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 Montres militaires - Généraliste

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ZEN
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MessageSujet: Montres militaires - Généraliste    Montres militaires - Généraliste  Empty23/4/2017, 18:43

Sujets généraux sur les montres militaires

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MessageSujet: Les montres des signal corps en 1918   Montres militaires - Généraliste  Empty23/4/2017, 18:43

Les montres des Signal Corps


Les Signal Corps sont un corps militaire américain chargé de la gestion des communications notamment interarmées. Créés en 1860 par Albert J Myer, les Signal Corps eurent un rôle fondamental pour aider l'armée Française dès 1918 et établir des transmissions. Travaillant dans des conditions difficiles, les Signal Corps mirent au point des modes de diffusion des informations parfois complexes pour toujours garantir les interconnexions entre armées.

Pionniers de l'aviation militaire moderne en 1908, les frères Wright ont effectué des vols d'essai du premier avion de l'armée construit selon les spécifications des Signal Corps. L'aviation militaire américaine est d'ailleurs restée sous le contrôle des Signal Corps jusqu'en 1918, quand elle s'est transformée en Armée de l'air américaine .

Les Signal Corps sont omniprésents dans tous les développements technologiques modernes des armées et des communications.





Montres militaires - Généraliste  Camp2010


Les montres des Signal Corps furent commandées en Europe à plusieurs manufactures suisses. Le nombre de fournisseurs s'explique par l'amplitude des besoins en nombre. Omega, Zenith, Cyma, Moser, Tavanes, Ulysse Nardin, Tissot, Rode... Ces montres conformes à un cahier des charges de l'armée américaine se ressemblent toutes et diffèrent essentiellement par les calibres.
Elles devaient être précises et disposer d'un double couvercle de fond comme les montres de poche, afin d'assurer une bonne étanchéité à la poussière. La plupart des calibres sont des 12 lignes.

Les aiguilles de type Mercedes au radium assuraient une luminescence milieu nocturne ou faiblement éclairé. Les cadrans toujours en émail pour les modèles antérieurs à 1925 sont également peints au radium et dotés de chiffres arabes en principe avec un marquage 24 heures (effacé sur l'Omega présentée ci dessous certainement à cause d'un nettoyage de cadran). Les chiffres rouges étaient simplement imprimés ce qui parfois explique leur effacement.


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Montres militaires - Généraliste  Moser210


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Montres militaires - Généraliste  Signal10



Montres militaires - Généraliste  3omega10



Source de certaines images :

http://ihc185.infopop.cc/eve/forums/a/tpc/f/990103944/m/6141038851

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MessageSujet: L'histoire des montres "Corps of Engineers de l'US Army"    Montres militaires - Généraliste  Empty24/4/2017, 10:18

Le corps des ingénieurs de l'armée américaine est une institution dont l'objet est la gestion du génie civil rattaché au département de la défense américain et à l'armée de terre américaine. Cette institution fut créée en 1775 pendant la guerre d'indépendance lorsque le congrès continental a autorisé le premier chef des ingénieurs à bâtir des fortifications à Bunker Hill.

A l'époque, le corps était notamment composé de Français engagés par George Washington. Sept ans plus tard, le corps se fixe à West Point et devient la première académie militaire américaine. Ce corps allait rester lié à la France durablement et lors de la première guerre mondiale, il s'engagea le 6 avril 1917 aux côtés des alliés. Dès le mois de juillet 1917, les soldats américains étaient à Paris et sur le front, dès octobre, ils s'engageaient lourdement dans les combats contre l'Allemagne.

Au total, l'US Army a engagé plus de 1,2 million de combattants en Europe et essuyé 117 000 pertes humaines lors de la signature de l'armistice.
L'Europe fut un immense terrain de réorganisation des infrastructures pour le Corps of engineers. Il fallut reconstruire les infrastructures ferroviaires et routières, les ponts, les chaussées... Il fallut aussi installer des troupes dans les forêts pour exploiter le bois, réinstaller les zones portuaires et les voies fluviales, mettre en place des circuits de communications pour faire circuler les produits de première nécessité pour les populations et relancer les industries.

Les premières montres apportées par les Corps of Engeneers furent des montres Hamilton, héritières des railroads, montres des chemins de fers choisies pour leur ultime précision. Ces montres étaient conformes au cahier des charges mis au point pour les montres de chemins de fer américains. La précision devait être supérieure à 30 secondes par semaine.

https://forumamontres.forumactif.com/t24500-l-histoire-des-montres-de-chemins-de-fers?highlight=chemins


Le Corps of Engineers débarqua ainsi en Europe avec un millier de montres Hamilton destinées à la supervision des opérations de remise en état des chemins de fer français et à leur fonctionnement. Une fois en Europe, le corps d'ingénieurs passa commande de 10000 pièces de deux types :

- Des chronographes uniquement destinés à des mesures de temps courts (commande faite auprès de Vacheron Constantin)
- Des montres classiques chronomètres de poche (Ulysse Nardin, Zenith, Vacheron Constantin)

Le volume imposant et l'urgence affectée aux délais de livraison eut pour conséquence que Ulysse Nardin et Vacheron Constantin se tournèrent vers des sous-traitants tandis que Zenith très bien structuré pour des fabrications en volume produisait en interne toutes les pièces qui lui étaient commandées.

Montres militaires - Généraliste  Vc_cor10
Le modèle de chronographe Vacheron Constantin

Montres militaires - Généraliste  Corpso10

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Le modèle Zenith

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La version d'Ulysse Nardin




Pour Ulysse Nardin, CBI, Movado et dans une moindre mesure Moser, fournirent des pièces à la manufacture.

Les autres armées passèrent dans le même temps de lourdes commandes tant du coté anglais qui passa contrat avec Rolex (Aegler) et Cortébert que du coté allemand qui se fit livrer par de nombreuses manufactures.

Les marques devaient livrer aux Corps of Engeeners jusqu'à 200 pièces par mois, ce qui était énorme au regard des commandes qui devaient également être honorées en parallèle. On sait que Vacheron Constantin livra 3289 pièces dont une majorité de chronographes monopoussoirs.
Pour les chronographes comme pour les montres classiques, le diamètre des pièces est de 52 mm, les boites sont en argent de 900 millièmes dont les faces internes sont sablées. Boite, mouvement et cadran sont signés. Les cadrans sont marqués de chiffres luminescents au radium et les aiguilles également chargées de radium sont de type ailes de mouche ou de formes permettant d'y placer la matière luminescente. Les mouvements sont tous des 19 lignes, en laiton doré ou rhodié (plus rare), le balancier Guillaume est de type compensé à vis, coupé et le spiral de type Breguet.

