Accepteriez vous de vivre de votre passion ?

Parmi les nombreux intervenants de cet excellent forum , il me semble que peut sont horlogers ou vivent de l'horlogerie.

Ma question s'adresse donc à tous les autres, ceux dont le métier est à mille lieux de l'horlogerie :
si un jour vous aviez la possibilité de vivre rien que pour l'horlogerie pour une raison ou une autre (réorientation professionnelle, héritage, gain au supermegamillion, etc ...), accepteriez vous de transformer votre passion en métier ?
N'auriez vous pas peur de "saturer" ?
N'auriez vous pas peur que ce métier, à la longue, ne tue votre passion ?

Je me posais la question hier soir : Si j'en avais la possibilité, garderais-je l'horlogerie comme passion ou irais-je jusqu'au bout ?
Cette passion me prends beaucoup de temps (mini 2 à 3 H par jour) au grand dam de ma femme... Mais si jamais je pouvais y passer 8 à 10 H par jour ... ??

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Amicalement,

bien qu'etant vieux,je me suis renseigner pour reprendre une licence de commercial,le prix a mis fin à ma nouvelle carriere,aujourd'hui les marques participes à hauteur 55.45 ou plus pour garder la main sur les licences commerciales.

Me concernant, j'ai décidé de mettre un terme à ma carrière Commission européenne afin de vivre de ma passion horlogère. A ce stade ci, j'en suis encore à mes premiers balbutiements en ce sens que je dois me trouver un lieu pour constituer mon atelier, (j'ai déjà l'Elma, la polisseuse et le chronocomparateur (quasi)), j'ai déjà mon programme Bourse européenne et brocantes nationales, une solide base de données des montres achetables/vendables avec prix moyens et spécificités précises, les tunes sont presque là aussi, ma nana me suit presqu' à fond, ma mère flippe, mon père me trouve inconscient et ne me 'pardonnera' jamais d'avoir quitté un boulot stable et très bien payé (j'm'en fous de ce qu'il pense) et moi ??? Moi je cauchemardise, je pense et rêve montres , me dis que j'y arriverai pas, que je ne saurai quoi acheter une fois en Allemagne, qu'il va falloir marchander grâve, que ma passion pour les montres risque d'en prendre un sérieux coup vu le nombre potentiel de garde temps divers qui me passeront par les mains. D'un autre côté, j'ai enfin la possibilité de faire quelque chose que j'aime vraiment : chercher, discuter, acheter, vendre pas encore vraiment mais je vais /dois apprendre, réparer proprement etc Mais pour faire très court, il est clair que passer de collectionneur à revendeur risque de diminuer quelque peu ma fascination béate pour telle ou telle montre

Pour ma part, je suis un touche à tout incorrigible depuis toujours. Je suis designer graphiste, photographe et aussi musicien et DJ. Je vis très correctement de mes activités.

J'ai très très envie de dessiner des montres (j'en ai d'ailleurs plein mes tirroirs) mais je suis conscient que le milieu de l'horlogerie est une forteresse dans laquelle on ne rentre pas si on n'y est pas depuis toujours ou si on n'y est pas invité... Alors que faire.

Citation :

le milieu de l'horlogerie est une forteresse dans laquelle on ne rentre pas si on n'y est pas depuis toujours ou si on n'y est pas invité... Alors que faire.

Cela me fait penser à l'excellent Un héros très discret'

20 ans d'établi , et toujours une passion grandissante !
Bon , il est vrai qu'après tout ce temps l'approche est différente . Au départ , j'accumulai pas mal de chose qui me passai sous le nez . A présent l'achat dans l'esprit collection m'interresse beaucoup moins . Je prends plus de plaisir à restaurer et découvrir des pièces qui ne m'appartiennent pas forcèment .
Sur l'établi , une fois une montre terminée , je n'ai aucun regret à la voir partir . Celle qui m'interresse c'est la suivante , celle qui patiente dans son carton à l'état de semi-èpave !
Je trouve que les connaissances et les résolutions de pannes sont beaucoup plus enrichissantes que l'accumulation de montres .

