Actu : L'usine du monde a le goût du luxe

J'hésitais entre poster dans le Général ou dans l'Éphémère... Je laisse aux modo le soin de juger :

Citation :

Il aura fallu dix ans à la Chine pour devenir l'un des tout premiers pays consommateurs de luxe au monde. À Shanghai, il n'est pas une semaine sans qu'un nouveau magasin griffé ouvre ses portes.

LE PAVILLON DE LA CHINE, BAPTISÉ COURONNE ORIENTALE, SE TROUVE AU CENTRE DU SITE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE 2010 À SHANGHAI. CETTE SORTE DE GRAND CHAPEAU POSÉ À L'ENVERS SYMBOLISE LES 5 000 ANS DE LA CIVILISATION CHINOISE.


À L'ENTRÉE DU PLAZA 66, DIOR CRÉE L'ÉVÉNEMENT AVEC SON LADY DIOR SIGNÉ LI SONGSONG.


LOUIS VUITTON À PUDONG, LE QUARTIER D'AFFAIRES DE SHANGHAI.


HERMÈS AU COEUR DE L'IFC (INTERNATIONAL FINANCIAL CENTER) À PUDONG.


CARTIER, EN 2009, CRÉAIT LE BUZZ AVEC UNE EXPOSITION DANS LA CITÉ INTERDITE.


AU PLAZA 66 DIOR A INSTALLÉ UN MAGASIN EN DUPLEX ET UNE EXPOSITION.


BÂTIMENT MYTHIQUE DE SHANGHAI : LE SWATCH ART PEACE HOTEL.


HÔTEL RÉSERVÉ AUX ARTISTES, LIEU D'EXPOSITION ET AUSSI ESPACE DE VENTE... SWATCH.

Citation :

La question n'est plus de savoir s'il faut y être mais bien avec combien de magasins et dans quelles villes. Beijing bien sûr. Shanghai évidemment. Surtout en cette année d'Exposition universelle. Mais ne pas être à Harbin au nord, à Dalian en bord de mer de Chine ou à Chengdu au centre serait sans doute une erreur de stratégie. Car les statistiques officielles sont formelles : 65 villes chinoises ont dépassé le million d'habitants. Et cette folie urbaine n'est pas prête de s'arrêter. Un exode rural galopant devrait encore conduire vers les cités quelques 300 millions de paysans chinois dans les années à venir. Tout donne ici le vertige. On parle de dizaines de milliers de kilomètres de voies de train à grande vitesse à construire. À Shanghai, il n'y a qu'à lever la tête pour prendre la mesure des tours qui, sept jours sur sept, s'élèvent en plus grand nombre, un peu plus haut.

Et ce besoin de grandir s'accompagne d'un appétit de mieux vivre. Pour les 150 millions de bourgeois chinois identifiés, cette croissance rime même désormais avec luxe. Un exemple ? " Pendant les six mois de l'opération c.colbert.com, un site en mandarin destiné à faire connaître les maisons de luxe françaises, nous avons enregistré des clics en provenance de six cents villes chinoises ", explique sa déléguée générale, Élisabeth Ponsolle Des Portes qui rappelle qu'entre 2005 et 2009, ces mêmes maisons ont triplé leurs implantations en Chine. Deux chiffres symbolisent cette expansion du haut de gamme. En janvier et février de cette année, Audi a vendu 31 906 voitures en Chine contre 27 304 en Allemagne. Arrogants les Chinois ? Non. Fiers de leur puissance retrouvée ? Certainement. Décomplexés ? Totalement.

15 mai 2010. Ce soir-là, le Bund, le paseo préféré des Shanghaiens, qui longe la rivière Huangpu, affiche complet. Dior crée l'événement. La démesure est au rendez-vous. On se croirait à Cannes un soir de première tant les flashes crépitent. Pas un VIP du pays ne manque à l'appel. Les égéries de la maison Dior, Marion Cotillard et Charlize Theron, ont également fait le déplacement. Un gigantesque catwalk a été dressé sur l'artère face aux immeubles Art déco. En préambule de la soirée, le mini-thriller signé David Lynch met en scène le sac Lady Dior en version bleue spécialement conçu pour Shanghai. Les Chinoises sont sensibles à ces attentions. Le défilé croisière suit. L'orchestre joue en live. La fête ne tarde pas à battre son plein. De l'autre côté de la rivière, deux gratte-ciel s'illuminent aux couleurs de Dior. Un instant, l'exposition universelle est oubliée. La veille, la griffe avait inauguré un magasin en duplex au Plaza 66, le premier mall très haut de gamme ouvert au début des années 2000 : 500 m2 de pur luxe signé Peter Marino. Car de business, il est évidemment question. Voilà trente ans que le président de Dior Couture à la tête de vingt-cinq magasins en Chine (vingt-huit d'ici fin 2010), Sidney Toledano, arpente le pays. " Mais au début des années 80, il n'y avait rien, se souvient-il, excepté quelques millionnaires à Pékin. Aujourd'hui, le choc ici est probablement similaire à celui éprouvé par Monsieur Dior lorsqu'il a découvert New York en 1947, poursuit Sidney Toledano. Il parle alors de ces gratte-ciel, de cette énergie. C'est là qu'est née son idée de new look. "

