Actu : Le secteur reste porteur pour Genève malgré le ralentissement

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Le secteur reste porteur pour Genève malgré le ralentissement

L'industrie du luxe pourrait connaître une chute de 5% en 2009 après une croissance plate en 2008

A Genève où il représente 60% des exportations, le secteur pourrait être moins touché, notamment grâce aux perspectives encore favorables de l'horlogerie.

«Le luxe est le troisième employeur du canton, avec 7% des postes de travail, tout de suite après la finance et les organisations internationales «, a indiqué dans un entretien accordé à l'ATS Lars Kalbreier, directeur de la recherche Equities & Alternatives au Credit Suisse. «C'est un secteur très important pour l'économie genevoise et encore plus pour les exportations.»

Montres en partie «sauvées» par l'Asie

Intitulée «Industrie du luxe: situation et perspectives», l'étude présentée mercredi par la banque, insiste sur le rôle majeur que va jouer le fort positionnement en Asie des montres haut de gamme (celles vendues plus de 3000 francs). L'Asie qui devrait connaître une poursuite de la croissance économique hormis le Japon, a représenté 44% des ventes en 2007.

«C'est ce qui va contrebalancer en partie la décélération de la demande dans les pays occidentaux», a souligné Lars Kalbreier. Selon les chiffres déjà publiés par la Fédération horlogère suisse, le créneau de l'horlogerie haut de gamme va de ce fait encore enregistrer une progression des ventes en 2009.

Mais celle-ci sera limitée à 5% après une croissance de 10% en 2008 et de 16% en 2007. L'incertitude est plus grande pour d'autres domaines, comme celui de l'art.

Art à la baisse

«Le marché de l'art genevois qui est orienté principalement vers les ventes d'art classique et de bijoux est traditionnellement moins exposé à la décélération économique que l'art contemporain», a estimé M. Kalbreier. «Mais récemment, les grandes enchères internationales ont révélé la chute de l'art classique et des bijoux. On table donc sur une baisse des volumes sur Genève également».

La bijouterie neuve, dont les ventes sont pour moitié réalisées aux Etats-Unis, devrait pâtir plus sérieusement de la décélération de l'économie américaine. Pour preuve, les transactions et les prix des diamants de gros ont fortement baissé en octobre. Un mauvais indicateur alors que le secteur réalise 40% de son chiffre d'affaires total au 4e trimestre, lors des ventes de Noël.

«Les professionnels tablent sur un recul de l'activité pour la bijouterie en 2009, recul qui n'est pas encore quantifiable «, a relevé Lars Kalbreier. Autre secteur qui sera également touché, celui de l'hôtellerie de luxe


Recul pour l'hôtellerie

Après un boom de l'activité depuis 2005, soutenue à Genève par des rénovations et des investissements, la croissance du nombre de nuitées, et la baisse du franc par rapport à l'euro, l'hôtellerie cinq étoiles devrait pâtir de plusieurs facteurs négatifs.

Il s'agit de sa dépendance vis-à-vis de la clientèle des pays du Moyen-Orient, de la clientèle d'affaires qui réduit ses voyages, et de la remontée du franc par rapport à l'euro depuis l'été.

«On s'attend à une baisse de 7% de l'activité de l'hôtellerie de luxe en 2009 à Genève comme pour l'Europe, comme lors des précédentes récessions de 1990 et 2000», a estimé M. Kalbreier. L'impact sera similaire à Genève.

A plus long terme, une fois la tourmente économique et financière passée, Genève devrait à nouveau profiter de la croissance rapide de la consommation dans les nouveaux pays industrialisés et de la reprise dans les pays développés.

L'émergence d'une classe moyenne supérieure dans les marchés émergents reste un vecteur de croissance pour l'industrie suisse du luxe

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