Mais au fait : Combien vaut ma montre ? - Billet

Chacun s'est déjà posé la question au moins une fois soit lors de l'achat, soit lors de la revente ou bien en voyant la vitrine d'un marchand de pièces d'occasion, pire au moment des soldes devant la vitrine du détaillant qui avait vendu la montre, ou simplement en naviguant sur internet parfois simplement sur le site de la marque.
Prenons l'exemple d'une pièce vendue au public 8000 euros. D'une marque à l'autre, évidemment, cette logique peut varier. Une Rolex par exemple a un prix plus stable qu'une marque plus "populaire" quoi que cela ne soit plus si vrai avec certaines marques de haute horlogerie.

Ma montre de 8000 euros donc a toute probabilité de pouvoir s'acheter chez le détaillant "officiel", concessionnaire de la marque, avec une remise de 20% parfois 30% et donc entre 5600 et 6400 euros. Mais attention, ce prix n'est pas sa valeur plancher car en 12 à 18 mois, elle être sortie du catalogue et se retrouver bradée à 50% soit 4000 euros. Cette somme peut encore subir une érosion sur internet pas forcément en vente privée où des marges confortables restent de mise mais sur des sites de soldeurs américains ou asiatiques. Là, la remise peut être de 70% et le prix passe donc à 2400 euros. Là vous pensez toucher le fond du prix le plus bas mais c'est ignorer ce que sont les ventes "Hôpital" c'est à dire les prix spéciaux pour les employés de la marque ou du groupe propriétaire de la marque. La montre peut cette fois atteindre une remise de 80% voire 90% pour un modèle qui aurait quelques années. Disons qu'à 1000 euros, c'est une excellente affaire.

Sans aucun doute, l'achat fait en Asie ou aux USA induit des frais de douane légaux mais certains en jouent et échappent à cette taxation. Comme c'est hors la loi, nous n'en parlerons pas mais légalement, et avec la bénédiction du fabricant, certaines montres se négocient à vil prix. Certaines maisons limitent l'accès à ces VAP sévèrement et interdisent toute revente par l'acheteur dont le droit à acheter des montres peut être limité à 2 ou 3 modèles. Parfois la marque offre à ses employés, une montre tous les X années mais avec une clause d'interdiction de revente dans les 5 ou 10 ans. Rolex contrôle sévèrement ces rétrocessions.

Pour revenir à la question initiale, déterminer combien vaut sa montre reste un dilemme car la réponse est "Ca dépend quand et où". Pour cette raison, la spéculation sur la prise de valeur reste un sujet épineux. Celui qui a acheté une Panerai il y a 10 ans en pleine mode de ces modèles serait mal inspiré de tente de la revendre aujourd'hui.  Celui qui avec la même somme a acquis une Rolex Submariner et l'aurait portée 10 ans rentrerait non seulement dans ses frais mais dégagerait une marge pour aller dans un très bon restaurant !  Cependant, si notre porteur n'a pris aucun plaisir à porter sa montre pendant ces 10 années, il est clair que celui qui a perdu de l'argent avec sa Panerai a gagné sur le terrain du plaisir. Mais combien vaut donc ce plaisir ? On peut le chiffrer globalement à 3000 à 4000 euros ce qui au pire représente 400 euros par an soit 33 euros par mois pendant que notre Rolexman en a gagné 25 chaque mois. Cela fait un écart de 58 euros par mois perdu pour le premier soit près de 7000 euros pour 10 ans. Celui qui s'appauvrit creuse l'écart avec celui qui s'enrichit.

Bien entendu, la question de la valeur de la montre reste entière mais la seule certitude, si l'on admet que toutes les Rolex ne profitent pas d'une telle inflation, est que celui qui n'a rien acheté n'a rien gagné et rien perdu. Que l'on ne nous agite pas l'excellent placement des Caisses d'épargne qui ont fait gouter le bouillon à leurs clients et surtout qu'on ne pavoise pas avec d'autres placements car de fait, celui qui a acheté une Rolex n'a pas perdu d'argent. D'ailleurs son père qui avait acheté une 5513 en 1966 vient de la revendre 2 fois plus cher que la Submariner de son fils et confirme que son livret A vidé à l'époque le fait bien rigoler.

Je sais ce que vaut ma montre et à peu près ce qu'elle vaudra dans 5 ou 10 ans mais j'ai d'énormes doutes sur nombres d'autres. J'en suis même pour quelques marques à me demander qui peut donc bien les acheter et pourtant, il y a des clients. Bah, la valeur n'a peut-être finalement aucun sens.

