La valeur du temps


Patek Philippe enrichit sa remarquable collection de mouvements d’un nouveau chronographe destiné aux femmes.



Par Gabrielle de Montmorin



Fidèle à l’inventivité sans limite qui ponctue son histoire depuis 1839, la manufacture genevoise bouscule malicieusement la haute horlogerie avec la Ladies First Chronograph proposée, comme son nom l’indique, pour les poignets féminins. Pas moins de six innovations brevetées - la maison en possède aujourd’hui quatre-vingts - inscrivent ce dernier- né parmi les garde-temps d’exception chers à Patek Philippe. La manufacture place d’ailleurs l’ensemble de sa production (40.000 modèles seulement par an) sous le signe de la « bienfacture ». Un terme maison illustrant les critères ultrarigoureux qui animent tous les métiers réunis aux portes de Genève, à Plan-les-Ouates.

Dans le bâtiment des composants, flambant neuf, les technologies dernier cri cohabitent ainsi avec les gestes hérités d’un savoir-faire ancestral. Ici, un artisan perle une platine à main levée. Là, un pont est anglé, poli, ébavuré, puis orné de décorations en relief, les fameuses côtes de Genève. Esthétique et quête de la perfection règnent. En témoigne l’impressionnant palmarès d’exploits horlogers dont peut s’enorgueillir la manufacture. Le premier coïncide avec sa création, lorsque Antoine Norbert de Patek, jeune officier de cavalerie polonais qui avait fui les troupes tsaristes, rencontre Jean-Adrien Philippe. Ce dernier, un horloger français, vient d’inventer la première montre à remontage intégré. Patek saisit toute l’importance de cette découverte, Philippe rêve de repousser les limites de l’art horloger. Devenus associés, les deux hommes déposent, en 1845, le premier brevet de la maison.

La reine Victoria sera l’une des premières à acquérir l’un de ces modèles sans clé. Les montres ravissent Tchaïkovski, Tolstoï, Marie Curie, Einstein ou le banquier américain Henry Graves. Pour ce passionné d’horlogerie, la manufacture réalise, en 1933, la Graves, une montre de poche à vingt-quatre complications, la plus complexe au monde. Il faut attendre le Calibre 89, célébrant les 150 ans de la marque, pour atteindre trente-trois complications, dont l’étonnante date de Pâques, une fête mobile « mémorisée ».

Dans la lignée de ce chefd’oeuvre de virtuosité, la manufacture offre avec le Sky Moon Tourbillon sa première montre-bracelet double face. Au verso, tourne une voûte céleste, tandis qu’une répétition minutes à timbre cathédrale charme par sa sonorité. Un prodige de miniaturisation digne de la signature Patek Philippe.

www.patek.fr