Pendulette officier

Bonjour,

Je sors un peu de la thématique principale du forum sur les montres pour vous parler d'une pendulette.
J'ai hérité de mon père une pendulette "officier" un peu particulière. Cette pendulette a été offerte à mon père par son maître d'apprentissage à la fin de son apprentissage. j'y tiens.
J'ai toujours vu cette pendulette sur la cheminée sonnant pile aux 4 tops de France inter (paris inter pour être précis). elle servait de référence pour le réglages des montres et des pendules que mon père réparait.
Elle est un peu particulière. Malgré son échappement à cylindre elle est d'une marche parfaitement régulière. Ceci est du à sa conception particulière :
un gros ressort assure une marche de 8 jours. Mais ce n'est pas ce ressort qui assure la marche du mouvement. A chaque sonnerie, le gros ressort visible sur la vue latérale remonte un petit ressort visible sur la vue arrière. C'est lui qui assure la marche du mouvement à tension pratiquement constante, d'où la régularité de marche.
Elle ne fonctionnait plus. Elle est passée entre les mains de quatre "spécialistes" qui se sont cassés les dents et qui n'ont pas pu la remettre dans son état d'origine et qui l'ont je pense un peu dégradé.
Sur le cadran il est marqué : Cde LAUMAIN Hr A PARIS. Je n'ai trouvé aucun renseignements à ce sujet.
Les questions que je pose à la communauté sont les suivantes :
- quelqu'un connait-il un type de mouvement semblable ? Il semble peu courant
- quel professionnel sérieux (ou amateur très averti) pourrait remettre cette pendulette dans son état primitif.

Je travaille un peu en horlogerie (pendules, pendulettes) mais là je n'y ai pas touché, je me déclare incompétent.

Merci à tous d'avance pour vos contributions.

J'envoie les photos en deux messages pour cause de dépassement de capacité.

Suite du message précédent



Voici deux autres photos de l'arrière et du balancier


Le plus intéressant l'arrière avec le ressort secondaire et le timbre

Alors ? personne ne veut sortir de ses chères montres pour me donner un renseignement sur cette pendulette qui parait du coup bien unique ? Un indice ? Une piste sur la marque ? Je n'ai pas trouvé de forum spécial pendule c'est pour ça que je suis ici.
Bien sûr j'ai beaucoup d'autres pièces, des montres cette fois.

Comme cette Jeager que je porte tous les jours


En alternance avec cette Juvenia.



J'aime bien les rectangulaires vintage
Mais je n'ai aucune idée de la date de fabrication et du nom de ces deux modèles. Ce qui ne m'empêche pas de les porter.
Si quelqu'un peut m'apporter des renseignements sur ces deux modèles, je suis preneur.
D'avance merci.

M. Claude Laumain, "horlogerie de précision", 15 rue de la Truanderie puis 11 rue du Jardinet à Paris, vers 1820-1880, faisait aussi des chronomètres et autres sonomètres de poche, donc des fameurs doivent connaître

(données sur gallica.bnf.fr)

On aurait :

cde = "commande" ou plutôt "camarade" (syndiqué ?)
hr = "horloger" (?)

Pour le système, commencer peut-être par lire pp. 302-303 de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6212687k/f308.image.r

Bonne journée à tous.

Un grand merci à Jehanne qui me donne enfin une piste, la première, depuis que je cherchais des informations sur cette pendulette qui fait depuis longtemps parti de mon quotidien et sur laquelle je cherchais en vain des informations.

le lien est très intéressant dans l'absolu même s'il n'apporte guère d'indices sur cette pendulette.

Pour revenir à la pendulette

Les photos manquent un peu de définition mais on distingue effectivement ce barillet intermédiaire qui semble accumuler l'énergie pour très probablement linéariser son relâchement. Un système de force constante en somme.
Le jeu de goupilles, cliquet et came semble autoriser un remontage régulier de ce barillet. Il paraît manquer une goupille à l'aplomb du petit orifice circulaire sur le couvercle du barillet. Encore une fois, la précision des photos ne permet guère l'aller plus loin, des photos sans la cloche seraient bienvenues.

Ce qui est particulièrement intéressant est la précision constatée qui résulte de ce système et surtout paradoxalement sur échappement à repos et frottement tel que le cylindre peu réputé pour sa précision. Je n'avais jamais entendu parler de précision absolue sur ce type d'échappement. C'est d'ailleurs bien le paradoxe de l'objet, pourquoi ne pas appliquer ce système sur un échappement à ancre ?

