Nombre de messages : 23529 Localisation : Socialie , pays enchanté de la spoliation légale Date d'inscription : 10/07/2007
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 0:20
les raisons liées au statut social ou qui prétendent démontrer certaines ressources financières sont infondées puisque personne y comprend que dalle en montre
personnellement , plus j'avance dans la vie, plus j'aime les choses de qualités , donc je dépense un peu de ce que je gagne dans des plaisirs de qualité : beaux voyages en famille car j'adore ça , voitures de qualité car j'aime bien et belles montres discrètes et confortables car j'aime ce petit objet qui ne me quitte jamais .. par contre je crois que l'hypothèse du statut social peut fonctionner pour le véhicule
youpitea Membre très actif
Nombre de messages : 196 Date d'inscription : 01/06/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 1:18
L'hypothèse du statut sociale fonctionne aussi pour les montres. Vous n'avez jamais eu un ami particulièrement fier de sa montre HUGO BOSS et qui la portait de facon à ce que tout le monde la voit ?
loule Animateur Chevronné
Nombre de messages : 1439 Age : 74 Localisation : HAMMAMET (Tunisie), au pays du jasmin... Date d'inscription : 08/10/2007
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 4:50
youpitea a écrit:
L'hypothèse du statut sociale fonctionne aussi pour les montres. Vous n'avez jamais eu un ami particulièrement fier de sa montre HUGO BOSS et qui la portait de facon à ce que tout le monde la voit ?
Oui, bien sûr! idem pour la BM neuve ou la Harley d'occase.., mais c'est un tempérament.
Karl_06 Animateur
Nombre de messages : 878 Date d'inscription : 11/03/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 7:14
FD a écrit:
Parceque ces objets ont une âme, qu'ils sont vivants, qu'il faut en prendre soin.
Parcequ'ils ne sont pas éphémères et ont une histoire, la nôtre.
Parceque je suis souvent seul à savoir ce que je porte au poignet.
Parcequ'ils me renvoient une image favorable de ma petite personne, celle d'un esthète ou d'un homme de goût (forcément puisque j'ai telle montre) en tout cas de quelqu'un qui essaie de se rapprocher du beau.
Mais aussi...
Une image défavorable qui me fait parfois regarder avec condescendance le poignet de beaucoup de mes contemporains et qui me fait penser que je deviens un gros c...
Je suis finalement seul (à savoir ce que je porte au poignet) et tout le monde s'en fout de ce que je porte.
C'est un peu tout ça à la fois, un rapport très complexe avec cet objet que j'aime passionnément, qui me distingue, mais qui, au fur et à mesure de montées en gamme, déforme ma vision du réel et diminue le champs des possibles.
Quel rapport pouvons-nous avoir avec un objet qui représente parfois X mois de smic pour faire vivre une famille ?
C'est aussi de l'esclavage pour savoir quand et comment partir en WE ou en vacances, avec laquelle, où laisser celles qui ne partent pas ? Qu'en faire ?
Finalement, j'ai un problème ! Avez-vous le numéro du psy le plus proche ?
A plus.
FD, je trouve ton analyse parfaite. Jusque dans les recoins. Du sentiment de devenir une andouille sûr de lui au choix pour le départ en vacances. Perso, la première, c'était une Yéma pour ma communion. Fond "Full Glass" avec chiffres diodes rouges en appuyant sur le bouton. J'ai marché en regardant mon poignet toute la journée et les jours qui ont suivi. J'avais 10 ans, ça ne s'est jamais arrêté ...
lithium Membre éminent.
Nombre de messages : 15982 Age : 50 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 22/11/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 9:54
km'rol a écrit:
les raisons liées au statut social ou qui prétendent démontrer certaines ressources financières sont infondées puisque personne y comprend que dalle en montre
Ce n'est pas tout à fait mon avis. "Personne y comprend que dalle en montre" c'est le cas pour la plupart des marques dont on parle ici: personne dans le grand public ne les connaît. Exemples (non limitatifs): A. Lange & Sohne, Audemars Piguet, IWC, Patek Philippe, Ulysse Nardin, Roger Dubuis. Par contre une marque est extrèmement connue du grand public: Rolex. Je ne suis pas particulièrement contre Rolex ... mais je constate que sur ce forum beaucoup de gens possèdent et apprécient les Rolex. Il y a en effet d'excellentes raisons: la qualité de fabrication, la précision, la robustesse qui permet de l'utiliser comme toolwatch, la valeur à la revente, etc. Des gens recommendent aux nouveaux (ce n'est pas un reproche) la Rolex Submariner avec comme argument (qui peut être vrai) "tu y viendras".