Président de Cartier, Bernard Fornas a lui aussi entamé depuis longtemps l'exploration de l'empire du Milieu. Il connaît si bien la Chine qu'il pourrait en décrire chacune de ses villes. Voilà belle lurette qu'il ne compte plus ses voyages, chaque mois. Seul le résultat est là : les Chinois sont devenus ses premiers clients. En Chine bien sûr où la griffe possède 35 magasins dans 21 villes, mais à l'étranger aussi. Quatre-vingts millions de Chinois ont voyagé cette année. Ils seront 120 millions l'an prochain. Là encore, la démesure. " La Chine s'est réellement ouverte en 2000, raconte-t-il. Nous y avions ouvert un premier magasin dans le lobby d'un hôtel en 1992 mais c'était trop tôt. Nous l'avons fermé en 1998 pour y revenir en 2001. " " Dans quatre ans, nous aurons 60 magasins et sept à huit villes de plus en portefeuille ", poursuit Bernard Fornas. " Nous allons doubler ou tripler notre présence par ville. " Encore les griffes de luxe ne doivent-elles pas oublier d'entretenir leur image. Et à ce jeu-là, la surenchère est permanente.

En novembre 2009, Cartier organise, ainsi, à la Cité interdite une exposition de 120 pièces de sa collection privée. Résultat : un demi-million de visiteurs. Soit autant de clients potentiels sensibilisés. Un mois plus tard, c'est au tour de Chanel de programmer à Shanghai devant huit cents happy few, un défilé à l'occasion de l'inauguration de son magasin de 488 m2 au rez-de-chaussée de l'hôtel Peninsula. " Paris-Shanghai ", son défilé est aussi un hommage de la griffe aux artisans français - brodeurs, plumassiers... - rachetés un à un par la griffe pour les sauver de la faillite. Fin avril 2010, Vuitton fait coup double en ouvrant le même jour un global store sur chaque rive de la rivière Huangpu portant à trente-deux le nombre de ses unités en Chine. Un coup double mais surtout un coup de maître : Vuitton est la seule marque de luxe française - une tradition depuis la première Exposition de 1867 - à être présente à l'intérieur du pavillon français de l'Exposition universelle. Au nombre de visiteurs, (on parle de 70 millions) on explose le compteur. Quant à Dior, ce samedi 15 mai, c'est une gigantesque boîte grise que la maison installe dans le hall du Plaza 66. À l'intérieur, l'histoire de la marque - de Monsieur Dior jusqu'à John Galliano - racontée aux Chinois avec tous les codes de la maison. De l'image, toujours de l'image.

