Mon arrière grand-mère faisait de la photo, pas comme une simple amatrice de prise de vue mais de A à Z avec le développement sur des plaques de verre et le tirage sur du papier. Dans son matériel outre un agrandisseur, des cuves et des bouteilles "spéciales" pour ses produits, il y avait un luxmètre et un chronographe en acier. Je n'ai pas pu avoir ce matériel qui malheureusement est parti partiellement en décharge et pour le chrono entre les mains d'un membre de la famille qui peut-être un jour ...
Le chrono avait un mouvement très oxydé par les sels d'argents sans doute avec lesquels il était plus ou moins en contact. Comme elle était institutrice, elle utilisait aussi ce chrono pour faire courir ses bambins. Elle racontait presque tout de sa vie dans des cahiers. Dans l'un d'eux, elle écrivait qu'en augmentant la quantité de produit pour le tirage et en réduisant le temps d'exposition, elle obtenait sur une focale X un tirage plus contrasté en laissant le papier exposé 40 secondes (de mémoire). Elle utilisait ce chrono en 1911 au début de sa carière et s'en servait encore en 1949 quand elle fit ses dernières photos.
Elle avait raconté qu'elle plaçait ce chrono dans les mains des gamins à qui elle apprenait à lire l'heure et qu'une fois qu'ils maitrisaient cette lecture correctement, elle leur faisait faire des exercices pratiques de mesure du temps qu'elle leur donnait ensuite sous forme de problèmes. Je trouve assez amusant de reconstituer ce à quoi ont pu servir ces chronos "civils" d'autant que lorsque mon arrière grand-père eut son automobile, elle se mit à faire des statistques sur le temps de route pour aller au Touquet et la vitesse moyenne calculée à l'aide de ce chrono... Quand on sait qu'aujourd'hui, on ne sait plus vraiment pour quoi s'en servir !
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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