Donc je suis juste un peu étonné de l'argument "les montres n'indiquent pas le statut social ou les ressources financières" quand on constate qu'en même temps sur ce forum on est très enthousiaste envers la marque la plus reconnaissable par le grand public
J.B Passionné de référence
Nombre de messages : 3424 Age : 50 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 06/01/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 10:02
Objet de reconnaissance sociétal et/où d'appartenance devrait aussi figurer dans ton exposé ZEN
Fokker III Membre éminent.
Nombre de messages : 22324 Age : 61 Localisation : Le contenu de mes messages a été modifié, anonymement et sans mon consentement. Merci d'en tenir compte lors de votre lecture. Date d'inscription : 24/08/2008
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 10:22
Refuge affectif : Non Personne de ma famille, de mes proches ne s'intéressait aux montres au moment où j'ai commencé à regarder ces trucs. (et cela n'a guère changé...)
Refuge psychologique : Non plus... Je m'intéresse d'une manière générale plus aux individus qu'aux objets
Mais j'aime l'objet montre, les design, même ceux de quartz ou de chinoises/asiatiques/exotiques ;
Je me suis principalement fait plaisir en fait...Egoïstement, ou plutôt sans avoir aucun intérêt pour la perception d'autrui de mes choix/envies...
Bien que maniaco-perfectionniste, j'accepte de porter des trucs qui ne seront jamais durablement précis sans interventions...
Je ne suis spécialement attaché à aucune marque, n'ai aucun lien avec la profession horlogère et ses métiers annexes...
En fait, les forums où l'on parle de montres m'intéressent plus, et surtout les comportements de ceux qui en parlent...
Mais qu'est-ce que je f.us là, en fait, moi... J'ai mes montres à regarder !
ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 10:39
Je ne pense pas que la montre soit encore un paramêtre de reconnaissance social. En dehors des amateurs qui s'en préoccupe ?
_________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
vinze Membre Actif
Nombre de messages : 120 Age : 45 Localisation : haute savoie Date d'inscription : 12/08/2008
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 10:45
La montre est le bijoux de l'homme tout comme la bague est le bijoux de la femme. (oui je sais, les femmes aiment aussi les colliers et boucle d'oreille)
J'aime aussi les belle choses et ce n'est pas casio qui fabrique de belle montre.
CAPITENNE T Membre super actif
Nombre de messages : 432 Age : 35 Localisation : Dijon Date d'inscription : 08/01/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 11:44
Pour le plaisir, tout simplement.
J.B Passionné de référence
Nombre de messages : 3424 Age : 50 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 06/01/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 13:13
ZEN a écrit:
Je ne pense pas que la montre soit encore un paramêtre de reconnaissance social. En dehors des amateurs qui s'en préoccupe ?
Journaliste, famille, collègue de travail, subordonné, ton voisin, ton coiffeur et j'en passe...
km'rol Membre éminent.
Nombre de messages : 23529 Localisation : Socialie , pays enchanté de la spoliation légale Date d'inscription : 10/07/2007
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 21:31
lithium a écrit:
km'rol a écrit:
les raisons liées au statut social ou qui prétendent démontrer certaines ressources financières sont infondées puisque personne y comprend que dalle en montre
Ce n'est pas tout à fait mon avis. "Personne y comprend que dalle en montre" c'est le cas pour la plupart des marques dont on parle ici: personne dans le grand public ne les connaît. Exemples (non limitatifs): A. Lange & Sohne, Audemars Piguet, IWC, Patek Philippe, Ulysse Nardin, Roger Dubuis. Par contre une marque est extrèmement connue du grand public: Rolex. Je ne suis pas particulièrement contre Rolex ... mais je constate que sur ce forum beaucoup de gens possèdent et apprécient les Rolex. Il y a en effet d'excellentes raisons: la qualité de fabrication, la précision, la robustesse qui permet de l'utiliser comme toolwatch, la valeur à la revente, etc. Des gens recommendent aux nouveaux (ce n'est pas un reproche) la Rolex Submariner avec comme argument (qui peut être vrai) "tu y viendras".