Le mois prochain, ce sera au tour du Swatch group de faire la une. En décidant de transformer le Peace Hotel, un lieu mythique de Shanghai sur le Bund, en magasins (Breguet, Blancpain, Omega et Swatch) et résidences pouvant accueillir dix-huit artistes pendant six mois, Nicolas Hayek, le PDG du groupe Swatch, fait lui aussi, d'une certaine manière, acte de communication. Car en emportant pour trente ans la concession de ce bâtiment et en le rénovant à l'identique de 1908, moyennant 50 millions de francs suisses, le Swatch group le sauve. Mieux, il y apporte l'art. " Nous avons mille personnes en Chine depuis des années. On était déjà forts il y a dix ans. Nous n'avons pas besoin d'un monument Hayek. Des marques comme Breguet, c'est déjà de l'art ", explique Nicolas Hayek. Pas de revenus à attendre de ses artistes en résidence mais l'espoir que chacun y laisse une trace sous la forme d'une oeuvre d'art. Peut-être même une Swatch. Car le potentiel est aussi là. " Nous avons une liste d'attente d'artistes qui aimeraient dessiner des Swatch. Certaines de ces montres sont devenues très chères, voire même introuvables. C'est une marque positive qui joue le mélange entre l'accessibilité, la provocation et la joie de vivre. Deux cent cinquante millions de Chinois ont les moyens de se les offrir. Si seulement 10 % d'entre eux le faisaient... " Cet automne, Hermès prendra le relais. À la tête de treize magasins en Chine continentale, la griffe familiale y bouscule toutes les stratégies de développement en choisissant d'y créer une nouvelle marque : Shang Xia, littéralement sens dessus dessous. " Nous avons une image réductrice de la Chine, explique Patrick Thomas, président du sellier aux boîtes oranges, celle d'une usine à bas coût, ce qu'elle est aussi. Mais ce pays regorge de savoir-faire ancestraux dans tous les domaines de la bijouterie, du mobilier, de l'art de la table, du textile aussi. " L'idée de Shang Xia, dirigée par Qiong Er, sa directrice artistique issue des rangs d'Hermès et son équipe 100 % chinoise ? " Lancer un projet d'entreprise doté des mêmes valeurs que celles d'Hermès dans un contexte socio-culturel différent ", précise Patrick Thomas. Shang Xia, qui n'aura de commun avec Hermès que son capital et sa philosophie, devrait même ouvrir un magasin à Paris en 2011. De son côté, Hermès poursuivra en Chine son propre développement avec l'ouverture en octobre 2012 d'une maison Hermès à Shanghai. Et demain ? " La Chine est obligée de croître, analyse Yves Carcelle qui va doubler la présence de Vuitton dans trois villes : Chengdu, Hangzhou et Guangzhou. Dans tout cela, le luxe n'est évidemment pas accessible à tout le monde mais joue le rôle de grand tentateur. Il tire la consommation grâce au souci de paraître exprimé par les Chinois, à leurs aspirations. À terme, la Chine sera bien le premier pays consommateur au monde pour tous les produits, de l'automobile au high-tech en passant par le luxe. "

Un autre pays-continent, un seul, pourrait à terme prendre le relais de la Chine et faire figure d'eldorado : l'Inde. Pour l'heure, les barrières douanières et l'absence d'infrastructures commerciales et routières font encore figure de barrage incontournable. Mais l'industrie du luxe veille.

BENEDICTE EPINAY

http://www.lesechos.fr/luxe/actu/300439128-l-usine-du-monde-a-le-gout-du-luxe.htm?xtor=EREC-1015

l empire du milieu ou l empire des marques..

francis28 a écrit:

l empire du milieu ou l empire des marques..

L'Empire du mieux...
Des progrès visibles dans tous les domaines de la société civile, une extraordinaire énergie collective alimentée par la fierté individuelle, une confiance tenace dans l'avenir et dans la vie...
Bref, tout le contraire de ce que je découvre quand je reviens à Paris, hélas !

Le problème avec les pays considérés comme en voie de développement, c'est quand ils se développent...

Fokker III a écrit:

Le problème avec les pays considérés comme en voie de développement, c'est quand ils se développent...

C'est juste, mon cher Baron...
Mais les paradigmes changent : quels seront les pays "en voie de développement", demain ?

Brice Bling a écrit:

francis28 a écrit:

l empire du milieu ou l empire des marques..

L'Empire du mieux...
Des progrès visibles dans tous les domaines de la société civile, une extraordinaire énergie collective alimentée par la fierté individuelle, une confiance tenace dans l'avenir et dans la vie...
Bref, tout le contraire de ce que je découvre quand je reviens à Paris, hélas !

Rien contre toi Brice, mais tu me fais penser à ma prof d'allemand que j'avais au collège, c'était une "pangermanique" de base, qui ne cessait de rabâcher que le système allemand était le meilleur, qu'en France ce n'était que médiocrité etc etc..

L'herbe est (semble) toujours plus verte ailleurs...

Brice Bling a écrit:

Fokker III a écrit:

Le problème avec les pays considérés comme en voie de développement, c'est quand ils se développent...

C'est juste, mon cher Baron...
Mais les paradigmes changent : quels seront les pays "en voie de développement", demain ?

Certains, comme le nôtre, sont déjà nettement en voie de sous-développement....
Les Chinois doivent bien se marrer en nous "contemplant"...

Fireace a écrit:

Rien contre toi Brice, mais tu me fais penser à ma prof d'allemand que j'avais au collège, c'était une "pangermanique" de base, qui ne cessait de rabâcher que le système allemand était le meilleur, qu'en France ce n'était que médiocrité etc etc..

