Guy 67 Modérateur
Nombre de messages : 16421 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 07/05/2005
| Sujet: Ma Dornblüth 99.1 Dim 10 Juil 2005, 17:11 | |
| Ma
Dornblüth
99.1 En 1959 Dieter Dornblüth, un horloger saxon, avait un rêve : celui de construire une montre bracelet en s’inspirant d’une montre de poche exceptionnelle qu’on lui avait confiée en réparation et dont il avait eu du mal à se séparer une fois la réparation effectuée.
Il se lança dans des esquisses, commença à bricoler, mais, ayant entre temps eu l’opportunité de reprendre un magasin d’horlogerie à Kalbe en Saxe qui lui prenait tout son temps, le projet passa aux oubliettes.
Il n’en fut sorti qu’en 1999 sur l’instigation de son fils Dirk, lui-même horloger.
Et ce fut le début de cette belle histoire de passionnés…Mon modèle : le « 99.1 »C’est le modèle le plus récent de la gamme qui en compte trois :
- le 99.0 à « petite » petite seconde - le 99.1 à « grande » petite seconde - le 99.2 avec petite seconde à 9 h et réserve de marche à 3 h.
Pour la première fois en technique horlogère, un entraînement indirect de l’indication de seconde a permis de déplacer celle-ci pour obtenir un cercle plus grand de 3 mm par rapport à la petite seconde du modèle 99.0, ce qui augmente sensiblement l’harmonie du cadran. Le design de la montre : Il s’inspire des B-Uhren (Beobachtungsuhren), les fameuses montres d’observation. Préférence a donc été donné au côté montre outil plutôt qu’à l’élégance. La boîte : Elle est en bois et laisse apparaître la montre à travers une ouverture circulaire, ce qui est inspiré de la tradition des chronomètres de marine ou des montres d’observation. Le boîtier : Il est en acier brossé sauf les cornes et entre cornes qui sont polies, son diamètre est de 41,8 mm pour une hauteur de 11,5 mm. Il est fabriqué chez Walter Fricker à Pforzheim.
La première impression est celle d’une montre assez massive, ceci est dû au profil très droit du boîtier.
Pourtant elle est agréable à porter, même avec un petit poignet comme le mien, du fait aussi d’un poids de seulement 80 gr avec bracelet cuir.
Elle ne passera pas inaperçu pour autant ! Le cadran : Il est visible à travers un verre saphir très légèrement bombé et traité antireflets double face et arbore un magnifique chemin de fer ainsi que les traditionnels chiffres arabes sauf le 6, mangé par la petite seconde.
Il y a également l’inscription : D.Dornblüth & Sohn, le D. pour Dieter, et comme le prénom du fils commence également par un D, son fils, s’il reprend l’affaire un jour, n’aura rien à modifier !
En dessous est inscrit : Kalbe i/S.A. à savoir le nom de la petite ville de Kalbe qui se trouve en Saxe Anhalt.
Le cadran est en argent massif « fine grained » et sa couleur oscille entre le blanc et le coquille d’œuf suivant l’éclairage.
Il est réalisé par la firme Cador à Lörrach.
Les aiguilles sont polies et bleuies à la flamme dans les ateliers Dornblüth, la lisibilité est parfaite même en basse lumière.
Lisibilité, voila d’ailleurs le maître mot de cette montre. Le mouvement :Le 99.1 à remontage manuel est un vrai mouvement de manufacture, car il ne doit pratiquement plus rien à l’ébauche dont il était initialement dérivé.
Il a une réserve de marche de 48 heures.
Son diamètre est de 37 mm, sa hauteur 4,4 mm et il oscille tranquillement à 18 000 A/h.
On peut l’admirer à travers un fond saphir vissé et il présente les caractéristiques traditionnelles de l’horlogerie allemande :
- la platine ¾, percée, fraisée sur tour puis dorée et envoyée ensuite chez Jochen Benzinger qui va y graver à la main (selon son humeur, ce qui renforce le côté unique de chaque montre) et à l’or jaune le nom de la firme et le numéro de la montre,
- la platine (une fois de retour à Kalbe) sera anglée à la main, décorée avec des côtes de Genève et plaquée or rose,
- le balancier à vis avec axe décoré de motifs floraux gravés à la main,
- le réglage fin avec col de cygne poli à la main,
- les chatons en or 18 K vissés sur la platine avec de minuscules vis bleuies,
- le polissage en soleil des roues, etc.
Les vis sont naturellement bleuies à la poêle et ne présentent plus sur mon exemplaire de résidus de nickel dans les fentes, contrairement aux premiers exemplaires, Dirk Dornblüth ayant trouvé une solution pour les éliminer.
Le remontage se fait aisément grâce à la couronne de bonne taille facilement préhensible, mais au contact un peu rugueux. La finition :Elle est tout bonnement d’excellent qualité. Le bracelet : Un superbe alligator (entre cornes 22 mm) fait main en Allemagne, très agréable à porter et monté soit sur ardillon, soit sur une boucle double déployante avec un système original de fixation à vis. La carte de garantie : « Artisanale » elle aussi ! Le prix : Il est de 3 400 € (sans la boucle déployante) et l’on peut considérer ce prix comme assez raisonnable pour une montre réalisée avec une aussi grande part de travail manuel !
Victime de son succès…
et bien qu’ayant embauché 2 horlogers et déménagé dans un atelier plus grand, Dirk Dornblüth est incapable actuellement de fabriquer plus de 7 montres par mois ! D’où des délais de plus de 6 mois !
Un heureux concours de circonstances m’a permis d’entrer en possession de cette montre et je vous laisse imaginer le plaisir que je ressens à la porter !
De par sa sobriété je la préfère d’ailleurs au modèle avec réserve de marche, mais ce n’est que mon goût personnel…
Dornblüth a sorti un joli petit catalogue que l’on peut demander via le net et qui arrive avec une carte nominative manuscrite (sympathique attention !) ainsi que des inserts sous forme de cartes postales qui peuvent servir de fond !
Automnale…
ou printanière…
bien du bonheur !
Ma visite de la manufacture est à découvrir ICI. Guy |
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