Montres militaires - Généraliste  Corpso12

Montres militaires - Généraliste  Corps_10

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Le nombre de pièces livrées par Zenith flirte avec les 3000 et celui livré par Ulysse Nardin est un peu plus faible. Les fonds sont gravés d'un nombre (référence d'inventaire) qui se dissocie de l'ordre de livraison et de fabrication et s'enchaine quelle que soit la marque concernée. Ainsi un modèle comportant un calibre plus ancien peut recevoir un numéro plus récent qu'un autre avec une numérotation de calibre plus récente.


Un petit complément pour signaler que la gravure sur le couvercle de fond des montres est variable et mentionne soit " Property of Corps of Engineers" soit "Corps of engineers"  


Montres militaires - Généraliste  Standard
 

Cela est fonction davantage du hasard que d'une commande formelle. Il se dégage malgré tout que les pièces fabriquées chez Zenith ne mentionnent en général pas "Property of". Chez Vacheron Constantin, certaines pièces mentionnent en outre le nom de la personne ayant eu en charge la montre.
On notera enfin que pour les pièces Ulysse Nardin, son sous-traitant Orion a produit une partie des mouvements mais pas la totalité... Ulysse Nardin y apposait malgré tout son poinçon. Ici le calibre est sans col de cygne mais Orion a aussi livré des mouvements avec col de cygne pour les Corps of Engineers.  


Montres militaires - Généraliste  Standard 
La version Orion


Le calibre classique de Vacheron Constantin est à comparer avec sa version chronographe (le second).
Source Image  http://www.thehourlounge.com/index.php?module=Thread&action=viewEntire&threadid=42482

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MessageSujet: Les montres de poche militaires : De vraies guerrières    Montres militaires - Généraliste  Empty15/8/2017, 13:36

Les montres de poche militaires : De vraies guerrières













Dès le milieu du 19ème siècle, la montre de poche s’est modernisée et l’industrie horlogère naissante en a fait des instruments de précision, en généralisant la montre à ancre qui a progressivement remplacé la montre à cylindre et en cultivant l’interchangeabilité des pièces, condition essentielle de la réussite industrielle de ce secteur d’activité.



Si la montre à ancre de 15 rubis précise à la minute par jour se répand tranquillement, les manufactures s’attèlent également à proposer des montres dotées de Bulletins de marche (chronomètres) pour lesquelles la précision est supérieure à une dérive de trois puis d’une minute par semaine.


La première guerre mondiale va avoir sur l’horlogerie deux conséquences particulières :
-Les armées vont se doter massivement de montres jusqu’à étouffer la capacité de production de certaines manufactures notamment aux Etats-Unis. Elles vont ainsi provoquer un afflux énorme de commandes qui va occuper une grande partie de la production suisse. Les Anglais, les Allemands, les Français, les Américains, les Italiens vont ainsi porter des montres sorties des mêmes manufactures et avec des cahiers des charges extrêmement proches.

-On a coutume de considérer que les montres vont passer de la poche au poignet durant la grande guerre. Les dates des dépôts de brevets démontrent que l’industrie horlogère avait commencé à produire des montres bracelet pour hommes quelques années avant la guerre. Sans nul doute, celle-ci fut-elle déterminante pour convaincre les soldats que la montre bracelet était plus pratique à porter que la montre de gousset difficile à aller chercher sous la redingote.
Malgré tout, la montre de poche a conservé pour les versions militaires une véritable supériorité lors de la grande guerre. Au cours de la deuxième guerre mondiale, elle resta un outil recherché pour sa fiabilité et sa précision même si elle cohabita avec des montres bracelets officiellement certifiées par les armées.
Terre, air ou mer.



Montres militaires - Généraliste  Aurico10




Montres militaires - Généraliste  Aurico11


Les trois corps militaires, terre, air et mer furent immédiatement intéressés par les montres de poche. Elles furent ainsi reconnues comme des instruments essentiels pour la reconnaissance aérienne. Les Anglais notamment calaient des montres de poches dans l’axe d’appareils photographiques embarqués à bord d’avions militaires pour mesurer la vitesse à laquelle les troupes ennemies se déplaçaient sur le terrain. La montre calée en face de l’objectif apparaissait en bas de l’image lors de la première prise de vue. La position était alors soigneusement notée, le cas échéant avec des points de repère au sol, arbres, rochers, monuments. Une seconde photo était prise ensuite un peu plus tard, des troupes en déplacement et grâce à d’autres points repérés, on connaissait en fonction de l’heure photographiée, la vitesse à laquelle les armées avançaient.

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Les montres étaient dotées d’aiguilles dites poires « un peu spéciales » et très épaisses pour compenser le flou potentiellement dû aux vibrations de l’appareil. Peintes en blanc sur des cadrans noirs ou en noir sur des cadrans blancs, la lisibilité était optimale et le risque d’erreur quasiment réduit à rien.
Ces pièces étaient particulièrement solides pour résister aux atterrissages parfois violents des appareils qui les transportaient. Un verre très épais et des boites solides, monobloc, fraisées dans la masse les plaçaient à l’abri des chocs et des poussières. Cyma, Tavannes, Longines et Zenith notamment furent de grands pourvoyeurs de ces pièces.



Montres militaires - Généraliste  Milita12




Les troupes au sol avaient de leur côté, des montres souvent réservées aux officiers et aux sous-officiers qui permettaient de synchroniser des actions et de répondre aux ordres de l’Etat-major. Souvent en acier et achetées au meilleur marché, elles étaient dotées de mouvements performants. On rencontre même des chronographes destinés aux artilleurs et pour lesquels certaines maisons affichent clairement la destination. C’est le cas par exemple de LIP qui mena en temps réel, plusieurs campagnes de promotion pour ses montres à vocation militaire. Les manufactures suisses étaient sur ce terrain plus discrètes, neutralité oblige, mais n’en étaient pas moins actives. Certaines maisons étaient mêmes transformées en consortium d’armement en produisant des armes faites de laiton horloger à côté des montres.





Les besoins horlogers américains


La fin de la première guerre mondiale vit les Américains débarquer en Europe avec les Signal corps et les Corps of Engineers. Les premiers étaient chargés de rétablir les communications détruites et les seconds d’aider à la reconstruction des ouvrages d’art et des routes, essentiels à la reconstruction des villes en ruines.
Les Américains lorsqu’ils furent expédiés vers l’Europe n’avaient pas matériellement le temps d’attendre que les manufactures américaines produisent d’immenses quantités de montres nécessaires à chaque soldat et ingénieur. Si des firmes comme Elgin, Waltham ou Hamilton ont pu équiper quelques unités, il fallut commander aux firmes suisses des montres bracelets et des montres de poche.





