MA VISITE CHEZ PARMIGIANI A FLEURIER – QUADRANCE & HABILLAGE
Bonjour tout le monde,
Voici la 2e partie du compte-rendu de la visite que j’ai effectuée chez Parmigiani à Fleurier au mois d’avril. Vous pouvez lire le 1er épisode
ici.
Aujourd’hui, je ne parlerai que du cadranier
Quadrance et Habillage. Pour rappel, il s’agit d’une des entités que compte le groupe horloger de la Fondation de Famille Sandoz :
Dans ma présentation, j’ai essayé de respecter un ordre chronologique et de donner le plus d’explications possible. Je tiens à préciser que toutes les erreurs, approximations ou omissions sont de mon fait et nullement du leur. Tous les commentaires qui permettraient d’améliorer mon texte sont évidemment les bienvenus.
Enfin, avant d’aller plus loin, je voudrais remercier M. Parmigiani, J.-M. Jacot, B. Conrath, M. Cito, J.-L. Arbona et tout le personnel de
Quadrance & Habillage. Sans eux, rien de ceci n’aurait été possible.
En tant qu’amateurs, notre attention s’est souvent voire exclusivement focalisée sur le mouvement. Je profite donc de l’occasion pour donner un coup de projecteur sur un secteur de l’horlogerie qui est peu connu : la fabrication de cadrans. Les cadraniers sont des gens dont on parle peu. A tort : c’est leur travail qui bien souvent nous fait nous intéresser voire nous fait aimer une montre. Comme l’a si bien dit José-Luis Arbona, le directeur de
Quadrance & Habillage, "le but du cadranier est la mise en valeur esthétique du travail de l’horloger".
DOSSIER TECHNIQUEComme toujours, au départ il y a la demande d’un client qui vient avec un projet plus ou moins abouti. Le premier travail du cadranier va être de transformer ses idées en un dossier technique complet. Chaque élément fera l’objet d’un plan avec ses cotes de face et de profil (épaisseur, creusure, dégagement, etc.) ; on y notera aussi la place des pieds pour le cadran et les appliques avec les coordonnées des perçages ; sans oublier les décalques pour les clichés. En fonction de la complexité de l’ensemble, cela peut prendre de 1 à 7 mois pour valider l’ensemble du projet.
FABRICATION DU CADRANLa fabrication proprement dite du cadran débute avec le travail à la CNC. On va y découper le cadran avec ses différentes ouvertures, et un certain nombre d’éléments comme les registres.
Le matériau de base est, comme pour les platines ou les ponts, une rondelle de maillechort ou de laiton. On travaille aussi des cadrans en alliage d’or ou d’argent. C’est à cette étape que l’on fixe aussi les pieds du cadran.
En plus de la découpe, les pièces subiront diverses opérations. Sur la photo ci-dessous, il s’agit d’un azurage, c’est-à-dire un colimaçon effectué par un outil diamanté.
En fonction du pas défini, on obtient différents degrés de finesse dans le travail de la machine :
Voici 3 exemples parmi les différents traitements de surface qu’un cadran peut subir :
GALVANOPLASTIELa galvanoplastie permet de déposer sur une pièce des particules de métaux en suspension dans un liquide en utilisant le courant électrique. Cette mise en couleur peut avoir différents buts : protéger les éléments traités contre l’oxydation ; servir de base préparatoire à d’autres travaux de décoration ; donner son aspect définitif au cadran.
L’utilisation d’un bouclard pour y attacher différentes pièces avant de les plonger dans le bain, permet d’avoir la plus grande surface possible à traiter, condition nécessaire à une bonne répartition de la couleur.
La galvanoplastie peut se faire en plusieurs couches selon les besoins. Comme pour les ponts et platines du mouvement, les cadraniers utilisent la technique de l’épargne voire du zaponage pour superposer ou juxtaposer différentes couleurs. Le zaponage, c’est l’épargne à grande échelle : on travaille au pistolet dans une salle blanche en surpression avec flux laminaire. Ensuite, vu les grandes quantités de solvant nécessaires pour dissoudre l’épargne ou le zapon, ce travail se fait dans une salle anti-explosion spécialement équipée à cette fin.
A propos de couleurs, voici un petit aperçu de ce qui est possible :
DÉCALQUELa décalque permet d’imprimer un cliché sur un cadran en transférant le texte ou le motif qui est gravé dans la plaque métallique au moyen d’un tampon en caoutchouc.
On applique abondamment l’encre sur le cliché avant d’en retirer le surplus pour que le texte soit bien net. On abaisse alors le tampon sur le cliché pour que l’encre y inscrive le motif ; on l’abaisse ensuite sur la pièce à marquer pour transférer l’inscription.
Le résultat du transfert sur une Atalante de Parmigiani :
Pour un cadran comme celui de ma Kalpa Automatique, il faut pas moins de 6 clichés.
Crédit : FXAPPLIQUESLe cadran est presque fini. Cependant, il manque encore les appliques : cartouche, index, chiffres.
Celles-ci sont serties en fraisant les pieds et en mélangeant leur matière avec celle du cadran. Des tests de résistance seront faits après pour vérifier que les appliques tiennent bien.
Je termine avec quelques photos de ce que peut faire
Quadrance & Habillage pour le festival de Montreux, celui de Zermat ou le roi de Thaïlande :
En espérant vous avoir intéressés,
Nic
las