Donc je suis juste un peu étonné de l'argument "les montres n'indiquent pas le statut social ou les ressources financières" quand on constate qu'en même temps sur ce forum on est très enthousiaste envers la marque la plus reconnaissable par le grand public
quand tu portera une rolex et que tu constateras qu'elle attire moins l'attention que ta seiko pepsi ou ta festina special tour de france , tu comprendras ...
ce genre d'explication a déjà été développé plusieurs centaines de fois ici , notamment pour les non porteurs de rolex et je suis étonné qu'un déjà ancien du forum comme toi en soit toujours à ce stade
PE Passionné absolu
Nombre de messages : 2952 Date d'inscription : 03/11/2008
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 21:36
km'rol a écrit:
quand tu portera une rolex et que tu constateras qu'elle attire moins l'attention que ta seiko pepsi ou ta festina special tour de france , tu comprendras ...
ce genre d'explication a déjà été développé plusieurs centaines de fois ici , notamment pour les non porteurs de rolex et je suis étonné qu'un déjà ancien du forum comme toi en soit toujours à ce stade
ça n'a rien à voir Eric. il dit juste que, pour les gens qui se moquent des montres, Rolex par exemple a une image de montre de luxe et donc englobe une image de réussite sociale... c'est juste la vie. on s'en fout et pifétou
km'rol Membre éminent.
Nombre de messages : 23529 Localisation : Socialie , pays enchanté de la spoliation légale Date d'inscription : 10/07/2007
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 21:47
PE a écrit:
km'rol a écrit:
quand tu portera une rolex et que tu constateras qu'elle attire moins l'attention que ta seiko pepsi ou ta festina special tour de france , tu comprendras ...
ce genre d'explication a déjà été développé plusieurs centaines de fois ici , notamment pour les non porteurs de rolex et je suis étonné qu'un déjà ancien du forum comme toi en soit toujours à ce stade
ça n'a rien à voir Eric. il dit juste que, pour les gens qui se moquent des montres, Rolex par exemple a une image de montre de luxe et donc englobe une image de réussite sociale... c'est juste la vie. on s'en fout et pifétou
certes je suis d'accord avec toi , mais là on est dans l'imaginaire collectif ... dans le concret quelqu'un qui veut montrer sa réussite achètera autre chose que cette marque (pas assez reconnaissable ) , un truc plus gros , la preuve les footeux bleus de l'équipe de france à contrario Laurent Blanc notre nouveau sélectioneur avait une sub hier en conférence de presse et je ne pense pas qu'il ai le profil du mec qui veuille afficher sa réussite sociale
PE Passionné absolu
Nombre de messages : 2952 Date d'inscription : 03/11/2008
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 21:49
km'rol a écrit:
certes je suis d'accord avec toi , mais là on est dans l'imaginaire collectif ... dans le concret quelqu'un qui veut montrer sa réussite achètera autre chose que cette marque (pas assez reconnaissable ) , un truc plus gros , la preuve les footeux bleus de l'équipe de france à contrario Laurent Blanc notre nouveau sélectioneur avait une sub hier en conférence de presse et je ne pense pas qu'il ai le profil du mec qui veuille afficher sa réussite sociale
je suis assez d'accord avec toi. aujourd'hui pour montrer sa réussite, on a tendance à acheter du big size full diamond... et délaisser une marque comme Rolex. tant mieux pour nous
berto2 Membre super actif
Nombre de messages : 443 Localisation : vers Paris, France, Planète bleue Date d'inscription : 30/06/2010
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 22:43
Hello Puis-je ? Un regard de néophite, avec quelques décades au compteur...
Je me suis aperçu sur le tard que j'aimais la mécanique, et tout ce qui était mécanique, alors que mes expériences professionnelles en étaient très éloignées Gamin, j'avais démonté un moteur de solex HS jusqu'au vilebrequin, à coup de masse, pour (essayer de) comprendre comment ça fonctionnait... Puis plus rien durant des années.
