Les premières versions des Tipo CP 2 livrées par Cairelli à Rome avaient au début des années 1960 un retour en vol. Elles étaient alors livrées sous la marque Universal Genève. Lorsque Zenith racheta Martel Watch qui fabriquait les calibres de chrono pour Universal, la manufacture du Locle enregistra les nouvelles commandes de Tipo CP 2 de la part de Cairelli. Mais ce dernier avait une exigence de prix car l'armée Italienne entendait payer ses montres le moins cher possible et Zenith qui reprenait une maison dont la situation financière était tendue dut rechercher une alternative pour continuer à livrer le modèle en maintenant le prix "trop bas" consenti par Universal qui voulait absolument vendre des volumes à Caireilli qui lui assurait son chiffre d'affaires.
Pour être conforme au cahier des charges, "très inspiré" de la montre Bund fabriquée pour l'armée allemande et l'OTAN par Heuer, Universal Genève faisait une légère adaptation du calibre de chrono connu chez Zenith sous la référence 146 (il avait une autre référence chez Universal Genève). Cette transformation demandait quelques pièces et surtout un temps de main d'œuvre supplémentaire qui évidemment était supprimé si le modèle Tipo CP 2 ne recevait pas de système de retour en vol dit Flyback.
Zenith proposa donc pour maintenir le prix de livraison à Cairelli de supprimer ce dispositif qui n'est pas considéré comme une complication horlogère mais est une fonction au sens horloger et cela explique que les Zenith Tipo CP 2 livrées dans les années 60 ne soient pas équipées d'un flyback.
Toute règle a toutefois ses exceptions et Zenith livra malgré tout quelques exemplaires doté du flyback à partir des stocks résiduels de mouvements initialement montés dans les versions Universal Genève. Cela est d’autant plus fréquent que des modèles Universal Genève ont vu leurs cadrans remplacés par des cadrans Zenith mieux cotés chez les collectionneurs.
La version sans flyback est donc tout aussi légitime historiquement que celle qui en est dotée. Rien à l'époque ne permettait de les différencier et il fallait les passer au poignet et les tester pour faire la différence.
Cet aspect de l'histoire de cette montre est rarement expliqué ...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).