Pour les Signal corps, les deux types de pièces furent sollicités auprès des plus grandes maisons. Tissot, Zenith, Omega, Longines, Cyma furent ainsi entre autres manufactures, chargées de livrer les Américains. Pour éviter que ces montres produites à un prix préférentiel ne se retrouvent dans les ventes de montres destinées aux personnes civiles, les manufactures en marquaient les cadrans du nom des « Signal Corps ». Les versions bracelets, un peu plus rares pour ces unités, sont souvent également gravées sur le fond. Pour ce qui est des corps of Engineers, Hamilton fut chargé de répondre à quelques commandes mais l’essentiel des besoins fut réparti auprès des firmes suisses. Zenith, Ulysse Nardin, Vacheron & Constantin et dans une moindre mesure IWC devinrent les fournisseurs attitrés des Corps of Engineers.
Le volume exceptionnellement imposant et l'urgence affectée aux délais de livraison eut pour conséquence qu’Ulysse Nardin et Vacheron & Constantin se tournèrent vers des sous-traitants pour les aider à produire les commandes en respectant les contraintes calendaires imposées par l'US Army. A l'inverse Zenith, très bien structuré pour des fabrications en volume et qui disposait d'un stock important de calibres, fut en mesure de produire en interne toutes les pièces qui lui étaient commandées, boites comprises. La manufacture du Locle avait une aptitude d'autant plus souple à se conformer sans recours à l'extérieur aux besoins de telles commandes qu'elle disposait d'une autonomie quasi-totale dans la fabrication des boîtes, grâce à son atelier intégré et n'était donc que très peu dépendante des sous-traitants.


Ulysse Nardin livra ainsi les Corps of Engineers avec des montres d’aspect identique (cahier des charges oblige) mais avec des mouvements de trois origines différentes dont deux extérieures à la marque. Les Corps of Engineers avaient un goût manifeste pour les belles montres si l’on en juge au choix quasi systématique de boites en argent à 900 millièmes.


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Le modèle Zenith

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La version d'Ulysse Nardin





La première guerre mondiale fut un extraordinaire accélérateur pour l’industrie horlogère. Les firmes d’ailleurs affichaient à la fin de la guerre des chiffres d’affaires tout à fait éloquents quant aux bénéfices qu’elles avaient pu tirer des quatre années de conflit.
Entre les deux guerres, les commandes des armées furent logiquement plus réduites mais les firmes horlogères continuèrent à créer de nouveaux modèles à destination des militaires soit sur la base de commandes, soit en prenant l’initiative de proposer des nouveautés. L’année précédant la seconde guerre mondiale s’avère riche de ces créations.

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Ulysse Nardin fournit ainsi une montre avec un mouvement de qualité chronomètre à l’Armée Française. Une recherche dans les livres de la manufacture permet d’établir que ce mouvement fut produit dans une quantité limitée notamment en 1919. Ulysse Nardin en dénombre 4484 exemplaires dont moins de 1000 furent livrés dans des montres fabriquées pour le Ministère de la Guerre. Ce chiffre reste toutefois théorique. Livrées par cartons de 6 pièces, ces montres avaient la particularité de disposer d’un joint d’étanchéité et d’un fond vissé avec six encoches permettant un serrage parfait au moyen d’une clé ou le cas échéant avec la main. La mention « Acier inoxydable » inscrite sur le fond de la boite laisse imaginer une livraison aux armées aux alentours de 1940 et en tout état de cause avant 1948 puisqu’à partir de cette date le Ministère de la Guerre (mention MG gravée sur les boites et le cadran) devint celui de la Défense Nationale. Le cadran en émail était directement numéroté au moment où les chiffres et les minutes en chemin de fers étaient peints de sorte que la numérotation ne pouvait être effacée par exemple pour donner une « vie civile » à la montre. Le mouvement de 19 lignes est particulièrement bien fini. Outre un anglage soigné des ponts, la plaque de contre pivot et le contre pivot à l’échappement dénotent une finition haut de gamme. La dorure de grande qualité avec un aspect sablé « fin » supprime les reflets disgracieux sur le mouvement comme si ses concepteurs avaient imaginé que l’esthétique des calibres serait un jour un critère étudié. L’empierrement de la montre est à noter car garant de qualité, il est aussi générateur d’un surcoût qui ne semble pas avoir fait reculer les services des armées. Le balancier bimétallique de grand diamètre achève de convaincre de la conception exceptionnelle de ce mouvement.



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L’armée est exigeante. Les pièces Ulysse Nardin sont des montres d’éclaireur. Leur fiabilité est essentielle et lorsque la seconde guerre mondiale éclate, les commandes faites aux manufactures portent sur des pièces précises le plus souvent offrant une précision de l’ordre de la minute par semaine. Ces montres militaires vont avoir de multiples usages. D’autres marques françaises cette fois comme Airin et Dodane seront aussi sollicitées pour des montres bracelet et des montres de poche, notamment des chronographes.


Les mythiques GSTP anglaises
Au cours de la Seconde guerre mondiale, l'Armée anglaise, qui s'était surtout consacrée, au titre de ses achats de pièces d'horlogerie, à équiper son armée coloniale, fut confrontée à un énorme besoin en montres pour les hommes du rang. Elle fit donc appel à plusieurs manufactures suisses et américaines pour la dotation de ses hommes en pièces d'horlogerie fiables, précises et de bonne qualité de finition. L’armée anglaise sera l’une des plus grande clientes des manufactures suisses. Les montres qu’elle commande connues des amateurs sous le nom de G.S.T.P. ou G.S/T.P., abréviation de "General Service - Trade Pattern" ce qu'on peut traduire par Usage Général Modèle Temporaire, furent livrées aussi bien par Jaeger LeCoultre, Cyma, Tavannes, Tissot, Damas, Grana, Helvetia (Général Watch), Rolex, que par des maisons comme Omega, Cortébert, Buren, Doxa, Elgin, Leonidas, Record, Lémania, Thommen, Recta, Unitas, FEF, Marvin, Moeris, Montilier, Waltham ou encore Zenith.

Certaines manufactures ne furent pas en mesure de faire face aux volumes de commandes passés par les Anglais et firent appel à des sous-traitants fournisseurs d'ébauches, tandis que des rhabilleurs livraient également des montres avec des cadrans anonymes et simplement la mention "Swiss made" à 6 heures. Qu'elles fussent d'origine suisse ou américaine, les montres répondaient strictement au cahier des charges de l'Armée britannique.


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Noirs avec des chiffres blancs ou blancs avec des chiffres noirs et parfois un compteur de seconde blanc sur fond noir, les cadrans comportaient en général un marquage avec une peinture luminescente au radium. L'application de cette peinture semble souvent très artisanale avec des débordements des chiffres dessinés sur les cadrans. Cela encourage à imaginer l'urgence dans laquelle ces montres durent être produites et le fait que les cadrans durent être peints directement à domicile par les assembleurs de ces montres. Caractéristique notable, les aiguilles de trotteuses sont sur la plupart des modèles de type tout à fait classique.


