Dans les années 70 j'ai eu la chance vers l'âge de 13/14 ans d'aller passer 1 mois en Haute-Volta, à Ouagadougou.
Durant ce voyage j'ai pu aller en brousse de Bobo-Dioulasso à Dori et ces souvenirs de piste en Volkswagen 181 forment maintenant un souvenir chaud.
En traversant le fleuve Niger pour aller à Niamey, à bord du bac, un détail m'a profondément marqué. Sur le moment je n'ai pas compris la raison de ce que je voyais. Il y avait sur le bac une seule autre auto (de mémoire une 203 plateau), une ou deux carioles, et beaucoup de pietons.
La fraicheur du fleuve était comme un bienfait et à côté de la voiture j'avais les yeux écarquillé. Dans la jeep il faisait une chaleur de dingue (sur la piste à 80km/h comment refroidir le moteur si ce n'est en mettant le chauffage à fond?) et les portes fermants à la mode de Bretagne on sentait fort la poussiere.
Sur le bac il y avait un homme qui avait peut-être 25 ans habillé de propre avec des couleurs vives, un pantalon un peu long tombant sur des tongs, un sourire éclatant et une magnifique paire de Ray-Ban sur le nez. Des vraies Ray-Ban de cinéma avec monture en or. ...Et sur chaque verre la pastille autocollante de la marque. J'allais sourire quand un regard appuyé m'a retenu.
Plus tard dans la voiture je demandais, pourquoi le monsieur n'avait pas enlevé les autocollants en plein milieu des verres, on m'a gentiment expliqué que c'était pour bien montrer que c'étaient des vraies Ray-Ban et pour montrer qu'il avait de quoi.
Cette image et le sens qu'elle a pris est une marque indélebile dans mon esprit.
Et justement aujourd'hui cette image m'est revenue par un côté étrange.
En regardant les annonces de vente aujourd'hui, je tombe sur une mise en vente de Rolex OP. Cette montre est à 6000€ au tarif et le vendeur qui l'a acheté il y a 6 mois la propose, presque jamais portée et avec grand soin, avec une plus value de 2500€.
Mais, et c'est la cause de cette remémoration, MAIS, le vendeur précise bien que l'autocollant est encore sur le fond de boîte...
Excusez-moi j'en ris encore!
Tout est décidement une histoire d'etiquette.