Bonjour
Quand Neil Armstrong a posé le pied sur la lune, il a immortalisé son premier pas et pour cause ! C'était celui de l'humanité sur l'astre naturel qui hante nos cycles de vies. C'est beau ce premier pas, non ?
Marius Lavet l'inventeur du quartz par les circuits électroniques dut avoir une émotion intense quand il fit fonctionner son premier moteur pas à pas en 1936. Le premier pas fut celui qui marqua les mémoires.
Un homme a beaucoup de premier pas dans sa vie mais ces deux là ont eu des premiers pas de géants pour la planète entière.
Mon premier pas, je le fis à l'âge de deux ans. Je n'étais pas très assuré semble-t-il un peu pato, maladroit même mais j'ai fini par affiner mon geste jusqu'à ne plus trébucher. Lycéen, j'ai essuyé mes premier pas. "Tu ne m'embrasseras pas", "Tu n'as pas fait tes devoirs", "Tu ne sortiras pas"... Etudiant, on m'a dit "Tu ne doit pas rater tes examens", je me souviens de ce premier pas, une sorte d'interdit parce qu'il fallait en finir avec les études et entrer dans la vie active avant que mon père ne la quitte.
Nouveau venu dans la vie professionnelle, je choisis un métier plein d'interdits. Je fis d'abord la liste de tout ce qu'il ne fallait pas faire. Mes premiers pas furent une série d'interdits que je devais m'appliquer et faire appliquer aux autres. Je devins même chargé de la formation des nouveaux auxquels j'enseignais les premiers pas en leur décrivant les interdits du métier. "Vous ne laisserez pas vos dossiers de coté", "N'oubliez pas de valider vos connaissances" ...
Mon premier pas dans les montres fut celui du "Pas les moyens" . Ce pas m'a beaucoup marqué, car il m'a donné envie de la revanche. Mon premier pas en ce domaine fut sinon vindicatif, au moins un pas pour monter dans l'échelle sociale. Je finis par atteindre le seuil à force de suivre mes pas à la trace. Balayer ses pas pour les transformer en avancées n'est pas le moindre des paradoxes, mais j'ai finis par lever les interdits.
Mes pas devinrent alors positifs au fur et à mesure que je progressais. Le plaisir ne m'étais donc pas interdit, une syllabe me fit passer du pas à la passion et je franchis le pas allégrement. Il n'y a pas un grand écart entre le premier pas et le second, mais c'est toujours le premier qui compte. C'est celui-là qu'on mémorise comme le plus difficile à subir où à faire.
La trentaine gaillarde, je franchis un nouveau pas en devenant papa, une fierté que je ne suspectais pas.
J'ai subi des premiers pas douloureux et d'autres enrichissants et se mouvoir dans ses propres pas et ceux des autres et ennivrant. Mis les uns derrière les autres, mes premiers pas m'ont construits et ceux des autres envers moi, ont tracé les premiers sillons d'un chemin dont je ne connais pas la destination. Ce sera presque une surprise quand je serai au bout de mes pas. Ce n'est pas pour demain. Le passé comme le futur sont faits de pas cadencés, de centimètres gagnés pas à pas. Je sais qu'un jour , il faudra passer le pas, le plus tard possible mais je n'en parle pas, ça ne se fait pas.
J'ai bien sur, comme tout le monde égaré des pas. Les pas perdus ne se rattrapent jamais, on ne le peut pas, il parait qu'on piétinerait à tenter de revenir sur ses pas, une sorte de sur place.
Il faut savoir marquer le pas dit-on pour ne pas aller n'importe ou mais si l'on s'arrête, comment emboiter le pas de ceux dont on voudrait suivre le chemin. Car oui, rien n'interdit de marcher à deux, cote à cote et de partager ses pas. Non ça ce n'est pas interdit et c'est même indispensable. L'homme n'est pas un marcheur solitaire. Il y a plusieurs façons de voyager à deux. On peut avancer d'un pas assuré, en paralléle sans forcément avoir une destination commune bien que le chemin soit commun. C'est simplement le dernier pas qui ne sera pas synchrone.
On peut aussi par des chemins différents avec des enjambées plus longues rattraper des marcheurs qui ont pris de l'avance et finir pas se caler sur leurs pas. Le destin sait faire se croiser les pas et les chemins. Il faut parfois changer de chemin pour se croiser mais si on sait faire un pas de coté, on s'aperçoit vite que l'on peut avoir des chemins de traverses qui deviennent des boulevards.
L'appat d'un nouveau chemin est parfois plus attirant que la destination initiale. Il y a bien sur des pas à franchir et les pas qui séparent sont parfois plus légers que ceux qui rapprochent . Il y a aussi la situation inverse. Changer de chemin est une opportunité pour voir d'autres paysages et finalement les chemins les mieux éclairés ne sont pas toujours sur l'itinéraire du tracé d'un destin préécrit.
Dans ces changement de parcours, c'est toujours le premier pas qui coute. Le pas d'un autre peut être salutaire en mettant en lumière une nouvelle voie. Je me demande si nous ne sommes pas tous les guides des pas des autres et si la meute n'a pas qu'une seule destination commune au moment où les pas se rejoignent.
En fait, je pose une question dont j'ai la réponse. Le plaisir, c'est en chemin qu'on le prend. Pas après.