J'ai déjà vu ce système une fois :


Par contre ma piste ne va pas aller très loin. J'ai pris cette photo sur la bourse de Mer en 2008, sur le stand de Claude Gady (malheureusement décédé depuis). J'ignore ce qu'il est advenu de cette pendulette depuis et n'ai pas de photo côté cadran pour vérifier si la signature est la même.

Comme Xaipe je pense qu'il manque une goupille sur le couvercle de barillet pour permettre le fonctionnement. Curieusement, la pendulette que j'avais prise en photo n'a pas de goupille non-plus dans le trou du couvercle.
Je me souviens que M. Gady m'avait expliqué avoir eu beaucoup de mal à faire fonctionner cette pendulette et qu'il avait fini par confectionner une "bride glissante" pour le ressort secondaire. Avec une telle modification, la goupille que nous soupçonnons manquante devient inutile.

D'un point de vue plus général, il s'agit d'une variante du système de "remontoir d'égalité" dont la particularité est d'employer le ressort de sonnerie pour remonter le mouvement. La première mention d'un système de ce type est à ma connaissance dans le Traité de l'horlogerie de Thiout (1741). Si mes souvenirs sont bons il y décrit une pendule dont la sonnerie remonte non-pas un ressort mais un poids qui fournit l'énergie à la partie mouvement. Il faudrait que je remette la main sur mon Thiout, mes livres sont dans les cartons en ce moment pour raison de déménagement.

Quant au principe de base du remontoir d'égalité (sans utilisation de l'énergie de la sonnerie), on le doit à Jost Burgi (1552-1632).

Merci à Xaipe et Saturne pour leur contribution. J'avance, j'avance un petit peu. J'étais bloqué depuis longtemps sur l'origine et le fonctionnement de cette pendulette.
Peut-être que l'inscription Cde LAUMAIN sur le cadran veut simplement dire Claude Laumain.
Pour répondre à l'interrogation de Jehanne je joins une photo de l'arrière sans le timbre de sonnerie. Cette fois-ci je n'ai pas pris les photos avec un téléphone mais avec un appareil photo pour avoir plus de définition.


Je joins aussi une photo prise sur le côté.


Mon père était horloger mais je n'ai ni sa science ni son vocabulaire. Je décris un peu ce que je vois. Le gros ressort de sonnerie remonte de façon directe coaxiale le petit ressort de marche par la roue que l'on voit sur la vue de côté.
Ensuite le ressort de marche entraine une suite de roues dentées qui se trouvent juste derrière le cadran et que je ne peux pas voir sans démontage.

Je ne pourrai pas remettre en marche seul cette pendulette, je n'en ai pas les capacités. Mon expérience s'arrête aux mouvement Paris...
Connaissez-vous quelqu'un professionnel ou amateur susceptible d'intervenir. J'habite la région de La Rochelle mais je suis prêt à aller loin pour obtenir un résultat.
D'avance merci pour vos réponses.

J'ai pris mon courage à deux mains pour fouiller dans les cartons. J'ai réussi à exhumer mon "Dictionnaire des Horlogers Français" de Tardy :


J'ai aussi remis la main sur mon Thiout et en effet dans le Tome 2, page 204 et suivantes il y décrit un système de sonnerie servant de force motrice pour entretenir le remontoir d'égalité du mouvement (Planche7, figure1). Quoi que l'idée de base soit la même, la réalisation est très différente. On peut considérer que c'est l’ancêtre de ta pendulette. Thiout attribue cette invention à un certain Mr. de Boitissandeau.

Si tu es vers La Rochelle, tu as un très bon atelier d'horlogerie ancienne pas très loin :
http://www.horlogerieancienne.com/home.html

Merci Saturne pour ces renseignements. Je rentre en contact avec le réparateur indiqué. C'est curieux, j'ai habité très longtemps à Saintes, à 10km de l'atelier indiqué. J'en avais entendu parler mais je ne suis jamais allé le voir.

Cde c'est Claude, mille fois oui. Avec le dictionnaire, cela fait trois adresses d'activité successives. On va finir par bien le connaître. Bonne restauration !

C'est drole je n'avais pas vu ce sujet , il s'agit d'un barillet perpetuel a bride mobile inventer par l'horloger Boussard le 1847 a 1849 qui a fait l'objet de 4 brevets , peu de pendulettes de voyage en sont equiper .

Amicalement GG 

Si jamais l’horloger de Saintes a des difficultés avec cette pendulette, Bruno Vigers rue d’orfeuil à Dreux sera certainement la bonne personne.