La majorité de ces pièces est dotée de mouvements de 18, 25 lignes à 19 lignes, 15 rubis et donc sans empierrement au centre et malgré tout de mouvements de qualité. Certains sont dorés, d'autres rhodiés et au mieux, rhodiés avec une décoration des ponts de type "côtes de Genève". Le fond peut être vissé mais il est plus fréquemment clipsé sur les modèles les plus courants. Chaque pièce est gravée de la Broad Arrow au moins sur le dos et parfois également sur le cadran. La mention GSTP est suivie d'une référence d'inventaire distribuée chronologiquement. Certaines montres furent livrées avant la guerre et d'autres, dans une bien moindre mesure, après la guerre. En effet, dès 1946, l'Armée anglaise a commencé à revendre ses surplus de montres tout en stockant certaines qui furent par la suite recyclées, notamment pour les services hydrographiques de la Navy. Pour autant, ces pièces seront utilisées jusqu'à la seconde moitié des années 50.

Les boîtes de type anglais, avec une grosse couronne ronde, sont souvent nickelées, de petite qualité et de taille classique, aux alentours de 52 mm pour les 19 lignes et 50 mm ou un peu moins pour les pièces dotées de plus petits mouvements.

Les pièces de poche furent utilisées aussi bien par l'Armée de terre que par la Navy britannique. La Marine fut chronologiquement le dernier des corps militaires à utiliser des pièces de poche. L'Armée de terre s'équipa en effet, plutôt de montres bracelets davantage pratiques, pour les hommes du génie notamment. Même si, dès la Première guerre, les montres bracelets font leur apparition au poignet de certains militaires, elles ne sont pas encore généralisées au début de la Seconde guerre mondiale. Il est rare que l'équipement en pièces horlogères soit une priorité militaire en dehors des périodes de conflits. Les pièces de poche sont donc largement répandues dans tous les corps de l'Armée anglaise, y compris bien avant la Seconde guerre, dans les espaces coloniaux où l'on retrouve des pièces de moindre qualité, notamment des montres à non plus 15 mais simplement 7 rubis, qui pèsent beaucoup moins dans le budget militaire. Ces pièces réglementaires sont d'ailleurs millésimées sur les cadrans.

Des chronomètres Jaeger LeCoultre dans l’armée anglaise







Après 1943, Jaeger LeCoultre livra à l'Armée britannique un important lot de montres de poche en laiton chromé dotées Calibre 467 fabriqué dans les ateliers du Sentier. Une partie des livraisons était destinée à l'Armée de terre (Montres gravées G.S.T.P. surmonté de la Broad Arrow), et la seconde partie à la Royal Air Force (gravées 6E/50), pour son personnel au sol. Ces montres n'ont pas été utilisées par le personnel volant de l'Armée britannique. Elles sont issues d'un programme lourd d'équipement des militaires de l'Armée de terre anglaise qui déboucha sur des commandes simultanées auprès de plusieurs grandes maisons. Outre ses troupes postées en Europe, l'Armée anglaise s'est beaucoup consacrée à équiper son armée coloniale. Elle fit appel à plusieurs manufactures suisses et américaines pour la dotation de ses hommes en pièces d'horlogerie fiables, précises et de bonne qualité de finition. Si l'Armée anglaise a commandé pour ses sous-marins certaines pièces avec des calibres de 21 rubis, la plupart des montres militaires anglaises furent livrées en 7 ou 15 rubis notamment en Inde. Les hommes du rang et les sous-officiers disposaient de montre à 7 rubis (réputées être précises à 5 minutes par semaine) tandis que les officiers se voyaient en général remettre des montres dotées de mouvements de 15 rubis précis à 1 minute par semaine.




Montres militaires - Généraliste  Jaeger12


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Le marquage des pièces s'est fait exclusivement sur le fond de la montre avec rappel du numéro d'inventaire, ce numéro pouvait être complété d'un rappel sur la carrure en général à 3 heures. Le cadran, enfin, mentionnait la marque juste au-dessus du compteur de secondes et à midi une inscription de millésime correspondant à l'année de mise en service de la montre.







Les montres livrées à l’armée allemande





Longines, IWC, Lémania et Zenith fournirent à l’armée allemande des montres de poche innovantes. Etanches grâce à des joints en cuir ou en plomb, certaines d’entre elles renfermaient les premiers systèmes « antichoc ».



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Montres militaires - Généraliste  Longin33


Zenith exploita par exemple, une griffe parechoc sur son calibre 193 intégré aux montres livrées à la Wehrmacht. Les boites des Zenith étaient si épaisses qu’il semble inimaginable qu’un choc puisse les déformer. Longines dans le même temps proposait sur son calibre 19-71 N de 19 lignes, une raquette très sophistiquée habituellement réservées aux chronomètres de la plus haute qualité. L’armée allemande plaçait manifestement au plus haut niveau son exigence de précision des pièces qui lui étaient livrées. Lémania livra de nombreux chronographes. La manufacture maitrisait avec excellence ce type de montre. IWC proposait des montres extrêmement précises et prisées des Allemands. La marque était, il faut le souligner très implantée commercialement en Allemagne bien avant la guerre.

Montres militaires - Généraliste  Milita11
Zenith livrée à l'armée polonaise




Montres militaires - Généraliste  Milita10





Les firmes horlogères américaines au service des armées


Si les Suisses fournissaient largement les armées européennes, les Américains devinrent eux aussi des fournisseurs habituels non seulement de l’armée américaine bien évidemment mais aussi de l’armée anglaise. La firme Hamilton fut ainsi un fournisseur habituel de la Royal Air Force. Hamilton consacra toute son énergie et ses moyens à la production de montres militaires. Chaque soldat devait avoir sa montre et la firme produisit en très grande quantité des montres bracelets mais aussi des chronographes mis au point en moins de 2 ans et un chronomètre de marine d’une précision tout a fait exceptionnelle. Hamilton releva ainsi le défi du gouvernement américain qui voulait pour ses armées un chronomètre de marine produit sur le sol américain et d’une qualité comparable aux meilleures pièces suisses.
Avant 1941, les firmes horlogères américaines ne sont pas encore prêtes et la Navy va devoir se fournir en Suisse pour disposer de chronomètres de marine. C'est une compagnie de Chicago qui va servir d'intermédiaire à Zenith. Les Suisses ne peuvent en effet livrer directement la Navy car seule une compagnie américaine est habilitée par la loi américaine à le faire.