Naissance du premier : j'offre une Rolex à mon épouse, pour la "splendeur" de l'objet, et l'image sociale... Et cette montre prenait du retard > envoi en SAV : retour, et toujours retard (modèle ??, auto et date) bref : je me suis dit : bof, image et réalité ne font pas bon ménage : déçu : on oublie les "belles" montres.
Un modéle robuste de plongée fera l'affaire (Lip, puis sieko) et quelques swatch.
Plus tard, bien plus tard, c'est le monde mécanique des voitures anciennes qui frappe à la porte : découverte des moteurs : démontage, remontage, puissance et sensation, le chrono chatouille : une occasion fait l'affaire, un Breit Jupiter qui tient toujours la forme.
En brocante, quand même (j'aurai du me méfier, ou comprendre plus tôt !) de temps en temps l'achat dune "gousset", HS ou pas, pour sa ligne (je vais maintenant les ressortir et les regarder différemment...) et quelques pendules et réveils... (bakélite, 50'). Aussi Démontage -remontage d'un mécanisme d'une pendule XIXé de cheminée, avec des heures passées à Beaubourg pour y trouver des bouquins sur ces mécanismes (le web n'existait pas, ça alors...! )
Entre temps, des tocantes simples, à piles, simplement pour leur ligne et le plaisir d'accorder l'objet et la tenue, sans plus...
Pi... lors d'un passage au Mans Classic, il y a 4 ans, Tag me toque... V'la t-y pas un bel objet, lié au monde des vieilles bagnoles fumantes, bruyantes, puissantes, et rarement sages... Une forme originale, une histoire (plus ou moins vraie) un personnage d'enfance (Steeve et sa Winchester coupée), bref : Tilt !
J'en parle un peu, de temps en temps. Et de fil en aiguille (facile, heinnn) je m'interesse à ces petites mécaniques.. On en discute aussi autour des moteurs, et nombreux ceux qui associent les 2 types de mécaniques : montres et moteurs
Et voilà comment on arrive ici, comme un gosse qui découvre un nouveau monde... Des passionnés qui "transmettent" leur passion...
Et ça , pour moi, c'est vivre
pour le reste...
Mansperche Membre Actif
Nombre de messages : 133 Localisation : IDF Date d'inscription : 30/06/2010
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Mar 6 Juil - 23:07
lithium a écrit:
km'rol a écrit:
les raisons liées au statut social ou qui prétendent démontrer certaines ressources financières sont infondées puisque personne y comprend que dalle en montre
Ce n'est pas tout à fait mon avis. "Personne y comprend que dalle en montre" c'est le cas pour la plupart des marques dont on parle ici: personne dans le grand public ne les connaît. Exemples (non limitatifs): A. Lange & Sohne, Audemars Piguet, IWC, Patek Philippe, Ulysse Nardin, Roger Dubuis. Par contre une marque est extrèmement connue du grand public: Rolex. Je ne suis pas particulièrement contre Rolex ... mais je constate que sur ce forum beaucoup de gens possèdent et apprécient les Rolex. Il y a en effet d'excellentes raisons: la qualité de fabrication, la précision, la robustesse qui permet de l'utiliser comme toolwatch, la valeur à la revente, etc. Des gens recommendent aux nouveaux (ce n'est pas un reproche) la Rolex Submariner avec comme argument (qui peut être vrai) "tu y viendras".
Donc je suis juste un peu étonné de l'argument "les montres n'indiquent pas le statut social ou les ressources financières" quand on constate qu'en même temps sur ce forum on est très enthousiaste envers la marque la plus reconnaissable par le grand public
Je suis complètement d'accord, en fait je suis pas d'accord avec Km'rol, mais pas entièrement contre
Je m'explique, il y a plusieurs genre de personnes, ceux qui réussissent pour se montrer, pour prouver aux autres qu'ils sont les meilleurs... et ceux là s'achètent des objets blingbling, voyants afin d'être sur qu'on manque pas de le voir!
Ensuite, il y a des personnes plus "élégantes", plus "raffinées", disons qui ont moins cet esprit m'as tu vu et ils recherchent alors un objet en conséquence. Ils ont bossé durs pour mériter leur salaire, et veulent tout de même afficher leur réussite, mais d'une façon plus intime. Un objet qui ne suscitera pas l'admiration de n'importe qui, mais un objet que reconnaîtront les personnes de son statut social, du même genre d'esprit. Peut être pour rentrer dans un genre de "club" ?