L'herbe est (semble) toujours plus verte ailleurs...

LOL... Oui, je suis d'accord avec toi !
Et même si je ne retirerai pas un iota de mon commentaire précédent, je reconnais qu'il m'arrive de "pousser" un peu, ici ou là...
C'est-à-dire que je ne supporte pas "l'unanimisme naturel" - surtout quand il n'est pas informé ! - alors je provoque.
Mais bon, sur le fond, y a plein de choses formidables en France.
Et en Chine aussi !

Dans peu de temps nous finirons par être en Europe les « chinois » des Chinois.

Brice Bling a écrit:

francis28 a écrit:

l empire du milieu ou l empire des marques..

L'Empire du mieux...
Des progrès visibles dans tous les domaines de la société civile, une extraordinaire énergie collective alimentée par la fierté individuelle, une confiance tenace dans l'avenir et dans la vie...
Bref, tout le contraire de ce que je découvre quand je reviens à Paris, hélas !

L'envers du décor:

[re-Edit] http://img48.xooimage.com/files/e/5/4/page32-1f95edf.pdf

impressionnant ces chefs-d'oeuvre architecturaux

Brice Bling a écrit:

francis28 a écrit:

l empire du milieu ou l empire des marques..

L'Empire du mieux...
Des progrès visibles dans tous les domaines de la société civile, une extraordinaire énergie collective alimentée par la fierté individuelle, une confiance tenace dans l'avenir et dans la vie...
Bref, tout le contraire de ce que je découvre quand je reviens à Paris, hélas !

En publiant je pensais a ta réaction et je me doutais que tu réagirais

jaeger92 a écrit:

impressionnant ces chefs-d'oeuvre architecturaux

J'en ai plein en réserve
Je viens de rentrer de mon périple basque ... je me mets a jour au bureau et je t'appelle

Pollux70 a écrit:

Brice Bling a écrit:

francis28 a écrit:

l empire du milieu ou l empire des marques..

L'Empire du mieux...
Des progrès visibles dans tous les domaines de la société civile, une extraordinaire énergie collective alimentée par la fierté individuelle, une confiance tenace dans l'avenir et dans la vie...
Bref, tout le contraire de ce que je découvre quand je reviens à Paris, hélas !

L'envers du décor:

[re-Edit] http://img48.xooimage.com/files/e/5/4/page32-1f95edf.pdf

Comme tous les "décors" humains, il y a deux faces en Chine - s'il faut vraiment simplifier au point d'atteindre la manichéenne binarité...
Bien sûr, le développement chinois s'est accompagné d'une insuffisante prise en compte des questions environnementales (en général aujourd'hui davantage pour des raisons d'avidité et de corruption que pour des raisons de pure méconnaissance des risques, ce qui était le cas il y a quelque années).

Mais si les effets de manches du journaliste font beaucoup d'air, il cadre assez mal son sujet, tout décidé qu'il est de rassurer son lectorat sur la fragilité de la Chine "dominante".
En substance : vous voyez ces Chinois, ivres de leur nouvelle puissance démesurée, ils ne voient même pas qu'ils sont en train de sombrer dans le chaos environnemental qui va bientôt asphyxier leur pays et tuer ses habitants...!
Ceci relève d'une psychologie de cour de récré', à mon avis.
Je crois que ce genre d'article ne sert qu'à nous - les Français - masquer les véritables enjeux futurs, et que c'est bien dommage.

Une analyse dépassionnée des atouts et problèmes de la Chine serait beaucoup plus utile au lecteur et montrerait notamment que les Chinois vont prendre la mesure de ce défi environnemental, comme ils l'ont fait des précédents obstacles à leur avancée.
(une confidence : le vrai problème de la Chine, c'est l'archaïsme de la structure pyramidale de la prise de responsabilités au sein de très nombreuses entreprises - les patrons ne savent pas déléguer - au point d'en bloquer le développement quand il est question de collaborer avec des entreprises occidentales... Problème lié à une conception encore trop traditionnelle "familiale" du management, et au manque de formation adéquate d'un très grand nombre de responsables chinois, contrepartie d'une jeune économie avide d'opportunités qui favorise et fait confiance à l'esprit d'entreprise)

Mais bon, je demande peut-être beaucoup à ce journal - et aux lecteurs Français...