Une petite exception quand meme pour les montres dites très anciennes . Là c'est le coeur qui parle , leur coté artisanal pièce unique les rende très attachantes .

c'est bien chouette d'avoir commençé aussitôt et directement par quelque chose qui te passionne Loupe C'est vrai que restaurer une montre est un réel plaisir !

Bonjour PSE,

Oui ! c'est même en projet.
A vrai dire, depuis un peu plus d'un an, je m'use dans un poste qui ne me convient qu'à moitié. J'envisageais une évolution logique au sein de ma société, et puis en novembre dernier On m'a demandé "Est-ce que tu fais ton C.A.P. pour travailler dans l'horlogerie ?" "Non, j'ai un métier, mais j'imagine que vivre de sa passion ça doit être formidable". J'ai eu 9 mois pour y repenser et je dois reprendre contact avec cette personne pour discuter d'éventuelles opportunités.
Si ça n'est pas dans ce cadre, je dois de toute façon continuer ma formation avec les cours du soir pendant encore 3 ans, voire moins, si je parviens à monter un dossier au FONGECIF. Ensuite, j'aurai toutes les armes pour décider sereinement.
En tout cas, je ne me vois pas terminer ma carrière dans mon domaine. J'ai plusieurs exemples autour de moi qui on fait ce grand saut. De la restauratrice de meubles anciens, au patissier en amérique latine, tous ont quitté une situation confortable pour passer un C.A.P. ou autre. Certains tirent la langue, mais globalement, ils le referaient tous si c'était à refaire.

Voilà où j'en suis.

Christian.

NAN!
Je pratique la clientèle dans un autre secteur depuis longtemps: rien de tel qu'un client pour gâcher le métier! Pas tous fort heureusement.
Et les horlogers que j'ai croisé ne semblaient pas pratiquer un secteur à taux de croissance à 2 chiffres. Pas trop inspiré quoi..
Donc, je changerai probablement-certainement de secteur comme je l'ai déjà fait, avec finalité $$$.
La passion, dans une autre vie peut-être, si je me souviens de celle-ci

31 ans que je vis de ma passion.
31 ans que je flippe comme un rat à l'approche des bilans.
31 ans que je bosse comme un tarré ( certes j'ai pas mal freiné ), et j'ai connu (trés souvent ) les semaines de 7 jours à 18 heures/jour.
31 ans que je fais ce je veux, ou je veux et quand je veux.
Un conseil ( si je peux me permettre ) pour vivre pleinement sa passion:
Soit etre célibataire ( et c'est de loin la meilleure solution, je me suis marié à 47 ans ), ou avoir une femme qui ne sache pas poser ces questions :
1. Tu vas ou ?
2. Tu viens d'ou ?
3. Tu rentres quand ??
Bref, une sympa, pas casse burnes, et surtout ......... et c'est trés important, meme si, cela semble bassement materiel :
Qui a de la thune, et de la sévére, afin de pouvoir éponger un coup dur, en forme de TVA nerveuse ( genre rappel de 18000 euros inattendu, suivi, tt naturellement de 10000 euros de rappel d'URSSAF ).
Et pour terminer :
Des relations, enormement de relations, connaitre des centaines de collectionneurs, d'amateurs, de marchands, de partics, etre branchés avec les notaires, huissiers, CP et experts.
Je dis ça, je dis rien, n'est ce pas, c'est pareil .....
PS : je viens de relire qqs posts. Si c'est pour se mettre à l'établi, il y a des points de mon post qui ne sont pas du tt important, et encore moins utiles.
En revanche, si c'est pour vivre de l'achat-vente ( et j'ai cru comprendre que ce serait le cas de Chronofoldingue ) c'est la tripaille à l'air tous les jours de l'année, et surtout dans le domaine de la montre bracelet, ou tout, absolument tout est référencé, sans oubler le clic sur Gogolle.
Ce qui revient à dire que faire un coup, c'est pas gagné.

chronofolie a écrit:

Moi je cauchemardise, je pense et rêve montres , me dis que j'y arriverai pas,

Il ne faut pas.
Un moment donné, il faut arrêter de réfléchir et plonger..
Il ne faut surtout pas arriver en fin de vie et se dire: "j'aurais du, j'aurais pu, si j'avais su,.."

Arno a écrit:

en forme de TVA nerveuse ( genre rappel de 18000 euros inattendu, suivi, tt naturellement de 10000 euros de rappel d'URSSAF ).