Bon, c'est pas une généralité, car on ne peut faire de l'Homme une généralité...
David123 Membre référent
Nombre de messages : 9206 Age : 52 Localisation : Suisse Date d'inscription : 28/11/2008
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Jeu 8 Juil - 12:30
Eh bien j'ai dû réfléchir un moment depuis que Zen a posé la question.
Et après lecture de toutes les interventions, je me reconnais dans quelques unes d'entre elles, notamment le fait de posséder un bel objet, qui ne fasse pas partie de la civilisation "jettable". La mécanique aussi, j'aime à écouter ou observer la fluidité parfaite de la trotteuse du El Primero, et le côté discrêt de la chose. Posséder quelque chose de valeur sans en avoir l'air, car comme souligné plus haut, une voiture affiche facilement une espèce de statut social, mais je rejoint Km'Rol en osant prétendre qu'une montre pas. En tout cas pas dans ma région, où personne ne fait attention à la montre qu'on porte. Donc ce phénomène de discrétion, c'est petit, ça passe sous la chemise, on est seul à savoir quel bijou de technique on a au poignet, ça me plait.
C'est tout cela pour moi, mais il y a encore une dimension supplémentaire, qui n'a jamais été évoqué ici, une dimension plus vulgaire, celle du : "ça existe" !
Et là, je remonte dans le temps, et je m'apperçois que déjà en apprentissage, je n'avais jamais d'argent sur mon compte. A 15 ans, alors que je touchais mes premières payes d'apprenti, le papier que me donnait la banque pour signifier que j'avais telle somme sur mon compte n'était "rien", il n'avait pas plus de valeur qu'un mouchoir en papier. Et les billets de banque pareil. Qu'est-ce que j'avais entre les mains ? - Un billet de mille francs ?! Mais combien vaut réellement ce billet de mille francs en dehors de la valeur que la société lui prête ? - Rien ! Alors, dès mes premières payes, je convertissais tout en or. Je gardais toujours bien sûr un peu d'argent de poche, mais jamais d'argent en banque, tout ce que je possédais était des pièces d'or. Et là, ce n'était pas rien ! C'était quelque chose de rare, la seule chose finalement qui a toujours gardé de la valeur depuis l'antiquité, alors que toutes les monnaies sans valeures physique sont nées et sont mortes, l'or a toujours valut quelque chose. C'était sécurisant.
Ensuite, j'ai vendu toutes mes pièces d'or lors de mon mariage pour l'emménagement, ensuite j'ai acheté une maison, et là encore, c'est quelque chose ! (même s'il faut que je la rembourse avec du papier). Et puis, j'ai continué à acheter de l'or. J'ai aussi acheté quelques sculptures et tabeaux (pas de maîtres, mais de belles choses quand même), et finalement, je m'apperçois que je n'ai tout compte fait jamais eu des comptes en banque fournis. Et les montres c'est pareil. Une liasse de billets de milles, ça ne vaut matériellement rien, et comme pour les pièces d'or, comme pour les tableaux ou les sculptures, une montre c'est quelque chose.
Alors pour répondre au titre du sujet, je dirais qu'il y a d'un côté un phénomène affectif pour l'objet en soit, j'ai plaisir à le regarder, à le porter, à le bichonner un peu, à comprendre comment il fonctionne, j'admire le travail qu'un tel objet à nécessité ; et au lieu d'un refuge psychologique, je parlerais plutôt d'un refuge économique ! La monnaie peut se casser la gueule au point d'aller avec des brouettes de billets de mille pour acheter un pain, eh bien je reste à l'aise puisqu'au lieu de billets, je possède des choses concrètes, qui existent, et qui ont et auront toujours une certaine valeur. Oui, finalement c'est peut-être aussi psychologique liée à une sorte de besoin de sécurité par l'objet (or etc.) plutôt que par des chiffres.