Brice Bling a écrit:

(une confidence : le vrai problème de la Chine, c'est l'archaïsme de la structure pyramidale de la prise de responsabilités au sein de très nombreuses entreprises - les patrons ne savent pas déléguer - au point d'en bloquer le développement quand il est question de collaborer avec des entreprises occidentales... Problème lié à une conception encore trop traditionnelle "familiale" du management, et au manque de formation adéquate d'un très grand nombre de responsables chinois, contrepartie d'une jeune économie avide d'opportunités qui favorise et fait confiance à l'esprit d'entreprise)

Cet archaïsme et cette frilosité peut être au fond symptomatique de toute société ayant grandi un peu trop vite et comme tu le dis manquant de formations adéquates, ...
A mon sens elle ne durera pas (même si selon certain, au cours de l'Histoire la Chine a souvent eu l'occasion de devenir un "centre" et a fini a chaque fois par reculer et se refermer ...) les nouvelles générations étant parfaitement au fait de l'occident et ayant été formées dans les plus prestigieuses universités.

Ce qui est intéressant c'est que ton analyse sur l'archaïsme peut s'appliquer a certaines sociétés européennes (françaises... ) aujourd'hui dans une organisation dépassée et dans une peur du développement vers l'international : manque de délégation due a un paternalisme ou post paternalisme excessif, blocage, manque de développement,...

Cafetao a écrit:

Brice Bling a écrit:

(une confidence : le vrai problème de la Chine, c'est l'archaïsme de la structure pyramidale de la prise de responsabilités au sein de très nombreuses entreprises - les patrons ne savent pas déléguer - au point d'en bloquer le développement quand il est question de collaborer avec des entreprises occidentales... Problème lié à une conception encore trop traditionnelle "familiale" du management, et au manque de formation adéquate d'un très grand nombre de responsables chinois, contrepartie d'une jeune économie avide d'opportunités qui favorise et fait confiance à l'esprit d'entreprise)

Cet archaïsme et cette frilosité peut être au fond symptomatique de toute société ayant grandi un peu trop vite et comme tu le dis manquant de formations adéquates, ...
A mon sens elle ne durera pas (même si selon certain, au cours de l'Histoire la Chine a souvent eu l'occasion de devenir un "centre" et a fini a chaque fois par reculer et se refermer ...) les nouvelles générations étant parfaitement au fait de l'occident et ayant été formées dans les plus prestigieuses universités.

Ce qui est intéressant c'est que ton analyse sur l'archaïsme peut s'appliquer a certaines sociétés européennes (françaises... ) aujourd'hui dans une organisation dépassée et dans une peur du développement vers l'international : manque de délégation due a un paternalisme ou post paternalisme excessif, blocage, manque de développement,...

Tu as raison sur ces deux points :

. l'évolution positive de la Chine va lui permettre de "passer un cap" et de confier les responsabilités à de nouvelles personnalités mieux formées que les générations précédentes - mais bon, cela pourra prendre du temps, parce que le système actuel fonctionne de facto très bien pour les Chinois, même s'il est très perfectible à nos yeux...

. ...mais si l'on dénonce facilement la paille dans les yeux chinois, on a parfois du mal à identifier la poutre plantée dans les nôtres... L'archaïsme français est réel, et les craintes que l'on peut avoir pour notre économie sont très sérieuses : le problème est avant tout culturel, l'intelligence économique étant trop souvent perçue en France comme "impure" en raison de sa proximité avec "l'argent"...

Plus que tout ils sont fiers de leur origine et de leur culture, pas de blabla lancinant multiculturaliste debile de la vieille europe..

Brice Bling a écrit:

Je crois que ce genre d'article ne sert qu'à nous - les Français - masquer les véritables enjeux futurs, et que c'est bien dommage.
Mais bon, je demande peut-être beaucoup à ce journal - et aux lecteurs Français...

Une petite précision, le journal "24heures" n'est pas Français, mais Suisse (et plus précisément Vaudois):

http://www.24heures.ch

Pollux70 a écrit:

Brice Bling a écrit:

Je crois que ce genre d'article ne sert qu'à nous - les Français - masquer les véritables enjeux futurs, et que c'est bien dommage.
Mais bon, je demande peut-être beaucoup à ce journal - et aux lecteurs Français...

Une petite précision, le journal "24heures" n'est pas Français, mais Suisse (et plus précisément Vaudois):
http://www.24heures.ch

Tu as raison - et j'avais d'ailleurs bien vu que tu es établi en Suisse, mais sur cette question j'ai l'impression que ce qui est valable en France l'est également en Suisse.
Mais je peux me tromper.

francis28 a écrit:

Plus que tout ils sont fiers de leur origine et de leur culture, pas de blabla lancinant multiculturaliste debile de la vieille europe..

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