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 Actu : «J'ai essayé de toujours mieux faire»

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ZEN
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ZEN


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MessageSujet: Actu : «J'ai essayé de toujours mieux faire»   Actu : «J'ai essayé de toujours mieux faire» EmptyLun 24 Nov 2008 - 7:20

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«J'ai essayé de toujours mieux faire»



Luigi Macaluso: «L'horlogerie est une culture, pas seulement un investissement.»

Le patron de Girard-Perregaux et Jean Richard a vécu une décennie riche en succès. La crise financière n'ébranle pas sa confiance en l'avenir.


Pierre-Emmanuel Buss
Samedi 22 novembre 2008



Discrétion et élégance. Depuis qu'il a racheté Girard-Perregaux, en 1992, Luigi Macaluso cultive les valeurs qui lui sont chères entre La Chaux-de-Fonds et Turin, sa ville natale. Une dualité que l'on retrouve dans son bureau, situé au dernier étage de la manufacture de la place Girardet: son casque de rallye aux couleurs italiennes – il a été champion d'Europe en 1972 – et des Ferrari miniatures font face à une vaste mosaïque qui met en scène des portraits noir-blanc de Le Corbusier.

Quand on interroge le patron horloger sur la décennie écoulée, le mot «changement» revient sans cesse sur ses lèvres. Confortablement installé dans un canapé aux lignes épurées, il évoque le dernier en date: sa décision de vendre 23% des parts de Sowind Group au géant du luxe PPR (Pinault-Printemps-Redoute). «Ce choix doit nous permettre de nous améliorer dans des domaines comme le marketing ou la logistique. On peut toujours mieux faire. C'est un enseignement que j'ai reçu de mon père: il faut être assez humble pour ne pas penser que l'on sait tout.»

L'entrée de PPR dans le capital de Girard-Peregaux et Jean Richard constitue une forme d'aboutissement. En un peu plus de dix ans, Luigi Macaluso a profondément transformé les deux marques pour en faire des fleurons de la haute horlogerie. Avec un cap important, en 1999, quand il décide de rejoindre le Salon international de Genève (SIHH). «A l'époque, c'était une décision audacieuse. Nous sommes entrés en même temps que Breguet et Audemars Piguet, des maisons que j'estime beaucoup. Cela nous a aidé à évoluer en matière de culture du client ou de communication.» La même année, il ouvre au public la Villa Marguerite, un des premiers exemples de musée horloger structuré.

Aujourd'hui, après dix ans de croissance continue, Sowind Group compte 350 collaborateurs et son chiffre d'affaires – non communiqué – dépasserait les 200 millions de francs. Ce n'est pas fini. Girard-Perregaux devrait augmenter sa production de 15'000 à 20'000 pièces par année d'ici à trois ans. Une ambition qui illustre la bonne santé du monde horloger, dans le haut de gamme en particulier. «La branche a beaucoup évolué ces dernières années. Elle est devenue plus adulte. Les vrais acteurs de l'horlogerie se sont consolidés.»

Les vrais acteurs? Luigi Macaluso esquisse un demi-sourire entendu. «Il y a beaucoup de nouveaux venus, quelques fois sans grande préparation de base. L'horlogerie est une culture. Ce n'est pas seulement un investissement plus ou moins profitable. Cela nécessite une éthique professionnelle et une cohérence dans le comportement. A mon sens, il y aura de moins en moins de place à l'avenir pour tout ce qui est superficiel.»

Miser sur l'innovation

La crise financière et bancaire de ces dernières semaines inquiète le patron piémontais. Mais il ne cède pas à la panique. «La crise a pris une ampleur considérable, que ce soit sur le plan émotionnel ou pour l'économie réelle. Il est difficile de prévoir ses conséquences. Il est donc important de rester très attentif. Mais je suis confiant dans les forces de la haute horlogerie suisse en général et de Sowind Group en particulier. L'authenticité que nous avons conservée est une valeur sûre et durable, particulièrement dans des moments de crise et d'incertitude.»

Authenticité, tradition. Luigi Macaluso est attaché à des valeurs «qui ne s'achètent pas». Mais il ne veut en aucun cas qu'elles l'emprisonnent. «Sinon on n'avance pas.» Pour se projeter dans l'avenir, il mise sur l'innovation. Ainsi, cette année, Girard-Perregaux a présenté un extraordinaire mécanisme d'échappement à force constante, constitué de cinq pièces dont le composant stratégique est une fine lame de silicium guère plus épaisse qu'un cheveu.

Cette propension au changement s'est traduite, ces dernières années, par le développement d'une ligne dédiée à la gent féminine. «Après l'avoir longtemps oubliée, on a découvert la femme, s'amuse le Chaux-de-Fonnier d'adoption. Les femmes cultivées sont de plus en plus intéressées par les produits horlogers. Elles n'aiment pas seulement les décorations, mais aussi les innovations techniques. Nous avons voulu répondre à cette attente.»

