Actu: L’heure de la reprise ?

lesechos.fr a écrit:

Et pourtant, comme toujours, quand on analyse a posteriori les différents facteurs qui ont conduit à cette crise, on frôle le cas d'école. Jusqu'en 2012 plus des deux tiers de la croissance de l'horlogerie haut de gamme venait d'Asie. Les Chinois riches - très riches - étaient de plus en plus nombreux, et la montre représentait un objet statutaire autant qu'un symbole de réussite. Pour les grandes marques horlogères, la Chine et sa clientèle captive était devenue la voie royale pour vendre une production en constante augmentation. Le prix des montres s'envolant au rythme d'une demande irrationnelle. [...]

En très peu de temps, l'horlogerie suisse est devenue extrêmement dépendante du marché chinois, certaines manufactures faisant jusqu'à 70% de leur chiffre d'affaires avec la clientèle asiatique. Car au-delà des ventes sur le territoire même de l'empire du Milieu, les Chinois se sont transformés à la même époque en globe-trotteurs au pouvoir d'achat grandissant et sont donc devenus du même coup des clients courtisés par toutes les boutiques de luxe, notamment en France. Ajoutez à cela le phénomène des fameux Daigous qui achetent à l'étranger des dizaines de montres pour les revendre en Chine avec une marge confortable et vous avez l'archétype du marché en surchauffe.

Georges Kern a écrit:

Comme le rappelle Georges Kern, le nouveau PDG de Breitling : « Nous sommes tous obligés de mettre en place une politique de prix mondiale. Ce qui compte aujourd'hui c'est que le prix hors taxe soit le même dans tous les pays pour limiter les effets d'aubaine dus aux différences de taux de change. S'acheter une montre lors d'un voyage doit être un plaisir, plus un business. »

Jean-Claude Biver a écrit:

« La crise horlogère n'est pas venue que de la seule baisse du marché chinois, précise Jean-Claude Biver, président de la division Montres du groupe LVMH (propriétaire du groupe Les Echos), d'autres facteurs sont venus amplifier le phénomène. L'instabilité économique en Europe, l'inquiétude sécuritaire mondiale, le surstockage des points de vente et peut-être aussi, dans une moindre mesure, l'arrivée de la montre numérique. Ajouter à cela les nouveaux modes de consommation des millennials et vous avez tous les ingrédients de la crise. »

Antonio Calce a écrit:

« Les raisons de cette crise sont maintenant connues de tous, comme souligne Antonio Calce, PDG de Girard-Perregaux. Mais il faut s'interroger sur des causes peut-être plus profondes. L'horlogerie s'est ancrée dans le passé sans vraiment s'inscrire dans le futur. Les complications et les métiers d'art, c'est très important, mais est-ce que cela fait vraiment rêver nos clients de demain ? Pour moi le savoir-faire doit être au service de la créativité et la modernité au service de l'image de marque. »

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Jean-Claude Biver a écrit:

"...le surstockage des points de vente..."

On croit rêver!!! Faut attendre tout ce temps pour ce rendre compte qu'à un moment ça allait coincer

Un article assez intéressant qui permet d'avoir un tour d'horizon assez global sur les raisons de la crise avec les témoignages de certains PDG comme Georges Kern ou Jean-Claude Biver.

L'article évoque un cas d'école. Mais de quelles écoles sont issus ceux qui ont conduit la majorité des marques horlogères vers cette crise ? La vérité est que les crises économiques reviennent régulièrement et que les mêmes erreurs - pour ne pas dire fautes - sont reproduites, à quelques nuances près et avec des exceptions concernant une poignée de PDG qui ont su éviter les erreurs les plus grossières de la majorité de leurs pairs :

Croissance, Auto-satisfaction, Surchauffe, Orgueil & Prétention, Retournement, Déni, Panique, Stabilisation, Retour à la croissance, Mea Culpa partiel... etc...

Un éternel recommencement.

DON a écrit:

Un article assez intéressant qui permet d'avoir un tour d'horizon assez global sur les raisons de la crise avec les témoignages de certains PDG comme Georges Kern ou Jean-Claude Biver.

L'article évoque un cas d'école. Mais de quelles écoles sont issus ceux qui ont conduit la majorité des marques horlogères vers cette crise ? La vérité est que les crises économiques reviennent régulièrement et que les mêmes erreurs - pour ne pas dire fautes - sont reproduites, à quelques nuances près et avec des exceptions concernant une poignée de PDG qui ont su éviter les erreurs les plus grossières de la majorité de leurs pairs :

Croissance, Auto-satisfaction, Surchauffe, Orgueil & Prétention, Retournement, Déni, Panique, Stabilisation, Retour à la croissance, Mea Culpa partiel... etc...

Un éternel recommencement.

Je rajoute cupidité dans la liste des facteurs explicatifs généraux. La même cupidité des dirigeants et actionnaires de tous poils qui impose une vision de court terme et met en péril notre société si ce n'est notre planète.
Comme dit à chaque étage l'optimiste en tombant de l'immeuble : "jusque là ça va". Autre version, lorsque le respect des lois ne rentre plus en ligne de compte : "pas vu, pas pris"

MaitreRobinton a écrit:

Je rajoute cupidité dans la liste des facteurs explicatifs généraux. La même cupidité des dirigeants et actionnaires de tous poils qui impose une vision de court terme

Je suis totalement d'accord. En outre, les années de croissance très soutenues permettent à n'importe quel manager (surtout les moins bons) de se prendre pour un génie qui mérite pleinement son succès et donc de riches émoluments et avantages. La vision de court terme est hélas très répandue dans tous les secteurs au détriment des logiques industrielles de long terme qui permettent souvent d'affronter les crises plus sereinement.

DON a écrit:

Un article assez intéressant qui permet d'avoir un tour d'horizon assez global sur les raisons de la crise avec les témoignages de certains PDG comme Georges Kern ou Jean-Claude Biver.

L'article évoque un cas d'école. Mais de quelles écoles sont issus ceux qui ont conduit la majorité des marques horlogères vers cette crise ? La vérité est que les crises économiques reviennent régulièrement et que les mêmes erreurs - pour ne pas dire fautes - sont reproduites, à quelques nuances près et avec des exceptions concernant une poignée de PDG qui ont su éviter les erreurs les plus grossières de la majorité de leurs pairs :

Croissance, Auto-satisfaction, Surchauffe, Orgueil & Prétention, Retournement, Déni, Panique, Stabilisation, Retour à la croissance, Mea Culpa partiel... etc...

Un éternel recommencement.

Le souci c'est plus qui a su adopter son offre à la demande. Les rares marques qui ont su faire face à la précédente crise horlogère des années 80 étaient Rolex, Patek, Zénith et IWC. Si Blancpain et Omega sont en plein boom depuis la fin des années 90 début des années 2000 doivent leur statut à Biver et Hayek. Frédéric Piguet étant déjà intégré au niveau mouvement chez Blancpain et Eta fabriquait des mouvements pour Omega dans les années 80 à aujourd'hui. Pareil avec Breitling qui a fait faillite dans la fin des années 70 et qui a été rachetée par Ernest Schneider en 1979.Après grâce à internet, le consommateur sait ce qu'il veut et peut être que certaines marque n'ont pas su comprendre clairement les demandes et attentes des acheteurs potentiels.Ce qui a amené à cette situation.Mais également que pour faire vivre une marque, il faut voir sur le long terme et non pas sur le court terme.