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Vail Watch C° fait upgrader des calibres de 7 rubis prévus pour des tableaux de bord d'automobiles afin d'équiper des chronomètres de marine disposant d'une réserve de marche de 8 jours. Redoutablement précis, ces petits chronomètres de marine seront jusqu'en 1941, quasiment les seuls à équiper les navires de l'US Navy. L'armée américaine avait toutefois anticipé ses besoins et avait lancé un concours auprès des firmes nationales pour disposer d'instruments de mesure du temps fiables.
Aucune firme américaine ne s'était jamais intéressée à ce type de produits. Les bureaux d'études d’Hamilton particulièrement performants, mirent au point en quelques mois des mouvements aussi efficaces que leurs homologues suisses et supplanta la concurrence américaine. La manufacture de Lancaster se mit dès 1941 à livrer non seulement l'armée américaine mais aussi à répondre aux sollicitations de la marine anglaise. Ses calibres 21 et 22 allaient démontrer des qualités chronométriques exceptionnelles et ouvrir à Hamilton un extraordinaire marché. La firme produit jusqu'à la fin de la guerre jusqu'à près de 500 chronomètres de marine par mois soit davantage que toutes les firmes suisses réunies pour une année.



Le calibre 22 va vite s'imposer comme le mouvement phare d'Hamilton. Précis, solide, fiable, son grand diamètre "Size 35" en fait un calibre exceptionnel. Inadapté pour des montres de poche car trop large, il est en revanche parfait pour les montres de bord et Hamilton va le livrer dans une double boite en bois pour le protéger. Son utilisation à plat recommandée pour optimiser la précision et le rembourrage de ses boitiers le rendent peu sensible aux perturbations qui peuvent en altérer la marche. Cette montre au-delà de tout équipement radio à bord donne la garantie à bord des navires de détenir une heure juste, celle-ci permettant de synchroniser les interventions et donc les montres de tous les militaires. En cas d'avarie électrique, cette heure juste permet aussi de repérer la longitude, condition essentielle de la navigation maritime.



Le boitier de la montre, taillé dans la masse, est travaillé par Keystone, grand fabricant de boite de l'époque, sur une Base métal. Le calibre comporte 21 rubis et comme il fut quasi-exclusivement livré aux armées, il mentionne son appartenance à L'US Navy BU. Il est ajusté en températures et 6 positions. Le fond de boite gravé précise " Bureau of Ships - US Navy, un numéro de référence et l'année de mise en service (ici 1943) Il comporte enfin la rare mention sur une montre américaine - Chronometer Watch". La réserve de marche est proche de 60 heures mais la précision n'est garantie que sur 56 heures. La montre est imposante et massive, évidemment sans bélière. Ces montres étaient vérifiées de manière draconienne. Elles sont restées en service jusqu'aux années 50.

Hamilton a réalisé un véritable tour de force en offrant aux armées des instruments de mesure du temps très précis. La manufacture durant la seconde guerre mondiale n'a quasiment plus produit que pour l'armée, sacrifiant sa clientèle civile. Elgin, Waltham eurent une logique industrielle approchante et personne ne se relèvera vraiment de la guerre. Sans Nicolas Hayek la marque aurait sans doute totalement disparu même si elle fut omniprésente au poignet des troupes américaines pendant la guerre du Vietnam.

Les deux guerres mondiales firent indéniablement progresser l’horlogerie dans la recherche industrielle en vue de la production à moindre coût et en grandes quantités de pièces précises et fiables. Si au cours de la seconde guerre, la montre bracelet prend le pas sur la montre de poche, cette dernière reste jusque dans les années 1950, le symbole de la garantie d’une fiabilité supérieure. Les deux guerres ont laissé des millions de montres militaires éparpillées dans le monde entier. Elles font aujourd’hui la joie des collectionneurs en demeurant dans des prix contenus jusqu’à ce que la mode ne les emporte au sommet des enchères.


Droits réservés - Joël Duval - Août 2017 - Forumamontres

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MessageSujet: L'épopée des premières montres à bord des navires militaires   Montres militaires - Généraliste  Empty13/7/2019, 18:35

L'épopée des premières montres à bord des navires militaires





La langue française n'a pour une fois pas assez de dénominations pour tous les désigner. Les instruments qui servent à donner l'heure à bord des navires ont donc en français des noms génériques qui recouvrent malgré tout des montres dont l'usage est différent et qui en anglais trouvent des appellations plus appropriées car fondéee non pas sur l'objet mais sur sa destination. Même les catalogues anciens des fabricants ont un vocabulaire restreint qui s'il permet de différencier des modèles, ne permet pas d'en déduire l'usage. Board Watch, Deck Watch, Torpedo Boat Watch, Master Navigation Watch et Marine Chronometer partagent l'heure juste ou en portent l'exclusivité à bord des navires quand en français la notion de chronomètres de marine, de chronomètre de bord et de montre de pont couvre la quasi-totalité de la fabrication destinée à la navigation.


Un besoin de précision

Dans les temps les plus anciens, le cadran solaire assorti d'une boussole permettait un repérage approximatif à quelques dizaines de kilomètres près, parfois beaucoup plus, de la position des navires. Les Anglais ont fini après de grandes catastrophes maritimes par doter de récompenses celui qui inventerait un instrument capable de conserver une heure précise à bord des vaisseaux marins. Nul n'ignore plus l'histoire du charpentier John Harrison qui mit au point les premiers chronomètres de marine et les miniaturisa jusqu'à en faire de grosses montres faciles à transporter. L'erreur dans le calcul des longitudes devint alors "marginale", évitant ainsi l'échouage des bateaux dans les récifs en favorisant un repérage des positions plus efficace.

La marine militaire s'est la première équipée de ces instruments indispensables à la sécurisation de la navigation et les chronomètres de marine furent installés dans la cabine du capitaine puisque l'heure à bord était un paramètre du commandement. Des officiers furent chargés de la conservation de l'heure. Leur rôle était de s'assurer que les chronomètres ne s'arrêtaient pas en les remontant autant que de besoin, à heure fixe puis à jour et heure fixe quand leur réserve de marche dépassa les 4 jours. La pratique voulait qu'ils fussent non pas remontés à fond en permanence mais qu'à mi-chemin de la réserve de marche, on leur délivre l'énergie nécessaire pour optimiser la durée de fonctionnement. Les chaines furent antérieures aux ressorts et les échappements à détente ont précédé les échappements à ancre. Les techniques ont ainsi évolué au gré des innovations de la technique horlogère et le 19ème siècle a vu les fabricants multiplier les innovations et perfectionner l'invention d'Harisson.

Les pays en pointe sur le sujet furent la Grande-Bretagne dont les horlogers démontraient une inventivité intense et les Français avec des grands horlogers cultivant la perfection de leurs pièces. Dans une moindre mesure, au moins au début, les Suisses s'illustraient davantage dans le développement de mécanismes imaginés ailleurs que dans des inventions qu'ils leur fussent propres. Plus accessoirement, les horlogers d'autres pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas et les Etats-Unis ont fait quelques productions remarquables.

