Actu : Rolex se met à l’heure de la Chine

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Rolex se met à l’heure de la Chine
Horlogerie | Le groupe horloger nomme une direction bicéphale pour succéder au brusque départ du CEO Bruno Meier




Roland Rossier | 04.05.2011




Révolution au bel étage de Rolex. Après à peine deux ans à la tête du groupe horloger, le CEO Bruno Meier a été remplacé «avec effet immédiat» par l’Italien Gian Riccardo Marini. Administrateur-délégué de Rolex Italia, c’est lui qui officiera comme directeur général alors que Daniel Neidhart sera chargé de diriger les filiales étrangères de l’entreprise.

Et Bruno Meier? Selon une
porte-parole du groupe, «il a quitté l’entreprise». Pour aller où? On ne sait pas… Ce départ brutal n’est pas sans rappeler celui de son prédécesseur, Patrick Heiniger, intervenu en décembre 2008. Ce nouveau départ «à l’américaine» s’explique-t-il par d’obscures raisons? Impossible de le savoir car la firme n’a pas fourni davantage d’explications. Selon le communiqué du groupe, «compte tenu du développement des activités industrielles et commerciales du groupe en Suisse et à l’étranger, le conseil d’administration de Rolex a décidé d’actualiser les structures de l’entreprise». Il faut donc lire entre les lignes. Bruno Meier ayant notamment été nommé pour ses compétences financières, à une époque où, précisément, ces capacités-là étaient recherchées par les instances dirigeantes, celles-ci ont jugé que la firme avait désormais besoin d’autres profils: des hommes connaissant les processus industriels et les marchés. Si Gian Riccardo Marini (qui travaille pour Rolex depuis 40 ans) suivra en particulier les activités industrielles en Suisse, où l’horloger occupe 6000 collaborateurs (4000 à Genève et 2000 à Bienne), c’est la nomination de Daniel Neidhart qui retient surtout l’attention. A un triple titre. D’abord parce qu’il est beaucoup plus jeune que le nouveau CEO: 49 ans contre 64 ans pour Marini. Ensuite, parce qu’il dirigera les 28 filiales étrangères du géant horloger (3000 personnes, le tiers de l’effectif total). Enfin, parce qu’il gérera ce petit empire depuis Hongkong, où il est installé depuis vingt ans. La grande ville portuaire est devenue le centre commercial névralgique pour inonder la Chine, second marché mondial pour l’industrie horlogère de luxe.

Or, selon l’étude World Watch Report 2011 récemment publiée par IC-Agency, Rolex ne figurait qu’au cinquième rang, en 2010, dans le classement des marques les plus vendues en Chine, derrière Longines, Omega, Rado et Cartier. Le groupe genevois dispose donc, en Chine, d’une large marge d’expansion.

En revanche, Rolex caracole toujours en tête du premier marché de l’horlogerie de luxe, les Etats-Unis. Sa part de marché y était – en 2010 – de 27,3%, contre 14,6% pour Omega, 11,1% pour Cartier, 10% pour Breitling et 8,1% pour TAG Heuer. Une partie du défi de Daniel Neidhart consistera donc à gagner des parts de marché en Chine tout en ne les perdant pas aux Etats-Unis. Mais, pour l’heure, c’est la Chine qui occupe le devant de la scène. Car la croissance du marché mondial du luxe – de 8% cette année à 185 milliards de dollars – s’explique par l’appétit des Chinois pour les grandes griffes (+25%), selon le consultant Bain & Company. C’est aussi en Chine que le nombre de millionnaires se multiplie comme des brioches dorées. En 2011, ce pays devrait regrouper 585 000 personnes détenant 1,5 million de dollars, le double par rapport à 2008. Et c’est le segment des riches possédant une fortune de 15 millions de dollars qui s’accroît le plus. A ce niveau, le prix d’achat d’une Rolex s’apparente à celui d’un paquet de cacahuètes…

http://www.tdg.ch/node/336188

Ca ne m'étonne pas, Rolex veut absolument combler son retard sur OMEGA voire battre OMEGA sur tous les marchés existants, et Marini ayant une large expérience du marché italien connaît certainement les exigences de clients qui ont un pouvoir d'achat important, ceci se fera bien entendu avec l'aide de Neidhart.

Un peu dommage...quand même pour nos cousins suisses...

Car pour l'heure, les chinois fortunés vont claquer leur fric sur place en faisant du même coup profiter à l'industrie du tourisme.