ZEN a écrit:

Bah, la valeur n'a peut-être finalement aucun sens.

Ce qui prouve bien qu’il faut avant tout se faire plaisir quand on achète une montre, sinon c’est bien triste...

ZEN a écrit:

Bah, la valeur n'a peut-être finalement aucun sens.

Ce n'est pourtant pas ce qu'on lit ici à longueur de topic...

Touiller ces notions d’économie dans le cadre flou de la « passion horlogère » est toujours un exercice vain.

L’écart entre la valeur et le prix est débattue sur plusieurs centaines de page par Smith, Ricardo et Marx.
La valeur, en valeur travail et valeur d’usage.
A prix égal, une zenith représente t’elle plus en valeur travail ( travail nécessaire à la production) qu’une Rolex, la valeur d’usage étant la même ?

le prix est l’équilibre entre l’offre et la demande.
une khaki n’aura pas la même valeur aux yeux d’une personne selon ses revenus, et ne demandera pas le même effort de travail pour l’acquérir au prix demandé, et ainsi de suite pour n’importe quelle montre. 

L’écart entre le prix et la valeur perçue fait que l’on se décide ou non à acheter. 
L’écart entre le prix présent et le prix estimé futur fait que la perspective du profit peut faire augmenter le prix maintenant. Mais que représente donc ce 5000 de plus qu’un irrationnel est prêt à payer pour obtenir ce modèle introuvable et très prisé dont la valeur ne va cesser de diminuer puisqu’un modèle - mieux et toujours plus prisé - sort chaque année  ?...

Pour le reste, il vaut mieux chercher dans la psychopathologie freudienne du quotidien, la symbolique de la montre propre à chacun de nous, la maitrise ou non des pulsions, et particulièrement le rapport à l’argent et nos représentations.

C’est 500 euros, à mardi prochain même heure...
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Notion compliquée qui dépend de la motivation personnel de chacun, l'important sera simplement d'être satisfait... mais cela pourra être compliqué pour celui qui a acheté au prix catalogue dans la majorité des cas! Que se soit à la revente ou simplement par observation du prix payé par les autres pour la même montre!

Je répondais il y a peu sur le forum Zénith, à un fameur qui ne comprenait pas le prix d'une montre neuve à 6100 euros qui pour lui était bradée sur le bar d'en face à 4100 euros en occasion relativement récent. Mais on trouve ce modèle en neuf au gris à ce même prix... donc à ce tarif elle est encore trop chère pour être intéressante...

scOp a écrit:

Touiller ces notions d’économie dans le cadre flou de la « passion horlogère » est toujours un exercice vain.

L’écart entre la valeur et le prix est débattue sur plusieurs centaines de page par Smith, Ricardo et Marx.
La valeur, en valeur travail et valeur d’usage.
A prix égal, une zenith représente t’elle plus en valeur travail ( travail nécessaire à la production) qu’une Rolex, la valeur d’usage étant la même ?

le prix est l’équilibre entre l’offre et la demande.
une khaki n’aura pas la même valeur aux yeux d’une personne selon ses revenus, et ne demandera pas le même effort de travail pour l’acquérir au prix demandé, et ainsi de suite pour n’importe quelle montre. 

L’écart entre le prix et la valeur perçue fait que l’on se décide ou non à acheter. 
L’écart entre le prix présent et le prix estimé futur fait que la perspective du profit peut faire augmenter le prix maintenant. Mais que représente donc ce 5000 de plus qu’un irrationnel est prêt à payer pour obtenir ce modèle introuvable et très prisé dont la valeur ne va cesser de diminuer puisqu’un modèle - mieux et toujours plus prisé - sort chaque année  ?...

Pour le reste, il vaut mieux chercher dans la psychopathologie freudienne du quotidien, la symbolique de la montre propre à chacun de nous, la maitrise ou non des pulsions, et particulièrement le rapport à l’argent et nos représentations.

C’est 500 euros, à mardi prochain même heure...
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très intéressant, tu conseilles quels bouquins pour s'y mettre ?

Il suffit d'avoir pris le bouillon une fois pour comprendre que cette question est bien légitime, pour celui qui achète et revend pendant son parcours horloger.

Si l'on raisonne purement économiquement, la valeur d'un objet c'est ce qu'il a couté à produire (le coût de revient).
Un service marketing définirait la valeur autrement: le prix que les gens sont pret à mettre pour l'obtenir.

Personnellement, j'aime bien essayer de faire des parallèles avec d'autres domaines. Pour moi, un de ceux qui peux éventuellement se transposer à l'horlogerie, c'est celui du vin:
production annuelle importante (au niveau mondial)
amplitudes tarifaires monstrueuses
visions du produit qui peuvent être diamétralement opposées: produit de conso courante VS produit rare et précieux..