Des chronomètres de marine aux montres de bord


Les chronomètres de marine restaient malgré tout encombrants avec leurs coffrets en acajou dans lesquels des systèmes montés sur cardans permettaient de maintenir les mouvements à plat, c'est à dire dans des positions constantes quelle que soit la houle subie par les bateaux. En effet, le principe du réglage parfait des chronomètres de marine reposait sur une position unique des mécanismes afin d'éviter les effets d'une gravité qui selon la position des mouvements avait un effet aléatoire sur le réglage. Les Chronomètres de marine étaient donc très protégés et arrimés à bord pour ne jamais se renverser et tomber. Les fabricants les livraient dans des doubles boites, la première en acajou le plus souvent et la seconde rembourrée pour loger la première. Ces boites extérieures dites boites de transport comportaient parfois des trous pour passer une vis et sceller le tout sur une table.

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Chronomètre de marine Hamilton (seconde guerre mondiale) [/i
]

La mise au point de l'échappement à ancre et sa réputation de précision et de fiabilité permit de concevoir des chronomètres de marine de plus petite dimension et moins sensibles aux perturbations extérieures liées à la houle marine. L'évolution des vaisseaux militaires fit, dès la seconde partie du 19ème siècle, émerger le besoin de disposer à bord d'instruments horaires mobiles, susceptibles d'être directement amenés sur le pont des navires, au moins ceux de petit et moyen tonnage se substituant ainsi aux imposants chronomètres de marine difficiles à déplacer depuis la cabine où ils étaient installés. Transmettre l'heure sur le pont supposait alors que plusieurs hommes se relaient pour la mentionner ou qu'un militaire se déplace jusque sur le pont et transmette alors une heures qui n'était déjà plus celle affichée par le chronomètre. L'idée de doter les navires de chronomètres de poche de haute qualité fut développée essentiellement par les Anglais et les Français dès 1840 mais il reste peu de traces écrites des essais effectués qui étaient assez informels. Les Américains embrayèrent en se procurant pour l'US Navy des montres vers 1870. Les toutes premières étaient américaines mais ne donnaient pas satisfaction. Vers 1882, sur les conseils des officiers de marine français, ils se tournèrent vers des pièces équipées de calibres suisses et notamment de productions "Lecoultre" qui étaient assemblés par des horlogers qui se labellisaient "fournisseur de la marine nationale" . Plusieurs horlogers parisiens étaient ainsi des fournisseurs de la marine militaire française tandis qu'en Angleterre quelques horlogers anglais essentiellement londoniens devenaient fournisseurs officiels de la Royal Navy.


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Montre dotée d'un mouvement LeCoultre et servie à l'US Navy vers 1882 par un horloger parisien du nom de Lefebvre




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Vers 1875 montre William Ehrhardt fournisseur officiel de la Royal Navy


Les montres étaient relativement précises pour ce qui concerne les modèles anglais et d'une excellente précision pour les modèles français ou plutôt indirectement franco-suisses. Les Américains ont commencé à s'intéresser de près à ces montres chronomètres utilisables à bord des navires à partir de la fin des années 1870. Les montres n'étaient ni très précises, ni très lisibles, ni étanches, pas même à la poussière ou au sable et au sel qui ravageait les mouvements dans l'atmosphère très saline qui régnait à bord. La précision de ces montres devenait rapidement aléatoire et même si les pièces variaient de 2 ou 3 secondes par jour, la dérive d'une minute sur un mois ne permettait pas de les substituer aux instruments qui avaient fait leurs preuves. Les officiers américains purent tester après des contacts avec la Marine française des pièces assemblées à Paris mais leur intérêt va se porter sur d'autres montres qui vont révolutionner la détention de l'heure à bord.

Les Suisses entrent en contact avec l'US Navy


Les Suisses ont vent de l'intérêt des Américains et l'Amérique est au début du 20 ème siècle, un Eldorado avec un énorme potentiel de clientèle mais aussi une zone géographique très protégée des importations qui viendraient de trop près concurrencer les manufactures américaines. Les concours de précision des observatoires suisses emportent une réputation mondiale et les maisons qui s'y illustrent intéressent la Marine américaine. Paul David Nardin qui a succédé à son père pour diriger l'entreprise développe depuis le début du siècle une grande montre de bord avec un mouvement de 24 et 22 lignes sur la base d'une ébauche Perrotin conçue en Haute Savoie dans la France voisine. Le mouvement s'est vu adapter un affichage, par un disque tournant à midi, de sa réserve de marche et le grand diamètre des ébauches permet d'accéder à un réglage fin d'une précision chronométrique. Paul-David Nardin est si certain de ses chronomètres qu'il entre en contact avec l'US Navy vers 1901/1902. Il commence alors à livrer la marine américaine avec ses montres de bord "Board watches" dont la précision épate l'Etat major outre Atlantique. Ces chronomètres s'avèrent, en effet, aussi si ce n'est davantage, précis que les chronomètres de marine pourtant réputés être meilleurs.

L'US Navy procède donc à quelques commandes et en 1903, les manufactures américaines s'indignent que la Marine militaire nationale s'équipe avec du matériel étranger "même pas fabriqué par des ouvriers syndiqués". Les patrons des manufactures américaines laissent monter la colère des syndicats qui servent leurs propres intérêts en défendant l'origine des montres en usage dans les armées. Toutefois, les résultats des mesures sont là, Ulysse Nardin surpasse la qualité déjà élevée des montres américaines et le département de la Marine va insister pour conserver son fournisseur suisse. Le président Rossevelt recherche une solution de compromis mais la vigueur du débat le conduit à prendre la décision de créer une nouvelle discipline de concours auprès de l'Observatoire Naval de Washington. Celle-ci sera dédiée aux "Torpedo Boat Watches". Une procédure d'appel d'offres est lancée en 1904 et fait l'objet d'un filet dans le New-York Times du 7 novembre 1904.



Montres militaires - Généraliste  P26_an10



Onze montres, toutes suisses, passent les tests de présélection et participent au premier concours qui a lieu en 1905. Ulysse Nardin place 10 pièces parmi elles et remporte le premier prix du premier concours dédié aux Torpedo boat watches. Les concours vont alors se succéder plaçant la maison Ulysse Nardin en leader absolu et il faudra plus de 10 ans pour voir poindre d'autres maisons parmi lesquelles Paul Ditisheim et Longines. Toutes vont fournir des Torpedo Boat Watches à l'US Navy et parfois à d'autres armées qui vont embrayer sur la sélection faite par l'Observatoire Naval de Washington. Tel sera le cas de la marine argentine entre autres. Ces maisons deviennent donc fournisseurs officiels de l'US Navy puisque la marine américaine ne fait l'acquisition que des montres lauréates du concours de l'Observatoire soit entre 10 et 20 pièces chaque année. Les "Torpedo Boat Watches" sont des montres destinées à se substituer aux chronomètres de marine sur les vaisseaux de petit et moyen tonnage. Elles portent une heure de référence mais peuvent venir en appui de chronomètres de marine et ne sont pas forcément des pièces qui s'y substituent. Elles apportent à l'heure précise une mobilité rendue nécessaire par des combats coordonnés entre plusieurs navires. Elles sont, par essence, davantage destinées aux navires rapides de type vedettes et torpilleurs où elles servent d'instrument porteur de l'heure de référence à bord. Leur réserve de marche de 36 heures sur les premières versions dépassera 48 heures sur les versions ultérieures. Les pièces sont toutes gravées "US Navy avec un O comme Observatoire à l'intérieur duquel est gravé un N pour Naval suivi d'un numéro de série qui reprend tout ou partie du numéro de série du mouvement.


