Actu: Six lycéens de Morteau reconnus comme « meilleurs apprentis de France »

Citation :

Six lycéens de Morteau reconnus comme « meilleurs apprentis de France »


Morteau. Une belle montre a quelque chose de royal (au sens… noble du terme). Du reste, la maison Pequignet a appelé « Calibre royal » son désormais fameux mouvement mécanique, celui conçu par ses soins en 2011.

Pequignet est en bonne compagnie. À deux pas des établis de l’horloger de Morteau, des élèves du lycée Edgar-Faure sont eux aussi des habitués de la « loupe à l’œil ».

En tout, ils sont 210, actuellement, à avoir fait le choix d’une formation (du CAP jusqu’au DMA, diplôme des métiers d’art), qui fera d’eux, avec l’expérience, d’excellents « pros » en matière de garde-temps.

Parmi eux, 11 viennent d’être consacrés comme « Meilleurs apprentis de France » (« Un des meilleurs apprentis de France », selon la « vraie » appellation officielle, car ce titre national est rarement porté par un seul lauréat).

Parmi ces 11, ils sont 6 à avoir obtenu la plus haute distinction de ce concours, la médaille d’or. Les 5 autres ont décroché l’argent.

Très bien, mais comme il y a peu de concurrence, Edgar-Faure est quasiment devenu un établissement « abonné » à ce type de distinction. Ce qui aurait presque tendance à la rendre banale…

« C’est vrai que Morteau a souvent plus de gagnants que les autres lycées dotés de formations horlogères », explique Florent Lecomte, leur prof d’horlogerie, qui a beaucoup aidé ses protégés à se hisser à ce niveau du podium. « Mais c’est aussi parce que nous présentons davantage de candidats. »

L’autre bonne raison, du moins cette année : les Mortuaciens ont su puiser en eux pour aller jusqu’au bout de l’épreuve. Alors que leurs adversaires (le lycée Diderot de Paris, le lycée Jean-Jaurès de Rennes et le Centre de formation des apprentis de Tours) ont fini par lâcher leurs brucelles, limes et polisseuses, entre autres outils spécialisés.

Le chanfrein à la main

« Mais ça n’enlève rien à la validité du choix final fait par les MOF, les Meilleurs ouvriers de France, qui composent le jury de l’épreuve. Car ils examinent des pièces anonymées. Ils ne savent donc pas d’où elles viennent, et ne jugent donc que leur qualité. »

L’épreuve a consisté à réaliser un « ressort de tirette ». Il s’agit de cette pièce stratégique actionnée par la couronne (royale, si l’on veut…), cet objet que l’on tourne pour remonter la montre (mécanique), ou mettre ses aiguilles à l’heure après avoir tiré la tige du remontoir.

« Tout se fait à la main, à part 3 trous effectués à la perceuse. Et il y a une grande exigence sur la qualité de finition », poursuit le prof. Est ainsi examiné de près « l’anglage » d’une partie de la pièce, ou, si l’on préfère, son « chanfrein », selon l’un des termes du métier. Soit la faculté de polir la pièce pour éliminer toute arête.

Les candidats se sont préparés lors des ateliers organisés par Florent Lecomte, en dehors des cours, 4 heures par semaine durant 5 mois.

Parmi les 6 médailles d’or, une seule fille, Shona Taine, 18 ans, domiciliée à La Chaux-de-Gilley (Doubs). Et pas la moins douée du groupe pour usiner son ressort. Sensible aussi à la jeune création horlogère. « J’aime beaucoup ce que fait Romain Gauthier, au Sentier. » En Suisse, donc.

Les créateurs français savent ce qu’il leur reste à faire pour la retenir de ce côté-ci de la frontière.

Joël MAMET

http://www.estrepublicain.fr/edition-haut-doubs/2016/05/11/horlogerie-six-lyceens-de-morteau-reconnus-comme-meilleurs-apprentis-de-france

Ces jeunes font honneur à la formation française! Bravo à eux...

Pas mal du tout !