Ahahaha
Toi aussi?
C'est épuisant les procédures et recours fiscaux!
A peine deux en 15 ans

Citation :

...Chronofoldingue

J'imagine que je dois bien le prendre

28800 a écrit:

Arno a écrit:

en forme de TVA nerveuse ( genre rappel de 18000 euros inattendu, suivi, tt naturellement de 10000 euros de rappel d'URSSAF ).

Ahahaha
Toi aussi?
C'est épuisant les procédures et recours fiscaux!
A peine deux en 15 ans

Ni procédures, ni recours.
J'ai payé et écrasé. Je m'attendais à ces rappels, suite à une envolée du CA. Mais leur arrivée me pris de court .... me pris plutot à la gorge, serait plus exact.
Mais bon, c'est comme ça, pas grand chose à redire, finalement.

chronofolie a écrit:

Citation :

...Chronofoldingue

J'imagine que je dois bien le prendre

Ben oui ...
Je trouve meme que cela sonne moins pathologie que "folie".
Chronofoldingue, plutot cool.

j'ai fait le saut il ya 6 mois.
Pour l'instant je ne regrette pas, je passe mes journees sur mon ordi, mon telephone ou en vadrouille, je mange le soir avec mon ordi a cote en attendant des mails importants pendant que ma copine me fusille du regard, j'ai des mois avec une thune de malade et des mois avec des cacahouetes....Mais j'adore!!!

Ici (a New York) tout les mecs que je connais travaille dans la finance, tu vas dans une soiree ou au resto ca parle que de ca. Moi ce me saoule la finance, j'en ai fait 4 ans d'etudes et je me suis dit il faut etre tres con pour faire ca Au moins quand je me presente, les gens sont interesse (ou interloques peut etre ?)

Pour l'instant je pense que ca marche bien car l'euro et tres fort et que je vends tout en Europe, aussi a l'inverse d'Arno je n'ai pas des charges astronomiques. On avisera quand la situation changera... Je suis en train de negocier un partenariat avec un antiquaire connu ici qui me permettrait d'etendre mon boulot. Comme le dit Arno c'est vraiment important d'avoir des connections de fou.

J'adore mon style de vie, je peux manger avec ma copine tout les midi, je me leve pas trop tot a part quand je voyage pour une foire ou aller recontrer des clients, si j'ai envie de prendre un jour pour moi je le fais... Mais bon si un dimanche a midi ya un type qui m'appelle pour un rdv... Je lui dit de rappeller plus tard

Voila!

La grosse différence est qu'outre Atlantique, un indépendant n'est pas considéré comme un ennemi du système.
Ici en Europe, l'entrepreneur est sinon à abattre, du moins à presser comme un citron.
Maintien des avantages sociaux oblige.
C'est ce que l'on appelle dans les études sociologiques s'y rapportant "créer un climat de confiance au sein duquel l'entrepreneur s'épanoui"

Les chinois l'on compris, les américains aussi, l'Europe des anciens adhérents socialise...

Merci de vos réponses franches.
Cela me donne à réflechir ....

Amicalement,

Je ne vis pas de mais avec . Je pourrais probablement vivre de ... j'ai même des propositions car il paraît que je suis communiquant...

Pour le moment j'ai un métier qui me plaît, une passion qui me plaît alors je reste un bénévole de l'étape. C'est le prix d'une forme de liberté.

Je ne sais pas pour l'avenir. Me poser ce type de question m'endort alors je ne la pose que le soir.

On me dit que je devrais y aller, je me répond que si c'était à refaire je serais cuisinier, ébéniste , menuisier mais pas juriste. Finalement, les hasards deviennent des choix et les choix se font par hasard.

Mon hasard m'a conduit où je suis.

On me l'a encore proposé...j'y réfléchit encore.

La proposition est interessante, la personne qui me le propose a des connections qui peuvent permettre un épanouissement rapide à travers la vente de très grosses pièces.

Seulement, comme se dernier me l'a bien précisé, rentrer dans se "buisness" peut vite faire porter un regard différent sur sa passion, les coulisses de la vente d'occasion, ne sont pas toujours faites de fleures et de bisounours