Cet aspect ne m'avais jamais sauté aux yeux, mais rétrospectivement, c'est bien cela que je remarque : J'ai toujours été riche en choses mais pauvre en banque
Mansperche Membre Actif
Nombre de messages : 133 Localisation : IDF Date d'inscription : 30/06/2010
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Jeu 8 Juil - 19:47
Peut être aussi augmenter un patrimoine qu'on sera fier de léguer à nos enfants Des objets qui ont vraiment vécus, qui feront le bonheur de nos générations futures
Cafetao Membre référent
Nombre de messages : 8550 Localisation : Paris Date d'inscription : 03/01/2010
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Jeu 8 Juil - 19:54
Mansperche a écrit:
Peut être aussi augmenter un patrimoine qu'on sera fier de léguer à nos enfants Des objets qui ont vraiment vécus, qui feront le bonheur de nos générations futures
Mansperche Membre Actif
Nombre de messages : 133 Localisation : IDF Date d'inscription : 30/06/2010
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Jeu 8 Juil - 19:58
Cafetao a écrit:
Mansperche a écrit:
Peut être aussi augmenter un patrimoine qu'on sera fier de léguer à nos enfants Des objets qui ont vraiment vécus, qui feront le bonheur de nos générations futures
Exactement ça
jaeger92 Modérateur
Nombre de messages : 20573 Age : 46 Localisation : Suisse.... c'est bête de mettre son département en pseudo, quand on déménage ça fout tout en vrac :D :D Date d'inscription : 26/04/2008
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Jeu 8 Juil - 20:19
FD a écrit:
Parceque ces objets ont une âme, qu'ils sont vivants, qu'il faut en prendre soin.
Parcequ'ils sont l'aboutissement du génie humain où l'intelligence de la conception le dispute à l'habileté du travail manuel.
Parcequ'ils ne sont pas éphémères et ont une histoire, la nôtre.
Parceque dans un monde standardisé et pré-maché ils représentent un bastion de résistance face au jetable et à l'obsolescence rapide.
Parceque je suis souvent seul à savoir ce que je porte au poignet.
Parcequ'ils me renvoient une image favorable de ma petite personne, celle d'un esthète ou d'un homme de goût (forcément puisque j'ai telle montre) en tout cas de quelqu'un qui essaie de se rapprocher du beau.
Mais aussi...
Une image défavorable qui me fait parfois regarder avec condescendance le poignet de beaucoup de mes contemporains et qui me fait penser que je deviens un gros c...
Je suis finalement seul (à savoir ce que je porte au poignet) et tout le monde s'en fout de ce que je porte.
C'est un peu tout ça à la fois, un rapport très complexe avec cet objet que j'aime passionnément, qui me distingue, mais qui, au fur et à mesure de montées en gamme, déforme ma vision du réel et diminue le champs des possibles.
Quel rapport pouvons-nous avoir avec un objet qui représente parfois X mois de smic pour faire vivre une famille ?
C'est aussi de l'esclavage pour savoir quand et comment partir en WE ou en vacances, avec laquelle, où laisser celles qui ne partent pas ? Qu'en faire ?
Finalement, j'ai un problème ! Avez-vous le numéro du psy le plus proche ?
A plus.
belle prose à laquelle je m'identifie clairement.
pour répondre à ta question, Zen, ça relève plus de la fascination mécanique et esthétique qu'un phénomène affectif (ce ne sont que des bouts de metaux au final) ou psy (là, ça serait dangereux pour l'individu je pense). Etant un manchot 8e dan, ceinture noire des casseurs de ce qui marche pas trop mal, j'ai été fasciné en plongeant mon regard dans la mécanique fine de ces bijoux. Il y a eu un declencheur, un changement de job que je voulais concrétiser, un long apprentissage avec FAM puis au fur et à mesure, j'ai pris conscience de l'ampleur de la tâche pour monter ces petits bijoux. fasciné par la beauté de ces montres et le génie mécanique des horlogers, qui m'ont fait passer sur quelques complications sympa donc une repet minute que je me surprends à scruter sous tous les angles avec le manuel d'horlogerie à côté pour essayer de comprendre..
fascination mais aussi soulagement en m'apercevant qu'hormis un nid de doux dingues (vous..si si...) personne ne regarde la montre des autres, tout le monde s'en tamponne et à part les immondes Armani, tout le reste semble transparent pour les quidam entassés dans le métro.. Gêne quand on essaie d'éluder la question du prix quand elle arrive rarement.
torture aussi, en devant choisir la montre du jour ou plutôt celles qu'on va delaisser pour la journée ou quelques heures ou pire, les recalées qu'aucun SMS de telespectateur n'aura sauvé, celles qui iront rejoindre l'antre obscure du coffre à la banque pour voir lentement leur reserve de marche se reduire puis tomber en coma clinique pour quelques jours.