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La pièce lauréate du premier prix du concours de 1905 a été retrouvée en 2015 chez un marchand américain de montres anciennes

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La première montre Ulysse Nardin livrée officiellement à l'US Navy


Le cas particulier des Master Navigation Watches

Les Américains aimeraient profiter de grandes montres plus larges encore que les 63 mm des Torpedo Boat Watch, les plus grandes, et profiter de réserves de marche se rapprochant des chronomètres de marine qui pouvaient fonctionner pendant huit jours sans remontage. Longines a développé à grands frais à partir de 1913 un nouveau mouvement de montre 8 jours. Ce calibre profite d'une réserve de marche sensiblement allongée grâce au développement d'une technique reposant à la fois sur la taille du ressort de barillet et sur la démultiplication de la force de ce ressort via des trains de rouages qui permettent une économie d'énergie par une démultiplication de la force motrice et allongent la réserve de marche. Les développeurs de Longines travaillent à l'allongement de la réserve de marche en veillant à ce que le mouvement conserve sa précision chronométrique quel que soit le degré de remontage du ressort et la tension de celui-ci. La mise au point fut longue, fastidieuse et très couteuse pour Longines tant il a fallu surmonter des difficultés techniques. Le résultat, d'un cout de revient élevé, est un mouvement référencé 19-41 fabriqué en petite série dont une version rhodiée fut emboitée dans une boite de près de 9 centimètres de diamètre ! La montre livrée à l'US Navy dans le milieu des années 1920 en infime quantité reçut la fonction de "Master Navigation watch". Longines livrait par ailleurs à l'US Navy des Torpedo Boat watches avec des mouvements plus courants et une réserve de marche inférieure à 40 heures. Le titre de Master Navigation Watch n'est pas très courant sur des pièces de ce type au milieu des années 1920. On le retrouvera plus facilement sur des montres Hamilton des années 1940. On peut même dire que Longines a réussi un énorme défi en livrant une pièce qui reste dans des normes de chronomètre pendant 8 jours au point de remporter les épreuves du concours de l'Observatoire de Washington. Ces épreuves sont particulièrement éprouvantes pour les montres et sans complaisance pour leurs mécanismes. On ignore combien Longines a livré de tels modèles car c'est son agent américain Wittnauer qui a procédé aux livraisons et non directement la maison de Saint-Imier. Il n'existe donc aucun livre retraçant ces livraisons et seules deux pièces ont été identifiées et encore, l'une d'elle pourrait avoir été reconstituée.




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La Master Navigation Watch de Longines livrée à l'US Navy

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Ces Master Navigation Watch n'avaient pas vocation à compléter des chronomètres de marine à bord des navires mais à se substituer totalement à ces derniers y compris sur des navires de gros tonnage. La taille des cadrans est pratiquement équivalente à celle des chronomètres de marine. La boite conçue comme celles des montres de poche est signée par Longines. Sa taille impressionnante crée la différence avec une classique montre de poche même si le mouvement qu'elle renferme est un 19 lignes. La gravure au dos de ces montres atteste qu'elles sont passées par les épreuves drastiques de l'Observatoire Naval de Washington ce qui est particulièrement performant pour des montres de 8 jours de réserve de marche alors que la plupart d'entre elles ne sont plus précises durant les 2 ou 3 derniers jours de fonctionnement.

Montres militaires - Généraliste  Ulysse40
Chronomètre Deck Watch Ulysse Nardin pour la Royal Navy (seconde guerre mondiale)

Les Master Navigation Watch constituent une "autre" catégorie de montres à usage marin. Les Torpedo Boat Watches sont les versions à usage militaire des Deck Watches dites parfois board watches c'est à dire "Montres de pont" des navires. Les Deck Watches n'ont pas qu'une vocation militaire et on en trouve également dans la marine civile. Leur emboitage peut être fait de laiton sur un support en bois, voire sur un fond de coffret en bois mais l'appellation touche également des montres de poche de grande taille en argent ou métal blanc, ce qui les rapproche des "Board Watches" qui se rapprochent des classiques montres de poche mais sont en général de très bon chronomètres. L'argent est souvent préféré comme matériau des boites pour ses propriétés faiblement oxydables. Ces montres sont restées actives jusqu'au second tiers des années 1980. Il se dit que certains navires anglais en avaient encore à leur bord pendant la guerre des Malouines.

L'électronique a remplacé depuis ces instruments mécaniques même si, en rade de Toulon, on a conservé jusqu'au début des années 2000 des chronomètres de marine mécaniques dans l'hypothèse d'un besoin militaire.

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MessageSujet: Quand l'horlogerie suisse aborda la marine américaine    Montres militaires - Généraliste  Empty1/3/2020, 13:37

Quand l'horlogerie suisse aborda la marine américaine




Une quête du temps


L'échouage de navires marchands et militaires sur les côtes a conduit les Etats à créer au 18ème siècle, c'est à dire quand le commerce et l'art militaire marin se sont développés, une émulation autour de moyens mécaniques de conservation à bord des navires d'une heure de référence fiable, qui seule permettrait de faire un calcul précis des longitudes, et donc, de croiser les informations avec la latitude connue à partie de la position des étoiles. Partant du principe que longitude + latitude permettent un positionnement précis, les navigateurs pouvaient éviter les récifs et choisir un lieu précis pour faire accoster les bateaux en toute sécurité, loin de roches dangereuses.

Tous les horlogers du 18ème siècle se sont penchés sur la création d'un chronomètre de marine, le plus durablement précis possible. Ferdinand Berthoud en fit même son cheval de bataille mais c'est l'anglais John Harrison qui inventa le chronomètre le plus précis et surtout eut la géniale idée de le miniaturiser jusqu'à en faire un outil facile à transporter.

