NUFAN Animateur Chevronné
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| Sujet: ACTU (mai 2010): Le propriétaire de Cartier sauvé par l'Asie Dim 19 Sep 2010 - 13:48 | |
| Article Figaro du 28 mai 2010 (que je viens de retrouver) - Citation :
- Le bénéfice du groupe suisse Richemont a reculé de 18 % l'an dernier. Ses ventes ont chuté partout, sauf en Asie. Le numéro deux mondial du luxe se prépare avec prudence à une reprise incertaine.
Cartier possède 34 boutiques en Chine et prévoit de doubler ce nombre dans les années à venir. Le pays sera alors son premier débouché. Dès aujourd'hui, l'Asie tout entière apparaît comme une bouée de sauvetage pour le groupe suisse Richemont, propriétaire du joaillier français ainsi que de Van Cleef & Arpels, Lancel, Montblanc ou des horlogers Jaeger-LeCoultre, Vacheron Constantin et Piaget.
Sur son exercice annuel, clos fin mars, le numéro deux mondial du luxe derrière le français LVMH a vu ses ventes mondiales (5,17 milliards d'euros) reculer de 4 %. Dans le détail, elles ont chuté de 10 % au Japon, de 11 % en Europe et de 20 % aux États-Unis, sauvées par une croissance de 18 % en Asie-Pacifique (hors Japon), qui pèse désormais un tiers du total. Conséquence : le bénéfice net (603 millions d'euros) a baissé de 18 % par rapport à l'année précédente. Une performance jugée «satisfai sante» par la direction du groupe, mais décevante par les analystes financiers.
Difficultés pour Montblanc et Baume & Mercier «Nous mettons l'accent sur nos investissements en Asie, en Europe de l'Est et au Moyen-Orient, les trois régions où nous continuons de nous développer», souligne Richard Lepeu, directeur général de Richemont. En revanche, la reprise en Europe reste molle, menacée par la crise de l'euro et les politiques de rigueur fiscale (lire ci-contre) . Aux États-Unis, le suisse perçoit un net rebond en ce début d'année par rapport à une période sinistrée l'an dernier, mais reste très prudent sur la deuxième moitié de l'année.
Les 17 marques du groupe ont subi à des degrés divers l'impact du ralentissement de la demande pour l'horlogerie et la joaillerie. Si Cartier, sa première marque, n'a connu qu'un «recul marginal», Van Cleef a plus souffert. Piaget et Vacheron Constantin ont maintenu une progression de leurs ventes, tandis que Jaeger-LeCoultre, Officine Panerai, Baume & Mercier et Montblanc étaient en repli. Côté accessoires et mode, Lancel s'en est mieux tiré que Dunhill, tandis que la griffe de prêt-à-porter Chloé a subi un recul de ses ventes.
Le groupe a réagi en réduisant sa production et en serrant ses coûts. 60 boutiques insuffisamment rentables ont été fermées dans le monde, principalement à l'enseigne Montblanc.
«Nous avons une organisation de la production très flexible, avec nos 1400 personnes, explique le président de Cartier, Bernard Fornas. Nous pouvons arrêter dès qu'il y a un problème. Et, depuis début 2010, ça a bien redémarré partout.» Aujourd'hui, les usines remontent en puissance pour répondre à la demande croissante des grossistes. La situation commerciale s'est nettement améliorée dès la mi-2009 : si le chiffre d'affaires de Richemont avait reculé de 15 % sur la période avril-septembre 2009, il a rebondi de 6 % durant les six mois suivants.
Et, en avril 2010, ses ventes ont crû de 24 %, dont 45 % en Asie. «Nous allons adapter prudemment notre production à nos ventes, sans euphorie», précise Richard Lepeu.
Le luxe craint l'austérité Après la crise financière, les professionnels du luxe s'inquiètent de la crise budgétaire et de l'euro. Les plans massifs de soutien aux économies déployés par les États occidentaux, creusant dettes et déficits publics, vont tôt ou tard entraîner des hausses d'impôts qui risquent de toucher en premier lieu les classes les plus aisées, clientèle du luxe. La Grande-Bretagne, l'Italie, le Portugal ou la Grèce sont déjà passés en mode rigueur. Le patron d'Hermès s'en est inquiété à plusieurs reprises, refusant de miser sur une poursuite à long terme de la croissance soutenue de ses ventes enregistrée au début de l'année. «L'austérité va prévaloir sur les marchés occidentaux, reconnaît Richard Lepeu, directeur général de Richemont. L'amputation des revenus ne va pas aider, mais c'est surtout une question de sentiment psychologique. Si les consommateurs pensent que la situation s'améliore, ils dépenseront.» Après un recul de 8 % l'an dernier, le cabinet d'études Precepta ne prévoit pas une croissance supérieure à 1 % pour le secteur du luxe cette année et de 4 % seulement en 2011.
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