Si on rentre dans les chiffres:
prix moyen d'achat d'une bouteille de vin en France environ 3,5€ (il ya une dizaine d'année mais il m'étonnerait fort que cela est beaucoup évolué)
prix moyen d'achat d'une montre en France disons environ 150 à 200€ (je ne suis pas un spécialiste du sujet mais gogole est mon ami, peut être se trompe-t-il, à vous de me le dire)
Ces chiffres peuvent être pris je pense comme la valeur de ce que les gens sont pret à mettre dans ce produit...

C'est lorsque la passion et la subjectivité entrent en jeu que les prix commencent a se déconnecter de ces valeurs moyennes. Il ne faut alors plus s'étonner de voir des prix pour un même produit jouer les montagnes russes puisqu'à ce moment là la définition du prix de vente par le service marketing devient: la valeur que LA personne passionnée en face de moi est prête à mettre... Autant dire, tout un programme...

Si j'en reviens à mon parallèle avec le vin. Lorsque j'achète une bouteille, je ne la déconnecte jamais du prix que j'ai payé. Si je mets 300, 500, 1000, 10000 euros dans une bouteille, on est au bas mot sur un facteur x100 par rapport au prix moyen. A ce compte là, je ne me dis qu'une chose en le dégustant: j'ose espérer que c'est un régal! c'est la moindre des choses!!
Par contre si je goute un vin très bien fait et que je me régal avec mes amis pour un prix de 5€ ou même 10€, là je prends mon pied. Pour moi, ce sera ce "petit vin" à 5€ qui sera une "tuerie"!!

Tout ça pour dire que je vois les montres un peu de la même manière: à 5000, 10000, 20000 euros ou plus, j'ai envie de dire: heureusement que c'est un produit génial et qu'il n'y a pas le moindre défaut. Alors que sur des produits abordables mais réellement bien finis, c'est la que je prendrais le plus de plaisir...

La valeur de ma montre? c'est ce que je bien en faire...

Une montre ça vaut 10 euros et ça ne sert plus à rien!

Partant de ce constat 2 possibilités: 
        1/C'est un investissement, OK! Alors ça ne vaut que ce que le marché en dit c'est à dire tout ou rien et ce en un intervalle de temps potentiellement records, le principe d'un investissement risqué en somme.
         2/C'est un bel objet pour se faire plaisir et là ça vaut ce que l'on pense que ça vaut en y intégrant tous les paramètres qui nous sont cher, coût de la main d'oeuvre, rareté, respect environnemental  que sais je...

Tout le drame du collectionneur vient du fait qu'il a plus ou moins envie de mélanger les 2 car il risque de changer de gout, d'envie etc  Mais ces 2 notions ne sont pas compatibles car sinon il faut tergiverser et faire des compromis et le compromis dans le plaisir... c'est bien la mort du plaisir.
Le petit regret, l'arrière gout dans la bouche l'emporte toujours sur le bon gout initial dans le ressentit final!

Une montre de haute qualité , c'est du plaisir à l'état pur .

A part quelques rares Rolex et certaines PP , ce n'est jamais un investissement , au sens des banquiers et des magazines spécialisés dans les placements .

Et tant mieux !

Si vous voulez gagner du fric , allez en Bourse .

Ce n'est d'ailleurs pas incompatible .

Sherclock a écrit:

très intéressant, tu conseilles quels bouquins pour s'y mettre ?

n’importe quel bouquin d’études en macro-économie trouvable à la Fnac, Privilégier les bouquins pédagogiques et ensuite aller vers Adam Smith, la richesse des nations. Ricardo, Keynes, et picketti ( qui quoi qu’on en dise détruit efficacement nos idées reçues sur la dette des nations, son utilité, etc)

Le temps retrouvé a écrit:

Une montre de haute qualité , c'est du plaisir à l'état pur .

A part quelques rares Rolex et certaines PP , ce n'est jamais un investissement , au sens des banquiers et des magazines spécialisés dans les placements .

Et tant mieux !

Si vous voulez gagner du fric , allez en Bourse .

Ce n'est d'ailleurs pas incompatible .

Du même avis, l'horlogerie ce n'est pas pour moi un investissement
Par contre je conseillerai plutôt l'immobilier que la bourse pour gagner de l'argent. En bourse le risque est trop important , alors que chaque fois que j'ai vendu un logement j'ai fait une plus value (et ça serait encore le cas si je revendais mon logement actuel, prix d'achat x 4 en 12 ans)