques autoadhésifs. Ca permet d'approcher un poli, mais l'épaisseur de la trame et sa nature extensible, flexible va systématiquement arrondir les arêtes. Et puis le papier se charge très rapidement et des micro-rayures apparaissent.

On peut également parler du maintient de la pièce. Certains la coincent sous un bouchon de liège, d'autres sous un posage en laiton, ou un petit outil qui ressemble à un trépied, sauf que le 3ème pied est la pièce à travailler (je viens de le voir sur la page proposée plus haut sur watch-lexic). L'horloger de chez G.P. avait un petit "posage" :





Merci à lui :




Ca c'est l'écrit, la pratique, c'est encore autre chose...

Merci steyr

On ne peut pas faire mieux au niveau de la technique, reste maintenant la pratique, et comme tu dis, je pense qu'avant de maîtriser parfaitement le poli bloqué il faut certainement des heures et des heures d'entraînement et beaucoup de patience, le résultat ne doit pas être au top dès la première fois.

Petite question : comment la pièce est maintenue sous le posage laiton ?

Et encore merci pour les explications

J'y pensais pendant la rédaction, et puis j'ai oublié : c'est fixé à la cyano, tout simplement. Pour récupérer la pièce, tu immerges le posage dans de l'acétone (pot couvert ou fermé car très volatile).

Faire attention à ne pas trop mettre de cyano car une fois durcie, si elle dépasse sur la surface de travail, elle sera emmenée dans l'abrasif lors du polissage, mais elle rayera la surface. Par ailleurs, au moins, il y en a au plus vite (!!) elle se dissout au moment de récupérer la pièces.

J'ajoute également qu'en changeant de grain, il faut absolument tout nettoyer. On immerge le posage avec la pièce montée dans un bain à ultrason, nettoyage des mains, ... bref, tout l'environnement doit être parfaitement nickel pour qu'il ne reste plus de grains plus gros.

Tiens un vrai post technik ! Kelor et Steyr réssuciteurs de forums!

J'en profite pour dire combien ce bel exercice , ce "métier" , est toutefois en décalage avec celui d'horloger rhabilleur. Il est fréquent chez l'horloger en fabrique, à la "chaine"

Refaire un axe, chose fréquente, est un exercice beaucoup plus difficille, et pourtant beaucoup moins admiratif. Tout du moins une fois fini.


Je crois que l'exercice meilleur apprenti est basé sur la réalisation d'un frein: la finition est bien sur importante.

Bravo pour ce reportage.

Entièrement d'accord avec toi Fly, mais la finition est essentielle, c'est comme les voitures d'antan, sans chromes elles n'attiraient pas l'œil.

kelorkilé a écrit:

Entièrement d'accord avec toi Fly, mais la finition est essentielle, c'est comme les voitures d'antan, sans chromes elles n'attiraient pas l'œil.

la finition des montres modernes le nécessite, si non elles n'ont plus grand chose à donner!

Sur 90% de "l'antan" il n'y a rien de tout cela.

Meme la majorité des quadratures "d'antan" sont non polies, minutes ou quarts de belles factures incluses, à part de rares exceptions.
Mais le visible l'était bien sur, pour le bel objet

Je parlais de voitures, non pas de montres d'antan

Je viens du coup de découvrir le nouveau sujet du Meilleur Apprenti de France.
http://www.meilleursouvriersdefrance.info/pdf/MAF2010_horlogerie.pdf
L'année dernière, c'était une ébauche de mobile. Suliac en sait quelque chose...
Au BAC 2009, nous avions une tirette à réaliser dans la journée, et je suis justement sur la réalisation d'un ensemble tirette, frein, bascule, ressort de bascule.

Effectivement, les concours mettent pas mal l'accent sur les travaux de finition. C'est une tendance actuelle.
Le soin de l'esthétique dans les pièces a tout de même toujours fait partie du travail horloger (pas nécessairement de l'horloger), comme les piliers ouvragés des oignons, par exemple. Une autre forme de décoration, mais toujours la constante du travail d'embellissement, inutile au sens mécanique.
Notre prof voit sans doute les choses, davantage comme toi FlyBack car il se refuse toujours à aborder ces notions. Il est vrai qu'il y a déjà beaucoup à apprendre dans le coeur du métier avant de s'éparpiller.
Pour ma part, j'aime bien l'idée de toucher à tout et en particulier à la finition. Là où j'ai réalisé mon stage, les finitions sont en grande partie réalisées par les horlogers. Il y a également 2 personnes sur la quinzaine d'employés dédiées à ce travail. Mais par plaisir, ou par gain de temps, les horlogers font également pas mal de finition : cotes de genève, perlage, et pas mal d'anglage.

Merci steyr, je me retrouve tout gamin d'un coup.

Vraiment dommage que je sois venu tardivement à cette passion.

C'est vrai que le poli et le chanfrein est un exercice intéressant et assez facile à mettre en oeuvre coté matériel, contrairement à la fabrique d'un mobile ou axe, qui est pourtant essentiel en restauration, mais qui demande un arsenal plus large de savoir faire et outillage. Le savoir faire de la restauration de la montre à cylindre ou du carillon ne sont pas à la mode, mais tellement utile!

J'encourage mon stagiaire actuel, à faire ce travail " MAF" sur frein 6497, exercice de traçage, découpe , perçage très complet et très formateur...même si ce n'est pas l'essentiel, lui qui rentre direct en 2 eme année, et qui n'a pas "la lime en main". Reste à savoir si du coté de Morteau des faveurs technologiques ne bénéficient pas à leurs élèves.

Il pourra toujours finir ce chef d'oeuvre du 18 eme 22''' , non anglé, non poli:

Magnifique ce mouvement ! Le pont de balancier est impressionnant. En acier à priori !?

Peut-être faut-il également voir ici un certain effet de mode. C'est vrai que les fonds ouverts on mis énormément de pression sur la qualité de finition d'une part, et puis peut-être également que le traitement des pièces telles qu'on les voit aujourd'hui n'étaient pas aux gouts de l'époque. En tout cas, le soin entre les pièces cette photo et des pièces d'un petit indépendant actuel est sans doute très comparable.

La dérive, c'est lorsque la finition esthétique devient LE critère, jusqu'à détourner le regard d'invraisemblances mécaniques ou une piètre finition des surfaces, elles, fonctionnelles.

Un mouvement mal conçu, on peut y faire les plus belle finitions du monde, la montre tombera en rade et le cauchemar prendra le pas sur le rêve horloger.

Oui pont ajouré en acier.

J'ai aussi un peu de mal avec ces montres modernes dont le poli d'une ou 2 pièces tronent à coté de vis bleues, dont le reste est effectivement quasi "keltonisé", ou "etaisé".

Les cadratures de sonnerie polies, sur un fond de cours de la belle époque:



Anglage pantographe après guerre:



Hauser :



(Période des Lavest ET Pellaton.)

Merci Messieurs intéressant tout ça.

Anglages et polissages sur une cadrature aux 1/4 :







Boite en or et à goutte.
Coté mouvement, idem.
Le dessous des ponts est aussi perlé.
Haute horlogerie ?
Je n'en sais rien, mais ce qui est certain, c'est que ça ne vaut même pas la moitié d'une connerie de 7750 dans une boite en or de merde.