Enfin, des jalons de ma vie, à chaque montre un moment, une joie, un évènement, une rencontre et parfois un ami en la personne du vendeur ou de l'acheteur.. et une belle communauté de personnes attachantes partout en france qui est pret à se mobiliser quand un FAMeur arrive dans la région ou a besoin d'aide. et c'est aussi ça que je vois en scrutant le cadran de ma belle.
je dois vous avouer que j'étais très loin d'imaginer écrire un tel tissu de niaiseries sur des trucs en métal il y a quelques années (ouuch) quand je me suis inscrit sur FAM pour me renseigner sur une Baume et Mercier..
et pour toutes ces sensations et joies, merci FAM
_________________
Instagram: Helvetic_tac
Karl_06 Animateur
Nombre de messages : 878 Date d'inscription : 11/03/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Jeu 8 Juil - 21:03
Ca devient poétique là ... On va finir avec les yeux mouillés. Plus simplement, ça fait tellement râler Madame, plus elle proteste plus j'adôre. Les montres, bastion masculin, ?? bonne question.
lithium Membre éminent.
Nombre de messages : 15982 Age : 50 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 22/11/2009
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Ven 9 Juil - 7:00
David123 a écrit:
(...) Et là, je remonte dans le temps, et je m'apperçois que déjà en apprentissage, je n'avais jamais d'argent sur mon compte. A 15 ans, alors que je touchais mes premières payes d'apprenti, le papier que me donnait la banque pour signifier que j'avais telle somme sur mon compte n'était "rien", il n'avait pas plus de valeur qu'un mouchoir en papier. Et les billets de banque pareil. Qu'est-ce que j'avais entre les mains ? - Un billet de mille francs ?! Mais combien vaut réellement ce billet de mille francs en dehors de la valeur que la société lui prête ? - Rien ! Alors, dès mes premières payes, je convertissais tout en or. Je gardais toujours bien sûr un peu d'argent de poche, mais jamais d'argent en banque, tout ce que je possédais était des pièces d'or. Et là, ce n'était pas rien ! C'était quelque chose de rare, la seule chose finalement qui a toujours gardé de la valeur depuis l'antiquité, alors que toutes les monnaies sans valeures physique sont nées et sont mortes, l'or a toujours valut quelque chose. C'était sécurisant.
Ensuite, j'ai vendu toutes mes pièces d'or lors de mon mariage pour l'emménagement, ensuite j'ai acheté une maison, et là encore, c'est quelque chose ! (même s'il faut que je la rembourse avec du papier). Et puis, j'ai continué à acheter de l'or. J'ai aussi acheté quelques sculptures et tabeaux (pas de maîtres, mais de belles choses quand même), et finalement, je m'apperçois que je n'ai tout compte fait jamais eu des comptes en banque fournis. Et les montres c'est pareil. Une liasse de billets de milles, ça ne vaut matériellement rien, et comme pour les pièces d'or, comme pour les tableaux ou les sculptures, une montre c'est quelque chose.
Alors pour répondre au titre du sujet, je dirais qu'il y a d'un côté un phénomène affectif pour l'objet en soit, j'ai plaisir à le regarder, à le porter, à le bichonner un peu, à comprendre comment il fonctionne, j'admire le travail qu'un tel objet à nécessité ; et au lieu d'un refuge psychologique, je parlerais plutôt d'un refuge économique ! La monnaie peut se casser la gueule au point d'aller avec des brouettes de billets de mille pour acheter un pain, eh bien je reste à l'aise puisqu'au lieu de billets, je possède des choses concrètes, qui existent, et qui ont et auront toujours une certaine valeur. Oui, finalement c'est peut-être aussi psychologique liée à une sorte de besoin de sécurité par l'objet (or etc.) plutôt que par des chiffres.