Architecte de formation, amoureux de l'art, Luigi Macaluso est très exigeant en matière de design horloger. Il participe d'ailleurs toujours de très près à l'élaboration des nouveaux modèles. Cette implication le rend particulièrement attentif aux faits et gestes de la concurrence. Mais ne comptez pas sur lui pour décocher des flèches assassines sur telle ou telle marque. «Certaines vont trop loin juste pour se faire remarquer. Cette tendance bling- bling ne m'intéresse pas. Mais chacun fait comme il veut.»

D'un naturel réservé, le patron horloger évite consciencieusement d'évoquer sa sphère privée. Il fait une entorse à la règle quand il s'agit de ses fils, Massimo et Stefano, très impliqués au sein de Sowind Group. «Je ne les ai jamais incités à s'investir à mes côtés. Je ne suis pas le Roi Soleil. J'ai toujours souhaité qu'ils soient heureux et qu'ils fassent quelque chose qui leur plaît. Ils ont fait un choix que je respecte. C'est une chance pour moi. Ils ont une autre vision que la mienne. C'est un échange très riche.»

Tout évolue très vite

S'il imagine être à la retraite «dans dix ans» (lire ci-contre), Luigi Macaluso a encore de l'énergie à revendre et des projets plein la tête. «Dix ans, c'est un laps de temps assez bref. Les choses peuvent beaucoup changer. Je suis frappé par la rapidité des choses, avec une communication en temps réel qui a accéléré le rythme du monde. Je ne sais pas si cela a amélioré notre qualité de vie.» La Suisse, elle aussi, «a beaucoup évolué». «Quand je suis arrivé ici, c'était très différent de la France ou de l'Italie. Le rythme était plus lent. Aujourd'hui, on ressent une forte volonté d'être compétitif. Je ne vois plus de différence entre Zurich, Londres ou Munich.» Quid de La Chaux-de-Fonds? «C'est une ville très particulière que j'apprécie beaucoup. Elle dépend de l'horlogerie comme Modène de l'automobile. C'est une culture qu'il est impossible de dupliquer ailleurs.»

Luigi Macaluso cultive un seul regret: il n'a jamais exercé son métier d'architecte. «C'est la grande faillite de ma vie», concède-t-il sans aigreur. Une vie qui, comme il l'a réalisé ces dernières années, «n'est pas très longue». «Du coup, je ne perds plus de temps pour des choses futiles. J'ai beaucoup reçu. Je veux bien profiter du temps qu'il me reste pour profiter et donner aux autres.»

Citation :
Bio express
Pierre-Emmanuel Buss
1948 Naissance à Turin.

1974 Diplôme en architecture à l'Université de Turin.

1987 Devient distributeur de Girard-Perregaux pour l'Italie.

1992 Rachat de Girard-Perregaux.

1994 Signature d'un partenariat avec Ferrari qui durera onze ans.

2001 Election à la présidence de la Fédération italienne des sports motorisés.

2003 Rejoint le conseil d'administration de la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie.

2004 Début d'un partenariat entre Girard-Perregaux et le défi américain BMW-Oracle en vue de la 32e Coupe de l'America.

2008 Vente de 23% de Sowind Groupà PPR (Pinault-Printemps-Redoute.


Citation :
Et dans dix ans?
Pierre-Emmanuel Buss
– Que vous souhaiter pour les dix prochaines années?

– Que la période ne soit pas banale. Que l'on puisse rester nous-mêmes.

– Où vous imaginez-vous dans dix ans?

– A la retraite, en Toscane, à essayer de faire du vin.

– Etes-vous du genre à prendre des résolutions?

– Oui, je suis quelqu'un de déterminé. Je suis capable de prendre des décisions fortes d'un moment à l'autre.

– Qu'aurez-vous gagné dans dix ans?

– De l'expérience. Histoire d'interpréter la fin de ma vie de manière intelligente.

– Qu'attendez-vous de la Suisse en 2018?

– Je la vois encore mieux intégrée dans la compétition globale.

– Ces dix prochaines années, qu'est-ce qui va marquer la branche horlogère?

– Dans la haute horlogerie, il faut plus de dix ans pour voir de vrais changements. Il faudrait se projeter plutôt en 2030.

– En quoi l'humanité vous semble-t-elle en progrès?

– L'intégration toujours plus forte des différentes cultures et races. C'est une richesse formidable qu'on ne peut pas arrêter.

– Un jour ou l'autre le temps vous donnera raison. A quel propos?

– Je ne prétends pas avoir raison.



http://www.letemps.ch/template/societe.asp?page=8&article=244505

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