Du H1de 1730

Montres militaires - Généraliste  Harris10

au H4 en 1759

Montres militaires - Généraliste  Mus-fa10

Du H1 au H4, le progrès est immense mais le 19ème siècle va pousser les manufactures d'horlogerie qui se créent à rechercher d'autres miniaturisations et des méthodes de fabrication en série qui vont réduire les coûts de fabrication. Les fabricants se mettent à l'ouvrage pour donner à l'heure une mobilité d'accès équivalente à celle d'une montre classique dans tous les pays où se fabrique de l'horlogerie. La création de montres de bord de petite taille (57 à 63 mm quand même) va mettre du temps pour aboutir et obtenir des chronomètres assez fiables et précis pour être emportés à bord des navires et se substituer aux chronomètres de marine placés sur cardans dans des coffrets en bois plus ou moins encombrants mais dans tous les cas peu mobiles à bord.

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La chose est complexe car les montres de bord doivent être stables quelle que soit leur position, le degré d'hygrométrie, la pression barométrique et la température. Les tests opérés dans les observatoires calfeutrés installés en Suisse, en Angleterre, en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis malgré leur degré élevé de difficulté introduit dans les épreuves infligées aux instruments montrent leur limites face à un air humide dans une température élevée avec un haut degré de salinité combiné dans un navire de guerre avec un champ magnétique aléatoire. Pour être clair, rien n'équivaut à un test grandeur nature à bord d'un navire sous les tropiques.



Une recherche qui crée une émulation


Pour cette raison, les exigences militaires se précisent. Longines, Ulysse Nardin, Zenith, Paul Ditisheim, Lecoultre et quelques autres travaillent sur des chronomètres pas nécessairement destinés aux navires de guerre car la complexité du besoin semble difficile à dépasser. Des maisons parisiennes se lancent dans un travail sur des ébauches suisses, dont Lecoultre, pour créer des montres de très haut niveau de précision. Le travail est intéressant et la Navy américaine teste des pièces de chez "Lefebvre à Paris" qui sert des montres faites avec des ébauches LeCoultre. Le résultat est intéressant mais pas assez car la montre est d'un diamètre trop petit (52 mm) et la précision ne traverse pas toutes les épreuves. On est alors en 1899.

Dans le même temps, en France, en Haute-Savoie, un fabricant d'ébauches travaille dans le même temps sur des mouvements de chronomètres de très haute précision et pour y parvenir, il fait usage de toutes les astuces qui favorisent la précision : grand balancier, grand diamètre de calibre, réserve de marche contenue à 48 heures voire moins, arrêt croix de Malte pour n'exploiter le ressort que dans sa phase de déroulement la plus favorable, polissage des pivots, empierrage généreux avec des rubis naturels… Le résultat est bluffant et les mouvements sont imperturbablement précis.

Paul David Nardin qui pilote la maison "Ulysse Nardin" fondée par son père a connaissance de ce travail fait de l'autre coté de la frontière et il se procure quelques ébauches et les fait régler dans ses ateliers. Les montres sont dotées d'un affichage de réserve de marche à midi pour optimiser le moment du remontage sans jamais descendre en dessous de 50% de la puissance du ressort. Il faut donc remonter la montre après 24 heures de fonctionnement pour garder au ressort une tension optimum. La précision descend sous la seconde chaque jour.

Montres militaires - Généraliste  Ulysse43



Les besoins déterminants de l'US Navy


L'US Navy qui a testé les mouvements Lecoultre prospecte en Suisse pour trouver des montres de bord qui pourraient sur ses navires militaires de moyen tonnage se substituer aux chronomètres de marine qui pèchent par manque de mobilité. Les montres doivent pouvoir aller sur le pont et conserver l'heure de référence à bord avec fiabilité. En 1902, Ulysse Nardin envoie quelques pièces à l'US Navy. Les officiers américains sont stupéfaits des résultats. Les montres sont plus précises que les chronomètres de marine Négus qui équipent les navires. Les tests sont renouvelés sur d'autres montres en 1903.

Les firmes américaines ont vent de cette supériorité d'un fabricant suisse, ce qu'elle regardent comme un affront alors que depuis plus de 50 ans horlogeries suisse et américaine se sont déclarées la guerre à distance et prétendent chacune être de meilleure qualité que l'autre. Les manufactures américaines se plaignent de ne pas être favorisées par le département de la Défense. Les syndicats s'en mêlent et le président Roosevelt est contraint en 1904 de lancer un appel d'offres et de créer dans les concours de l'Observatoire Naval de Washington (observatoire militaire) une discipline spéciale avec des tests adaptés pour les "Torpedo Boat watches" susceptibles d'être achetées pour l'US Navy par le gouvernement américain.

L'appel d'offres est publié dans le New-York Times. En 1905, L'observatoire reçoit 11 montres à tester, 11 pièces qui passent les épreuves de présélection. Elles sont toutes suisses et les 10 premières sont signées Ulysse Nardin. La manufacture suisse devient ainsi le premier fournisseur officiel de l'US Navy mais ce n'est pas une rente de situation car chaque année les montres livrées à l'US Navy seront soumises aux mêmes tests sans aucune garantie de préserver cette exclusivité. Ulysse Nardin réussira ce challenge pendant près de 10 ans avant de partager cette gloire avec d'autres maisons dont Longines et plus tard Paul Ditisheim. On estime à environ 120/150 pièces les pièces Ulysse Nardin ainsi livrées.

Montres militaires - Généraliste  Ulysse45
Montres militaires - Généraliste  Ulysse44


Longines livrera par la suite des pièces équivalentes et des montres de plus grand diamètre encore dites "Master Navigation Watch" avec des réserves de marche de 8 jours cette fois pour se substituer sur les navires de gros tonnage aux chronomètres de marine classiques. Ces livraisons en très petits volumes, davantage faites à titre expérimental, auront lieu au début des années 1920. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les manufactures américaines et en particulier Hamilton vont se substituer aux maisons suisses dans la livraison de chronomètres mais l'horlogerie suisse sera malgré tout très présente auprès de la Navy notamment en 1939 et 1940 et quelques années avant grâce à Zenith qui livre en masse des chronomètres de marine 8 jours en s'associant avec la société Vail de Chicago.

Par la suite, les Suisses livreront encore plus ponctuellement quelques montres à l'US Navy mais sans commune mesure avec ce qui fut livré pendant près d'un demi siècle.

Ainsi, l'US Navy, réputée être une armée de paix, a bénéficié de l'heure mesurée par les Suisses pour la navigation de ses navires du guerre. L'heure précise à bord avait de nombreuses incidences sur la vie des marins. Elle sécurisait la navigation en facilitant le calcul des longitudes et ceci même en cas de panne totale du matériel radio qui pouvait être coupé notamment pour se rendre indétectable auprès de l'ennemi, mais aussi pour synchroniser les actions menées par les navires. Les montres précises suisses ont non seulement servi à dessiner les cartes marines mais aussi à se repérer sur celles-ci.


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