Cet aspect ne m'avais jamais sauté aux yeux, mais rétrospectivement, c'est bien cela que je remarque : J'ai toujours été riche en choses mais pauvre en banque
Voilà qui un témoignage particulièrement intéressant.
Il y a un nombre non négligeable de personnes qui, alors qu'ils possèdent beaucoup d'argent en banque, vivent de manière non ostentatoire voir même modeste. Evidemment contrairement à nous, ils ne possèdent aucune montre de luxe . Mais ils tentent de dépenser le moins possible, par exemple en portant le plus longtemps possible des vêtements ou des chaussures.
Est-ce une bonne chose ? Je ne sais pas, ce n'est pas la question. Mais en tous cas, ces personnes ne voient leur "fortune" que sous forme d'un montant sur un extrait de compte en banque. On peut trouver cela "dommage".
Mon cher David123, toi tu fais exactement l'inverse ... et je pense que ce n'est pas une mauvaise chose . Moi quand j'avais en main un billet de 2000 francs cela ne me faisait pas grand effet, bien qu'il y ait la tête de Horta dessus. Cependant je ne me suis jamais vraiment posé la question de ce que cela valait ou ne valait pas. Mais quand je lis tes propos, je pense que j'aurais du me la poser .
En effet, plutôt que regarder une suite de chiffres sur ton compte en banque, tu as décidé d'acheter quelque chose avec. Et l'or c'est un bon achat. Ensuite tu as vendu l'or pour acheter de l'immobilier. Là aussi c'est un bon achat, c'est un investissement.
Moi perso, je ne suis pas riche, mais à un certain âge je me suis un peu dit "Pourquoi ne pas profiter un peu de ces suites de chiffres, par exemple en s'achetant de beaux objets de valeurs, plutôt que de passer toute sa vie à contempler des extraits de compte ?". C'est pour cela que j'ai acheté ma première Breitling...
En tous cas voilà "presque philosophique" assez intéressant
David123 Membre référent
Nombre de messages : 9206 Age : 52 Localisation : Suisse Date d'inscription : 28/11/2008
Sujet: Re: La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ? Ven 9 Juil - 8:17
Oui, je connais quelques beaux spécimens dans mon entourage de gens très aisé (disont le tout court : riches), mais qui continuent à vivre comme leurs parents, comme des paysans de montagne. Ce n'est pas seulement une question d'ostentation, c'est une question de principe => On a pas le droit de dépenser X milliers de francs pour acheter un objet qu'on peut trouver à X dizaines de francs et qui rempli la même fonction.
La différence entre moi et eux, c'est que moi je suis un pessimiste, j'ai toujours eu cette vague idée que la bourse, la monnaie, c'était une fumisterie, et que forcément, un jour ou l'autre tout allait s'écrouler. De ce fait, je n'aime pas avoir d'argent papier. Récemment, je regardais une émission sur les retraités américains qui devaient recommencer à travailler parce que leur retraite avait fondu comme neige au Sahara durant la crise, et je me suis encore plus convaincu que j'avais raison : S'ils avaient acheté de l'or, des montres, ou n'importe quoi d'autre, ils l'auraient toujours, mais toutes leurs économies étant résumé à du papier, ça s'est volatilisé sans qu'ils ne puisse jouir de rien, ni d'un bel objet, ni de la satisfaction d'avoir encore quelques choses à revendre, rien.
Mais je reconnais que je suis un cas un peu... très particulier . Un beau jour que j'avais un peu d'argent et que je ne savais pas quoi en faire, ... j'ai eu l'idée lumineuse de m'acheter 2000 litres d'essence sans plomb Hop, j'ai acheté une cuve, et hop, je suis autonome en essence pendant une année
Un peu taré quoi, mais l'inflation et la pénurie de pétrole peuvent venir, je suis paré
Bref, là on sort un peu du sujet de Zen, c'était juste pour dire que dans la passion pour les montres, il y a pour moi 3 choses : - L'affection d'avoir un bel objet qui est au-delà de notre civilisation du jetable, - Le plaisir de porter incognito ce bel objet sans que personne ne s'en émeuve, - Et psychologiquement, une petite sécurité pécuniaire qui me dit que si tout va mal, une Rolex s'échangera finalement toujours contre un peu de pain
La passion des montres phénomène affectif ou refuge psychologique ?